lundi, décembre 25, 2006

Avis aux Lecteurs

Le Comité éditorial de Franc-Parler annonce que la publication quotidienne sur son site web est suspendue du 26 décembre 2006 au 2 janvier 2007. Nous invitons nos lecteurs à consulter les sites de nouvelles dont les liens apparaissant sur nos pages web.

À l'heure où les attaques des États impérialiste se multiplient contre les peuple et où commettant des crimes de guerre et de barbaries en Palestine, en Iraq, en Afghanistan, il importe de renforcer le rôle de la presse indépendante contre la désinformation. Franc-Parler appel tous ses lecteurs à continuer d'envoyer des rapports, commentaires, analyses et annonces pour supporter notre travail.

La lutte contre la désinformation exige de notre époque la lutte pour bâtir une presse vivante et nouvelle créant des liens différents avec son lectorat. Récemment, différentes forces politiques au Québec et au Canada se sont mises en action pour semer la guerre civile, créer la division et la confusion. Les attaques contre les minorités nationales, la création des conditions d'un État fasciste et les attaques contre le peuple ont marqué les dernières semaines, pourtant très peu d'organes de presse ont reconnu la nécessité de mener la lutte contre la destruction de l'opinion et les tentatives de désorienter les peuples pour créer les conditions d'un État fasciste au Canada et l'intensification du pillage et du banditisme impérialiste à travers le monde. Une presse de résistance est nécessaire. Tous peuvent se joindre et s'avancer dans le travail contre la désinformation en 2007.

Comité éditorial de Franc-Parler, 25 décembre 2006

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mercredi, octobre 18, 2006

Les médias et le gouvernement canadien complices de la terreur d’État israélo-américain

L’assaut criminel d’Israël contre les peuples libanais et palestinien a soulevé l’indignation générale au Québec et au Canada pendant que le gouvernement canadien prenait la défense du terrorisme d’État israélo-américain. D’un côté, Stephen Harper s’est porté à la défense de l’impérialisme américain et du sionisme et, de l’autre, il a refusé de critiquer Israël, coupable de l’assassinat de Canadiens.

L’invasion du Liban par l’armée israélienne exigeait le rapatriement immédiat d’environ 50 000 personnes en sol canadien. Des mesures d’urgence s’imposaient pour agir rapidement et protéger des assauts israéliens les Canadiens au Liban. Pendant que Stephen Harper refusait de prendre ses responsabilités devant son peuple, plusieurs pays ramenaient leurs ressortissants à bon port.

Par cet abandon, il démontre la faillite du gouvernement canadien au même titre que les actions criminelles du gouvernement américain au moment de l’ouragan Katrina en septembre 2005.

Le 18 juillet, le gouvernement canadien par l’entremise de l’ambassade canadienne au Liban commence à préparer un plan digne de ce nom, c’est-à-dire d’assumer un rôle dans le rapatriement. Après avoir attendu en vain du secours, des centaines d’individu ont été forcés de compter sur eux-mêmes pour fuir le Liban dévasté en dépensant souvent des sommes d’argent astronomiques. De nombreux témoins ont rapporté les heures d’attente au port de Beyrouth où femmes et enfants massés sous une chaleur insupportable, en proie à la faim et des conditions d’hygiène inqualifiable, ont attendu pendant des jours, parfois en vain, pour entreprendre un long périple par bateau vers l’île de Chypre. Sous les tirs d’armes légères et le tonnerre des bombardements, des milliers de personnes se sont entassés pendant des jours et des semaines sans obtenir d’informations fiables sur leur sort.

Les euphémismes des représentants de l’armée canadienne n’ont convaincu personne. Malgré les «tirs d’armes légères […] tout est demeuré calme et l’évacuation s’est poursuivie», affirme le lieutenant-colonel, Shane Brennan, leader d’une équipe d’expert chargée de l’évacuation.

Le gouvernement canadien, pour cette occasion, s’est doté d’une politique de rapatriement raciste : les résidents canadiens passent après les citoyens canadiens. La porte-parole, Ambra Dicky, a indiqué très clairement la position du ministère. «Dès que tous les Canadiens qui veulent revenir seront rapatriés, nous aurons une meilleure idée des moyens pouvant nous permettre d’aider les résidents permanents. Notre priorité est de faciliter le retour des citoyens canadiens.» Pourtant deux semaines après l’attaque d’Israël contre Liban, seulement 2 800 personnes avait été rapatriées. Des citoyens de d’autres pays ont pris la place de Canadiens dans l’évacuation, en effet, les «pays alliés» ont obtenu auprès du gouvernement des places sur les embarcations même si, selon différents porte-paroles, la sélection dépend de décisions de l’ambassade canadienne à Beyrouth, sans parler des nombreuses directives contradictoires émanant des ministères ou de l’ambassade. Bref, beaucoup de faux-fuyants et de décisions racistes pour très peu de résultats!

La politique du gouvernement canadien dans son application du certificat de sécurité et dans tout l’isolement fait envers la communauté musulmane par rapport aux lois anti-terroristes. Cette chasse aux «terroristes» s’est encore avérée un domaine d’expertise pour Harper et ce, malgré l’urgence de la situation. Plusieurs personnes soupçonnées de représenter un «danger pour la sécurité» se sont vues refuser l’accès aux bateaux en partance de Beyrouth. Un simple soupçon a suffit au gouvernement canadien pour contraindre ses personnes aux affres de l’armée israélienne. Au même titre que les procès secrets canadiens et leur absence totale de preuves incriminantes, ces individus ont subit les injustices des politiques des autorités fédérales. Pour «protéger les Canadiens», les équipes d’évacuation ont délibérément ralenti l’embarquement pour éviter que des «terroristes» s’infiltrent.

Lorsque le temps vient d’envoyer des troupes en terre étrangère, en Afghanistan, au nom de la «guerre préventive», de la « sécurité nationale » et de la «guerre au terrorisme», le Canada s’y jette aveuglément, mais pour protéger ses propres citoyens d’une guerre menée par un État terroriste, le gouvernement se résume à invoquer le «droit de défendre des États assiégés.»

La position du Canada : un appui à Israël

Devant l’évidence de l’illégalité de l’invasion israélienne, le Premier ministre a pris position en faveur de cet État terroriste. Il s’est rangé du côté d’un gouvernement criminel qui est près à tout pour en venir à ses fins, c’est-à-dire de détenir le contrôle de la région et d’anéantir la population libanaise et palestinienne.

Le premier ministre, Stephan Harper, et le ministre des Affaires étrangère, Peter McKay, au même où des citoyens canadiens, piégés au Liban, étaient bombardés par l’armée israélienne osaient qualifier la résistance libanaise de «cancer». Des propos irresponsables et mensongers sachant que le Hezbollah résiste avec le soutien populaire malgré un nombre plus faible de combattants et une technologie militaire très faible en comparaison avec les forces d’occupation sionistes. L’exemple de la lutte héroïque du peuple vietnamien contre les agressions impérialistes démontrent qu’un armée, même faible, combattant pour une cause juste peut vaincre la plus puissante des armes.

Souvent accusé de suivre fidèlement et servilement les décisions des États-Unis, Stephen Harper a réajusté sa politique étrangère à un diapason avec l’impérialisme américain ; à un point tel qu’il devenait impossible de différencier leurs déclarations.

Pendant que Stephen Harper soutenait en Grande-Bretagne qu’Israël «a le droit de défendre», au moment où des citoyens canadiens étaient assassinés par Israël, George W. Bush répétait la même chose en ajoutant que c’était la poursuite de la guerre au terrorisme.

En effet, depuis la dernière élection fédérale l’oligarchie financière a vue une nécessité économique et politique dans l’intensification de l’annexion du Canada aux États-Unis.

Du National Post à La Presse : la même désinformation

Les médias ont rapidement orchestré la défense idéologique de la «guerre au terrorisme» au Liban de Stephen Harper. Récemment, Alain Duduc de La Presse expliquait que «derrière le Hezbollah, derrière les talibans, on retrouve une volonté de détruire ce que des sociétés comme la nôtre ont tenté de bâtir, parfois maladroitement: la démocratie, une certaine conception de l'égalité et de la justice, une organisation de la société capable d'assurer le bien-être, mais aussi une valorisation du savoir, du débat, de la liberté de penser.» Ainsi, la résistance face à l’agresseur est décrite comme la «volonté de détruire» ce que «nos sociétés» ont voulu bâtir comme «la démocratie», la «valorisation du savoir», etc. La volonté de l’agresseur sioniste d’annihiler des peuples repose sur quoi elle, si ce n’est la généralisation d’une politique d’apartheid, d’agression et d’oppression. L’opinion publique n’a pas été informée à ce propos dans les médias canadiens, bien au contraire. Les éditorialistes de la presse bourgeoise canadienne ont unanimement «condamné les crimes du Hezbollah». Comme si la résistance face à l’invasion, appuyée massivement par les Libanais eux-mêmes, était un crime!

D’autre part, la condamnation des crimes de guerre israélo-américains par le peuple a déchaîné contre le Québec, le National Post, un quotidien appartenait à un sioniste notoire, Izzy Asper. La bourgeoisie canadienne a besoin de créer la division en attaquant la nation du Québec. Dans un éditorial intitulé «La montée du Québecistan», le National Post a accusé les Québécois de «soutenir le terrorisme». La journaliste Barbara Key ajoute que le Québec a engendré un «fort courant antisémite dans le discours intellectuel à travers son histoire». Elle conclue que le support au Hezbollah «antisémite» démontre la haine du Québec contre Israël. La question de l’antisémitisme en plus d’être complètement décontextualisée et dénaturée est utilisée comme «argument» démagogique alors qu’Israël pratique une politique d’apartheid systématique depuis sa création. En quoi le support à la résistance du peuple libanais est-il antisémite ?

Les peuples ont le droit de résister. Les médias monopolisés peuvent bien utiliser n’importe quel sophisme pour justifier les crimes de guerre mais la réalité demeure, la résistance est un droit !

(Franc-Parler, Vol.1, No.7 - 16 octobre 2006)
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mardi, octobre 03, 2006

Quelques repères historiques à propos des racines du sionisme et de la lutte de résistance des peuples palestiniens et libanais

En 1917, Lord Walter Rothschild reçoit une lettre ouverte, la Déclaration de Balfour, du ministre des Affaires Étrangères britannique, Arthur James Balfour, qui accorde le droit aux sionistes d’établir un foyer juif en Palestine. Ayant besoin du soutien des grands banquiers pour soutenir leur effort de guerre et trouvant la présence française préoccupante au Liban, le gouvernement du Royaume-Uni approuve les projets sionistes. Le soutien de l’oligarchie financière britannique et du capital particulièrement dans le domaine banquier sera crucial pour le sionisme.

Dès la fin de la Deuxième Guerre Mondiale, les grandes puissances permettent et encouragent l’immigration massive de Juifs en Palestine. Le Palestine est alors un protectorat britannique mais dès 1947, les Britanniques envisagent de se retirer de ce territoire. En 1947, l’ONU propose un plan de partition de la Palestine en vue de créer deux États distincts à la suite du refus de mouvement sioniste de fonctionner à l’intérieur d’un seul État où, les Palestiniens seraient majoritaires démographiquement. Les Palestiniens refusent cette partition.

En 1948, au lendemain de la fin du mandat britannique, l’État d’Israël est créé unilatéralement. En une année seulement, 900 000 Palestiniens sont expulsés ou quittent volontairement Israël. Le peuple palestinien se remémore toujours cet événement qu’ils ont baptisé Nakba qui signifie « catastrophe » en arabe.

Israël est impliqué dans les vingt années suivantes dans une série de guerres et d’invasions alors que l’État arabe promis par l’ONU n’est toujours pas créé. En raison de l’occupation israélienne incessante depuis 1948, des centaines de milliers de Palestiniens vivent dans des camps de réfugiés en Palestine, au Liban, en Syrie et en Jordanie.

