samedi, juin 23, 2007

Actualité - C’est l’Union européennequi doit rectifier les erreurs commises envers Cuba

• Déclaration du ministère des Relations extérieures sur les conclusions du Conseil des Relations extérieures de l’Union européenne sur Cuba

LE Conseil des ministres des Relations extérieures de l’Union européenne a adopté le 18 juin plusieurs décisions sur Cuba.

Le document, diffusé par l’Union européenne sous le titre « Conclusions sur Cuba », contient une proposition de « dialogue politique intégral et ouvert avec les autorités cubaines… sur des bases réciproques et d’intérêt mutuel » dont le ministère des Relations extérieures de Cuba a pris note et dont il considère qu’il s’agit d’une rectification nécessaire.

Cependant, ce document ne mentionne pas les dénommées sanctions que l’Union européenne a essayé d’appliquer contre Cuba, d’une façon injuste et irréfléchie, en 2003 et qu’elle a seulement suspendues il y a deux ans, par orgueil.

Avec Cuba, seul sera possible un dialogue entre pays souverains et égaux, sans conditions ni menaces en suspens. Si l’Union européenne désire un dialogue avec Cuba elle doit éliminer définitivement ces sanctions, qui depuis lors sont inapplicables et insoutenables.

Les « Conclusions » ne mentionnent pas non plus la dénommée « Position commune », décidée de manière précipitée par les ministres des finances de l’UE en 1996 sous la pression d’Aznar et à partir d’un première copie écrite au Département d’Etat nord-américain.

Après tant d’erreurs et d’échecs, la seule conclusion évidente que l’Union européenne devrait tirer est que la dénommée « Position commune » doit disparaître, car il n’y avait et il y a aucune raison pour qu’elle existe et parce qu’elle empêche de soutenir une relation normale, de respect mutuel et d’intérêt commun envers notre pays.

On doit reconnaître qu’un groupe de nations européennes influentes ont réalisé des efforts pour changer cette situation ridicule. D’autres, comme la République tchèque, se sont comportés comme des pions nord-américains sur la carte européenne.

D’autre part, les « Conclusions du Conseil » s’immiscent d’une manière calomnieuse dans les affaires strictement intérieures cubaines, émettent des jugements et annoncent des actes d’ingérence et hypocrites que Cuba considère comme offensants, inacceptables et qu’elle rejette énergiquement.

Nous ne reconnaissons aucune autorité morale à l’Union européenne pour juger ni conseiller Cuba.

Si le Conseil, quand il fait allusion à la délégation temporaire des fonctions du président Fidel Castro au camarade Raul Castro en qualifiant ce fait de « nouvelle situation », exprime l’illusion qu’il existe des contradictions ou des différences entre les leaders de la Révolution et une division parmi les révolutionnaires cubains, il se trompe encore. La Révolution est plus solide et plus unie que jamais.

Notre pays a risqué sa propre existence, a résisté de façon héroïque et a lutté vaillamment depuis plus d’un siècle pour défendre son indépendance. Cuba est un pays indépendant et souverain et l’Union européenne se trompe si elle pense qu’elle peut nous traiter autrement que d’égal à égal.

L’Union européenne a montré une persistante et humiliante subordination aux Etats-Unis, qui l’empêche d’avoir des positions basées sur les intérêts européens et la rend complice, même si elle dit le contraire, du blocus criminel et inhumain que ce pays applique contre le peuple cubain, et à propos duquel les « conclusions » n’osent dire un mot. Dans la déclaration du sommet qu’elle a réalisé avec les Etats-Unis en avril, l’Union européenne s’est soumise en mettant en question Cuba et en acceptant une mention reconnaissant la légitimité du « Plan Bush ». Ses conciliabules avec les messagers de l’empire ne sont pas un secret, y compris avec le pseudo gouverneur nommé par les Etats-Unis pour Cuba, et la présence de ses fonctionnaires dans des évènements anti-cubains à Miami ou célébrés en Europe mais financés par Washington, est fréquente.

L’Union européenne est honteusement hypocrite quand elle met en cause, injustement Cuba, mais se tait sur les tortures nord-américaines dans la Base navale illégale de Guantanamo, qui usurpe un territoire cubain, et à Abu Ghraib, dont sont également victimes des citoyens européens. Elle tait impudiquement les enlèvements de personnes orchestrées par les services spéciaux étasuniens dans des pays tiers et a prêté son territoire pour collaborer avec les vols secrets de la CIA et pour cacher les prisons illégales. Elle n’a rien dit non plus sur les dizaines de personnes disparues dans ces circonstances ni sur les centaines de milliers de civils irakiens assassinés en Irak.

C’est l’Union européenne qui doit rectifier les erreurs commises envers Cuba. Tout pas dans la bonne direction sera bien accueilli. Mais rien ne presse : nous avons tout le temps du monde.

La Havane, 22 juin 2007

(Granma International)

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jeudi, mai 10, 2007

Actualité - Le legs amer de Boris Eltsine (1931-2007)

Boris Eltsine, le premier président de la Russie postsoviétique, est mort le 23 avril à l’âge de 76 ans dans un hôpital de Moscou. Il entrera dans l’histoire comme un criminel politique d’envergure internationale.

Eltsine, Mikhaïl Gorbatchev (dernier secrétaire général du Parti communiste de l’USSR) et ceux qui, avec eux, dirigeaient la bureaucratie, jouèrent un rôle primordial dans une des plus grandes catastrophes du 20e siècle : la dissolution de l’Union soviétique en 1991.

Cet événement eut des conséquences désastreuses non seulement pour les peuples de l’ex-Union soviétique qui souffrent depuis deux décennies d’une accablante pauvreté, de la privation de leurs droits démocratiques et du spectacle humiliant d’une clique dirigeante criminelle qui s’est enrichie prodigieusement, mais aussi pour la classe ouvrière du monde entier.

L’effacement de l’Union soviétique de la carte politique a délié les mains prédatrices de l’impérialisme mondial et avant tout celles des Etats-Unis. Il a entraîné une explosion de militarisme, d’agression néocoloniale et une lutte acharnée entre les grandes puissances pour le contrôle des ressources naturelles. La manifestation la plus criante de ce processus est la guerre et l’occupation de l’Irak et de l’Afghanistan, pays où on a fait de la vie ordinaire de la population un enfer quotidien.

L’escalade de la violence géopolitique va de pair avec une offensive impitoyable contre le niveau de vie et les droits démocratiques en Europe occidentale, centrale et orientale tout comme en Asie, en Afrique, en Amérique latine et aux Etats-Unis, le centre de l’impérialisme mondial. Cette vague de réaction sociale n’a pas sa pareille dans l’histoire. Elle menace la majorité de la population mondiale de privations de plus en plus grandes.

La chute de l’Union soviétique ne signifiait en aucun cas une « fin de l’histoire », comme le prédisaient les idéologues bourgeois. Selon eux, les Etats-Unis allaient dominer les affaires mondiales sans rencontrer aucune opposition. La disparition de l’URSS a bien plutôt entraîné une situation internationale dangereuse et explosive, dominée par des tensions économiques et politiques semblables à celles qui ont existé à la veille de la Première Guerre mondiale.

Au début du 20e siècle, les contradictions internes du capitalisme mondial avaient conduit à une crise dans les relations internationales et à une suite de convulsions et de soulèvements qui se poursuivirent pendant des décennies et coûtèrent la vie à des millions de personnes.

La révolution russe de 1917, qui donna naissance à l’Union soviétique, constituait la réponse politique à l’impasse historique du capitalisme. Incarnant la perspective du progrès social et les intérêts internationaux de la classe ouvrière, l’URSS fut fondée sous la direction du Parti bolchevique, dont les deux chefs les plus importants furent Lénine et Trotsky. Elle le fut en tant que premier pas d’un renouveau du système mondial tout entier sur base d’égalité sociale et de planification économique et démocratique.

Cette perspective socialiste et internationaliste fut toutefois trahie par la bureaucratie stalinienne qui se développa au sein de l’Etat soviétique du fait de l’arriération économique et de l’isolement politique du pays. La bureaucratie rejeta le programme de la révolution internationale et, au milieu des années 1920, adopta la théorie national-réformiste réactionnaire du « socialisme dans un seul pays ». Elle s’engagea alors dans une politique de la collaboration avec l’impérialisme mondial et de la répression de mouvements révolutionnaires dans le monde entier.

Ayant mis la main sur les leviers du pouvoir, la nouvelle aristocratie bureaucratique qui s’était donné Staline pour chef, déclencha la Grande Terreur à la fin des années 1930, éliminant physiquement toute une génération d’intellectuels socialistes et de travailleurs avancés, et écrasant l’héritage révolutionnaire vivant du pays.

L’Union soviétique ne demeura un Etat ouvrier entre les années 1930 et les années 1980 que dans la mesure où les rapports de propriété nationalisés créés par la révolution d’Octobre étaient restés les mêmes. Sous tous les autres aspects, ce fut le régime d’une bureaucratie privilégiée soumise à la bourgeoisie et profondément hostile à l’esprit, aux idéaux et aux méthodes du socialisme.

Eltsine était le produit naturel de ce milieu social. Son conformisme, le caractère borné de ses conceptions, l’absence de toute velléité de pensée critique, son immense vanité, son aventurisme et son mépris des gens ordinaires étaient précisément les qualités cultivées par la bureaucratie stalinienne et requises pour la restauration du capitalisme.

