mardi, juin 13, 2006

Actualité - Répercussions pour le suicide de trois détenus des États-Unis à Guantanamo

Franc-Parler publie un article à propos des trois récents suicides au camp de concentration américain de Guantanamo, un territoire occupé illégalement. Ces suicides démontrent les conditions totalement abjectes dans lesquelles sont maintenus les prisonniers de la "guerre au terrorisme". Le gouvernement américain parle pourtant d'un simple "complot" pour "attirer l'attention". Cette logique impérialiste ne trouve aucun écho sinon auprès de ses laquais habituels ; les appels grandissants à la fermeture du camp de concentration de Guantanamo sont appuyés par les peuples à travers le monde.

Londres, 12 juin (Prensa Latina) — Le suicide de trois prisonniers de la base navale de Guantanamo, territoire cubain occupé illégalement par les États-Unis, qualifiés par certains d’actes de désespoir et par d’autres de tragédies annoncées, ont eu une vaste répercussion internationale.

Selon ce que publie aujourd’hui la chaîne de radio et de télévision londonienne BBC, des avocats des prisonniers ont dénoncé que la décision de ces hommes de s’enlever la vie est due à l’état de désespoir dans lequel se trouvent les prisonniers qui ne peuvent entrevoir une éventuelles libération.

Pour sa part, le rapporteur de l’ONU pour la torture, Manfred Nowak, a appelé l’Union européenne d’exiger la fermeture de cette prison des États-Unis durant le sommet, la semaine prochaine, avec le président George W. Bush.

Depuis 2002, le gouvernement étasunien maintient là plus de 500 hommes capturés en Afghanistan, au Pakistan et d’autres pays, qu’il appelle combattants ennemis et leur refuse les droits des prisonniers de guerre établis par la Convention de Genève.

Précisément, le vide légal dans lequel ils se trouvent, sans protection, ni accusations, ni droits à procès, ni visites de parents et à peine d’avocats, provoque le désespoir des centaines d’hommes condamnés à vivre dans une voie sans issue. Le Pentagone a reconnu que 25 prisonniers ont tenté à 41 occasions de s’enlever la vie.

Mais ces tentatives étaient considérées par le Ministère de la défense étasunien comme des manœuvres pour obtenir de l’attention et manipuler l’opinion publique.

Un argument utilisé par le commandant du centre, le contre-amiral Harry Harris, quand il a annoncé samedi dernier la mort des deux Yéménites et du Saoudien en écartant le désespoir comme motif et en qualifiant cela de guerre asymétrique.

Les trois ont été trouvés pendus avec leurs vêtements et leurs draps au camp 1 de cette prison. La nouvelle a couru comme un feu de poudre puisqu’il s’agit des premiers suicides reconnus dans cette prison.

Après l’incident, de nouvelles demandes ont été. Faites pour la fermeture de la prison et les avocats des prisonniers ont considéré ces morts comme étant le résultat d’une tragédie annoncée en raison des conditions d’isolement et de solitude.

À propos de l’incident, le directeur légal du Centre des droits constitutionnels, groupe de juristes de New York,William Goodman, a précisé que les détenus ont agi par désespoir, ne pouvant prouver leur innocence car ils se trouvent face à un système sans justice et sans espoir.

Les États-Unis n’ont pas échappé aux critiques des alliés. L’Allemagne a demandé une enquête sur cet événement et a réitéré les vues de son chef de gouvernement, Angela Merkel, que cette prison doit être fermée.

De façon semblable, la ministre des Affaires constitutionnelles britannique, Harriet Harman, a plaidé pour la fermeture de ce centre de détention ou son transfert aux États-Unis, dans des déclarations à la BBC.

Harman a demandé pourquoi, si l’existence de ce camp à Guanatanamo est légale, on ne le transfère pas en territoire nord-américain pour que le système judiciaire y juge ces personnes.
Pour sa part, le premier ministre danois, Anders Fogh Rasmusse, a dénoncé le fait que des évènements survenus à Guantanamo violent la loi et affectent la soi-disant guerre contre le terrorisme.

(Prensa Latina News Agency)

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