samedi, août 04, 2007

Actualité - Célébrons le Mouvement du 26 Juillet

Aujourd'hui est le 54e anniversaire de l'historique assaut contre les casernes de Moncada et de Carlos Manuel de Cespedes à Cuba. Il est important de prendre le temps de célébrer cette occasion si importante pour le peuple cubain à la réunion d'aujourd'hui du Comité organisateur de l'Association d'Amitié avec Cuba de Hamilton.

Le 26 juillet 1953, les forces révolutionnaires lancèrent deux attaques contre le Régime Batista, une contre la caserne de Moncada, à Santiago de Cuba, et l'autre contre la caserne de Carlos Manuel de Cespedes à Bayamo. La caserne de Moncada servait de quartier général du régime Batista dans le sud du pays et c'est là qu'était stationnée sa deuxième plus importante garnison.

Depuis le triomphe de la révolution cubaine en 1959, ce jour est célébré et des millions de Cubains participent aux célébrations. À chaque année les célébrations ont lieu dans une ville qui s'est distinguée par ses progrès sociaux et économiques au cours de l'année. En marquant cet anniversaire, le peuple cubain réaffirme sa détermination à défendre son droit de vivre libre de l'ingérence étrangère et de créer une société socialiste.

Les attaques furent exécutées par une nouvelle organisation créée en 1952 sous la direction de Fidel Castro et d'Abel Santamaría. C'était une organisation révolutionnaire clandestine sans nom précis, formée de jeunes travailleurs, d'étudiants, d'employés, d'artisans, de campesinos de différentes parties de l'île, etc. Elle comptait environ 1 500 membres et s'associait à des figures révolutionnaires du passé comme Eduardo Chibás et José Martí. Environ 120 jeunes ont participé à ces assauts, dont 70 furent tués durant et après l'attaque. D'autres, dont Fidel, furent arrêtés, torturés, jugés et/ou exécutés. Plusieurs, dont Fidel, furent amnistiés en mai 1955 par suite des mouvements de mobilisation populaire en appui aux prisonniers. Par exemple, à partir de 1955 des mères de prisonniers et d'autres Cubaines organisèrent une campagne pour libérer les rebelles emprisonnés. La société civile, comprenant des journalistes, intellectuels et personnalités politiques, émit un appel public réclamant «la liberté pour tous les prisonniers politiques». Cette année-là, le congrès cubain adopté une loi accordant l'amnistie générale aux prisonniers politiques. En réponse aux attaques, le régime de Batista intensifia la répression contre les forces progressistes comme jamais auparavant, avec des arrestations de masse de toute personne considérée comme suspecte, la censure et la suspension des droits constitutionnels. Autrement dit, la réponse immédiate du régime de Batista fut de criminaliser la jeunesse qui aspire à un monde meilleur. Les jeunes ont été accusés de violence, d'agitation et de calomnie, tout comme le sont les jeunes aujourd'hui qui luttent pour un autre monde. Le régime de Batista savait très bien que malgré la défaite des forces rebelles, les deux tentatives de prise d'assaut allaient inspirer et encourager le jeunes et les révolutionnaires, tous ceux qui voulaient une Cuba nouvelle.

Il est important de placer ces événements dans un contexte historique plus large. Le peuple cubain a combattu pendant des siècles pour s'affranchir du joug colonial. La lutte a été menée par une population formée en majeure partie de descendants d'esclaves africains amenés à Cuba après la dévastation des populations autochtones, et de mulâtres. C'est une histoire qui comprend plusieurs leaders et combattants remarquables toujours honorés à Cuba et dans le monde, comme José Martí. À la fin du dix-neuvième siècle, les forces révolutionnaires se rapprochaient plus que jamais de leur rêve de libération et de dignité. Une république fut créée en conséquence des ces efforts répétés. Mais les États-Unis, le nouvel empire qui naissait, ne l'acceptèrent pas. Par une politique d'agression et par des coups d'État, le régime Batista fut porté au pouvoir, un régime asservi aux intérêts américains comme on en n'avait jamais vu, qui s'affaira à saper la République et sa Constitution. Dans ce contexte naquit ce qu'on appela la Génération du Centenaire, la génération menée par Fidel Castro, culminant 50 années de lutte contre les gouvernements cubains asservis aux intérêts américains. Les jeunes étaient aux premières lignes et l'Université de La Havane devint une foyer important de l'opposition au gouvernement. C'est ainsi que les attaques du 26 juillet furent la continuation d'une longue histoire de lutte à Cuba, un maillon dans la longue chaîne d'événements qui allait mener à la Révolution de 1959.