Eltsine est né dans une famille paysanne d’un village de l’Oural, Butka. Il commença sa vie dans une pauvreté relative, quitta ce village avec sa famille pour aller à Perm, où son père devint travailleur du bâtiment. Il travailla lui-même comme ingénieur dans la construction, puis il prit le chemin de l’appareil du Parti communiste à Sverdlovsk (Ekaterinbourg) où il devint responsable salarié du parti. En 1976, il était devenu premier secrétaire de l’organisation du parti à Sverdlovsk, une position qu’il garda jusqu'à sa cooptation au bureau politique du Parti communiste de l’Union soviétique (PCUS). Puis il fut nommé par Gorbatchev premier secrétaire du comité local du PCUS à Moscou

A partir du moment où Eltsine devint, lorsqu’il avait la trentaine, un dirigeant et un bureaucrate important du parti jusqu'à son élection à l’Assemblée du peuple de l’URSS au plus fort de la perestroïka, Eltsine suivit fidèlement la ligne du parti. En fait, il était encore plus zélé que d’autres, chanta les louanges de Brejnev et donna l’ordre de détruire la maison où la famille du tsar avait été fusillée à Sverdlovsk.

L’historien russe Vadim Rogovine a plus d’une fois décrit cette génération avec justesse dans ses sept volumes sur l’histoire soviétique intitulés « Y avait-il une alternative ? ».

Eltsine était, parmi ceux qui succédèrent aux éléments recrutés par Staline en 1937, une couche de la bureaucratie qui se distinguait par une complète absence de principes. Ceux qui étaient promus par Staline étaient prêts à « suivre le chef sans poser de questions et à exécuter avec docilité tout ordre venant de lui, n’accordant aucune pensée particulière au fait de savoir s’il était justifié, s’il était moral ou s’il n’était ni l’un ni l’autre. » (Konets Oznachaet Nachalo. Moscou 2006, p.368)

Ceux qui vinrent à leur suite, la « génération Eltsine de cyniques complets » fut constituée de gens « qui étaient, sans la moindre gêne, totalement corrompus et tout à fait indifférents aux idées qui constituaient le fondement moral du pays » (Conférence « Istoki i Posledstviia Stalinskogo Bol’shogo Terrora » tenue par Vadim Rogovine en 1996).

Rogovine refusait de croire en une « soudaine intelligence » de gens comme Gorbatchev, Eltsine et Yakovlev qui « étaient communistes jusqu'à l’âge de 60 ans et devinrent subitement des anticommunistes éhontés » (Conférence par Vadim Rogovin. “Istoki I Posledstviia Stalinskogo Bol’shogo Terrora”. 1996).

Tous ces gens devinrent des partisans du capitalisme parce qu’ils étaient de fidèles serviteurs de leur propre couche privilégiée, qu’ils avaient correctement saisi le changement de disposition et d’humeur qui s’y était opéré et défendaient ses intérêts matériels sans aucun scrupule. La préparation de la restauration capitaliste en URSS, qui fut dirigée par Gorbatchev, n’était pas le produit de sa propre improvisation personnelle. C’était la ligne de consensus des couches dirigeantes de la bureaucratie soviétique qui se tourna définitivement, dans les années 1980, vers une alliance avec l’impérialisme et vers la destruction des fondements socio-économiques de la société soviétique.

Nonobstant les vives divergences apparues au sein de la bureaucratie et qui éclatèrent sous forme de confrontations armées en août 1991 et à l’automne de 1993, les questions qui les opposaient étaient de nature toute tactique. Elles tenaient au choix des mesures qui seraient les plus efficaces pour réaliser les objectifs de rapine de la bureaucratie soviétique.

Ces qualités, cultivées par la bureaucratie soviétique, aidèrent Eltsine à remplir son rôle de champion de la réaction sociopolitique, rôle qu’il remplit depuis le moment où il occupa le poste de président de la Russie en juin 1990 jusqu’à sa démission, en décembre 1999.

Toutes les tentatives des médias de glorifier Eltsine, d’en faire un « démocrate », de le présenter, tout au long de nécrologies publiées dans le monde entier, comme celui qui donna la liberté au peuple russe et aux anciennes républiques de l’USSR, n’ont rien à voir avec la réalité. Peu importe quelle période critique on choisit dans l’histoire de la Russie post-soviétique, chacune d’entre elles révèle le caractère destructif et antidémocratique des actions d’Eltsine et de ceux qui gravitaient autour de lui, des gens qui étaient tous profondément hostiles aux intérêts des masses laborieuses soviétiques.

Une des premières décisions prises par le gouvernement Eltsine fut la proclamation de l’indépendance de l’Etat russe en juin 1990. Cette décision servit de base au démantèlement de l’Union soviétique. Au début de 1991, le gouvernement russe cessa pratiquement de verser des impôts au budget de l’Union soviétique, provoquant des mesures similaires de la part des dirigeants des autres républiques de l’Union.

Ce cours fut renforcé par le soutien de tendances nationalistes et séparatistes dans les autres républiques et dans d’autres régions. Le mot d’ordre d’Eltsine : « prenez autant de souveraineté que vous en êtes capables » faisait appel aux préjudices les plus bas et était en contradiction directe avec la volonté de la majorité des citoyens soviétiques qui voulaient le maintien de l’Union, comme ils l’avaient exprimé dans le referendum de 1991.

Le putsch d’août et l’ascension d’Eltsine

En août 1991, une partie de la bureaucratie stalinienne, soutenue par des parties de l’armée et du KGB organisèrent un coup d’Etat avorté contre le président soviétique, événement qui créa les conditions de la montée d’Eltsine au pouvoir dans l’ancienne Union soviétique. Le soi-disant putsch d’août, qui s’effondra soixante-et-une heures à peine après son début, était la manifestation de la crainte, éprouvée par certaines parties de la bureaucratie, que Gorbatchev ne perde le contrôle de la situation ouvrant ainsi la voie au danger d’un mouvement indépendant de la classe ouvrière soviétique ainsi que de leur inquiétude à propos du partage du butin issu du processus de la restauration capitaliste alors en cours.

Eltsine, qui venait d’être élu président de la Fédération russe, se servit de l’événement pour renforcer son propre pouvoir politique, s’opposant au putsch juché sur un char d’assaut et recueillant les applaudissements de tout l’Occident. Exploitant un puissant mouvement antibureaucratique d’en bas, il se prépara à enlever les rênes du pouvoir à la direction Gorbatchev et fit son propre contre coup d’Etat en interdisant le Parti communiste. Quatre mois plus tard, l’Union soviétique était dissoute au cours d’une rencontre entre Eltsine et les présidents de l’Ukraine et de la Biélorussie où fut signé l’« accord de Belovezhskii » et créé la Communauté des Etats indépendants (CEI). Les masses soviétiques avaient espéré une solution à leurs problèmes sociaux, mais l’abolition de l’Union soviétique préparait le terrain au programme de la « thérapie de choc » qui signifiait la misère pour des millions de gens. C’était là la dernière trahison de la bureaucratie soviétique.

Ni la discussion pour dissoudre l’Union soviétique ni le programme de la restauration capitaliste ne furent débattus ou approuvés démocratiquement, ni par referendum populaire ni par un vote au parlement russe. Ces décisions, exécutées derrière le dos de la population et imposée avec le soutien de l’impérialisme mondial, détruisirent le niveau de vie des masses, conduisirent à l’effondrement de la base industrielle du pays et engendrèrent une kyrielle de conflits nationaux qui ruinèrent la vie de dizaines de milliers de gens dans les territoires de l’ex-Union soviétique.

Deux ans seulement après être monté sur un tank pour défendre le bâtiment du parlement russe lors du putsch d’août 1991, Eltsine donna, en octobre 1993, l’ordre de tirer sur ce même bâtiment après que des députés élus eussent résisté à sa tentative unilatérale de récrire la constitution et de dissoudre le parlement. Des centaines de personnes furent tuées dans le barrage d’artillerie des chars. Telles étaient les méthodes « démocratiques » de Boris Eltsine.

A la suite de ces événements, une nouvelle constitution fut imposée donnant au président des pouvoirs illimités et transformant le parlement en une institution à fonction surtout décorative. Eltsine, qui jusque-là avait gouverné à l’aide de décrets présidentiels, rendait ainsi son pouvoir légitime.

Au milieu des années 1990 on procéda à des privatisations tous azimuts au cours desquelles les parties les plus rentables de l’industrie furent transférées au moyen d’opérations fictives dans les mains des oligarques, le tout pour une bouchée de pain. Selon une estimation, ce sont approximativement 200 milliards de dollars de propriété publique qui passèrent, pour un prix total de 7 milliards de dollars, aux mains du privé.

Cette main mise sur la propriété d’Etat continue d’être une des principales sources de haine de la part de la population russe envers ses dirigeants. Le vol à grande échelle des ressources sociales a été un désastre pour la grande masse de la population.

Les retraités cessèrent de toucher leurs pensions, les salariés d’être payés et la pauvreté et la faim se développèrent rapidement. Au cours des années 1990, le P.I.B. de la Russie chuta de 50 pour cent, plus de 30 pour cent de la population basculèrent dans la pauvreté, le taux de mortalité augmenta de 50 pour cent et l’espérance de vie des hommes diminua de six ans.

La création de cette misère pour des millions de gens et ce vaste transfert de richesse dans les mains de la clique mafieuse qui soutenait le gouvernement Eltsine ont produit jusqu’à présent en Russie et selon la dernière liste des personnes les plus riches publiée par le magazine Forbes, 60 milliardaires, sans mentionner quelques dizaines de milliers de millionnaires.