Dans les années 60, les mouvements de résistance organisés se forment dans les camps de réfugiés pour mener la lutte de libération nationale. L’Organisation de libération nationale (OLP), dirigée par Yasser Arafat, rassemble les différents mouvements de résistance pour coordonner la lutte armée et politique. L’OLP est surtout implanté au Liban et en Syrie. Pour les Palestiniens, cette formation politique représente une lueur d’espoir dans le règlement du conflit.

Israël va continuer sa série d’invasions et d’attaques contre le Liban dans les années 70. En 1978, les forces d’occupation sionistes envahissent le sud du Liban dans l’opération Litani pour traquer les militants palestiniens. L’armée israélienne se livrera au massacre de Palestiniens et de paysans libanais. Par la suite, elle se retire rapidement pour laisser le contrôle aux milices paramilitaires alliées. L’Armée du Sud Liban est utilisé comme force militaire par Israël pour « protéger les civils.» Cette invasion fera 200 000 réfugiés.

Le 6 juin 1982, l'armée israélienne entre au Liban et avance jusqu'à Beyrouth. Le gouvernement israélien veut en finir avec l'OLP une fois pour toute, car selon les généraux israéliens, sa seule existence ravivait le nationalisme palestinien dans les territoires occupés, rendant ainsi les Palestiniens fermés à toute « négociation » avec leurs occupants.

L’armée israélienne, pénètre en territoire libanais pour se rendre dans la capitale. Beyrouth renfermerait des membres de l’OLP soutient Israël. Ayant pour allié les Forces libanaises de Bachir Gemayel, le siège israélien débute. Les 200 000 civils de la capitale libanaise sont soumis à des bombardements incessant. Près de 18 000 personnes succombent à l’assaut meurtrier de l’armée sioniste. Pour récompenser Bachir Gemayel de son soutien, le gouvernement israélien l’installe au pouvoir du Liban. Suivant un accord américain, l’OLP quitte le Liban sous supervision internationale.

Le départ de l’OLP du territoire libanais rend les réfugiés palestiniens vulnérables aux attaques israéliennes. Pour punir les Palestiniens et leur mouvement de résistance, des milices s’en prennent aux camps de réfugiés de Sabra et Chatila. Après deux jours de bombardements et de massacres violents, 800 des 2000 Palestiniens habitant ces lieux sont tués dont des femmes et des enfants. Ariel Sharon, alors Ministre de la Défense sera tenu responsable de cette tuerie.

Le Hezbollah, un nouveau mouvement de résistance à l’invasion israélienne du Liban, prend rapidement la tête de la lutte contre l’occupant dans le sud du Liban. Son prestige actuel est surtout dû au fait qu’il a combattu l’armée israélienne avec courage et ce, sans s’impliquer dans la guerre civile.

Jusqu’en 2000, les forces d’occupation sionistes contrôle le sud du Liban malgré les nombreuses résolutions des Nations Unies qui exigent leur retrait. Après 2000, l’armée israélienne dirige des attaques sporadiques contre la région. En contravention avec les lois internationales, Israël mène des raids aériens, des bombardements contre des cibles neutres et des assassinats clandestins dans le pays.

(Franc-Parler, Vol.1, No.7 - 16 Octobre 2006)
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lundi, octobre 02, 2006

Non à la terreur d’État israélo-américaine! – Les peuples ont le droit de se défendre!

Le 12 juillet dernier, Israël lance une attaque contre le Liban prétextant l’enlèvement de deux soldats israéliens par le Hezbollah. Le gouvernement israélien invoque la « légitime défense » pour justifier les bombardements sur l’ensemble du territoire libanais.

Deux semaines plus tard, les morts du côté libanais se comptent par centaines, les blessés par milliers et les réfugiés par centaines de mille. Plus précisément, les forces d’occupation sionistes ont massacré, selon le ministère de la Santé libanais, de 1000 à 1200 civils tout en détruisant des infrastructures essentielles telles des hôpitaux, des routes principales, des ports maritimes, des ponts, des centrales électriques, des usines, une partie de l’aéroport de Beyrouth et une usine de traitement d’eau. Le blocus maritime, terrestre et aérien s’intensifie au rythme des dévastations perpétrées par l’occupant. Sans électricité, sans eau potable et sans nourriture, les milliers de déplacés tentent désespérément de fuir les assauts coordonnés de l’armée israélienne.

Malgré ce désastre, le premier ministre israélien Ehud Olmert a rapidement fait savoir au monde entier que « rien » n'empêcherait Israël « de parvenir » à ses « objectifs » pour asseoir sa domination sur le Moyen-Orient. Par ces propos, Olmert a traduit l’appui des grandes puissances aux attaques contre le peuple libanais.

Le président américain, George W. Bush a fait écho aux déclarations des dirigeants sionistes affirmant qu’Israël a « tout à fait le droit de se défendre. » Le premier ministre canadien, Stephen Harper, a renchérit en déclarant que la « réaction d'Israël est mesurée dans les circonstances. » Harper s’est immédiatement porté à la défense de l’agresseur en appelant au « droit d'un pays [Israël] de se défendre contre les terroristes et les attaques violentes. »Ainsi, la victime devient bourreau; les justifications impérialistes deviennent des jugements sans appel condamnant le peuple libanais et les Arabes.

De son soi-disant « droit à une riposte modérée », l’armée israélienne l’a exploité de façon récursive. D’ailleurs, dans son élan meurtrier, elle en a profité pour bombarder des postes d’observations des Nations Unies, tuant ainsi quatre inspecteurs dont un Canadien.

Les origines de l’invasion du Liban et de la Palestine

Les impérialistes et les agents de la désinformation ligués contre le droit à l’autodétermination des peuples au nom de la guerre au terrorisme, de la guerre préventive et du droit d’ingérence situent le point de départ de l’invasion du Liban : l’enlèvement de deux soldats israéliens par le Hezbollah. Cette logique irrationnelle occulte à la fois la réalité et les crimes sionistes commis auparavant contre les peuples palestinien et libanais.

L’idéologie sioniste, dès son origine, admet ses prétentions territoriales sur le Liban. L’Organisation mondiale sioniste fondée en 1897, à la Conférence de Paris de 1919, adopte une carte traçant les frontières d’un État juif englobant la partie sud du Liban tout comme les sources du fleuve Jourdain. Son premier président Theodor Herzl demandait la création d’un État juif s’étendant de l’Égypte jusqu’à l’Euphrate et couvrant entièrement le Liban. En 1901, il demanda officiellement au Sultan de l’Empire Ottoman de lui céder la Palestine.

L’idée d’un État juif en Palestine trouvait un certain écho au sein des grandes puissances sorties victorieuses de la Première Guerre mondiale. La Grande-Bretagne hérita d’un protectorat sur la région du « Proche-Orient » et permis l’immigration juive.

Au lendemain de la IIe Guerre Mondiale, la création de l’État d’Israël semble vouloir se concrétiser et les partisans du sionisme, du « Grand Israël biblique » ou du « Grand Israël politique », intensifient leurs manœuvres politiques pour créer immédiatement une armée. Pour les sionistes, l’Holocauste sert de justification pour raffermir leur position dans le but d’établir l’État d’Israël. De son côté, l’ONU envisage la formation d’un État juif pour le peuple demeuré sans patrie et ce, au grand dam des Palestiniens menacés de déportation.

En 1947, Rabbi Fischmann, membre de l’Agence juive pour la Palestine, déclare devant une Commission spéciale d’enquête de l’ONU : « La Terre Promise s’étend de la rivière d’Égypte jusqu’à l’Euphrate, incluant une partie de la Syrie et du Liban.» Cette affirmation est la racine du programme sioniste de l’époque.

Le 21 mai 1948, une semaine seulement après la déclaration unilatérale pour l’indépendance d’Israël, David Ben Gourion, alors Premier ministre écrivait : « Le talon d'Achille de la coalition arabe, c'est le Liban. La suprématie musulmane dans ce pays est artificielle, et peut aisément être renversée; un État chrétien doit être instauré en ce pays. Sa frontière sud serait la rivière du Litani. Nous allons signer une alliance avec cet État. Ensuite, lorsque nous aurons affaibli la Légion Arabe et bombardé Amman, nous allons éradiquer la Transjordanie ; après la Syrie tombera. Et si l’Égypte s’entête à vouloir faire la guerre, nous allons faire sauter Port Saïd, Alexandrie et Le Caire. Nous devrions arrêter la guerre et faire payer le prix à l’Égypte, l’Assyrie et la Chaldée à la mémoire de nos ancêtres.» (Michaël Bar-Zohar, Ben Gourion Le prophète armé, p. 139)

Le 16 mai 1955, le général Moshé Dayan en précise la méthode : "Tout ce qu'il nous reste à trouver, c'est un officier, même un simple capitaine. Il faudrait le gagner à notre cause, l'acheter, pour qu'il accepte de se déclarer le sauveur de la population maronite. Alors, l'armée israélienne entrerait au Liban, occuperait les territoires où elle établirait un régime chrétien allié à Israël, et tout marcherait comme sur des roulettes. Le territoire du sud du Liban sera totalement annexé à Israël." (Journal de l'ancien premier ministre d'Israël, Moshé Sharett, publié en hébreu en 1979)

Devenu Ministre de la Défense, Moshé Dayan explique les ambitions de la nouvelle génération sioniste. « Nos Pères ont réussit à élargir les frontières reconnues dans le plan de partition. Notre génération a maintenu les frontières de 1949. Maintenant, la génération des « 6 Jours » avons réussit à englober Suez, le Jourdain et le Plateau du Golan. Ce n’est pas la fin. Après la présente ligne de cessez-le-feu, il y en aura de nouvelles. Ces frontières s’étendront au-delà du Jourdain, peut-être au Liban et peut-être même jusqu’au centre de la Syrie. » ( Cité dans The Times de Londres, le 25 juin 1969)

Au cours des années suivantes, ces déclarations se sont matérialisées par une série d’invasions du Liban, par l’occupation des territoires palestiniens ainsi que par la présence militaire dans le Plateau du Golan. Des enlèvements et des plans d’attaque ont été fomentés pour envahir les nations environnantes pour ainsi mener à bien le projet du « Grand Israël ». Le cycle de terreur dirigé contre les Libanais et les Palestiniens est révélateur de leur desseins annexionnistes. Les vues expansionnistes des sionistes, avec pour alliés les grandes puissances, se sont concrétisées par les nombreuses invasions en territoire libanais, syrien et palestinien et par l’implantation de colonies sionistes comme avant-poste militaire dans les territoires palestiniens et le Plateau du Golan.

Jamais le sionisme n’a eu l’intention de partager le territoire malgré leur acceptation du plan de partage de l’ONU ni de renoncer à ses fantasmes du « Grand Israël. »

Dans les années 80, en pleine guerre civile, la résistance libanaise mène une lutte courageuse et elle finit par contraindre l’armée israélienne à se retirer du Liban, du moins en partie. En 2000, Israël affirme vouloir se plier à la Résolution 425 du Conseil de sécurité de l’ONU exigeant le retrait complet de son armée. L’objectif du « Grand Israël » ne disparaît pas avec l’arrivée au pouvoir d’Ariel Sharon, un sioniste extrémiste, responsable notamment des massacres de Sabra et Chatila.

Malgré la prétention du gouvernement israélien de s’être retiré complètement du Liban en 2000, le gouvernement libanais et le Hezbollah considèrent l’armée israélienne toujours comme une force d’occupation. Son déploiement dans la région appelée les « Fermes de Chebaa » en témoigne. Historiquement, les « Fermes de Chebaa » sont des territoires libanais à part entière. À l’instar du Plateau du Golan, territoire syrien sous occupation israélienne, cette région constitue une réserve d’eau stratégique pour Israël.

Les multiples résolutions de l’ONU n’ont pas réussi à faire respecter le droit international à Israël. En 1978, le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté la Résolution 425 qui prévoit le retrait complet de l’armée israélienne du Liban. Israël considère cependant l’occupation de ce territoire comme étant antérieur à 1978, soit lors de la Guerre des « 6 Jours », donc ne se rapportant pas à la Résolution 425 de l’ONU mais à la Résolution 446 qui exige son retrait du Plateau du Golan à laquelle Israël refuse de se soumettre.

