Actualité - Le Monopole américain Goodyear annonce la fermeture de son usine de fabrication de pneus à Valleyfield
En travaillant à l'usine, à même la valeur ajoutée qui vient de la transformation de la matière brute, les travailleurs qui fabriquent des pneus à Valleyfield produisent eux-mêmes une valeur ajoutée qui représente 7 millions d'unités (pneus assortis) par année. Si l'usine ferme, on dira adieu à cette valeur ajoutée sur laquelle les travailleurs ont des réclamations en salaires, et les gouvernements du Québec et du Canada, des réclamations en taxes.
La valeur ajoutée produite qui sert de base aux réclamations des travailleurs et des gouvernements est un élément essentiel de la société au Québec et au Canada. La richesse sociale sur laquelle les travailleurs et les gouvernements ont des réclamations, et la part de cette richesse qui est réinvestie dans la production, sont des éléments clé de l'économie socialisée et de l'édification nationale. Une fois privés de moyens de subsistance provenant de la production, et de la valeur ajoutée qui est produite par les travailleurs à même les moyens de production, les programmes sociaux de même que les économies locales et nationales sont sérieusement endommagés. Ils s'enfoncent dans des crises encore plus profondes que les crises actuelles. Si on ajoute cette fermeture à celles qui se produisent dans les usines de porc, dans les scieries et les moulins à papier et dans les autres centres de production du produit social, on voit à quel point la production et la circulation de la valeur ajoutée diminuent au Québec et au Canada. On crée les conditions d'une crise généralisée encore plus profonde.
La restriction de la production et de la circulation de la valeur ajoutée (biens et services) endommage particulièrement les économies socialisées des petits centres industriels du Québec et du Canada. L'usine de Goodyear est le plus gros employeur de Valleyfield. Les petites villes dépendent des réclamations des travailleurs et des gouvernements qui sont faites à partir de leur principal centre de production, que ce soit un moulin ou une usine. Le stress sur l'économie sociale s'aggrave avec les pertes de travail que subissent les fournisseurs et sous-traitants et d'autres acteurs économiques dans les communautés affectées. Dans le cas de Goodyear, la production de 7 millions d'unités du produit social (pneus) implique non seulement les 1 000 travailleurs de l'usine mais des centaines d'autres dans la région.
On ne peut accepter que l'usine de Goodyear ferme et il faut l'empêcher. Les gouvernements du Québec et du Canada sont censés représenter l'autorité populaire et à ce titre ils se doivent d'intervenir pour changer les conditions dans l'intérêt du bien public. Plusieurs organisations de travailleurs, des groupes communautaires et des partis politiques ont présenté des suggestions pour restreindre les plans anti-sociaux de Goodyear. Le gouvernement doit créer un processus public qui permettra à toutes ces options d'être considérées, dans le but de garder l'usine ouverte. Si les gouvernements refusent de faire leur devoir et d'assumer leur responsabilité sociale, il faudra trouver d'autres moyens pour appliquer la volonté populaire. Il faut trouver une alternative à la fermeture et la mettre en pratique.
Les planificateurs du monopole américain Goodyear ne tiennent pas compte dans leurs calculs des intérêts et des demandes de la population de Valleyfield ou de l'économie socialisée du Québec. Leur préoccupation, c'est l'édification de leur empire, qui passe par l'exploitation des ressources humaines et matérielles. Ils sont complètement absorbés par la féroce compétition monopoliste à l'échelle mondiale et n'ont aucun intérêt dans la population de Valleyfield, dans l'économie socialisée du Québec et du Canada et dans l'édification nationale.
Pour eux. l'usine de Valleyfield, qui a été bâtie et entretenue par les travailleurs du Québec, c'est juste un champ de bataille parmi d'autres dans la guerre mondiale que mène Goodyear pour battre les monopoles japonais, européens et américains dans la compétition violente et toujours plus dangereuse pour les ressources naturelles, les travailleurs et les marchés. Le monopole Goodyear contrôle la production de pneus, de caoutchouc et de produits chimiques dans 102 usines réparties dans 29 pays à travers le monde. Il exploite une force de travail de 80 000 travailleurs et employés salariés et il a un revenu annuel de plus de 20 milliards $. Le Québec n'est pas le seul à être affecté. Goodyear a récemment fermé ou est en train de fermer des installations au Texas, en Grande-Bretagne et en Nouvelle-Zélande.
