samedi, mai 27, 2006

Actualité - Les Canadiens découvrent ce qu'ils ne savent pas qu'ils ne savent pas

Franc-Parler publie une analyse du Le Marxiste-Léniniste sur la lutte des Six Nations à Caledonia. Cet article met en lumière la désinformation, l'aura de mystère teinté de racisme placé autour des revendications des Six Nations, bref, toute l'anti-conscience déployée pour bloquer à la fois la juste lutte pour les droits ancestraux et l'unité autour du combat menée par les Premières Nations. De plus, l'analyse présentée ici, dessine clairement la voie du progrès, c'est-à-dire, la reconnaissance des droits des Premières Nations, l'obstacle à résoudre des legs coloniaux par l'anti-conscience et la désinformation par le rejet des concepts racistes.

Le mouvement pour les revendications territoriales des Six Nations à Caledonia, en Ontario, est juste et mérite l'appui actif de tous. Un grand problème dans cette lutte, comme dans bien d'autres justes luttes des Canadiens et des Premières Nations, c'est que beaucoup ne savent pas ce qu'ils ne savent pas et que l'élite dominante s'arrange pour que les choses en restent là.

Empêcher les Canadiens de découvrir ce qu'ils ne savent pas qu'ils ne savent pas est une forme d'anti-conscience pratiquée par les masse-médias, le système d'éducation et la culture pop. Prendre conscience de «ce qui n'est pas su» pour ensuite participer consciemment à l'acte de découvrir le début, le développement et la résolution de «ce qui n'est pas su» fait partie de l'humanisation de notre environnement social et de notre environnement naturel.

Dans chaque lutte et à chaque tournant, les Canadiens sont confrontés à la nécessité de nier la négation, c'est-à-dire d'abolir ce qui les empêche de découvrir ce qu'ils ne savent pas qu'ils ne savent pas. Sans s'attaquer consciemment à cet obstacle, la résolution des problèmes sociaux et naturels revient à tâtonner dans le noir et à être constamment assaillis par les diversions, les revers, les faux ennemis, la désunion et les voies sans issue.

Les êtres humains sont naturellement disposés à résoudre les problèmes une fois qu'ils saisissent de quoi il s'agit, mais le dogme anti-conscient, l'idéologie obscurantiste et le racisme sont placés en travers de leur chemin. Les revendications territoriales des Six Nations sont entourées d'un voile de mystère et de racisme, ce qui empêche les Canadiens de cerner le problème et de soutenir la cause qui est juste. La culture dominante et le système d'éducation présentent les Six Nations comme un groupe indistinct d'Indiens ou d'autochtones, dans le même panier que d'autres partout dans les Amériques, sans histoire, sans langue, sans culture ni matériel de pensée ou façon de s'organiser qui leur sont propres. Dans les médias les revendications territoriales sont présentées comme un conflit entre «nous» et «eux»; et «eux» sont ceux qui causent les problèmes, qui ne veulent pas la paix et qui ne respectent pas la loi canadienne. Les termes «Indiens», «autochtones» et «eux» sont mis en opposition à «Blancs», «non- autochtones» et «nous», ou «résidents de Caledonia». Cela a pour effet de brouiller les enjeux concernant le problème réel des revendications territoriales, qui est une contradiction entre les Premières Nations autochtones, en l'occurrence les Six Nations, et l'État canadien en tant que successeur du colonialisme britannique. Quand le problème est posé comme une opposition entre «autochtones» et «non-autochtones», cela empêche de savoir ce qu'on ne sait pas qu'on ne sait pas, c'est-à-dire l'origine, le développement et la situation actuelle et le problème non réglé des relations entre les Premières Nations indigènes et l'État canadien — notamment cette revendication territoriale des Six Nations concernant le territoire de Haldimand que l'État colonial britannique avait reconnu comme le leur en 1784.

Le pas crucial à franchir pour les Canadiens est de nier la négation de leur conscience sociale et la négation de leur capacité à reconnaître ce qu'ils ne savent pas qu'ils ne savent pas. Pour cela il faut confronter à la réalité la conscience antisociale véhiculée par les masse-médias, le système d'éducation et la culture pop. Cela veut dire consciemment remettre en cause la conscience antisociale dominante en combattant les mensonges, les déformations, le racisme et la désinformation que disséminent constamment les masse-médias et la culture pop et en participant consciemment à l'acte de découvrir ce qui n'est pas connu et ce qui doit être connu pour résoudre les problèmes sociaux non résolus et faire avancer la société.

Un grand pas pour comprendre les revendications territoriales des Six nations est de rejeter le concept raciste diffus d'Indiens ou autochtones, d'identifier correctement les nombreux peuples qui habitent le Canada et de leur donner tout le respect et le soutien qu'ils méritent. Les Six Nations sont des nations distinctes, par exemple, des Salish du littéral dont les terres ancestrales sont situées sur la côté du Pacifique, ou des Mi'kmaq dans les provinces maritimes, tout comme la nation anglaise est distincte de la nation pendjabie. Les nations opprimées (qu'elles soient ou non constituées en États-nations à la manière des nations européennes) ont des langues, une culture et un matériel de pensée qui leur sont propres et qui doivent être préservés et amenés dans la conscience moderne.

Les Canadiens sont généralement décrits comme appartenant ou bien à un de deux «peuples fondateurs», aux nations autochtones, à un groupe ethnique ou à une minorité visible — tous des termes racistes sans signification. Les Canadiens proviennent historiquement de plusieurs nations. Ici au Canada, ils ont un rapport précis entre eux et avec l'État en fonction d'un patrimoine national et, surtout, en fonction de la façon dont ils gagnent leur vie. Ils appartiennent à des collectifs définis par ce patrimoine national et d'autres caractéristiques sociales et, surtout, par la façon dont ils gagnent leur vie, par exemple s'ils travaillent à salaire ou pas.

L'appartenance à des collectifs en fonction de la nationalité et d'autres conditions sociales ou en fonction de la façon dont on gagne sa vie, comme la relation entre employeurs et employés, les place dans un rapport bien précis entre eux et avec l'État. Les problèmes qui surgissent dans ces rapports peuvent être identifiés et résolus dans l'intérêt de tous et du bien public si l'on s'attaque à la conscience antisociale véhiculée par les masse-médias, le système d'éducation et la culture pop. Pour ce faire, les Canadiens doivent bâtir leur base théorique pour s'attaquer à la conscience antisociale qui leur est délibérément imposée pour nier leurs intérêts, leur pensée et leur participation consciente à l'acte de découvrir.

Les Six Nations ont leur matériel de pensée historique. Il a pour nom la Grande Loi de la Paix, Kaianereh'ko:wa, et c'est ce qui les guide dans leur long et difficile rapport avec l'État colonial. C'est grâce à la fidélité à leur propre matériel de pensée et au rejet de la pensée de l'État colonial que les Six Nations n'ont pas été anéanties et niées. C'est pourquoi elles luttent encore pour une paix fondée sur la justice avec l'État colonial, un État qui est venu occuper leurs terres et commettre le génocide contre toutes les Premières Nations. Les Canadiens, toute origine nationale et sociale confondue, ont besoin de leur pensée et théorie pour avoir la force de nier consciemment ce qui les empêche de découvrir ce qu'ils ne savent pas qu'ils ne savent pas et pour participer pleinement à la lutte fondamentale pour humaniser l'environnement social et l'environnement naturel.

Tous en appui aux Six Nations et à leurs revendications territoriales!
Victoire aux Six Nations!


(Le Marxiste-Léniniste - 26 mai)

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1 Comments:

Anonymous Anonyme said...

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11:52 p.m.  

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