En 2004, après le « retrait d’Israël » du Liban, le Conseil de sécurité de l’ONU adopte d’urgence une résolution concernant le Liban. Une kyrielle de soi-disant experts ont présenté la Résolution 1559 demandant, entre autre, le démantèlement des « milices libanaises » comme le nœud gordien du « conflit ». Le démantèlement du Hezbollah est le préalable à tout retrait israélien. Ces propositions chimériques n’ont bien sûr convaincu aucun individu sensé. Considérant avec raison qu’Israël ne s’est pas retiré du Liban, le Hezbollah ne s’est jamais dissout.

Les élections palestiniennes de 2006

Les élections législatives palestiniennes de janvier 2006 voient le triomphe de la liste « Réforme et Changement » principalement composée du Hamas, un mouvement de résistance palestinien. Au lendemain de ces élections, Israël refuse de reconnaître le résultat tout comme les grandes puissances, dont les États-Unis et le Canada. De simples pressions jusqu’aux tentatives de créer une guerre civile, le gouvernement palestinien est soumis à toutes sortes de chantages. La presque totalité de l’aide internationale à laquelle il a droit, lui est coupée. Prenant en compte que cette aide internationale représente environ 60% du budget de l’Autorité palestinienne, un dur coup est ainsi porté au peuple palestinien. À cela, s’ajoute la perception par Israël des droits douaniers palestinien, fonds vitaux pour le peuple et, aux taxes foncières prélevées aux propriétaires de fermes.

Au début du mois de juin, l’armée israélienne se lance dans une série d’opérations contre les territoires occupés de Gaza et de Cisjordanie. Ces actions militaires visent principalement l’infrastructure civile et économique ainsi que les militants de la résistance palestinienne. L’objectif de cette campagne est essentiellement d’abattre les institutions palestiniennes et de créer une guerre civile.

Le 25 juin, un commando de la résistance palestinienne fait prisonnier un soldat sioniste ce qui va soulever une « vague d’indignation » en Occident. Pourtant, dans les semaines précédentes, une centaine de palestiniens ont été tués par les forces d’occupation sans créer le moindre émoi.

Dans les jours suivants, les forces d’occupation sionistes vont intensifier les bombardements et les attaques au sol dans le cadre de l’opération « Pluies d’été ». La résistance palestinienne demande en échange de la libération du soldat détenu : l’arrêt immédiat des bombardements sur Gaza, l’arrêt de toutes les opérations militaires contre le peuple palestinien et la libération de prisonniers politiques en Israël. À ces demandes, l’État d’Israël répond immédiatement par la destruction de plusieurs ponts, de la principale centrale électrique de Gaza, et par l’enlèvement du tiers des députés et ministres palestiniens.

Dans son refus d’accepter les choix politiques des Palestiniens, l’armée israélienne poursuit ses attaques en bombardant à l’aide de F-16 et d’hélicoptères apaches des écoles et des quartiers résidentiels.

À priori, la création unilatérale d’Israël est en soi une négation à l’existence du peuple palestinien. Les nombreuses résolutions de l’ONU demandant un retrait des forces d’occupation sioniste des territoires palestiniens n’ont jamais été respectées et appliquées. La propagande pro-sioniste attaque le mouvement de résistance palestinien sur la question de la « reconnaissance d’Israël ». Pourtant, Israël, depuis sa création, n’a jamais reconnu le droit d’exister au peuple palestinien.

L’élection d’un gouvernement d’unité nationale composé majoritairement de députés du Hamas ne pouvait évidemment pas être accepté. Les décisions politiques du peuple palestinien ne satisferont jamais les prétentions coloniales sionistes condamnant le peuple palestinien à des camps de réfugiés depuis des décennies.

Depuis son élection, le « terrorisme » du Hamas sert au gouvernement israélien de prétexte et d’outil de manipulation pour contrôler la bande de Gaza et la Cisjordanie, territoire qu’Israël refuse de rendre aux Palestiniens malgré la résolution onusienne de 1947 qui traite de la partition du territoire.

La seule solution juste implique la reconnaissance de l’existence du peuple palestinien et de tous les droits qui en découlent. En attendant, les Palestiniens refuseront toujours de disparaître et d’être condamnés à ramper devant l’envahisseur. La lutte à tous les niveaux y compris la lutte armée est légitime et nécessaire puisqu’ils font face chaque jour à l'armée israélienne, aux bouclages, aux checkpoints, aux couvre-feux, au rationnement de l'eau, à la démolition de leurs maisons, à l'expropriation de leurs biens et de leurs terres et à l'enfermement. Israël peut tenter d’asseoir cette nation par l’imposition de mesures répressives et de conditions de vies inhumaines, mais elle préfère « mourir debout que de vivre à genou.»

Les forces d’occupation envahissent le Liban

Le 11 juillet, selon la police libanaise, deux soldats israéliens ont été capturés par le Hezbollah à la suite de combats dans la région de Aïta Al-Chaab, où une unité israélienne avait pénétré. L’invasion préméditée du Liban est planifiée avant même le précédant « retrait » du Sud du Liban. Dès les premières heures de l’invasion, l’armée israélienne vise des cibles très précises pour désorganiser complètement le Liban et le « ramener vingt ans en arrière.» En même temps, les livraisons d’armes en provenance des Etats-Unis s’accélèrent laissant présager une invasion à grande échelle.

La stratégie militaire israélienne officielle est de repousser le Hezbollah au-delà du fleuve Litani exhibant à la face du monde la redéfinition souhaitée des limites du territoire israélien pour englober plus du tiers du Liban. Pour ce faire, l’armée cible toutes les infrastructures vitales aux Libanais. Des hôpitaux aux routes principales en passant par des centrales électriques, tout est détruit pour garder la population dans la noirceur et à la merci des attaques israéliennes. En prétendant s’attaquer au Hezbollah, le gouvernement israélien s’est en fait attaqué directement au peuple libanais. D’ailleurs, le bilan des décès le prouve puisque un tiers des morts sont des enfants. Les forces d’occupation sioniste ont mis en pratique un plan d’une perfidie bien plus grande que ce qu’il n’y paraît : anéantir le Liban.

Le massacre de Cana constitue un exemple de cette volonté d’annihilation. Le 30 juillet dernier, après plusieurs semaines d’affrontements entre le Hezbollah et le Tsahal, l’armée israélienne a bombardé des immeubles résidentiels dans la ville de Cana. Ces attaques ont tués 62 civils dont 42 enfants. À cette bavure, le gouvernement israélien prétend avoir avertit les résidents deux semaines à l’avance de quitter les lieux. Et bien sûr, le Hezbollah s’est, bien malgré lui, vu accuser de tous les torts. Cependant, la destruction constante des routes menant aux villages voisins par l’armée israélienne a condamné les habitants à mourir.

Les velléités destructrices des forces d’occupation sionistes sont confirmées par de nombreux rapports faisant état d’utilisation de bombes à fragmentation contre des cibles civiles et d’attaques délibérées contre des populations civiles. Ces bombes sont réparties sur 285 sites du Sud Liban d'après l'ONU. Une trentaine de nouveaux sites sont découverts chaque jour. Un millier de ces bombes a déjà été désamorcé en une semaine, mais il faudra au moins 12 mois pour toutes les désamorcer. Les membres du Hezbollah s'activent présentement à les enfermer dans des boîtes afin d'éviter que les enfants ne soient blessés ou tués. Depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, les bombes fragmentation ont tué 8 personnes et fait une trentaine de blessés et ce, malgré que la convention de Genève interdit leur utilisation en zones civiles.

Pendant que les assauts sionistes se poursuivaient, les grandes puissances se sont livrés à un jeu de coulisse pour s’accorder sur une « solution au conflit » d’un côté et de l’autre laisser le temps nécessaire à Israël pour continuer ses opérations. Ainsi, le 5 août, les États-Unis et la France s’entendent sur une proposition de cessez-le-feu inacceptable qui aurait laissé l’armée israélienne occuper le Sud du Liban indéfiniment, le Liban et tous les pays arabes se prononcent contre.

Plus il semble évident que devant les actes barbares des forces d’occupation sionistes les grandes puissances devront rapidement trouver un compromis pour ne pas perdre la face, plus Israël intensifient les bombardements jusqu’au nord du Liban et tente d’avancer au sol. Le 11 août, le Conseil de sécurité de l’ONU adopte à l’unanimité un projet de cessez-le-feu enjoignant Israël à se retirer au fur et à mesure que l’armée libanaise se déploiera dans le Sud du Liban. Le gouvernement libanais et le Hezbollah accepte l’entente alors que le gouvernement israélienne laisse entendre qu’il refusera jusqu’à la toute dernière minute, où il cède et accepte. Israël augmente la cadence des attaques jusqu’au 15 août, date de la mise en vigueur de la fin des hostilités.

Dès le 19 août, l’armée israélienne brise sciemment la trêve en initiant une série d’actions commando au sud du Liban. La résistance libanaise déjoue brillamment ces attaques et remporte une nouvelle victoire. Le lendemain, le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, qualifie l’opération sioniste de « violation de la cessation des hostilités » définie par la résolution 1701 du Conseil de sécurité. Le gouvernement israélien laisse ensuite entendre que ce genre d’assauts continueront d’être menés.

Le Hezbollah, par leur résistance courageuse, ont surpris l’armée israélienne, l’une des plus puissantes au monde. Leur organisation et leurs stratégies militaires se sont avérées efficaces pour bloquer l’ennemi. Le soutien du peuple libanais de toutes origines a permis à la résistance libanaise d’assurer le succès de la lutte armée. Le principal facteur de contrainte à un cessez-le-feu est sans contredit la lutte opiniâtre de la résistance libanaise. Le peuple libanais a prouvé à la face du monde qu’un peuple uni peut défaire n’importe quel ennemi malgré toutes tentatives de créer les conditions pour la guerre civile. Pour la deuxième fois, la résistance a défait les forces d’occupation sionistes.

Les grandes puissances et la désinformation

L’agression contre le peuple libanais met en lumière une question importante pour les peuples du monde, soit la propagande pro-guerre et la désinformation. L’origine même de l’invasion du Liban est sujette à de la désinformation. L’« enlèvement » de deux soldats israéliens est considéré comme une agression directe contre Israël. Pourtant, ces soldats foulaient le sol libanais, selon les autorités libanaises. Ce type de combat à la frontière israélo-libanaise, violée régulièrement par l’armée israélienne, est fréquent, et aucun n’avait entraîné la mise à feu et à sang du Liban dans les dernières années.

Les grandes puissances appuyant le sionisme à différents degrés ont cependant unanimement adopté la version israélienne. La victime devient bourreau avec l’œuvre de la propagande pro-israélienne. La compréhension perd ainsi toute logique laissant le public avec des conclusions absurde du genre : « c’est la spirale de la haine », « le problème c’est le fondamentalisme religieux » ou même « c’est la faute à la nature humaine ». La destruction de l’opinion publique et de son expérience directe crée une désorientation utile pour justifier les guerres impérialistes. Les amalgames du genre « s’opposer à la guerre sert le terrorisme » pullulent un peu partout dans la presse.

La notion du droit de résister est aussi complètement déformée et occultée. Les peuples n’ont jamais demandé la permission pour se défendre, c’est un droit revenant à n’importe quel peuple agressé. Les Nations Unies définissent la notion de crime contre paix comme « la direction, la préparation, le déclenchement ou la poursuite d'une guerre d'agression, ou d'une guerre en violation des traités, assurances ou accords internationaux, ou la participation à un plan concerté ou à un complot pour l'accomplissement de l'un quelconque des actes qui précèdent.» L’article 51 de la Charte de l’ONU précise la notion du droit de se défendre contre l’agresseur : « aucune disposition de la présente Charte ne porte atteinte au droit naturel de légitime défense, individuelle ou collective, dans le cas où un Membre des Nations Unies est l'objet d'une agression armée. » Le Hezbollah, dont le rôle est avant tout d’organiser la résistance libanaise, s’est positionné comme le champion du droit de résister pour que les principes de la souveraineté nationale et que le droit à l'autodétermination vaillent réellement quelque chose.