Les Québécois et les Canadiens doivent empêcher les planificateurs monopolistes de ravager l'économie socialisée. Les travailleurs de Valleyfield et leurs organisations se sont engagés à résister à la fermeture mais ils ont besoin de l'aide organisée de tous les travailleurs. Le peuple doit prendre contrôle de l'économie socialisée sur le territoire du Québec et du Canada. On ne peut permettre que les planificateurs monopolistes privés bafouent le peuple et son économie socialisée au nom d'une compétition mondiale dans laquelle le peuple n'est pas entré de plein gré et dont il ne veut pas faire partie.
Les peuples veulent bâtir leur économie socialisée en paix et en harmonie avec les peuples du monde. Ils veulent s'entraider en tant qu'êtres humains. Ils ne veulent pas être des mercenaires, des guerriers ou des groupies de telle ou telle faction des monopoles ou de leurs empires, pas plus qu'ils ne veulent être les victimes sans voix de la compétition monopoliste et des guerres.
Le Marxiste-Léniniste, le Parti marxiste-léniniste du Canada (PMLC) et le Parti marxiste-léniniste du Québec (PMLQ) appuient fermement les travailleurs et les salariés de Goodyear et toute la population de Salaberry-de-Valleyfield qui demande l'arrêt immédiat des plans de fermeture de l'usine de pneus. Nous encourageons tous les individus et les groupes qui ont présenté des alternatives et des plans publics à persister et à forcer les gouvernements du Québec et du Canada à faire leur devoir en défendant le bien public.
Le PMLC et le PMLQ sont d'avis que si Goodyear refuse de continuer ses opérations à Valleyfield, les gouvernements du Québec et du Canada, au nom de la population qu'ils ont le mandat de défendre, doivent confisquer l'usine, les équipements, tous les matériaux et les contrats reliés à cette usine. Les gouvernements du Québec et du Canada doivent avertir Goodyear et ses compétiteurs monopolistes privés que la priorité du gouvernement, c'est le bien public, l'économie sociale et la satisfaction du bien-être matériel et culturel des Québécois et des Canadiens.
Ce que les monopoles considèrent comme leur intérêt privé, leurs projets d'empire, est entièrement subordonné aux peuples du Québec et du Canada. Les monopoles américains ne sont pas chez-eux au Québec et au Canada. Ils doivent accepter que les considérations du peuple pour la société, la nature et la planification publique passent avant leurs considérations privées de bâtisseurs d'empires.
Pour le PMLC et le PMLQ, il ne peut y avoir de planification publique sans un monopole public du commerce du pneu en gros. C'est ainsi qu'on pourra restreindre la concurrence monopoliste et freiner les projets d'empires qui ont des conséquences destructrices pour le peuple. Seul un monopole public sur le commerce du gros permettrait de surveiller et d'exercer un contrôle réel sur la quantité et les prix des pneus produits au Canada ou importés. Il permettrait de prélever les taxes corporatives et d'appliquer la règle selon laquelle tout monopole de l'industrie du pneu qui produit ou vend au Canada doit assumer ses responsabilités sociales envers l'environnement naturel et social et doit se soumettre aux restrictions de la planification publique.
Le peuple et les ressources naturelles ne sont pas là pour servir les monopoles privés.
Il faut restreindre les monopoles et les forcer à servir le bien public et l'économie socialisée. Nous devons tous ensemble empêcher la fermeture de l'usine de pneus de Goodyear!
(Le Marxiste-Léniniste - K.C. Adams)
Libellés : Actualité nationale, La lutte des peuples pour restreindre le droit des monopoles
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