Bien que la bataille fut perdue ce jour-là, elle rendit possible la victoire finale, la libération de Cuba du diktat américain et l'établissement d'un gouvernement populaire. Sa signification est dans la prise de position. Le peuple cubain planta son drapeau et ce fut un appel à la lutte. Aujourd'hui les casernes ont été transformées en une école et un Musée de la Révolution. Le mouvement révolutionnaire qui allait mener à la prise du pouvoir en 1959 prit pour nom la date de la tentative de prise d'assaut: le Mouvement du 26 Juillet. Lorsque Fidel fut arrêté, il se défendit lui-même en cour. Son plaidoyer de quatre heures fut enregistré et devint la plate-forme du Mouvement du 26 Juillet. J'aimerais citer quelques passages de ce plaidoyer intitulé «L'histoire n'acquittera»:

«...Il est question ici de principes fondamentaux, c'est le procès du droit des hommes d'être libres, c'est le fondement de notre existence en tant que nation civilisée et démocratique qui pèse dans la balance. [...]

«Pourquoi étions-nous convaincus de l'appui du peuple? Lorsque nous parlons du peuple, nous ne parlons pas de ceux qui vivent dans le confort, les éléments conservateurs de la nation qui accueillent favorablement tout régime répressif, toute dictature, tout despotisme, qui se prosternent devant les maîtres du moment. Lorsque nous parlons de la lutte et que nous mentionnons le peuple, nous parlons des grandes masses à qui tout le monde fait des promesses et qui sont trompées par tout le monde; nous parlons du peuple qui aspire à une nation meilleure, plus digne et plus juste; qui est mu par des aspirations ancestrales à la justice, car il a souffert l'injustice et la raillerie pendant des générations; qui aspire à de grands changements dans tous les aspects de la vie; ceux qui, pour réaliser ces changements, sont prêts à sacrifier le dernier souffle quand ils croient en quelque chose ou en quelqu'un, surtout quand ils croient en eux-mêmes. La première condition de sincérité et de bonne foi dans toute entreprise est de faire précisément ce que personne ne fait jamais, c'est-à-dire parler avec une clarté absolue, sans peur. Les démagogues et les politiciens professionnels qui parviennent à faire le miracle d'avoir raison en toute chose et de plaire à tout le monde trompent nécessairement tout le monde à propos de tout. Les révolutionnaires doivent proclamer leurs idées courageusement, définir leurs principes et exprimer leurs intentions pour que personne ne s'y méprenne, ni ami ni ennemi. [...]

«Mais je ne crains pas la prison, comme je ne crains pas la fureur du misérable tyran qui a enlevé la vie à 70 de mes camarades. Condamnez-moi, peu importe. L'histoire m'acquittera.»

Ainsi, commémorer ce jour c'est défendre les acquis du peuple cubain dans la libération de sa société du contrôle impérialiste et l'établissement d'un système socialiste avec un système de santé et d'éducation universel. Aujourd'hui au Canada l'Association d'amitié avec Cuba de Hamilton plante courageusement son drapeau. C'est le drapeau de la paix et de l'autodétermination, pour dire aux États-Unis et à tous ceux qui voudraient attaquer Cuba que nous ne le permettrons pas. Nous n'acceptons pas la négation du droit des peuples à la souveraineté et nous allons nous assurer que notre pays agisse en notre nom, qu'il s'oppose à l'isolement de Cuba et qu'il défende son droit d'être. L'Association d'amitié est pour un monde différent où les relations entre les peuples sont des relations d'amitié et de coopération, chacun dans son droit.

(Le Marxiste-Léniniste)

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