Associer la résistance à l'extrémisme, c'est de la désinformation et son but est de faire accepter le rôle que joue Israël au Moyen-Orient. L’appui de la population libanaise à lutte armée contre l’invasion sioniste est manifeste. En effet, selon le Premier ministre libanais Emile Lahoud, plus de 86% des Libanais appuient le Hezbollah.

La censure militaire

Dans ce conflit, les grands médias ont mis en lumière l’image du Liban détruit et dévasté avec à peine quelques rares mentions des défaites subites par l’armée israélienne au Sud-Liban. Si l’information est le nerf de la guerre, le moral des peuples est le cœur pourvoyant le sang nécessaire au combat.

Un exemple de ce stratagème, le 25 juillet dernier, dans une attaque terrestre, le Hezbollah déclarait avoir causé des pertes militaires importantes en détruisant 4 tanks de l’armée israélienne. Le gouvernement israélien s’est empressé de démentir cette information en stipulant que seulement un tank avait été démoli dans le combat contre le Hezbollah. Considérée comme l‘une des armées les plus puissante au monde, Israël cache l’ampleur de sa défaite pour garder le moral des troupes au combat, mais surtout pour que la population israélienne continue d’appuyer le gouvernement dans son invasion au Liban.

Il existe en Israël, depuis sa création, une censure militaire omniprésente et bien implantée. "Je peux par exemple donner l'ordre qu'aucun élément ne soit publié. Je peux faire fermer un quotidien ou une station de radio. Je peux pratiquement tout faire et je peux faire emprisonner des gens", illustre la Censeure en chef de l’armée israélienne Sima Vaknin. Le 16 juillet 2006, la directive suivante était émise :

« Politiques de censure pour les combats au nord [d’Israël]

1. Actuellement, plus de 1200 roquettes ont été lancées sur Israël ; et cela va continuer.

2. Par conséquent, voici les consignes du Censeur militaire de l’armée israélienne :


a. Le Censeur militaire n’approuvera aucun reportage concernant des visites d’officiels du gouvernement israélien et de la défense israélienne dans le nord d’Israël jusqu’à la fin de ces visites en raison des liens évidents entre ces visites officielles et les attaques de missiles dans la zone en question.

b. Le Censeur militaire n’approuvera aucun reportage sur les attaques de missiles contre des bases de la Défense et/ou sur des installations stratégiques.

c. Le Censeur militaire n’approuvera aucun reportage sur des missiles atterrissant dans la Mer Méditerranée.

d. Le Censeur militaire n’approuvera aucun reportage sur les périodes où les citoyens sont autorisés à quitter leurs abris. De telles informations peuvent être utilisées par l’ennemi pour des attaques planifiées.

e. Faire un reportage sur des emplacements dans lesquels il y a la défense publique et des difficultés organisationnelles devraient être évitées le plus possible. »


De nombreux journalistes des médias monopolisés abonnés à la désinformation ont justifié la censure sioniste en expliquant que ces directives sont nécessaires à la protection des civils et des installations publics. Pourtant, ils ont dénoncé les difficultés rencontrées pour filmer les sites bombardés par l’armée israélienne en accusant le Hezbollah de maquiller les « scènes » pour ensuite, enlever des armes cachées et ainsi faire accuser à tort Israël de bombarder des civils.

Franc-Parler condamne les crimes de guerre commis par Israël contre les peuples libanais et palestinien et lance l'appel au peuple à porter au pouvoir un gouvernement anti-guerre qui défend le droit de toutes les nations à la souveraineté et qui s'oppose à l'usage de la force dans le règlement des conflits. Ces crimes sont non seulement une violation flagrante du droit international, mais des crimes contre la paix. Les assauts des forces d'occupation sionistes et l'occupation sans relâche des territoires palestiniens sont des crimes contre l'humanité. Le gouvernement israélien, conformément aux principes que s'est donné l'humanité depuis la défaite de fascisme en 1945, doit répondre de ses crimes devant les peuples du monde. La résistance des peuples libanais et palestinien, depuis des décennies, constitue une lutte sans merci pour la libération nationale. Quoiqu’en dise la désinformation, la résistance est un droit et une voie légitime pour les peuples.

(Franc-Parler, Vol.1, No.7 - 16 Octobre 2006)
francparlerjournal@yahoo.ca

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dimanche, août 13, 2006

Avis aux Lecteurs

Le Comité éditorial de Franc-Parler annonce que la publication quotidienne sur son site web est suspendue pour une semaine. Nous invitons nos lecteurs à consulter les sites de nouvelles dont les liens apparaissant sur nos pages web.

À l'heure où les attaques de l'État se multiplient contre le peuple et où les impérialistes commettent des crimes de guerre et de barbaries au Liban et en Palestine, il importe de renforcer le rôle de la presse indépendante et anti-impérialiste. Franc-Parler appel tous ses lecteurs à continuer d'envoyer des rapports, commentaires, analyses et annonces.

La lutte contre la désinformation exige de notre époque la lutte pour bâtir une presse vivante et nouvelle créant des liens différents avec son lectorat. L'agression des forces d'occupation sionistes contre les peuples libanais et palestinien a montré avec une acuité grandissant la nécessité de mener la lutte contre la destruction de l'opinion et les tentatives de désorienter les peuples pour créer les conditions d'un État fasciste au Canada et l'intensification du pillage et du banditisme impérialiste à travers le monde. Une presse de résistance est nécessaire. Tous peuvent se joindre et s'avancer audacieusement dans la travail contre la désinformation.

Franc-Parler annonce également que dès septembre la publication de sa version imprimée sera améliorée et sa mise en page affinée. De plus, sa publication redeviendra bi-mensuelle.

Comité éditorial de Franc-Parler, 13 août 2006

francparlerjournal@yahoo.ca
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mercredi, août 09, 2006

Emily Carr et les Premières Nations

- Karine Régimbald -
« Rien n’égale la force vitale. » - Emily Carr

Les Premières Nations prises d’assaut

L’entrée de la Colombie-Britannique dans la Confédération canadienne en 1871 cause un tort irréparable aux Premières Nations de cette province. La présence de plus en plus envahissante des Blancs sur leurs terres ancestrales nuit considérablement à la préservation de leur identité culturelle. L’appropriation du territoire dans le but de vendre pour obtenir des titres de propriété amène peu à peu le morcellement des communautés autochtones établies depuis des centenaires.

Sans tarder l’État met en place une réglementation sévère pour assimiler et le contrôler les peuples fondateurs au grand profit de la bourgeoisie. En ce sens, en 1884, le gouvernement canadien interdit les potlatchs, cérémonie sur la base d’un échange entre deux groupes et très répandue dans le Nord-Ouest. Ces célébrations commémorent les événements importants chez les autochtones : naissances, deuils, initiations et investitures de chefs. Par cette loi, le gouvernement fédéral optait pour la destruction des traditions des peuples fondateurs. La loi antipotlatch profite énormément aux collectionneurs qui s’arrachent les biens culturels des autochtones. Devenue illégale, cette cérémonie le demeurera jusqu’en 1951.

Dans la même veine, en 1927, la loi sur les Indiens est promulguée. Cette nouvelle législation interdit aux Premières Nations de parler leur propre langue et de pratiquer des rituels traditionnels. De plus, il est dorénavant proscrit de former des regroupements politiques donc de s’organiser pour survivre à ces lois d’apartheid.

La menace de disparition, le déclin de la population autochtone par l’assimilation et l’appropriation des terres ancestrales interpellent à ses débuts Emily Carr. Ce contexte sociopolitique l’inspire et la motive dans son engagement artistique. Il l’a pousse dans l’exploration de la culture des Premières Nations. Sa prise de conscience des injustices commises envers les Premières Nations entretient son inspiration. Son art devient une façon de militer et de décrier la destruction de leur héritage culturelle.

Nouvelles perspectives

Le Musée des Beaux-Arts d’Ottawa (MBAC) adopte avec ce projet une approche tout à fait intéressante pour plonger le visiteur dans l’univers de l’artiste et dans le contexte sociopolitique de son époque. En fait, la rétrospective se divise en trois sections pour s’immiscer et goûter à la vie d’Emily Carr…

Née en 1871 à Victoria en Colombie-Britannique, elle effectue des études en peinture de 1890 à 1893 à San Francisco à la California School of Design. En 1898, elle fait sa première esquisse de monuments ancestraux autochtones. En 1899, elle se rend en Angleterre et en Cornouailles pour améliorer sa technique. En 1907, elle décide de peindre des mâts totémiques des peuples autochtones et elle s’engage dans la représentation de ces sites en voie de disparition.

Dans le cadre de plusieurs voyages dans des villages autochtones du nord de la Colombie-Britannique et de l’Alaska, elle dessine un nombre impressionnant d’esquisses et d’études qui seront par la suite transposées sur toile.

Grâce à Eric Brown, directeur du Musée des beaux-arts du Canada, Emily carr participe à une exposition en 1927. D’ailleurs, la présente exposition ouvre ses portes sur une reconstitution de L'Art de la côte ouest du Canada: autochtone et moderne de 1927, présentée à l’époque à la Galerie nationale du Canada. Alors âgée d’une cinquantaine d’années, elle profite de cette occasion pour faire la rencontre de peintres plus connus tels que le groupe des sept. Lawren Harris, un des membres du groupe, la pousse et l’encourage à poursuivre sa quête artistique. En 1929, elle délaisse la représentation fidèle de sujets autochtones peints tels quel pour se concentrer davantage sur la nature les entourant et les coupes forestières de plus en plus menaçantes en Colombie-Britannique.

La seconde partie de l’exposition présente la rétrospective de l'Art Gallery of Toronto a fait en 1945 à sa mort : l’Exposition commémorative des œuvres d'Emily Carr. Le modernisme de Carr s’exprime alors par ses couleurs vivantes, par son utilisation plus sensible du pinceau et par ses préoccupations spirituelles et primitives.

Cette partie découle de son voyage de 1910 à Paris. Désirant perfectionner son art et ouvrir ses horizons, elle se rend dans la ville lumière pour s’imprégner de post-modernisme et de fauvisme, courants alors en vogue en France. Les couleurs vives des « bêtes fauves » auront une incidence sur son travail futur par la redéfinition de ses sujets dans l’exploration des différents pigments colorés. Les couleurs autrefois terne et stagnantes deviennent vite éclatantes et dansantes. Sa toile intitulée L’homme de bienvenue de 1913 illustre cette influence. La première version de cette toile aux tonalités ternes se différencie grandement de la seconde qui attire promptement le regard du spectateur par son travail plus raffiné des couleurs et ses coups de pinceaux plus expressifs.

De cet ajustement, une émotivité se dégage de son travail. Ses choix thématiques tels que Étouffé par la vie et Le mât totémique pleurant laisse présager la quête personnelle de l’artiste. La nature reprend ses droits et transporte le visiteur dans une ambiance sombre et profonde empreinte de calme et de mystère. Les arbres gigantesques et l’utilisation de courbes submergent le spectateur si petit devant cette immensité. Son travail présente dorénavant un contexte qui guide vers la réflexion. Pour elle, la nature domine l’homme. Par conséquent, il se doit de « refermer les plaies et combler les trous » pour insuffler à nouveau la vie à la terre.

Photographies de coupes forestières, peintures autobiographiques, caricatures de l’artiste, lettres et commentaires d’amis se mêlent dans la troisième section de la rétrospective. Le visiteur se retrouve dans l’exploration de différentes facettes de la personnalité d’Emily Carr et de l’appréciation de son entourage à son égard. Cette vision plus large de l’artiste le rapproche de cette femme peintre et écrivaine engagée pour la préservation de l’environnement et le respect des peuples dans leur lutte pour l’autodétermination.