En décembre 1994, le régime d’Eltsine déclencha la première guerre de Tchétchénie causant la ruine de cette république du Nord caucasien et créant une atmosphère d’illégitimité et de gouvernement par la pure violence.

Dans le même temps, criminalité et corruption étaient florissantes. Cette corruption reste symbolisée par un scandale qui s’est produit lors de la campagne de réélection d’Eltsine en 1996.

A cette époque, deux hauts fonctionnaires de l’équipe électorale d’Eltsine furent arrêtés alors qu’ils sortaient 500 millions de dollars en liquide d’un bâtiment gouvernemental. Un autre scandale similaire fut l’affaire de la « Banque de New York » qui éclata trois ans plus tard lorsqu’on apprit que des milliards de dollars avaient été cachés dans des comptes en banque occidentaux. Cela faisait partie d’une opération de blanchiment d‘argent destinée à abriter les revenus d’oligarques russes et conduite sous la protection de hauts bureaucrates du gouvernement et avec la participation d’hommes d’affaires occidentaux.

La dernière période du gouvernement Eltsine fut dominée par la crise financière d’août 1998. L’effondrement du rouble, qui perdit plus de 70 pour cent de sa valeur en l’espace d’un mois, fut un autre coup porté au niveau de vie de la population. Cela se produisit au moment où fut déclenchée la deuxième guerre de Tchétchénie. Dans le même temps, on promut Vladimir Poutine, un obscur ex-officier du KGB, au rang de successeur d’Eltsine.

Contrairement à l’affirmation des médias, Poutine ne fut pas « la grande erreur d’Eltsine ». Sa nomination était entièrement en accord avec la logique de restauration du capitalisme. La nouvelle élite dirigeante ne voulait pas perdre la richesse qu’elle avait volée. Les réformes de marché se poursuivant dans le pays, les inégalités se creusaient. Cela créait le besoin d’un « renforcement de l’Etat », c'est-à-dire de l’appareil répressif et d’un abandon plus radical encore de toute forme, même extérieure, de gouvernement démocratique.

Eltsine soutint totalement l’action de Poutine et celui-ci accomplit la mission qui lui avait été impartie par le Kremlin. La Russie de Poutine n’était pas la négation, mais bien plutôt la continuation logique de la Russie d’Eltsine.

Ce n’est pas un hasard si Eltsine n’émit, lors de sa démission, aucune critique sérieuse de l’administration Poutine. Rendant la politesse au premier président russe dans une brève allocution à l’occasion de sa mort, Poutine décrivit Eltsine comme un homme aux « intentions nobles » qui avait essayé de tout faire « pour le bien du pays et des millions de Russes ».

Ces mots sont le comble de l’hypocrisie surtout de la part d’un homme arrivé au pouvoir par le bain de sang de la guerre de Tchétchénie et qui devint le dirigeant d’un régime policier bureaucratique et autocratique accusant toute personne qui critique les autorités ou le comportement d’un bureaucrate en particulier, d’être un « extrémiste ».

Manifestant un mépris total pour la société et l’opinion publique, Poutine déclara que, grâce à Eltsine « une nouvelle Russie démocratique était née, un Etat libre, ouvert sur le monde; un Etat dans lequel le gouvernement appartient réellement au peuple » et dans lequel « les gens ont le droit d’exprimer librement leur pensée et de choisir librement le gouvernement du pays ». Cela, juste une semaine après que sa police anti-émeute ait matraqué et arrêté des centaines de personnes à Moscou et à Saint-Pétersbourg pour avoir osé tenir des manifestations pacifiques contre le gouvernement.

L’appréciation de Poutine est d’une certaine manière politiquement schizophrénique dans la mesure où il a lui-même dit que l’effondrement de l’Union soviétique avait été « la plus grande catastrophe géopolitique du 20e siècle ». Dans un autre discours récent, Poutine déclarait que les années 1990 avaient été caractérisées par le grand espoir de millions de gens « bien que ni le gouvernement ni les affaires n’aient réalisé cet espoir ».

Une estimation plus lucide de la disparition d’Eltsine fut donnée par Vitalii Tret’iakov, ancien rédacteur en chef de Nezavisimaia Gazeta et actuel directeur de l’hebdomadaire Moskosvskiie Novosti. Celui-ci écrivit : « Pour la plus grande partie de sa présidence Eltsine dormit, but, fut malade, se détendit, ne se montra pas devant le peuple et tout simplement ne fit rien »
« Méprisé par la majorité des citoyens de ce pays », poursuivit Tret’iakov, « Eltsine entrera dans l’histoire comme un premier président de la Russie ayant corrompu [le pays] jusqu’au point de non retour, non pas par ses vertus et/ou par ses défauts, mais plutôt par sa médiocrité, sa pensée fruste et par sa soif effrénée de pouvoir qui était celle d’un voyou » (Moskosvskiie Novosti, 2006, No. 4-6).

Porté aux nues comme un « démocrate » et un « réformiste » par les gouvernements occidentaux, les médias au service de la grande entreprise et les milliardaires russes dont il aida à créer les fortunes, Eltsine représentait en dernière analyse un chancre produit par les trahisons et les crimes commis par le stalinisme au cours de près de sept décennies.

Le plus grand de ces crimes fut indubitablement la répression systématique et la destruction d’une véritable conscience marxiste et socialiste. Cela laissa la classe ouvrière soviétique politiquement non préparée pour réagir à la catastrophe économique et sociale sans précédent déclenchée par la restauration du capitalisme et par la montée de la clique d’ex-bureaucrates et de businessmen mafieux qui constituaient la véritable base sociale de Boris Eltsine, et pour la défaire.

(World Socialist Web Site, par Vladimir Volkov)

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lundi, mai 07, 2007

Actualité - Will Sarkozy Unite or Split France?

Paris, May 7 - Unity or fragmentation, that is the question for France, after the victory of conservative Nicolas Sarkozy in the presidential elections, amid nationwide skepticism and euphoria.

The president elect, feared for his radical tendencies, but recognized for his intelligence and work capacity, is called to make a turn in the country s history.

The problem will be to see whether Sarkozy follows the course of a reformer committed to his people, or responds to the interests of powerful classes, former candidate of the Revolutionary Communist League, Olivier Besancenot, stated.

Sarkosy was elected French president Sunday with 53.06 percent of votes, as opposed to the 46.94 percent obtained by socialist Senegole Royal.

Several analysts expressed satisfaction with the 85 percent attendance at the polls, and said they were confident the people will accept results.

However, right after Sarkozy s electoral win was announced, clashes were reported in more than ten French cities, with 270 people arrested and 367 cars burned, according to police.

In the capital, young protestors gathered at the Bastille Plaza and threw stones at police agents, who pushed them back with teargas and water cannons.

(Prensa Latina News Agency)

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mercredi, décembre 20, 2006

Actualité - Blair's Racist Promotion of "Multiculturalism and Integration"

"Our Nation's Future -- multiculturalism and integration" was the title of the Prime Minister's speech at Downing Street on December 8, the latest in his "Our Nation's Future" lectures. In it he demanded that everyone should subscribe to what he referred to as "shared, common unifying British values." At the same time he spoke in an openly racist manner regarding what he termed "ethnic minority people" in general, whilst he singled out Muslims, and especially those "originating from certain countries," for particular attack.

The main aim of Blair's speech was precisely to attack particular sections of the population; to state that "multi-cultural Britain" had produced "British-born suicide bombers," and that consequently "there is an unease, an anxiety, even at points a resentment that our very openness, our willingness to welcome difference, our pride in being home to many cultures, is being used against us, abused indeed, in order to harm us." The argument presented is then that there must be the correct balance struck between diversity and integration. As in the similarly spurious argument that there must be a "balance" between rights and security, and that to redress an imbalance there must be more security and less rights, so Blair's argument is in effect that there must be less diversity and more integration, specifically integration around "British values." Specifically, Tony Blair defines "legitimate" diversity and identity in terms of religions and faiths, which he seems to equate with diversity of cultures. However, Blair's argument proceeds to define what he means by integration, which "is not about culture or lifestyle. It is about values. It is about integrating at the point of shared, common unifying British values."

The whole anti-democratic and racist tenor of the argument is borne out by the fact that, even if this argument held any water, Tony Blair does not proceed to investigate or to put forward a procedure for investigating or have an enlightened conception of ascertaining what can be the "shared, common unifying" values arising from the collective of the residents, or even the citizens, of Britain, or even whether it can be said that there are any values which are common to them all. The assertion is that integration around common values (values which he then goes on to stipulate and to define as specifically "British") is about what "defines us" as "citizens, the rights and duties that go with being a member of our society."

This argument betrays not only a contempt for the rule of law, but a contempt for culture and cultures and for the rights of minorities within a society. It is the old colonialist, Eurocentric conception, specifically of the superiority of everything "British," elevated to the level of a government policy and programme which attempts to make it respectable. As such, it is part of the attempts at providing justifications for the imposition of a political agenda and political culture which legitimises certain values and ideologies and de-legitimises others, to the extent that even to express these values or ideologies is being criminalised or branded as a disorder of thought content or the cause of anti-social behaviour.

