José Martí – Héros National et Apôtre de l’indépendance de Cuba
La vie et l’œuvre de José Martí est à l’image de l’histoire du peuple cubain libéré, elle est riche et universelle. Il est connu comme le Héros National et l’Apôtre de l’Indépendance de Cuba. José Martí, comme des milliers de cubains à l’époque des guerres d’indépendance, a sacrifié sa vie et a versé son sang pour la cause sacrée d’affranchir Cuba du joug colonial.
Pour les Cubains, il représente l’abnégation révolutionnaire et l’intellectuel au service du peuple et de ses aspirations profondes. L’île honore la mémoire du grand révolutionnaire par ses statues, ses affiches, ses cercles d’étude martiste. À juste titre, Cuba aime se remémorer le courage et les exploits des patriotes cubains de la fin du XIXe siècle. La fierté cubaine transparaît dans l'action et la pensée du grand patriote.
Né en 1853 de parents espagnols, José Julián Martí y Pérez se distingue par sa révolte et son implication politique pour dénoncer les inégalités sociales, l’esclavage des propriétaires terriens et les monopoles économiques espagnols. De plus, la disparition complète des peuples indigènes cubains par les Espagnols le poussent avec détermination dans son engagement et son dévouement pour l’émancipation et la libération du peuple.
Les colonialistes espagnols, environ 8% de la population de l’île, s’approprient les richesses naturelles par le monopole économique des ressources cubaines telles le café, le sucre et le tabac. De plus, seulement 3% du budget colonial est consacré à des investissements dans l’île alors que près 85 % des dépenses sont utilisés pour entretenir l’administration et l’armée.
Dès l’âge de 15 ans, José Martí devient célèbre pour ses écrits par l’entremise de journaux révolutionnaires et de poèmes patriotiques. En pleine guerre d’indépendance, la Guerre de Dix Ans, il participe au large mouvement révolutionnaire liant les combattants du maquis et plusieurs intellectuels pour libérer Cuba du joug colonialiste de l’Espagne.
En 1869, il est arrêté et condamné au travaux forcés pour être ensuite déporté en Espagne. Il profite de la situation pour étudier en droit et écrire des textes polémiques dont son essai bien connu, La prison politique à Cuba, où il dénonce les crimes du gouvernement colonial.
En 1878, l’insurrection prend fin avec une série de concessions arrachées au gouvernement colonial dont l’abolition de l’esclavage en 1880, malgré l’accord l’esclavage ne sera abolit que six ans plus tard pour mettre fin à trois siècles et demi d’esclavage. De nouveaux problèmes surgissent dans la société cubaine. L’industrie sucrière est en crise. La classe ouvrière cubaine se grossit des anciens esclaves et une couche importante de propriétaire terriens est ruinée. Les aspirations de la nation cubaine naissante se trouvent encore plus légitimées et le Parti révolutionnaire cubain est fondé en 1892 par José Martí. Ses principes fondamentaux sont de conquérir l’indépendance absolue de Cuba et de jeter les bases de démocratie relevant du peuple et non d’un pouvoir militaire étranger, en l’occurrence les Espagnols.
La pénétration du capital américain et la centralisation de l’industrie sucrière détache économiquement Cuba de l’Espagne même si l’île demeure sa colonie. La classe ouvrière cubaine apparaît comme une force sociale ascendante et organisée. Le Parti révolutionnaire cubain doit dorénavant compter sur le mouvement ouvrier, principalement dans le secteur du tabac. José Martí, résidant aux États-Unis à l’époque, comprend que l’impérialisme américain reluque Cuba pour l’annexer. Il dira d’ailleurs à propos de son exil, « j’ai vécu dans le monstre et connais ses entrailles. » Sa clairvoyance se confirmera.
Il parcourt les États-Unis en bâtissant l’unité politique et organisationnelle pour créer les conditions d’une nouvelle insurrection anti-coloniale. L’Apôtre de l’indépendance doit contrecarrer les tendances aventuristes autant que le défaitiste et les préjugés racistes pour construire l’unité.
La guerre révolutionnaire d’indépendance débute en 1895 avec à sa tête José Martí et les généraux Máximo Gómez et Antonia Maceo. Deux débarquements d’exilés supportent l’insurrection déclenchée en février. José Martí est tué en mai et avec lui s’éteint un phare de la guerre de libération nationale.
En 1898, les troupes espagnoles sont en déroute et la fondation de la République de Cuba semble imminente. Les prévisions de Martí sont justes, et les troupes américaines interviennent la même année. Il en suivra une longue période de tutelle et de gouvernements fantoches dirigés par les Etats-Unis jusqu’à la Révolution de 1959.
L‘œuvre de José Martí représente pour les Cubains le travail intellectuel nécessaire pour la constitution moderne de la nation cubaine. Son engagement révolutionnaire et sa vision du monde sont précurseurs et fondateurs de la Révolution cubaine. Le travail littéraire est reconnu comme fondateur de la littérature américaine et un apport immense à la culture des Amériques.
(Franc-Parler, Vol.1, No.5 - 7 juin 2006)
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Numéro Spécial - À la défense de la souveraineté de Cuba
Libellés : Franc-Parler
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