Le MBAC et la Vancouver Art Gallery ont réuni quelques 200 objets - peintures, dessins, aquarelles, caricatures, oeuvres en céramique, sculptures, tapis crochetés, livres, cartes géographiques, photographies et documents dont 150 relèvent directement de Carr. Jusqu’au 4 septembre 2006, l’exposition Nouvelles perspectives y est présentée. Par la suite, elle sera déplacée vers quelques autres grandes villes dont Montréal et Toronto.
(Franc-Parler, Vol.1, No.6 - 31 juillet 2006)

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mardi, août 08, 2006

Le certificat de sécurité contesté devant la Cour Suprême

Les avocats d’Adil Chakaoui, Hassan Almrei et Mohamed Harkat se sont présentés devant la Cour Suprême les 13 et 14 juin dans le but de prouver l’inconstitutionnalité des certificats de sécurité. Une décision favorable des juges pourrait mener à l’arrêt des procédures contre les cinq individus soumis à cette loi. Dans ce cas, le gouvernement se verrait dans l’obligation de réviser les dispositions et le contexte de l’application de ces mesures.

Les avocats du gouvernement canadien placent les droits au second rang. « La sécurité est une nécessité absolue. Sans elle, la règle de droit et les droits des individus ne peuvent exister.» De ce fait, la logique pragmatique de la fin justifie les moyens sert de principale argumentation à l’État canadien.

Me Laprade et Me Kaczmarczyk, font valoir que les juges sont en mesure d’être à la fois juge et partie. Par conséquent, les procès secrets permettent une défense tout à fait adéquate. Selon Me Lapradre il ne faut « pas croire que seul un avocat est capable de poser des questions et d'exiger une réponse et la vérité. » Il soutient que le secret de la preuve protège les sources et que cette protection prime, car elle implique des services secrets.

La Fédération des ordres professionnels de juristes du Canada de leur côté souligne la difficulté pour les avocats de défendre adéquatement leurs clients en raison du caractère secret de la preuve. Par exemple, la GRC est la seule à pouvoir accéder à la preuve tandis que les avocats des accusés sont laissés dans l’ignorance. Ainsi, le rôle des avocats est passé de défenseur à simple conseiller.

De plus, la Fédération remet en question le rôle des juges dans les causes de ce genre. Elle soutient que le « pouvoir ne peut être remis dans les mains d’une seule personne. » L’indépendance et l’impartialité des juges sont entachées puisqu’ils agissent à la fois comme juge, partie et enquêteur.

Dans une intervention, la juge Louise Charron a pris la parole pour mettre en lumière la problématique avec laquelle les juges sont confrontés en raison du caractère vague de la définition de sécurité nationale. Elle souligne qu’en ce sens la preuve ne peut être objectivement démontrée puisque le juge doit interpréter la notion de sécurité nationale, au mieux de ses connaissances, pour ensuite rendre son jugement. Donc, à chacun sa définition!

Les avocats du gouvernement justifient leur position en se référant à d’autres pays dont le système judiciaire découle du Common Law et qui détiennent des dispositions similaires au certificat de sécurité pour combattre le « terrorisme » notamment, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et la Grande-Bretagne.

Les avocats d’Adil Chakaoui, Hassan Almrei et Mohamed Harkat proposent comme solution un amicus curiae. Cet ami de la cour, un avocat assermenté pour garder le secret, assisterait aux audiences et à l'écoute de la preuve déposée et pourrait suggérer à l’accusé certaines pistes pour parer les arguments du gouvernement. Les avocats du gouvernement ont rejeté fermement quelconques modifications à la législation actuelle.

À la fin de l’audience, l’avocate d’Hassan Almrei, Barbara Jackman a exposé l’importance des répercussions de la décision prise par la Cour Suprême à la fois pour le Canada, mais aussi pour le reste du monde.

(Franc-Parler, Vol.1, No.6 - 31 juillet 2006)
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Des essais de missiles de la RPDC – la position du Canada est inacceptable

Le 4 juillet la République populaire et démocratique de Corée (RPDC) a effectué des tirs de missiles dans la mer du Japon dans le cadre d’un exercice militaire. Dans un communiqué, le ministre des affaires étrangères de la RPDC, Kong Quan, a affirmé le droit de son pays de tester des missiles. « Nos forces armées vont poursuivre leurs tirs d'essai de missiles dans le cadre des efforts visant à renforcer notre pouvoir de dissuasion en légitime défense. »

Les grandes puissances, à l’exception de la Chine et de la Russie, ont dénoncé ce geste qu’elles considèrent comme un affront du dirigeant Kim Jong Il. Pour ce, les États-Unis, la France et la Grande-Bretagne menace la RPDC de représailles économiques. Le Conseil de Sécurité est d’ailleurs saisi d’un projet de résolution émanant du Japon en ce sens.

Le ministre canadien des affaires étrangères, Peter McKay, s’est improvisé porte-parole de la Maison- Blanche. « Ces lancements de missiles représentent une grave menace pour la paix et la stabilité en Asie du Nord-Est et nuisent sérieusement aux efforts mondiaux déployés pour arrêter la mise au point et la dissémination de vecteurs destinés à l’emploi d'armes de destruction massive. Ces actions ne peuvent que diminuer la sécurité de la Corée du Nord, pas la renforcer. » Par ses dires, il crée plutôt une situation dangereuse en niant totalement la réalité.

La « plus grande menace pour la paix et la stabilité en Asie du Nord-Est » ne vient certainement pas de la RPDC. Les États-Unis maintiennent plus de 30 000 marines à la frontière entre les deux Corée et ce, sans compter tout l’arsenal nucléaire américain présent dans la région. Historiquement, le gouvernement américain a agit comme un brigand agressant militairement une série de nations asiatiques. Il détient notamment l’exploit d’être le seul pays à avoir utilisé des armes chimiques et nucléaires dans ce coin du monde.

Le ministre des affaires étrangères canadiens est bien hypocrite d’affirmer l’existence «d’efforts mondiaux déployés pour arrêter la mise au point et la dissémination de vecteurs destinés à l’emploi d’armes de destruction massive. » Le gouvernement américain a bien tenté de manipuler le monde entier en utilisant ce prétexte ridicule pour envahir l’Irak, mais plus aucun peuple n’est dupe. Les grandes puissances ont relancé la course aux armements et n’ont aucune volonté de se désarmer face à un « monde dangereux en bouleversement. »

Les États-Unis développent unilatéralement, depuis plusieurs mois, une nouvelle génération d’armes nucléaires souterraines pour mener la « guerre au terrorisme. » Pourtant, les peuples du monde devraient être frappés de stupeur par des tirs de missiles de la RPDC lors d’un exercice militaire régulier!Les grandes puissances accusent la RPDC d’avoir brisé un moratoire sur ces exercices. Pourtant, dix jours plutôt, l’armée américaine, avec la participation du Canada, a conduit un immense exercice militaire contre la « menace nord-coréenne » appelé « Valiant Shield » impliquant 22 000 soldats, trois porte-avions, 280 avions et 30 navires de guerre. L’expérience directe de l’action des grandes puissances envers la Corée ne laisse présager rien de bon.

(Franc-Parler, Vol.1, No.6 - 31 juillet 2006)
francparlerjournal@yahoo.ca

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Les 17 "terroristes" de Toronto – À qui profite le crime?

Dans une opération conjointe, le 2 juin, la Gendarmerie royale du Canada (GRC) et le Service canadien du renseignement et de sécurité (SCRS) ont arrêté 17 individus, dont cinq mineurs, dans la région de Toronto. Le jour suivant, un communiqué de ces organisations d’État explique qu’elles comptent « déposer des accusations contre eux en vertu de l’article 83 du Code criminel.», un article relatif aux « activités terroristes ». Le commissaire adjoint de la Direction des renseignements criminels, Mike McDonell, spécialiste antiterroriste, affirme dans le même communiqué que les individus décrits comme un « groupe », « ont fait des démarches en vue d'acquérir trois tonnes de nitrate d'ammonium et d’autres composants nécessaires à la fabrication d'engins explosifs. » Selon lui, ces arrestations « subséquentes ont empêché le groupe de fabriquer des bombes et de commettre des attentats », donc d’assurer « la protection et la sécurité du public. »

Le lendemain des arrestations, Stephen Harper a déclaré, entouré de militaires lors d’une cérémonie au Musée de la Guerre d’Ottawa, « nous sommes ciblés en raison de qui nous sommes, de notre façon de vivre, en raison de nos valeurs de démocratie et de primauté du droit, des valeurs que les Canadiens chérissent. » Puis saluant les « opérations », il a ajouté qu’aujourd’hui, « les mesures canadiennes de renseignement et de sécurité ont porté fruit. »

Quelques jours plus tard, le premier ministre a téléphoné au président américain George W. Bush pour remercier les autorités américaines de leur aide dans « l’enquête ».

Au lendemain des arrestations, la presse et les différents avocats impliqués dans cette affaire ont commencé à rendre public le contenu de certaines accusations. Des manchettes à propos des 3 tonnes de nitrate d’ammonium ont paru dans les médias au moment des arrestations et ce, sans enquête approfondie sur les fondements de ces allégations. Au fil des jours, de nouvelles « preuves » et « allégations » sont dévoilées. Ainsi, les « terroristes » auraient créé un camp d’entraînement dans le Nord de l’Ontario, ce qui sous-tend l’accusation d’avoir « reçu et donné un entraînement terroriste. » Aucun témoignage crédible de résidents n’a pourtant été publié ou rapporté, mais les médias ont persisté à propager cette « accusation ».

Plusieurs journaux révélaient que les « terroristes » projetaient de s’attaquer à des cibles symboliques telle que la tour du Canadian National à Toronto ou la Tour de la Paix à Ottawa ou encore de prendre d’assaut la CBC. Ils avaient aussi planifiés de prendre en otage des députés pour demander le retrait des troupes canadiennes d’Afghanistan à la télévision. Un autre individu, ancien réserviste de l’armée canadienne, a même été accusé d’avoir voulu décapiter le premier ministre Stephen Harper. Tout cela aurait été comploté avec seulement 17 hommes. Les « terroristes », toujours selon les médias canadiens, auraient reculé devant ce plan en raison de leur mauvaise connaissance de la ville d’Ottawa. Le « cœur du complot » était ainsi éventé.

Les médias canadiens et britanniques ont tissé des liens du groupe de « terroristes canadiens » avec d’autres groupes européens et américains. La veille de l’arrestation des 17 de Toronto, la police britannique a effectué une série de perquisitions à Manchester et elle a arrêté deux jeunes musulmans. Plusieurs arrestations ont eu lieu en Europe dans les jours suivants laissant ainsi libre cours à l’imagination débordante des médias canadiens. De simple groupe terroriste canadien, les 17 sont devenus membres à part entière d’un complot international bâti sur…des forums de discussions sur internet.

Un « coup électoral »

Le 23 janvier 2006, les Conservateurs de Stephen Harper sont portés au pouvoir par un « coup électoral ». Les Libéraux de Paul Martin et Jean Chrétien ont patiemment préparé le terrain de la « sécurité nationale » et de la « guerre au terrorisme ». Le programme annexionniste de sécurité de l’Amérique du Nord planifié au côté des États-Unis et du Mexique n’est pas une innovation conservatrice. En mars 2005, le Parti libéral du Canada, alors minoritaire, signe le Partenariat nord-américain pour la sécurité et la prospérité. Auparavant, Paul Martin avait modifié les accords sur le NORAD avec les États-Unis permettant ainsi l’utilisation de l’espace aérien canadien et l’envoi mutuel de troupes pour « répondre » à des « menaces ou à des attaques terroristes ou autres, à des catastrophes naturelles ou à d'autres cas d'urgence graves. » Cependant, le programme libéral d’annexion aux États-Unis n’allait pas assez loin selon les entreprises canadiennes.