In a global context, Tony Blair often refers to "universal values." Unsurprisingly, it appears that for the Prime Minister these are indistinguishable from what he is championing as so-called "British values" -- that is "belief in democracy, the rule of law, tolerance, equal treatment for all." However, the context of the argument is such that the crisis of attempting to promote and impose such values on public opinion is clear. Glaringly, Blair's arguments hopelessly mix up the notions of nationality and citizenship, and conflate the reality of national minorities within society with cultures identified with various religions. The crisis of values is such that many are acutely aware of the irony of the 19th century conception of "tolerance," itself predicated on the chauvinist notion of the superiority of Britain and its "civilising mission" while tolerating inferior peoples, being used to deny even the right of cultures to express their values, to trample on the rights of minorities and to wipe out civilisations and promote anarchy, violence and aggression. In fact, Tony Blair is attempting to identify the values of New Labour, whatever one may think of them, with the values of the "nation," and make the issue one of law and order, the necessity to "integrate," when these values are opposed. In fact, it is not hard to demonstrate that these New Labour values are those of a particular form of "representative democracy," inequality based on safeguarding the dictate of the monopolies and the imposition on the whole world of the "global market" and so on. As for "the rule of law," it is another irony that Blair wishes to champion that which his government and his allies breach with impunity throughout the world on the basis that might is right.

Blair's aim is not only to demand that everyone accepts such values but also to argue that these values are threatened by an ideology that is alien, anti-British, Muslim and propagated by people "particularly originating from certain countries." A clearer expression of Islamophobic racism it would be difficult to find and yet Blair wishes to go even further by using the state to intervene in the affairs of mosques, to withhold government funding from community groups that do not promote these "British values," and by launching other attacks specifically aimed at Muslims, "ethnic minority people" and migrants.

These are sinister developments, involving the most racist attacks on entire communities and attempts to set people at loggerheads. They show that Blair and his government are being forced to resort to the most desperate acts not only abroad but at home too. It is a fact that far from subscribing to so-called "British values" most of those in Britain and throughout the world are resolutely opposed to the values of Anglo-American imperialism; warmongering, the doctrine that might is right and that society must be organised according to the needs of the big monopolies.

In Britain, as elsewhere, the workers and democratic people have fought for and are establishing their own values which include the principle of fighting in defence of the rights of all. It is evident that the question of values has become a battlefield at the centre stage of political developments. It is being used by the government and the establishment to justify its authority, to impose retrogression on society, and to deny the rights of all as human beings. Tony Blair's conception of "integration" and "multiculturalism" is racist and against the very right of an individual or collective, class or national minority within England, Scotland or Wales to affirm their identity and themselves decide their own future and the future of the polity within which they exist. It hardly merits the description of a political agenda but is crudely based on notions of "Britishness" and all that is alien to "Britishness" which closes the door to all enlightenment and gives the green light to a fascist society. Such retrogression must not be allowed to pass!

(Workers' Daily Internet Edition - December 16, 2006)

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mercredi, novembre 22, 2006

Actualité - German activists get ready for G8

Some 450 activists from a variety of countries gathered in Rostock, northern Germany, on the November 11-12 weekend for the second Action Conference to plan protests against the G8 summit in 2007. A week of protests is planned against the June 6-8 G8 summit, which will be held at the Kempinski Grand Hotel in Heiligendamm.

Almost every spectrum of the political left — from NGOs, church groups and trade unions, to left parties, the ATTAC network and radical left groups — have called for the protests. It seems clear that it will be the biggest left-wing mobilisation in Germany in years, in terms of its breath, number of participants, and the intensity of actions.

A mass demonstration in Rostock, the largest town near the summit venue on the Saturday before the meeting begins will be the starting point of the action week. A migration action day and a three-day-long counter-summit will follow. A blockade of the G8 venue during the summit will seek to involve as many people as possible.

Activists from Scotland, Greece, France, Sweden, Switzerland, Austria and Poland enriched the discussions with their experiences of organising or attening similar counter-summit demonstrations and pledged to do their best to bring as many people from their countries as possible. An activist from Japan, where the G8 will meet in 2008, attended the conference and expressed her support.

Activists will discuss the progress in planning the building mobilisations at another Action Conference in March 2007.

(The call to action for the G8 blockades can be read at www.g8-2007.de)

(Green Left Weekly - Tania Roth)

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samedi, juillet 15, 2006

Actualité - Manifestations de masse en Grèce contre l’attaque du sytème public d’éducation

Franc-Parler publie cet article pour montrer que la privatisation devient omniprésente dans tous les coins du monde. En Grèce, elle s'attaque présentement au système d'éducation. Le gouvernement de la Nouvelle Démocratie de Konstantin Karamanlis tient à sa ligne politique à un point tel que même un changement à la constitution est envisageable pour faire de l'éducation un privilège et non un droit.

Pendant quatre mois, les étudiants et le personnel des universités ont organisé manifestations, rallies et occupations d’universités en Grèce contre les plans de casse de l’enseignement supérieur public et d’introduction d’universités privées par le gouvernement de la Nouvelle Démocratie de Konstantin Karamanlis.

La lutte des étudiants pour la défense du droit à l’éducation a obtenu le soutien d’une grande partie de la classe ouvrière.

Le premier juin, le personnel enseignant des universités a entamé une grève illimitée contre les nouvelles mesures et les étudiants commencèrent à protester devant le ministère de l’Education. Deux jours plus tard, les étudiants organisèrent des sit-ins dans presque 400 facultés et dans soixante instituts de technologie dans tout le pays.

Le 8 juin, vingt mille étudiants participèrent au plus grand défilé étudiant ayant eu lieu depuis vingt ans dans le centre d’Athènes. La manifestation fut brutalement attaquée par la police. Dix mille étudiants environ manifestèrent à Salonique.

Le jour suivant, 350 des 456 facultés grecques furent occupées et plus de cent mille étudiants participèrent à des manifestations de protestation. Le 15 juin, une manifestation de plusieurs milliers d’étudiants et de ceux qui les soutenaient fut organisée devant les batîments du parlement.

Ces manifestations culminèrent le 22 juin dans une journée nationale de protestation à laquelle participèrent des centaines de milliers d’étudiants et de travailleurs du secteur public comme du secteur privé. Les travailleurs du métro, des bus et des chemins de fer régionaux organisèrent de courtes grèves. Les vols de la companie aérienne d’Etat Olympic Airlines furent également affectés.

Le 27 juin, étudiants et partis politiques manifestèrent à Lagonissi, une station balnéaire qui se trouve à 40 kilomètres au sud-ouest d’Athènes, devant l’hôtel où étaient réunis les ministres de l’Eucation des membres de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économique) pour une conférence de deux jours sur l’enseignement supérieur.

Quelque 2.000 policiers furent mobilisés pour bloquer l’accès à l’hôtel et fermer une partie de la route qui mène à Lagonissi. Lorsqu’une délégation de cinq cents personnes demanda à entrer dans le hall de l’hôtel pour y déposer une résolution, la police dispersa la manifestation à l’aide de gaz lacrymogène. Plus tard dans la même journée, la police utilisa également du gaz lacrymogène pour disperser dix mille étudiants qui marchaient en direction du ministère de l’Education.

A la date du 27 juin des sit-ins furent organisés dans plus de 450 univerités. Deux jours plus tard, les étudiants interrompaient leurs protestations pour les vacances d’été mais ils promirent de reprendre leurs actions en septembre.

Les projets gouvernementaux

Selon les mesures prévues par la ministre de l’Education, Marietta Yannakou, le gouvernement prévoit de créer pour la première fois des universités privées et de changer le système de contrôle des étudiants et des enseignants dans les universités d’Etat.

Ces mesures comportent l’imposition de périodes fixes pour obtenir un diplôme, pénalisant ceux qui ne peuvent pas finir leur cursus dans les temps pour des raisons personnelles ou de santé. D’autres attaques envisagées sont la suppression des manuels gratuits et des restaurants universitaires subventionnés.

La création d’universités privées exige que la constitution grecque soit modifiée ; celle-ci ne reconnaît que les universités publiques. L’article 16 de la constitution de 1976 déclare que l’enseignement supérieur est entièrement « libre et gratuit ».

D’autres plans comportent la réduction des dépenses pour l’enseignement supérieur et l’abolition de la loi d’asile universitaire, qui empêche la police de pénétrer sur les campus sans qu’elle y soit appelée par les responsables de l’université. Cette loi fut introduite après le renversement de la dictature militaire en 1974.

En novembre 1973, des étudiants s’étaient barricadés dans l’Ecole Polytechnique d’Athènes et avaient manifesté contre la dictature militaire dirigée par Georges Papadopoulos. Quelques jours plus tard, le gouvernment avait envoyait l’armée pour étouffer les protestations qui prenaient de l’ampleur, tuant 24 personnes devant l’école.

