mardi, janvier 09, 2007

Actualité - La politique de Bush fait honte aux étasuniens

Attachée passionnément à une cause qu’elle défend depuis la perte d’un fils, la pacifiste Cindy Sheehan a affirmé à Cuba que les atrocités commises par le gouvernement de George W. Bush dans le monde font honte à de nombreux nord-américains.

« La guerre contre le terrorisme a commencé dans mon pays et s’est étendue à d’autres pour condamner la tuerie de plus de 600 000 irakiens, la mort de 3 000 soldats nord-américains (en Irak) et de nombreux afghans », a-t-elle indiqué en disqualifiant la croisade de Washington.

Dans une entrevue accordée à Prensa Latina, Sheehan a déploré que, au nom du combat contre le terrorisme, l’administration Bush torture des prisonniers sur la base de Guantanamo, un territoire usurpé par les États-Unis contre la volonté du peuple cubain.

Nous luttons même contre la politique extérieure de mon pays en matière des droits de l’homme, car ils les violent partout dans le monde, a souligné la mère du soldat nord-américain Casey Sheehan.

« La mort de mon fils (en Irak) a changé ma vie », a-t-elle affirmé sans pouvoir cacher sa douleur, mais avec le verbe ferme de celle qui a trois autres enfants et qui est fière d’affirmer « qu’il connaissent ce que je fais, qu’ils considèrent mon travail comme nécessaire et qu’ils me soutiennent ».

Cindy Sheeman est arrivée samedi à Cuba avec quatre autres femmes qui sont membres aussi de l’organisation non gouvernementale Code Rose : Femmes pour la Paix, promotrice de l’arrêt de la guerre dans cette nation arabe, de la prévention de futures guerres et de la justice sociale.

Le groupe de pacifistes, auquel se joindront d’autres étasuniens, a prévu de se déplacer aux abords de la base de Guantanamo, dans l’Est de l’île, pour condamner le maintien là-bas d’une prison installée le 11 janvier 2002.

« Nous avons fait en sorte que notre voyage coïncide avec le cinquième anniversaire de l’ouverture de la prison pour protester contre le traitement inhumain auquel sont soumis les prisonniers, qui sont emprisonnés sans avoir été jugés », a souligné celle qu’on appelle « Maman Paix ».

Sheehan, qui a considéré comme la sienne la peine et la lutte des reclus dans cette prison, a assisté ce dimanche à un culte de prière dans l’église Baptiste Ebenezer, et visité des œuvres sociales dans la quartier populeux de Pogoloti.

« Nous sommes ici représentant la communauté de paix nord-américaine, qui lutte pour l’entente et la paix entre tous les peuples » a-t-elle indiqué aux fidèles rassemblés dans ce temple.

Il est possible – a-t-elle dit – que nos bouches ne parlent pas la même langue, mais nos cœurs parlent la même langue, celle de l’amour, et au nom de cet amour nous allons à Guantanamo pour soutenir les prisonniers.

Elle a exprimé à Prensa Latina sa honte pour « notre gouvernement et les atrocités qu’ils sont en train de commettre à Guantanamo », et manifesté sa satisfaction pour la qualité et l’unité des cubains, pour leur hospitalité et parce qu’en arrivant dans ce pays caribéen « j’ai pu mieux rêver ».

« Je veux que toutes les personnes de mon pays puissent venir et voir à quel point vous êtes merveilleux, et voir à quel point la vie existe ici. Je vais lutter pour que gouvernement mette fin à l’embargo (blocus économique imposé par la Maison Blanche depuis plus de 40 ans) ».

Celle qui est aussi co-fondatrice de l’organisation Familles Étoile D’or pour la Paix, créée en janvier 2005 par des parents de soldats morts en Irak et opposés à la guerre, a déclaré connaître bien avant son voyage la lutte de Cuba pour la levée du blocus économique.

Mais jusqu’à la mort de son fils, a-t-elle admis, je ne connaissais comme beaucoup d’Étasuniens qu’un seul côté de l’histoire, celui de l’administration Bush.

Avec son militantisme humanitaire, qui l’a amené à une longue protestation anti-guerre face au ranch de vacances de Bush, au Texas, elle a pu connaître la cause du Venezuela, de l’Iran, de la Corée du Nord et d’autres pays que Washington situe unilatéralement sur l’axe du mal.

« Les Nord-américains ont besoin de connaître et d’apprendre l’autre côté de l’histoire, et nous sommes ici, aujourd’hui, pour connaître le côté cubain de l’histoire » a-t-elle conclu. (Prensa Latina)

(Granma International - Ulises Canales)

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