Le document Du bronze à l’or : un plan de leadership canadien dans un monde en transformation du Conseil canadien des chefs d’entreprise (CCCE) résume bien l’état d’esprit de l’establishment canadien à la veille des dernières élections fédérales : « le Canada fait face à des menaces très réelles. Il y a des menaces à notre sûreté et à notre sécurité, des menaces à notre environnement et à notre santé, des menaces à notre stabilité sociale, des menaces pour notre bien-être économique, des menaces à l'unité de notre pays. Si nous ne parvenons pas à reconnaître ces menaces et si nous n’agissons pas dans le but de les résoudre, nos vies et celles de nos enfants seront appauvries. »

Les Conservateurs s’avèrent dorénavant le parti politique capable d’appliquer le programme des cercles dominants canadiens à un tel point que la GRC et des militaires se sont permis d’intervenir directement dans la campagne électorale. Si les Libéraux ont pavé la voie à la militarisation de la société, aux assauts contre les libertés civiles et à l’annexion du Canada aux États-Unis, le programme de Stephen Harper a ouvert la voie à la « réconciliation » avec George W. Bush , à l’augmentation des budgets militaires et à l’application intégrale du programme de « prospérité » de la grande entreprise.

Le CCCE a exposé ce programme, « le terrorisme international a remplacé les affrontements entre superpuissances comme la plus grande menace à la paix mondiale et à la sécurité humaine. Le Canada doit être résolu tant dans la défense de nos intérêts que dans sa contribution aux efforts internationaux pour augmenter la sécurité sans nuire par ailleurs aux mouvements mondiaux qui constituent la clef d’une plus grande prospérité partout dans le monde. »

Terrorisme et Afghanistan

L’arrestation du « groupe terroriste » de Toronto arrive à point pour le gouvernement conservateur en raison du scepticisme de l’opinion publique quant à l’intervention de plus en plus musclée des troupes canadiennes en sol afghan. Donc, une justification s’est avérée nécessaire pour promouvoir le bien fondé de « l’effort diplomatique et de l’aide humanitaire". Harper en a alors appelé à la nécessité de combattre le terrorisme à travers le monde pour répandre et préserver les « valeurs canadiennes ».

L’opération policière de Toronto sert grandement le gouvernement canadien en apportant la preuve que le Canada est dans le point de mire des organisations terroristes internationales tout autant que les États-Unis. Elle constitue un outil de propagande pour expliquer, à la fois, la répression à l’intérieur même du pays par la criminalisation des minorités nationales et des Premières Nations, mais aussi pour camoufler les motifs réels de l’occupation en Afghanistan.

L’avènement des Conservateurs au pouvoir implique une augmentation considérable du budget militaire. En 2003-04, sous les Libéraux, le budget total de la défense et de la sécurité public s’élevait à 18,5 milliards, ce qui représentait à l’époque environ 10,4% des dépenses totales de l’État. Sous les Conservateurs, en une semaine seulement, des investissements de plus de 17 milliards de dollars pour la défense nationale ont été annoncés. D’après Thomas Aquino, le président du CCCE, « les nouvelles dépenses prévues dans le budget de 2006 ciblent des secteurs prioritaires, dont le perfectionnement des compétences, les infrastructures de transport et frontalières, et la sécurité nationale. » Pour lui et les chefs d’entreprises canadiens, « le gouvernement consacre maintenant des dépenses là où ça compte, et semble déterminé à donner à chacun plus pour notre argent. »

Malheureusement, les actes contre les « terroristes » de Toronto démontrent le contraire. Les « dépenses là où ça compte » servent la politique impérialiste canadienne et la répression intérieure contre les minorités nationales. Outre les arrestations de Toronto, l’application des certificats de sécurité et l’utilisation à outrance de la « sécurité nationale » et de la «guerre au terrorisme » par le gouvernement canadien pour nourrir ses desseins de domination au Moyen-Orient au service de l’oligarchie financière entraîne le Canada dans la subjugation aux États-Unis.

La désinformation

L’accusation contre les 17 portant sur l’enlèvement de députés fédéraux et la prise d’assaut du Parlement pour exiger le retrait des troupes canadiennes en Afghanistan profite au militarisme canadien. D’ailleurs, les médias canadiens, contrôlés par quelques têtes dirigeantes, ont vite sombré dans le modus operandi du gouvernement en employant des titres sensationnalistes pour créer un climat de terreur et d’hystérie. La désinformation et le manque de rigueur journalistique sont devenus la norme et l’apanage du gouvernement Harper pour favoriser ses vues militaires.

Un examen attentif des médias canadiens dans les jours suivants les 2 et 3 juin, dates des arrestations à Toronto, révèle le niveau de désinformation et de sensationnalisme sans précédant. Le pouvoir politique et l’élite du Canada trouvaient dans ces arrestations d’excellentes justifications pour développer une politique militariste. La démagogie du pouvoir politique s’est effacée rapidement devant une campagne d’hystérie médiatique. Les manchettes des journaux canadiens rivalisaient en manipulation et malhonnêteté : «Prendre d’assaut la Colline parlementaire, prendre les politiciens en otage, décapiter le premier ministre» (Globe and Mail); «la génération djihadiste» (Toronto Star); «Les djihadistes parmi nous» (National Post). Les éditorialistes ne sont pas en reste avec les amalgames en décrivant les arrestations comme le World Trade Center canadien ou bien la guerre contre l’Occident portée en sol canadien.

Les médias monopolisés sont une partie intégrante de l’establishment canadien. Pendant la campagne électorale fédérale, ils ont appuyé presque unanimement les Conservateurs, en décrivant ceux-ci comme « l’alternative politique crédible », et son programme extrémiste comme « modéré et cohérent ». La destruction de l’opinion publique dans le cas des arrestations de Toronto, vise à semer une campagne de stigmatisation de la communauté musulmane et à gagner les cœurs et les esprits à la « guerre au terrorisme » et à l’occupation de l’Afghanistan.

L’histoire criminelle du SCRS

Le SCRS a admis dans les jours suivants les arrestations avoir infiltré le « groupe » des 17 de Toronto. La totalité des allégations contre les « terroristes » provient du SCRS. Son implication, à la lumière de son passé criminel, soulève beaucoup d’interrogations légitimes quant à la véracité de cette « preuve ». La création du SCRS, au début des années 80, découle justement d’une commission d’enquête sur la branche de renseignement de la GRC impliquée dans une série de provocations et d’actes illégaux. En 1983, la Commission royale d’enquête McDonald, dont une partie du rapport n’est toujours pas public, a forcé la GRC à se scinder en deux entités distinctes.

Dès la fin des années 60, l’ancêtre du SCRS est impliqué dans une opération d’infiltration massive du mouvement souverainiste au Québec. Plusieurs révélations laisse croire que le Front de libération du Québec (FLQ) était dirigé par le service de renseignement ou bien, à tout le moins, largement infiltré. Après la crise d’octobre 1970, la GRC multiplié les provocations en incendiant des bâtiments et publiant des communiqués au nom du FLQ. Ces actions criminelles se sont étalées tout au long de la décennie 70 allant de cambriolages au vol de listes de membres de Parti Québécois et même jusqu’au recrutement du ministre québécois des affaires intergouvernementales Claude Morin.

Dans les années 80, après la division de la GRC, le SCRS renoue rapidement avec ces vieilles habitudes. S’attaquant maintenant au milieu syndical, l’un de ses agents provocateurs Marc-André Boivin va jusqu’à faire exploser de la dynamite lors d’une grève au Manoir Richelieu. Les services secrets canadiens vont également détruire des éléments de preuve dans l’affaire de l’attentat contre un vol d’Air India au Canada qui a fait 329 morts en 1985. Il est également prouvé que des agents du SCRS ont travaillé avec les services de renseignements indiens alors que le gouvernement indien attaquait la communauté sikh au même moment. L’attentat contre le vol 182 d’Air India a servi à stigmatiser la communauté sikh au Canada pendant des années. L’affaire n’est d’ailleurs toujours pas résolue.

Au début des années 90, le SCRS s’est intéressé à la communauté musulmane notamment par le biais d’un agent provocateur Gilles Breault alias Youssef Mouamar « converti » à l’islam après avoir travaillé dans le milieu syndical dans les années 80 (quel hasard!). Tout au long des années 90, Breault va multiplier les provocations en lançant des appels à l’organisation d’attentats et envoyant de lettres de menaces contre des personnalités publiques dont le juge français Jean-Louis Bruguière. Il est d’ailleurs l’auteur de la « menace » contre le métro de Montréal en 1999, une révélation qui a fait les manchettes après le 11 septembre.

Ainsi moins d’un mois après les attentats du 11 septembre, le journaliste de La Presse André Noël révèle que « Le 4 mars 1998, Gilles Breault alias Youssef Mouammar lance des menaces d’attentats « à la bombe conventionnelle et chimique » dans le métro de Montréal. Il ajoute que des actes similaires doivent se produire à Londres, New York et Paris. (...) Même si le comité de surveillance du SCRS lui a demandé de couper les ponts avec Mouammar, le SCRS se démène une fois de plus pour mettre son informateur à l’abri des enquêtes policières. L’organisme fédéral créé de la diversion et fait pression sur la police de la CUM pour l’empêcher d’interroger Mouammar. Devant l’évidence, le SCRS finit par dire la vérité. La direction du SPCUM ferme le dossier et Breault ne sera jamais inquiété. » Peu de temps après ces révélations, le bureau du SCRS à Montréal a été mystérieusement la proie des flammes.

Le SCRS est impliqué aussi dans « l’affaire Ressam », un « complot terroristes » qui visait à faire exploser l’aéroport international de Los Angeles lors du passage au troisième millénaire. Ahmed Ressam vivait à Montréal depuis 1994, lorsqu’il est arrêté à la frontière canado-américain avec de puissants explosifs dans sa voiture. Le SCRS surveillait Ressam depuis plusieurs années notamment par de l’écoute électronique. Lors du procès de Ressam, le gouvernement canadien a tenté de faire admettre en preuve une série de transcriptions électroniques bien que les enregistrements originaux avaient été détruits et que Samir Aït Mohamed, un agent informateur, était en contact avec Ressam dans la planification de cet « attentat ». L’affaire Ressam et celle du métro de Montréal ont servi et servent toujours de justification aux lois « antiterroristes », à la stigmatisation de la communauté musulmane et d’arguments prouvant l’infiltration massive de « terroristes » au Canada. Ce n’est ici qu’un pâle reflet des gestes illégaux et de la manipulation des services secrets canadiens.

Une nouvelle provocation du SCRS

Dans le cas de Toronto, la preuve détenue par le SCRS repose en fait sur deux choses. D’abord, les 17 sont accusés d’avoir formé un camp d’entraînement dans le but de perpétrer des actes terroristes contre les institutions canadiennes et de posséder des substances explosives, 3 tonnes de nitrate d’ammonium, pour mener à bien leur entreprise. Ces substances, remplacés par un engrais inoffensif, auraient été transigés directement par des agents des services secrets avec les 17 « terroristes. » Catégorisé comme une organisation professionnelle, pourquoi le « groupe » aurait-il accepté d’effectuer une transaction avec des inconnus tout en se savant surveillé de près par le SCRS ?

Quelle est l’implication exacte des agents du SCRS dans l’achat de faux explosifs? Il est permis de se demander si le SCRS lui-même aurait pris l’initiative de contacter le « groupe » pour proposer la transaction ou encore, si l’agent au sein du groupe, aurait pu initier l’idée même de cette transaction. La frontière entre le piège et l’incitation au crime est mince. Le passé criminel du SCRS laisse présager différentes possibilités quant aux réels motifs cachés derrière cette opération.

Sachant que le « groupe » était infiltré par un agent source, l’avocat des accusés Me Block se demande, et avec raison, « comment, dans ces conditions, auraient-ils pu vouloir continuer à préparer des attentats ? » Barbara Campion, porte-parole du SCRS, a confirmé au journaliste André Noël, dans un article en date du 20 juin, que certains parents des accusés avaient été prévenus des intentions d’adhérer à une « idéologie extrémiste. » À se demander, comment ce « groupe » aurait poursuivi leur plan d’attentat à la bombe en sachant qu’il était observé par les autorités canadiennes?