Le premier ministre, Karamanlis a annoncé d’autres négociations et un « dialogue » avec les étudiants, tout en insistant sur le fait que, dans l’ensemble, il maintiendrait sa politique. Le dirigeant du parti d’opposition PASOK (Mouvement socialiste panhellénique), Georges Papandreou, dit dans un débat parlementaire que son parti soutenait un changement de la constitution, déclarant qu’il était nécessaire car « l’échec à réglementer les unités privées conduit à l’absence de loi dans le secteur privé. »

Derrière les attaques contre une éducation d’Etat il y a l’ordre du jour du grand patronat. Lorsqu’il prit le pouvoir en mars 2004, Karamanlis avait declaré : « Le monde connaîtra un pays européen dont la politique est destinée à le rendre intéressant pour le capital étranger et qui est prêt à privatiser les entreprises publiques. »

Karamanlis dit récemment, à l’occasion d’un sommet européen à Bruxelles: « Nous devons rendre les universités grecques concurrentielles, nous devons améliorer leur qualité et nous devons continuer à réaliser les réformes nécessaires. »

Le journal influent Kathimerini fit ce commentaire : « Année après année, la Grèce a figuré au dernier rang du classement de l’OCDE pour ce qui est de l’investissement extérieur direct, un échec qui devrait renverser des mythes tenaces et révéler les problèmes structurels qui pèsent sur l’économie du pays. »

La Grande-Bretagne et les Etats-Unis obtiennent actuellement la plus grande part de l’investissement extérieur, dit l’article qui poursuivait ainsi : « En fait, les entreprises privées semblent préférer les pays qui prennent des mesures afin de réduire le coût de la bureaucratie et de minimiser les autres obstacles et qui ont une règlementation simple… En fait la performance de la Grèce rappelle ici celle des pays du tiers-monde, attirant tout juste 600 millions de dollars d’investissement direct extérieur par an.»

Le journal fit appel au gouvernement pour qu’il se débarasse des « procédures bureaucratiques » et conclua qu’il « fallait, et c’était très important, une réorganisation générale et structurelle de l’appareil d’Etat et du système éducatif. Sinon, la Grèce resterait perpétuellement à la traîne.»

Un autre article par Stamos Zoulas, du 28 juin, faisait remarquer que les mesures concernant l’enseignement public étaient fondamentales pour l’ordre du jour pro-patronat du gouvernement. « Le gouvernment ne peut pas se payer le luxe de suivre une voie entre le souhaitable et le possible » écrivit-il. « Le gouvernement peut soit lancer (de façon figurative) un assaut généralisé contre les contestataires ou bien abandonner son train de réformes tout entier.»

Ces projets font partie d’une offensive globale du capital dans le but de réduire drastiquement les dépenses publiques et d’accroître le niveau des profits. Les universités de tous les pays sont de plus en plus dépendantes des frais payés par les étudiants, du sponsorat d’entreprise et le partenariat avec le patronat sur le plan de la recherche.

L’OCDE a appelé le gouvernement à accélérer son programme de réformes. Parlant à la conférence de l’OCDE du 27 juin, alors que dehors protestaient les étudiants, le secrétaire général de l’OCDE, Angel Gurria, dit que la réforme du système éducatif grec était d’une grande importance. Une autre priorité était la restructuration du système de retraite, ajouta-t-il.

Le gouvernement grec a affirmé à maintes reprises « que seules des minorités qui réagissent à la modernisation de l’université grecque » s’opposent à ses projets. Le soutien obtenu par les manifestations d’étudiants et le personnel universitaire démentent cette assertion. Une étude récente réalisée pour le compte de Kathimerini ainsi que pour la station de radio et chaîne de télévision Skai montra que 50 pour cent des personnes en Grèce étaient opposés aux plans du gouvernement relatifs au système d’éducation. Cette opposition atteignait 74 pour cent chez les 18-24 ans.

(World Socialist Web Site)

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samedi, mai 27, 2006

Actualité - Les gouvernements européens couvrent les enlèvements illégaux de la CIA

Franc-Parler publie un article exposant la complicité des gouvernements européens dans l'enlèvement d'individus soupçonnés de terrorisme par la CIA. De nombreux exemples de ces complicités directes et de couverture des activités terroristes de la CIA sont mis à jour, notamment l'implication du gouvernement allemand.

Des personnes soupçonnées de terrorisme ont été enlevées en Union européenne par la CIA et transférées dans des pays tiers où elles ont été torturées. Les gouvernements européens étaient au courant de ces pratiques illégales et y étaient même partiellement impliqués.

Telle est la conclusion tirée par la commission d'enquête du Parlement européen dans un premier rapport intermédiaire examinant les activités illégales de la CIA en Europe. Dick Marty, enquêteur du Conseil de l'Europe, était arrivé à la même conclusion en février. Au total, quarante-six États européens font partie du Conseil de l'Europe; le Parlement européen comprend des représentants des vingt cinq États-membres de l'Union Européenne.

La commission de l'Union européenne examine depuis quatre mois si et dans quelle mesure la CIA s'est livrée à des opérations d'enlèvements et de transferts de personnes dans des prisons secrètes. Elle dispose à présent de pièces justificatives concernant plus d'un millier de vols non déclarés que la CIA a effectués en Europe depuis 2001.

Le rapport intermédiaire conclut que «La CIA a été, à plusieurs reprises, clairement responsable de l'enlèvement et de la détention illégaux de terroristes allégués sur le territoire des États membres ainsi que de restitutions extraordinaires, et qu'il s'agiss[ait] dans plusieurs cas de ressortissants européens.»

Ces transferts extraordinaires ou «restitutions» sont caractérisés comme une violation claire du droit international. Comme le note le rapport, ces «restitutions» ont pour objectif que «les suspects ne soient pas soumis à procès.» La CIA a «enlevé, détenu et restitué secrètement des personnes suspectées de terrorisme.» Elles auraient été confiées à d'autres pays (parmi lesquels l'Egypte, la Jordanie, la Syrie et l'Afghanistan), «qui utilisent fréquemment, comme le reconnaît également le gouvernement des États-Unis lui-même, la torture lors des interrogatoires.»

L'auteur du rapport, Giovanni Fava, (député italien du Groupe parlementaire du Parti socialiste européen (PSE) au Parlement européen, a remarqué qu'il «ne s'agit pas d'incidents isolés», mais «de groupes organisés qui ont agi à plusieurs reprises en plusieurs lieux du territoire européen.» Entre autres, il souleva le fait qu'il s'agissait de manière étonnante toujours des mêmes agents qui étaient à bord des avions de la CIA et que les plans de vols à eux seuls auraient dû éveiller des soupçons.

Sous couvert de clauses restrictives, le rapport reconnaît la participation et la complicité des gouvernements européens et juge «invraisemblable () que certains gouvernements européens n'avaient pas connaissance des activités de restitution extraordinaire qui avaient lieu sur leur territoire et dans leur espace aérien ou leurs aéroports.»

Le gouvernement suédois notamment est critiqué pour avoir livré à la CIA deux ressortissants égyptiens, Mohammed Al-Zary et Ahmed Agiza et ce en toute connaissance de cause des «risques de torture et de traitement cruels, inhumains ou dégradants» que ces deux personnes seraient susceptibles d'endurer en Egypte.

Selon le rapport, l'enlèvement par des agents de la CIA du ressortissant égyptien Abu Omar à Milan en février 2003, aurait difficilement pu être organisé et effectué «en l'absence d'information préalable aux autorités gouvernementales ou aux services de sécurité italiens.»

Le gouvernement allemand au courant depuis 2003

Le rapport mentionne également le cas de six ressortissants bosniaques d'origine algérienne qui ont été livrés à la CIA par les autorités bosniaques en janvier 2002 et qui sont depuis incarcérés à Guantánamo sans inculpation. Ce cas illustre le rôle joué par les forces d'occupation des Nations unies SFOR et qui sont placées sous l'égide de l'OTAN et révèle une complicité dès la première heure du gouvernement allemand.

Selon la déclaration de l'avocat américain des six détenus algériens, Stephen Oleskey, ces derniers avaient été arrêtés par les forces de sécurité bosniaques en octobre 2001 comme suspects de terrorisme. En janvier 2002, la Cour suprême de la Fédération de Bosnie et Herzégovine les avait acquittés par manque de preuves et les juges avaient ordonné leur libération. Cependant, dans la nuit du 17 au 18 janvier, les six furent remis aux soldats américains de la SFOR et ce bien que la Cour avait expressément interdit, pour quatre des acquittés, leur remise aux autorités américaines.

De façon illégale et arbitraire, les autorités bosniaques avaient retiré à ces hommes leur citoyenneté afin de pouvoir les remettre aux forces de sécurité américaines. Devenus ainsi apatrides, ils avaient été présentés comme des suspects ayant l'intention de commettre des attentats contre des bâtiments américains en Bosnie-Herzégovine.

De toute évidence le transfert illégal aux forces de sécurité américaines avait eu lieu suite à une pression massive exercée par le gouvernement Bush. Oleskey a déclaré lors de son audition devant la commission: «Des fonctionnaires américains ont informé le gouvernement bosniaque que l'aide américaine pour la Bosnie serait supprimée si les six hommes n'étaient pas arrêtés.» Oleskey est convaincu que l'ordre de transfert, considéré comme illégal par la loi bosniaque et la loi internationale, émanait du plus haut niveau hiérarchique du gouvernement bosniaque.

On ne sait toujours pas quel rôle ont joué les troupes de la SFOR lors du transfert. Il est remarquable que Paddy Ashdown, le haut représentant de la communauté internationale en Bosnie-Herzégovine depuis 2002, n'a rien fait pour prévenir le transfert illégal et n'a pas réagi aux efforts entrepris par les avocats des six hommes pour faire avancer l'affaire.

Six mois plus tard, en été 2003, les troupes de la Bundeswehr (l'armée allemande) stationnées en Bosnie se mêlèrent à l'affaire. Contre toute réglementation, des soldats allemands se firent passer pour des journalistes pour faire du travail de renseignement. Ils rendirent visite aux familles des six hommes et eurent accès au dossier.

La presse allemande a relaté le subterfuge concernant l'identité des soldats de la Bundeswehr, mais rien du résultat de leur enquête explosive. Le fait que le gouvernement n'ait pas réagi est un scandale de bien plus grande envergure.

