mercredi, mai 24, 2006

Actualité - Un grand jury de El Paso enquête sur Posada

Franc-Parler publie un article de Granma International à propos du dossier du terroriste Luis Posada Carriles. Ce terroriste impliqué dans des assassinats politiques et des violations des droits humains partout en Amérique latina, a été l'un des auteurs de l'attentat contre un avion de Cubana Avacion tuant 73 personnes en 1976. Ses liens avec la CIA sont de notoriété publique

(Granma International) - Avec une discrétion absolue, un secret total que la presse nord-américaine a apparemment respecté scrupuleusement, un Grand jury de El Paso a ouvert «la semaine dernière» une enquête sur l’entrée illégale de Luis Posada Carriles, il y a déjà plus d’un an, en territoire nord-américain.

La nouvelle a supposément atteint Miami par l’intermédiaire de terroristes impliqués dans le crime (sources assidues d’information pour la presse locale) deux d’entre eux étant les seuls témoins jusqu’ici de la procédure judiciaire par laquelle Posada peut finir accusé d’un délit qu’il a fréquemment commis au fil des ans.

El Nuevo Herald de ce lundi 22 mai révèle que la «l’entrée controversée» de Posada aux Etats-Unis se trouve sous enquête «et au moins deux résidents de Miami ont été cités à témoigner». Il cite ensuite Ernesto Abreu et Generoso Bringas «tous les deux liés à Posada et membres de la Fondation pour la protection écologique marine de la Caraïbe (FPEMC)», propriétaire fantôme du bateau de pèche à la crevette Santrina dans lequel le vieux terroriste a effectué sa traversée clandestine.

«Ils ont dû comparaître devant un tribunal fédéral de El Paso la semaine dernière», ajoute le journal qui affirme que l’enquête s’est faite à son insu.

L’article fait ensuite référence à José "Pepín" Pujol, patron du Santrina, qui déclare: «Tous les deux ont été appelés au Texas par un grand jury mais je ne connais pas le but de l’enquête».

L’écologiste Abreu — qui est expert en écologie comme George W. Bush l’est de la littérature grecque — agit comme président de la FPEMC, une façade pour mener des activités criminelles. Il a refusé de faire ses commentaires, dit le journal qui précise qu’il a été impossible de joindre Bringas. «Ils pourraient tous deux être soumis à un ordre judiciaire de ne pas parler», ajoute l’auteur du texte.

Le 4 juin 1998, le même journal annonçait qu’un groupe de terroristes d’un certain Mouvement de récupération révolutionnaire (MRR) avait débarqué la semaine précédente au nord de la province de Pinar del Rio.

Le père Ernesto Abreu, maintenant impliqué dans la cause de Posada, dirigeait le «commando» contre-révolutionnaire.

Selon le journal, Abreu, alors âgé de 73 ans, «a dirigé durant des années le MRR et, en 1995 et 1996, a présidé la direction internationale de la Junte patriotique cubaine», une autre organisation qui prêche et pratique la terreur.

Le Nuevo Herald identifiait alors Generoso Bringas, ce même individu convoqué à El Paso, comme «chef militaire» du MRR, Il ne précisait cependant pas que Abreu était un membre ‘éminent’ du Parti protagoniste du peuple d’Orlando Bosch, comme il l’a ensuite admis.

Abreu a été arrêté quelques jours plus tard avec le seul membre de son soi-disant groupe et il a confirmé aux autorités cubaines qu’il avait été recruté à Miami par Bringas.

L’embarcation utilisée à ce moment ne possédait pas de couverture écologiste mais une façade commerciale. Elle se trouvait en effet enregistrée au nom de la firme Emanuel Boat and Fishing, 6320 SW Calle 92, à Miami, la résidence d’un autre délinquant, Oscar Salas. Ernestino Salas a été libéré en 2002 pour des raisons humanitaires.

Ernesto Abreu, fils de Ernestino, se trouvait à Panama, avec Osvaldo Mitat, au procès de Posada. Santiago Alvarez n’avait pas pris le risque de s’y rendre par peur d’Interpol. Le même individu organise maintenant des protestations publiques d’intimidation en faveur de Santiago Alvarez y Osvaldo Mitat, ses complices.

L'avocat Soto ne s'imagine pas pourquoi

Dimanche le 21, l’avocat de Posada, Eduardo Soto, a confirmé la convocation du Grand jury dont il était au courant. «Je ne m’imagine pas ce qu’ils cherchent réellement», a-t-il dit au Nuevo Herald, le plus sérieusement du monde.

Malgré tous les témoignages sur la présence de Posada sur le «bateau école» Santrina de la FPEMC, l’avocat mafieux continue à «croire fermement» aux mensonges de son client sur son entrée aux Etats-Unis «dans une automobile par la frontière mexicaine» bien qu’il prépare son retrait stratégique: «Il n’est maintenant plus transcendent qu’il ait voyagé ou non sur le Santrina», dit-il.

Il y a peu, les autorités judiciaires nord-américaines ont admis que Posada Carriles soit entré illégalement à Miami sur le Santrina. Après 13 mois de silence, la confirmation est apparue dans des documents du FBI présentés par le ministère public devant le tribunal fédéral qui juge Santiago Alvarez et Osvaldo Mitat.

Selon l’enquête méticuleuse du journal mexicain Por esto ! , le Santrina a recueilli Posada Carriles le 14 mars 2005 à Isla Mujeres pour le conduire clandestinement à Miami. En plus du «promoteur» et terroriste de Miami Santiago Alvarez et du "capitaine" et agent de la CIA José Hilario "Pepín" Pujol, Rubén López Castro, Gilberto Abascal y Oswaldo Mitat étaient aussi du voyage.

Il y a quelques mois, "Pepín" Pujol a reconnu devant des journalistes avoir été entraîné par la CIA et il a de plus confessé «avoir réalisé plusieurs incursions» en territoire cubain, en se qualifiant d’«expert» en infiltration de Cuba par la mer.

Rubén López Castro, 67 ans, est le propriétaire de la maison où se trouvait Posada durant au moins six semaines tandis qu’il se cachait à Miami où il a été arrêté le 17 mai. Ce même extrémiste cubano-américain a participé, le 4 octobre 1973, à une attaque terroriste qui a provoqué la mort du pêcheur cubain Luis Torna Mirabal.

Ni Santiago Alvarez, ni Mitat, ni Pujol, ni López Castro, ni Abascal, tous liés aux cercles terroristes les plus fanatiques de Miami, n’ont été convoqués jusqu’à maintenant par le Grand jury texan.

(Granma International - Jean-Guy Allard)

Libellés :