Dans le même article, Jean-Luc Marchessault, un ancien agent du SCRS émet une hypothèse pour expliquer cette opération policière transformée en cirque médiatique : « Je connais mes anciens collègues, particulièrement dans le bureau de Toronto, et certains d'entre eux sont très ambitieux. Des carrières se font sur des grands coups comme ça (comme le démantèlement du réseau des 17 présumés terroristes). L'organisation (le SCRS) est très politique. »

En 2003, le SCRS et l’État canadien avaient également effectué une rafle similaire contre de jeunes musulmans à Toronto. Aucune accusation n’a finalement été retenue contre eux, mais l’état de panique était installé. Il n’est donc pas surprenant de voir le SCRS revenir à la charge aujourd’hui.

Qui est une menace pour qui?

Le démantèlement d’une « cellule terroriste » arrive à un moment important pour les cercles restreints du pouvoir canadien. L’arrivée des Conservateurs à la tête de l’État canadien nécessite une démonstration de force pour justifier de plus grandes démonstrations de force. La légitimation de l’annexion du Canada et l’assujettissement de ses institutions aux États-Unis demandent des conditions politiques particulières. La première étape est de créer une menace assez forte pour permettre l’établissement de lois d’exceptions comme les lois antiterroristes pour cibler des communautés particulières et ainsi diviser la population.

La création d’un État policier et la fascisation de la société s’accélèrent au nom de la « loi et l’ordre » et de la « guerre au terrorisme ». Dans ce contexte, le rôle des médias est de relayer et d’accentuer le climat de peur et d’hystérie. En Allemagne, lors de la montée du nazisme, le journal Der Stürmer stigmatisait la communauté juive, blâmée de tous les maux, de la même façon qu'aujourd'hui les médias des pays occidentaux attaquent la communauté arabe et musulmane au nom de la « sécurité nationale » et de la préservation des « valeurs civilisées. »

*À noter qu'au moment de mettre sous presse Mubin Shaikh, un agent d'infiltration du SCRS, s'est publiquement dévoilé dans une entrevue pour un réseau de télévision. De plus, un programme d'espionnage à grande échelle dans les mosquées a été révélé. Franc-Parler poursuivra la couverture de tous les évènements servant de prétexte à la fascisation de l'État et l'instauration d'un État policier au Canada.

(Franc-Parler, Vol.1, No.6 - 31 juillet 2006)
francparlerjournal@yahoo.ca

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samedi, août 05, 2006

5000 personnes condament les crimes israéliens à Ottawa

Plus de 5 000 personnes ont marché dans les rues d'Ottawa au lendemain du massacre de Cana le 31 juillet pour dénoncer les crimes d'Israël. Quelque 2 500 personnes se sont rassemblées devant le parlement, où des orateurs se sont adressés à la foule pour dire que les Canadiens de toute origine confondue sont du même côté pour dénoncer l'agression au Liban.

L'un des orateurs a dénoncé la complicité du gouvernement de Stephen Harper et des médias dans l'agression israélienne. «Israël a annoncé une suspension de ses bombardements pendant 48 heures. Moins de 4 quatre heures plus tard, le sud du Liban était bombardé.» Il a dénoncé la perfidie du gouvernement israélien. Un autre représentant de la communauté libanaise a lancé l'appel à un boycott d'Israël et des États-Unis

Le rassemblement s'est grossit de plusieurs centaines de personnes avant le départ de la marche vers le Monument des droits humains pour une vigile, atteignant plus de 5 000 individus. On pouvait lire sur les pancartes, au milieu d'une marée de drapeaux libanais et palestiniens, «Non aux crimes de guerre d'Israël», «Harper criminel», «Israël, hors du Liban et de la Palestine» et «Non à la terreur israélienne!»

Les manifestants, marchant d'un pas certain, ont scandé des slogans pour dénoncer les massacres contre les peuples libanais et palestinien. On pouvait entendre: «Israël assassin», «Mettez fin à l'occupation», «Bush, Harper, terroriste» et des slogans en arabe appuyant la résistance.

La manifestation s'est terminée au Monument des droits humains où les participants ont continué pendant près d'une heure à scander des slogans dénonçant le terrorisme des gouvernement israélien et états-unien et la complicité de Stephen Harper.

Cette manifestation marquait le départ d'une série d'actions durant toute la semaine dans la région d'Ottawa.

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jeudi, juillet 13, 2006

Non aux crimes de guerre israéliens! Honte au gouvernement canadien complice! Que cesse les attaques contre les peuples palestinien et libanais!

Les derniers jours ont montré à la face du monde les crimes les plus brutaux et inhumains d'Israël contre le peuple palestinien. Au nom du "droit à se protéger", le gouvernement israélien s'est lancé dans une escalade de violence allant même jusqu'à bombarder et envahir le Liban et menacer directement la Syrie et l'Iran.

La semaine dernière les forces sionistes israéliennes ont envahi la bande de Gaza. L'armée israélienne y a menée une série d'attaques contre des infrastructures civiles détruisant ainsi la principale centrale électrique de Gaza et privant 700 000 Palestiniens de toute source d'énergie. Les forces d'occupation terrorisent depuis plusieurs jours la population en bombardant Gaza avec des F-16 et des hélicoptères apaches. Plusieurs centaines de Palestiniens, principalement des femmes et des enfants, ont été tués ou blessés lors de ces actes de terreurs. Ces assauts continuent depuis, notamment, par l'enlèvement de députés et de ministres palestiniens en Cisjordanie.

Le 12 juillet, les forces d'occupation sionistes ont réoccupé le territoire libanais en y pénétrant par le sud . Les opérations militaires contre le Liban ont détruits une série de ponts, et d'infrastructures sanitaires et énergétiques. Aujourd'hui, l'armée israélienne bombarde l'aéroport de Beyrouth, située dans la capitale du Liban qui constitue l'une des principales autoroutes du pays. En plus de bloquer les voies aériennes, Israël étend un blocus des frontières terrestres du sud et un blocus maritime tout le long des côtes libanaises. Rapidement, les forces d’occupation sionistes ont commencé l’invasion du sud du Liban. Le gouvernement israélien s'est lancé dans des menaces militaires contre la Syrie, un pays voisin, et par le fait même, contre tous les pays qui défendent le droit d'exister du peuple palestinien. Une situation très dangereuse est ainsi créée considérant qu'Israël possède des armes nucléaires et semble disposée à mettre la région à feu à sang pour agrandir ses frontières et exterminer les Palestiniens.

Ces crimes sont non seulement une violation flagrante du droit international, mais des crimes contre la paix. Les assauts des forces d'occupation sionistes et l'occupation sans relâche des territoires palestiniens sont des crimes contre l'humanité. Le gouvernement israélien, conformément aux principes que s'est donné l'humanité depuis la défaite de fascisme en 1945, doit répondre de ses crimes devant les peuples du monde. La résistance palestinienne, depuis des décennies, mène une lutte sans merci pour la libération nationale dans le but d'en finir avec l'usurpation des territoires palestiniens. L'enlèvement de soldats israéliens, pour contraindre Israël à cesser ces attaques et sa politique raciste contre le peuple palestinien, est pleinement justifié en situation de guerre.

Le Comité éditorial de Franc-Parler condamne la position honteuse et complice du gouvernement canadien et du premier ministre Stephen Harper vis-à-vis les crimes de guerre israélien. Prétextant le "droit à se protéger", le gouvernement canadien a voté contre une résolution du conseil des droits humains de l'ONU exigeant l'arrêt des opérations militaires à Gaza et l'envoie d'enquêteurs de l'ONU à Gaza. Quel est ce genre de droit qui permet des crimes contre le peuple palestinien, l'invasion d'un pays souverain et la profanation de menaces à l'encontre de d'autres pays ?

Stephen Harper a réitéré son appui inconditionnel aux assauts israéliens invoquant le "terrorisme du Hezbollah et du Hamas" et le "droit de vivre en paix". Ce genre de justification ne sert qu'à désinformer le public pour cacher le terrorisme sioniste et les crimes contre le peuple palestinien. L'histoire a prouvé que l'impérialisme et le sionisme sont capable de tout pour arriver à leurs fins. Dans le cas du gouvernement canadien, il s'agit d'un exemple parmi tant d'autres de l'intensification de l'annexion du Canada aux États-Unis autant sur plan économique, militaire et politique. Ce type d'attaques contre la conscience et les droits démocratiques du peuple palestinien démontre toute l'arrogance de la politique de fauteur de guerre du gouvernement Harper.

Franc-Parler appel toutes les personnes éprises de justice à condamner les attaques terroristes contre les peuples libanais et palestinien et les agissements criminels du gouvernement canadien qui appuie de façon tacite Israël.

Non aux crimes de guerre israéliens!
Non à l'occupation!
Que cesse les attaques contre les peuples libanais et palestinien!

Comité éditorial de Franc-Parler, 13 juillet 2006

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samedi, juillet 01, 2006

Le prochain numéro de Franc-Parler sera disponible le mercredi 5 juillet

Franc-Parler vous invite à consulter son édition en ligne et des nouvelles ajoutées quotidiennement au www.fparler.blogspot.com

Le Comité éditorial de Franc-Parler annonce que son prochain numéro sera disponible en format imprimé dès le mercredi 5 juillet et que son contenu sera disponible sur son site internet dans les jours suivants.

Des nombreux sujets traités dans le prochain numéro, une attention particulière sera accordée à l'arrestation des 17 "terroristes" de Toronto et aux attaques racistes de l'État canadien. Franc-Parler poursuit sa couverture de la lutte contre les certificats de sécurité, tout comme à la lutte des Premières Nations pour la souveraineté et les droits démocratiques, ainsi que les luttes contre les guerres d’agressions et l’ingérence dans les affaires internes des nations. Les pages artistiques et culturelles traiterons de cinéma, de littérature et de peinture.

Par ailleurs, le Comité éditorial de Franc-Parler lance un appel à ses lecteurs de s'abonner et d'appuyer financièrement le journal afin d'augmenter son tirage. Les questions financières sont des questions politiques. Votre appui au travail de Franc-Parler est indispensable à la poursuite du travail entrepris. Vous pouvez choisir deux types d'abonnements différents :

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Pour s'abonner vous pouvez contacter Franc-Parler par courriel à francparlerjournal@yahoo.ca

Franc-Parler vous invite à continuer à nous envoyer des rapports sur des évènements, articles, analyses ou lettres à la rédaction.

Veuillez noter que durant l'été la publication de Franc-Parler sera irrégulière.

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mardi, juin 20, 2006

À la défense de la souveraineté de Cuba

Franc-Parler consacre entièrement son cinquième numéro à Cuba. La petite île des Caraïbes, souvent décrite à tort, comme la possession d’un « vieux dictateur » et le dernier bastion du « communisme », suscite beaucoup d’interrogations. Dans une période où tout doit être remis en question et où le monde est peut-être devant une nouvelle aube, Cuba continue de rayonner. À travers de nombreuses discussions et témoignages, le Comité éditorial de Franc-Parler s’est aperçu de l’impact dramatique de la propagande anti-cubaine. Devant les préjugés et la désinformation brandis en étendard par les mêmes cercles dominants assoiffés de guerre et de domination, Franc-Parler a vu la nécessité de traiter de la réalité cubaine avec un esprit d’ouverture pour répondre aux questionnements.

Depuis des décennies, les médias nord-américains construisent une image négative par de la propagande fausse sur la situation réelle des Cubains qui vivent fièrement sur cette île souveraine du joug impérialiste américain. Ayant pour ligne éditorial la lutte contre la désinformation, Franc-Parler se donne comme devoir d’informer ses lecteurs sur les différentes composantes et fonctionnements de la société cubaine.

Le combat de la nation cubaine pour son indépendance est incessant. À quelques 200 km des côtes floridiennes, un peuple s’est levé, bien décidé à ne plus jamais ramper au pied de quelconque conquérant ou envahisseur. Dans ce contexte, la désinformation sur la société cubaine a un objectif. Depuis 1959, les États-Unis s’acharnent, les yeux tournés vers un passé révolu, à détruire le nouvel édifice de la nation cubaine. Avec les médias servant ces visées et aveuglés par la « démocratie » et les « droits humains », la rumeur devient vite une vérité inébranlable et un dogme.