Un capitaine de la Bundeswehr a rédigé un rapport sur le transfert des six hommes lequel se trouve en la possession de l'ARD, la première chaîne de télévision allemande. Il y est dit que l'enquête a confirmé le soupçon «qu'au moins certains des 'six' avaient été victimes d'une injustice.» Leur «éventuelle arrestation injustifiée» et «déportation hautement douteuse» signifie que les informations obtenues devraient «être soumises aux spécialistes en question à l'ambassade d'Allemagne».

Par la suite, le rapport a effectivement été remis au ministère de la Défense à Berlin, ce qui signifie que le gouvernement fédéral était au courant dès juillet 2003 des pratiques illégales auxquelles s'adonnaient les États-Unis en Europe, donc six mois avant l'enlèvement de Khaled al-Masri, ressortissant allemand d'origine libanaise.

Al Masri avait été enlevé fin 2003 par la CIA en Macédoine et transféré en Afghanistan où il fut torturé. Le gouvernement Rouge-Vert (sociaux-démocrates et Verts) de l'époque clame n'en avoir eu connaissance qu'après coup. A présent le ministère de la Défense prétend aussi ne pas connaître le rapport des troupes allemandes de la SFOR concernant le cas des six Algériens. Dans une interview au journal de 20 heures de la télévision allemande, le ministère déclara laconiquement qu'il lui était impossible de trouver le rapport dans les archives.

Quelques unes des photos contenues dans le rapport ont fait surface, mais les légendes y ayant trait restent toujours introuvables. Au comité de défense du parlement au sein duquel l'affaire est maintenant également débattue, d'importants documents ont été retenus pendant plus d'un mois par le secrétaire d'État responsable, Friedbert Pflüger (Parti chrétien démocrate ­ CDU) qui ne les a transmis que sur demande expresse.

Le gouvernement réagit aussi nerveusement parce que les six hommes avaient été transférés à Guantánamo dans un avion qui avait décollé de la base militaire américaine de Ramstein en Allemagne. Ces récentes révélations montrent de plus en plus clairement que le gouvernement était au courant très tôt des activités illégales de la CIA et qu'il tient à balayer sous le tapis sa complicité dans la violation des droits de l'homme.

Les dénégations du gouvernement britannique

Le gouvernement britannique essaie lui aussi de tromper l'opinion publique. Confronté au rapport intermédiaire du Parlement européen, Jack Straw, ministre des Affaires étrangères britannique qui a été renvoyé dernièrement, déclarait au quotidien britannique The Guardian ne pas disposer de preuves que les États-Unis avaient utilisé l'espace aérien ou les aéroports britanniques pour transporter des prisonniers. Il dit être sûr que Washington l'aurait informé le cas échéant.

Cependant, l'ancien ambassadeur britannique en Ouzbékistan, Craig Murray, a fourni la preuve au comité que le service de renseignement britannique MI6 a collaboré étroitement avec la CIA durant des années et qu'un échange d'information permanent a lieu. Il a également soumis un document émanant de l'ancien conseiller juridique de Straw, Michael Wood, partageant l'opinion que les informations obtenues par la torture pouvaient être utilisées juridiquement dans la mesure où les Britanniques n'avaient pas torturé mais simplement reçu les informations par le biais d'un pays tiers. Cette position fut alors adoptée par le gouvernement britannique dans le but de pouvoir utiliser des confessions obtenues par la torture en Ouzbékistan.

La vaste documentation qui a été soumise jusque-là par la commission permet de conclure que non seulement les États-Unis avaient systématiquement violé les conventions internationales relatives aux droits de l'homme, mais que les gouvernements européens s'étaient rendus tout aussi coupables de fautes graves en violant les règles de la convention anti-torture internationale et celles de la convention européenne des droits de l'homme, soit par leur silence, soit par leur inaction ou par leur duplicité ouverte avec la CIA.

Dans les mois à venir, la commission envisage d'enquêter pour savoir s'il existe également des prisons secrètes de la CIA en Europe. Giovanni Fava a déclaré lors d'une conférence de presse: «Si l'on tient compte du nombre de vols de la CIA, l'on pourrait conclure qu'il était aussi question de transférer des personnes dans des prisons en Europe.»

Ce point de vue correspond également à une information parue début avril dans le magazine allemand Stern, et selon laquelle la CIA aurait questionné des suspects de terrorisme quelque part près de la ville polonaise de Kiejkuty. Le bâtiment est censé être un centre d'entraînement des services de renseignement polonais qu'ils partagent avec les Américains. Une zone interdite aux agents des services secrets polonais est supposée exister dans le camp. Le Stern écrit à ce sujet: «Des fourgonnettes aux vitres teintées stationnaient dans le camp, précisément les modèles de voitures que les agents de l'aéroport Szymany avaient signalés comme étant ceux qui avaient toujours rejoint les avions de la CIA après leur atterrissage.»

Bruxelles inactif

La commission d'enquête du Parlement européen est un tigre de papier édenté au sein de la bureaucratie bruxelloise. Les gouvernements européens n'ont pas à redouter de conséquences directes suite au rapport. La commission ne peut ni forcer les gouvernements européens à l'autoriser à examiner le dossier ni exiger que des collaborateurs gouvernementaux ou des agents des services secrets fassent des dépositions. Le Parlement européen n'est habilité qu'à faire des recommandations car seule la Commission européenne ou un tiers au moins des États-membres peut intenter une action contre des gouvernements individuels.

Le coordinateur anti-terroriste de l'UE, Gijs de Vries, tout comme le haut représentant pour la politique étrangère et de sécurité commune de l'UE, Javier Solana, ont respecté l'esprit du rapport de la commission.

De Vries n'a vu«aucune preuve» de transports illégaux de prisonniers par la CIA en Europe. Questionné au sujet de la complicité des gouvernements européens, il a répondu, «Je crois que cela n'a pas encore été prouvé». Il a admis que les services secrets européens et la CIA jouissaient d'une «coopération mutuelle bénéficiaire» mais ceci n'était pas de la compétence de l'Union européenne.

Javier Solana qui a été auditionné le 2 mai, a adopté une position similaire. Il a dit, «Je n'ai pas d'informations qui me disent avec certitude que les accusations, les affirmations, les rumeurs qui ont courus correspondent à la vérité. Je n'ai pas non plus l'autorité de demander à ces pays [membres] comment ils traitent ces questions et ils n'ont aucune obligation à mon égard à me rendre des comptes.»

Alors que les autorités bruxelloises s'immiscent bien volontiers dans les «affaires intérieures» dans le but de sauvegarder les intérêts des investisseurs, des groupes et des banques internationaux, elles affirment n'avoir aucune autorité quand il s'agit de droits de l'homme. Ce désintéressement feint est en contradiction frappante avec le fait que c'est justement le domaine de la justice et des affaires intérieures qui fait partie du champ d'activité politique dans lequel la collaboration entre les États de l'Union européenne est sans cesse intensifiée.

(World Socialist Web Site)

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samedi, avril 29, 2006

Actualité - Amnesty International report exposes European complicity in secret US rendition programme [Part 2]

Franc-Parler publie la deuxième partie d'un article à propos du rapport d'Amnestie International sur le transport de prisonniers de la "guerre au terrorisme" par les vols secrets de la CIA. Ces prisonniers sont envoyés dans des pays où ils sont soumis à la toruture et disparaissent. Plusieurs pays d'Europe se sont révélés complices de ces activités illégales de la CIA. (Voir la première partie)
Part 2: Collaborating with CIA kidnappers

New details on the practice of illegal kidnapping and the secret internment of alleged terror suspects carried out by the US secret service agency, the CIA, emerged in a report issued by the human rights organisation Amnesty International earlier this month. (See “Below the radar: Secret flights to torture and ‘disappearance’”).

The evidence presented by Amnesty on the practice of “renditions” and American secret prisons is strikingly comprehensive. While some details are already well known, the report makes clear the extent to which European governments were prepared to look the other way and even indulge in open cooperation with the illegal CIA practices.

In 1995, then-US President Bill Clinton had already approved the practice of abducting alleged terror suspects from foreign countries. At the time, however, the official goal was to bring these persons to the US in order to place them on trial. After September 11, 2001, the entire programme was put exclusively into the hands of the CIA—and “terror suspects” were no longer taken to the US. Instead, they were brought for interrogation to secret prisons located in Syria, Jordan or Egypt. European airports were regularly used as transit stopovers for planes carrying those kidnapped. In other cases, the CIA directly kidnapped suspects from European countries.

The German government had no problems with this practice. Two German citizens were kidnapped by the CIA as they travelled abroad: Khaled el-Masri, who was abducted in Macedonia, then transported to Afghanistan and tortured; and Muhammad Haydar Zammar, who was kidnapped in Morocco and incarcerated in the notorious Far’ Falastin prison in Syria.

According to the official story, German authorities only learned about the kidnapping of Zammar from the press. Nevertheless, six German secret service officials were sent to Damascus in order to cross-examine the German-Syrian Zammar, who was suspected of involvement in a terrorist cell. It is well known that prisoners at the Far’ Falastin are subjected to severe forms of torture.

While the German government has requested an explanation from the Syrian government for the arrest, it has done nothing to secure the release of Muhammad Zammar. In October 2004, Zammar was removed from Far’ Falastin, and since then his location remains unknown. In June 2005, his family received a final short letter, which had been passed on by the International Red Cross.