La lutte des Cubains qui s’échelonne sur les quarante-sept dernière années, depuis la Révolution, nourrit le peuple indépendant d’espoir face à l’avenir. Cet espoir s’exprime dans la croissance économique du pays qui ne cesse de s’accroître et dans les différentes alliances qui se forment de plus en plus à travers divers programmes d’échanges et de partenariats avec l’Amérique latine. Cette dernière joint sa voix à Cuba, longtemps mis de côté, pour s’affranchir du servage et du monopole économique américain qui privent les peuples d’émancipation et de revenus importants tirés de leurs ressources naturelles.

Franc-Parler lance l’appel à tous d’appuyer la voie indépendante prise par le peuple cubain à travers la Révolution. Au-delà de la désinformation et des préjugés, demeure, chez nous, le besoin d’être souverain et de développer une société où les ressources naturelles et humaines servent la collectivité. Cuba, un peuple frère, s’est résolument engagé dans cette voie.

(Franc-Parler, Vol.1, No.5 - 7 juin 2006)
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Numéro Spécial - À la défense de la souveraineté de Cuba

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lundi, juin 19, 2006

Initiation à la démocratie cubaine

Les médias monopolisés réussissent tant bien que mal à obscurcir le processus électoral et politique cubain pourtant l’un des plus originaux au monde. Pour eux, le déroulement d’une élection ressemble à ceci : « Le chef de l'État [Fidel Castro] a demandé à ses compatriotes de voter «oui» pour chacun des 589 candidats proposés (sans opposition) à la députation et des 1190 aux assemblées régionales. » Rien de plus faux! Examinons les faits.

Le système électoral cubain

L’Assemblée nationale du Pouvoir Populaire est élu à tous les cinq ans par un scrutin direct et secret. Elle élit le Conseil d’État et ses 30 membres dont le président de l’État. Le chef d’État doit être d’abord élu comme député et ensuite comme président du Conseil d’État par les députés. Il subit donc deux « test » électoraux. Le Conseil propose les membres du Conseil des Ministres aux 609 députés de l’Assemblée qui se prononcent sur ce choix par un vote. Donc, le système politique cubain repose sur la primauté de l’Assemblée nationale du Pouvoir Populaire qui cède son rôle au Conseil d’État et aux ministres entre les sessions de l’Assemblée à l’inverse du système canadien où le législatif (Assemblée) joue un rôle prépondérant grâce à l’absence d’affiliation politique (les députés ne siègent pas au nom d’un parti politique) et un rôle dirigeant, car elle peut révoquer le Conseil d’État et les ministres. Au Canada, le législatif et l’exécutif ( Parlement et Cabinet des ministres) sont dominés habituellement (sauf lors d’un gouvernement minoritaire) par un parti politique unique, donc en théorie et en pratique la Chambre de Communes est soumise au Cabinet du Premier Ministre formé par le chef du parti au pouvoir.

Le Parti communiste est le seul parti politique organisé sur l’île. Son rôle est toutefois différent des partis politiques traditionnels, car il ne prend pas part au processus électoral bien que ses membres peuvent être élus. Il ne peut présenter de candidat ni faire campagne pour un candidat. La Constitution cubaine consacre le Parti communiste comme « la force qui dirige la société et l’État » et « doit fournir tout son appui aux organisation sociales qui représentent les intérêts spécifiques de toutes les couches de la population. » Les membres du Parti communiste n’ont pas de privilèges mais ils ont le devoir de défendre la Révolution, d’appuyer la population et de donner l’exemple par du travail volontaire. Il s’agit n’ont pas d’un Parti-État, mais d’une force sociale organisée au sein de la population.

À la base, l’élection des députés de l’Assemblée nationale du Pouvoir Populaire se déroule selon le principe de la sélection des candidats. Ainsi chaque circonscription tient des assemblées publiques où les électeurs sélectionnent eux-mêmes les candidats. La Commission des candidatures composée d’organisations de masse (syndicat, organisation de jeunes, de femmes, de paysans, etc.) peut elle aussi présenter des candidats. Ce processus est rendu possible parce qu’aucun parti politique ne présente de candidat aux élections. Ce système évite le parachutage de candidat et permet aux électeurs de contrôler la qualité des candidats qu’elle connaît auparavant par l’implication dans leur milieu. Les photos et les biographies de chaque candidat sont affichées dans les lieux publics. Il est à noter aussi que les circonscriptions comptent un plus petit nombre d’électeurs qu’au Canada ce qui permet aux élus de mieux représenter la population. De plus, il n’est pas permis qu’un candidat soit élu sans opposition.

Le caractère populaire des élus tient, entre autre, au fait qu’ils ne sont pas rémunérés et n’ont pas d’avantages liés à leurs fonctions. Les députés poursuivent ainsi dans la mesure du possible leurs occupations habituelles dans la société.

Le jour de l’élection, les électeurs peuvent voter très facilement car le bureaux de vote sont présents dans les écoles, les quartiers, les endroits de travail ce qui explique entre autre le taux de participation très élevé bien que le vote ne soit pas obligatoire. Fait intéressant, ce sont des écoliers qui surveillent les urnes durant le vote contrairement au Canada, où ce sont des représentants de partis politiques qui surveillent le processus. L’utilisation de jeunes n’ayant pas le droit de voter permet un processus transparent. Pour être un élu, un candidat doit remporter au 50% des suffrages, s’il n’y parvient pas, un deuxième tour a lieu entre les deux candidats obtenant le plus grand nombre de votes. À Cuba, le droit de vote est permis dès l’âge de 16 ans et le vote « blanc » (vote de protestation en faveur d’aucun candidat) est comptabilisé. Le vote « blanc » permet, par exemple, aux « dissidents » de voter contre le système.

Les mécanismes de la démocratie cubaine ne se limitent pas au simple exercice du vote. Par exemple, les électeurs peuvent révoquer un élu en tout temps s’ils récoltent l’appui de plus de 50% de l’électorat. Des assemblées publiques ont lieu régulièrement pour examiner le travail du gouvernement et des députés. De plus, les grand projets de lois sont discutés par l’ensemble de la population au cours d’assemblées publiques ainsi que les organisations de masse. Les organisations de masse comme les syndicat, les organisations de femmes, d’étudiants et de paysans sont importantes dans la vie politique cubaine. Les Comités de défense de la Révolution en constitue la plus importante puisque 84 % de la population âgée de plus de 14 ans en est membre. En 1975, pour l’adoption de la Constitution cubaine, l’ébauche a été discutée par la grande majorité de la population qui a proposée plus 10 000 amendements. Ultimement, la Constitution fut adoptée à 97% par référendum. D’ailleurs, la Constitution peut être modifiée soit par l’Assemblée nationale ou par proposition de la population. Ce mécanisme d’initiative populaire, s’il est engagé en bonne et due forme, est soumis ensuite à l’ensemble de l’électorat par voie de référendum.

Le système politique et électoral cubain permet justement de matérialiser la célèbre phrase de Périclès, « La démocratie c’est le pouvoir du peuple, par le peuple et pour le peuple. » Le peuple cubain s’est doté de processus démocratiques innovateurs par lesquels il exerce son pouvoir souverain et construit l’unité du peuple.

(Franc-Parler, Vol.1, No.5 - 7 juin 2006)
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Numéro Spécial - À la défense de la souveraineté du Cuba

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vendredi, juin 16, 2006

Un génocide typiquement colonial

Plusieurs historiens décrivent les « Conquistadores » espagnols comme étant les colonialistes les plus sanguinaires ayant foulés la terre. Leurs méthodes sanguinaires ont mené à l’extermination de la plupart des peuples indigènes de l’Amérique latine. À Cuba, raconte l’historien le professeur José Canton Navarro, les Espagnols « assoiffés de richesses, ils sont allés plus loin que les conquérants d’autres régions du globe : ils n’ont pas seulement remplacé les relations primitives de production mais encore ils ont éliminé physiquement les hommes qui les représentaient. »

Il existait à Cuba trois peuples indigènes distincts :, les Guanajatabeyes, les Siboyenes les Tainos. Les Guanajatabeyes, les moins évolués, vivaient en nomade dans des grottes. Leur subsistance reposait principalement sur la pêche. Ils ne pratiquaient pas l’agriculture ni le travail de la pierre. Donc, leur développement correspondait à la période paléolithique.

Les Siboneyes vivaient avec les Tainos. Ces derniers les ont réduits au rôle de serf. La culture siboneyes est considérée pré-tainos. Ils taillaient la pierre grossièrement et pratiquaient l’agriculture de façon rudimentaire. Leur civilisation était plus avancée que celle des Guanajatabeyes. Par exemple, la présence de restes de nourriture cuisinés présuppose une alimentation plus riche.

Les Tainos ont légué davantage d’informations que les deux autres peuples. Leur organisation sociale était supérieure. Ils cultivaient la terre, ils taillaient et polissaient la pierre ce qui prouvent que leur culture était avancée. En raison de leur degré de développement, ils sont considérés comme représentatifs de la culture cubaine pré-colombienne.

L’arrivée des Espagnols a marqué un tournant dans le développement jusqu’alors assez linéaire de ces peuples. Le père Bartolemé de Las Casas, défenseur des premières nations cubaines, situe leur nombre à environ 200 000. Ils vivaient dans une société abondante en nourriture. D’ailleurs, ils nourrissaient les premiers espagnols débarqués sur l’île. La richesse alimentaire et le climat expliquent leur faible résistance physique. De plus, le caractère collectif du travail était la norme sociale pour les indigènes cubains. Ces facteurs rendaient impossible la soumission au type d’esclavage imposé par les Espagnols. Ainsi, ils ne constituaient aucunement une main d’œuvre productive et rentable pour les « Conquistadores ».

Ayant été prévenu de la cruauté des Espagnols par des autochtones haïtiens, les indigènes ont commencé à résister et à s’opposer aux traitements qu’ils subissaient. Cette résistance s’est organisée peu à peu dans les régions montagneuses avec à sa tête le cacique Hatuey. Comme partout où les régimes coloniaux se sont imposés, les Espagnols ont tenté tant bien que mal de soumettre les indigènes au catholicisme. Le dirigeant de la révolte, Hatuey, est capturé par les Espagnols. Sur le bûcher, un curé s’est avancé pour le convertir et lui permettre « d’aller au ciel ». Hatuey lui a demandé sur le champ si les Espagnols allaient aussi au ciel. Le curé a répondu par l’affirmative. Hatuey a répliqué en parlant des Espagnols : « Je ne veux pas aller au ciel, pour ne pas les y retrouver. »

La recherche d’or par les colonialistes se déploie sur l’île : de l’est à l’ouest. Des villages sont fondés au fur et à mesure de la colonisation. L’attribution des terres parmi les nouveaux arrivants mène à la distribution d’esclaves indigènes comme main d’œuvre à christianiser. Le travail abusif imposé aux autochtones pour enrichir la Couronne et les colons espagnols condamne le peuple indigène cubain à disparaître. Graduellement, ils seront remplacés par les esclaves africains plus forts et résistants aux exigences et aux conditions inhumaines infligées par les esclavagistes.

Les indigènes forment un peuple fier et insoumis. Ils refusent systématiquement la domination espagnole. Malgré leur caractère pacifique, ils vont affronter courageusement et presque désarmés les Conquistadores. Ils s’enfuient dans les montagnes, s’organisent et brûlent les domaines de leurs maîtres. Par esprit de défiance, certains vont préférer le suicide au joug colonial. Bien que l’extermination des peuples indigènes cubains a limité la marque aborigène sur la présente culture cubaine, la soif de liberté et de justice s’est ancrée dans le peuple par la trace historique de leur passage sur le sol cubain.

(Franc-Parler, Vol.1, No.5 - 7 juin 2006)
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Numéro Spécial - À la défense de la souveraineté de Cuba

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