The case of Abu Omar follows a similar pattern. He was kidnapped in Italy by a group of 25 CIA agents and then flown to Egypt via the Ramstein US military airport in Germany.

Claims by Germany and other European countries that their secret services and authorities knew nothing of the activities of the CIA are utterly implausible. In Paris, the secret services of Australia, Canada, France and Germany maintain an “anti-terror centre” together with the US under the pseudonym “Alliance Base.” This is a centre for the exchange of information that is collected worldwide. According to a report in the Süddeutsche Zeitung from January, however, the US is the only country that has direct access to individuals.

Even with its modest means, the human rights organisation Amnesty was able to uncover more information over the practice of renditions, transferrals and internments than national authorities were prepared to acknowledge. Its documentation clearly reveals the extent of the network of CIA bogus companies and points out that in the most cases the same airplanes were repeatedly used by the US secret service for “renditions”—i.e., illegal abductions.

Altogether, Amnesty documents more than 1,000 flight activities that are directly linked with the CIA and its abductions and transferrals, often involving intermediate stops at European airports. These flights were carried out by front companies such as Stevens Express, Keeler and Tate Management or Premier Executive Transport. An additional 1,600 flights involved “normal” charter planes frequently employed by the CIA.

Amongst the planes used by CIA cover firms was a Boeing 737 with the registration number N1313P, whose operations included transporting Khaled el-Masri from Macedonia to Afghanistan. The Boeing undertook direct flights from Afghanistan to Poland and Romania, and also landed no less than 76 times on German soil and on 52 occasions at British airports.

Press reports have referred most frequently to the activities of the Gulfstream V airplane with the registration number N379P in connection with “renditions.” A total of no less than 590 flight activities by this plane were documented between February 2001 and September 2005. The Gulfstream V landed 76 times in Germany and on 58 occasions in Great Britain.

Both aircraft made repeated flights to Afghanistan, Egypt, Uzbekistan, Morocco, Djibouti, Poland and Romania. In some of these countries, it has been established that the US maintains secret prisons; in other countries, their location remains unknown.

It is noteworthy that the CIA cover firms and the charter companies used by the CIA have landing and tanking rights at American military bases all over the world—a privilege shared by just 10 commercial airlines.

European governments are determined to hoodwink the public into believing that they knew nothing of the activities of the CIA on their territory. In doing so, they have declared their hands were tied by the agreement over international civil aviation, known as the Chicago Convention, which prevents the stopping or searching of private flights. This is just another lie.

According to the Chicago Convention, commercial and military international flights must be registered and approved by the respective states. On the other hand, it is not necessary to register private flights, nor can they be searched or requested to reveal their purpose. European governments are now using this principle to cover up their complicity.

In fact, every state has the right to force a plane to land and undertake a search if it has “reasonable grounds to conclude that it is being used for any purpose inconsistent with the aims of the convention.” Such “reasonable grounds” must include the flagrant abuse of human rights involved in illegal kidnapping and internment in secret prisons. Accordingly, European governments were not only empowered, they had the international legal obligation to stop the CIA flights.

In addition, the use of charter aircraft by the CIA flights qualifies as commercial flight operations. These would then be subject to state approval, requiring the airline concerned to announce the flight eight days beforehand and naming the pilot and purpose of the flight.

The extent of involvement by the German government in these illegal practices was revealed by the false statement made by the undersecretary of state in the Foreign Office, Klaus Scharioth, who was responding to a question in the German parliament. Scharioth maintained that only military flights were subject to approval. This is legally incorrect and aimed at covering up the fact that German authorities approved the CIA flights.

Already in December of last year, the human rights organisation Statewatch published an agreement struck between the European Union and the US in 2003 that allows the US to use European airports for the transportation of “criminal foreigners.” In line with this agreement, the German government has given its official seal of approval to the CIA flights, and the connected practices of kidnapping, transferrals and internments.

In the course of investigations over CIA activities in Europe carried out by the Council of Europe, just 1 of the total of 46 European states has “officially” admitted to “delivering suspects to foreign agents in violation of the standards of international law.” The remark was made by Terry Davies, Secretary-General of the Council of Europe, in the middle of April in Strasbourg. He was unwilling, however, to identify the country in question. All other European states maintain they knew nothing about such activities and have deplored what they claim is the lack of means to be able to deal with the “violations of human rights by secret agents from friendly states.”

(World Socialist Web Site)

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vendredi, avril 28, 2006

Actualité - Amnesty International report exposes European complicity in secret US rendition programme [Part 1]

Franc-Parler publie un article à propos du rapport d'Amnestie International sur le transport de prisonniers de la "guerre au terrorisme" par les vols secrets de la CIA. Ces prisonniers sont envoyés dans des pays où ils sont soumis à la toruture et disparaissent. Plusieurs pays d'Europe se sont révélés complices de ces activités illégales de la CIA.
Part 1: The fate of three Yemenis

The following is the first of a two-part article.

The CIA’s illegal abduction and secret imprisonment of alleged terror suspects has come into sharper focus in recent months. At the beginning of April, the human rights organization Amnesty International presented new details on the so-called practice of “rendition.” The report also exposes the complicity of the European governments in the illegal activities of the CIA.

The Amnesty report titled “Below the radar: Secret flights to torture and ‘disappearance’” charts in minute detail the odyssey of three Yemeni citizens through four US secret prisons in Afghanistan, Djibouti, and probably Eastern Europe, and documents the hundreds of landings and take-offs at European airports by planes used by the CIA for illegal abductions.

The statements of three Yemeni men whom Amnesty was able to contact provide detailed information about the worldwide network of American secret prisons, or so-called “black sites.” Their descriptions show the systematic and organized nature of the operations carried out by the CIA in abducting, imprisoning, and abusing such individuals.

Muhammad Faraj Bashmilah and Salah Nasir Salim ‘Ali Qaru were arrested in October 2003 in Jordan and later handed over to US security agencies, while Muhammad Abdullah Salah al-Assad was arrested in Tanzania and transferred directly into US custody. It was more than 18 months before all three were turned over to the Yemeni authorities, who then detained them for a further nine months before they were finally released in March 2006. At no time were any terror-related charges laid against the three men, and, indeed, they were never even told what they were suspected of having done. Their only crime was that of being in the wrong place at the wrong time.

Muhammad Bashmilah and Salah Qaru were flown by US security forces directly to Afghanistan and placed in a secret internment camp there run exclusively by American personnel.

Strict and comprehensive security procedures operated in the camp. The prisoners were held in solitary confinement in single cells measuring two by three meters, in which they were permanently under surveillance by two video cameras. They were shackled to a ring in the floor of the cell by a chain that was so short that they were unable to reach the cell door.

When taken for questioning, they were hooded and placed in handcuffs before the leg irons were unchained from the ring. The hood contained a loop that could be drawn tightly around the neck “when necessary”.

Muhammad al-Assad was first flown from Tanzania to Djibouti, where he was held for several weeks and cross-examined by two US security personnel who indicated they came from the FBI. From Djibouti, al-Assad was transported to Afghanistan, before being moved again with Salah Qaru and Muhammad Bashmilah at the end of April 2004.

For this flight, the men were taken individually from their cells; black-masked guards put them in diapers, overalls, and hoods. Their arms and legs were bound, with the chains being attached to a belt around the waist in order to prevent any movement. Gags and headphones were also used to prevent the prisoners speaking among themselves or with the guards.

Based on the estimated transportation time by plane, helicopter and car both on the way to their new prison camp and when leaving there 13 months later to return to the Yemen, Amnesty assumes the men were taken to a camp in Eastern Europe. Turkey, Bulgaria, Romania, the Slovak Republic, Albania and Bosnia-Herzegovina are considered possible states in which a secret prison could be based.

Other evidence cited by the three Yemenis also suggests they were held in Eastern Europe.

There were big variations in temperature and the winters were colder than any they had previously experienced. They described their meals as typically European with pizza and sandwiches. The labels on yoghurt cartons, cheese, water bottles and other food had always been very carefully removed.

The sanitary facilities were modern and looked European, and the toilets faced toward Mecca, which would probably indicate they were not in a country with a Muslim majority. The prisoners were given prayer schedules downloaded from the islamicfinder.org Web site, which the men could see at the bottom of the printouts, and were only allowed to pray at sunset. The variation in times they were permitted to pray, taking into account daylight savings, would indicate a location in one of the 46 member states of the Council of Europe.

The three men were held in solitary confinement, without being allowed any contact with fellow prisoners. Speaking to the website Telepolis, Ferdinand Muggenthaler from the German section of Amnesty provided further information about the circumstances of internment in Eastern European secret prisons: “Their cells were bare, they were permanently exposed to noise and had to live under artificial light, since they were not permitted any exercise outside. The guards were always masked; the only man they personally saw was the apparent director, who told them of their release.”

The security measures and monitoring systems make it improbable that the camp was used for questioning “unimportant” suspects. One of the men estimates that each week from his section alone, 20 prisoners were led individually to take a shower. It is not known how many sections comprised the camp as a whole.

Muhammad al-Assad, Salah Qaru and Muhammad Bashmilah were finally transferred to the Yemeni authorities in May 2005, under instructions by the US security forces that they be further incarcerated until documentation was transferred from Washington.

The documents never arrived and the Yemeni authorities received no information from the US about what charges the three men faced nor why they should continue to be kept in prison.

After nine months, they were finally taken to court on the fictitious charge of having falsified passports. They were sentenced to two years’ imprisonment but were then released on account of the 18 months they had spent in US internment camps and the nine months in a Yemeni prison. The three were finally freed some 30 months after their initial detention. Nevertheless, they must report to the local police station each day and are not allowed to leave Aden.

Muhammad al-Assad lost his business in Tanzania and is now deeply in debt, Salah Qaru and Muhammad Bashmilah have no possibility of returning to their families in Indonesia. All three suffer from psychological trauma due to their illegal imprisonment and the torture they experienced.

Ferdinand Muggenthaler commented: “In the case of the three Yemeni men, the CIA obviously saw no more grounds for detaining them. We must fear however that some people are being treated even more badly.”

The secret nature of the abductions and imprisonment under the rendition programme means the real number of victims of this practice can only be estimated with difficulty. There is neither a formal indictment nor a report to any state authorities or to the families about where the prisoners are. The victims do not have any access to lawyers or other legal aid; they have literally vanished from sight.

Amnesty estimates that the number of victims of renditions amounts to at least several hundred. Last year, the Egyptian prime minister admitted that various US services had brought some 60 to 70 prisoners to his country. Egypt is accused of routinely torturing prisoners. One former CIA agent also reported that several hundred prisoners had been flown by the US to secret prisons in the Middle East. The actual number could be far higher, since many victims remain “disappeared” to this day and their families, fearing new reprisals, only rarely provide any information.

To be continued

(World Socialist Web Site)

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dimanche, avril 23, 2006

Actualité - Britain : A victim of conscience

Franc-Parler publie un article à propos de la condamnation du Lieutenant de l'Air Malcolm Kendall-Smith à 8 mois de prison. Il a refusé de servir dans la guerre d'agression contre l'Irak. La guerre impérialiste contre l'Irak était illégale en vertu des lois internationales. Selon le tribunal de Nuremberg sur les crimes nazis, un individu a le devoir de refuser de servir si les ordres reçues contreviennent au droit international.

“The invasion and occupation of Iraq is a campaign of imperial military conquest and falls into the category of criminal acts. I would have had criminal responsibility vicariously if I had gone to Iraq. I still have two great loves in life — medicine and the RAF. To take the decision that I did caused great sadness, but I had no other choice” — from the post-trial statement of Flight Lieutenant Malcolm Kendall-Smith.

In June and July 2005, Kendall-Smith, an Australian-born medical officer serving in the British Royal Air Force, refused to carry out orders relating to preparing for deployment to, and deploying to, Iraq, on the grounds that the US-led invasion and occupation of that country was illegal under international law. On April 13, the court martial of Kendall-Smith in Aldershot, south-west of London, concluded. He was found guilty on all five charges that he faced.

His lawyer was quoted in the October 16 London Sunday Times explaining: “He is not arguing that he is a conscientious objector. He is arguing that the war is manifestly unlawful.” A colleague of Kendall-Smith told the Sunday Times that the soldier was “in no doubt that the war was illegal and that the government has spun its position on the evidence. He takes the view that this is something which is worth going to prison for.”

During a pre-trial hearing in March, judge-advocate Jack Bayliss ruled that Kendall-Smith would not be allowed to argue that the orders he refused to obey were illegal or that serving in Iraq would be a criminal act.

According to the Sunday Times, the RAF’s law manual “states that a serving officer is justified in refusing to obey a command if it is illegal”.

Bayliss said that “The crime of aggression, even if it were a crime of which the domestic courts of the United Kingdom would take cognisance, cannot be committed by those in relatively junior positions such as that of the defendant”.

However, Principle IV of the Nuremberg Principles, devised during the trials of Nazis after the end of World War II, states: “The fact that a person acted pursuant to order of his Government or of a superior does not relieve him from responsibility under international law, provided a moral choice was in fact possible to him.”

Kendall-Smith was sentenced to eight months’ jail and forced to pay £20,000 towards the cost of his legal defence.

A statement released by the British Stop the War Coalition on April 13 expressed solidarity with Kendall-Smith: “The sentence of eight months passed on him for refusing to serve in Basra is an outrage. He acted on his conscience in refusing to serve in an illegal war. In doing so, he acted on behalf of many people in this country.”

(Green Left Weekly)

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dimanche, avril 09, 2006

Actualité - La démocratie à la merci des grandes puissances

Franc-Parler dénonce le contrôle que tentent d'effectuer les grandes puissances sur le processus électoral des pays étrangers. Les cas d'Haïti, de la Biélorussie et de la l'État palestinien illustrent de façon notoire ces multiples tentatives de maintenir les nations sous leur joug. Ainsi, par cette hégémonie, les grandes puissances privent les peuples de s'investir de leur pouvoir souverain. Franc-Parler encouragent les peuples à poursuivre leur lutte dans leur droit à s'autodéterminer et à affirmer leur souveraineté.

Le terme démocratie a perdu son sens original depuis pas mal de temps. Pour les États-Unis en particulier, le mot signifie qu’il faut que soit élu le candidat de leur choix. Si malgré les règles établies par eux sort vainqueur des élections quelqu’un qui ne leur plait pas, ils essaient de le renverser.

On a pu le voir en Amérique latine à propos de Chavez qu’ils ont harcelé et menacé jusqu’à entreprendre un coup d’État. Avant même ses premiers 100 jours de gouvernement, Evo Morales a commencé aussitôt à payer pour l’audace d’avoir obtenu la faveur populaire lors des élections et ils le boycottent avec différentes actions même terroristes.

Ces faits sont quasi habituels et ils comportent aussi les soupçons d’assassinat dans des affaires comme celles d’Omar Torrijos, de Jaime Roldos ou de Samora Machel. Les trois sont morts dans des accidents aériens suspects et ils étaient une gène pour Washington.

Des méthodes qui diffèrent peu de celles employées durant la guerre froide qui a cessé d’exister, selon eux, et qui continuent d’être appliquées concernant l’espace post-soviétique y compris la Russie, même si le Kremlin se montre amical envers l’Occident et en particulier avec la Maison Blanche de Bush fils auquel ils ont prêté main forte après le 11 septembre (facilités d’accès en Afghanistan) jusqu’à leur permettre d’établir des bases militaires dans les républiques d’Asie centrale.

Après s’être fait la main dans des lieux comme la Géorgie, l’année dernière et avec l’aide de ses marionnettes européennes, ils ont organisé la dénommée révolution orange en Ukraine. Ce que ce processus avait d’étranger et de faux a été prouvé à peine six mois après quand le président Yuchenko a du destituer son allié et première ministre Yulia Timochenko à la suite d’accusations de corruption, encore mal éclaircies mais si fréquentes.

Dans les toutes récentes élections législatives ukrainiennes, le groupe de partis qu’elle dirigeait a eu moins de voix que l’adversaire des deux, Victor Yanukovich, mais cependant, à la clôture de cette édition se profilait la possibilité d’une alliance qui pourrait mal se terminer. La propagande des médias occidentaux favorise les deux pro-occidentaux contre le rival prorusse.

Parallèlement avait lieu en Biélorussie des élections générales et l’actuel dirigeant Alexandr Lukashenko a obtenu une nette victoire avec 83% des voix. Son opposant le plus proche a obtenu 6%. Il est difficile de se tromper devant une telle différence, mais diverses tentatives se sont déroulées depuis l’étranger pour remettre en cause le résultat : depuis une répétition de l’expérience ukrainienne en créant de forme artificielle une dissidence qui n’apparaît qu’à coup d’argent (L’Union Européenne lui a fourni l’année dernière 9 millions d’euros l’année dernière et les États-Unis viennent de leur proposer 13 millions de dollars) ou à travers de menaces de sanctions comme celles issues de l’UE.

Qu’a fait Lukshenko pour les démanger autant ? Au début, il a empêché le pillage de la république quand elle s’est séparée de Moscou. Bien qu’il ait ouvert un ordre économique intérieur un peu plus décentralisé, il a maintenu dans les mains de l’État la plupart des entreprises et n’a pas renoncé à certains principes sociaux de l’ère soviétique.

Tout cela a permis aux biélorusses de ne pas connaître la ruine de la nation au profit de quelque uns devenus des millionnaires du jour au lendemain, ni les pénuries qui ont touché le reste de ce qui a été l’URSS, y compris la Fédération russe.

Le résultat : il n’y a pratiquement pas de chômage (des Ukrainiens viennent ici travailler car ils ne trouvent pas de travail dans leur pays), les finances sont saines, la croissance économique est stable et les revenus aux étudiants et aux retraités n’ont pas baissé.

Ce n’est pas une situation parfaite, mais le pays s’en sort bien mieux que ses voisins.

Le futur est difficile à prévoir, surtout quand viennent s’y mêler des volontés étrangères et tordues. Le fait évident que l’Europe reprend à son compte les méthodes d’attaque ignobles utilisées par son partenaire d’outre-atlantique ne surprend pas, mais c’est quelque chose de préoccupant car il accentue l’unipolarité.

(Granma International - 9 avril)

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samedi, avril 08, 2006

Actualité - La police attaque des étudiants dans le sud de la France

Paris, 6 avril – Cinq étudiants et un policier ont été légèrement blessés jeudi quand les forces de l’ordre ont évacué violemment la station ferroviaire de Toulouse, où avait lieu une manifestation contre le contrat de travail pour les jeunes impulsé par le gouvernement.

Cinq jeunes filles ont subi de multiples contusions et ont été soignées par les responsables médecins de la station. Selon les manifestants, d’autres jeunes ont été blessés et commotionnés durant les affrontements avec la police, qui les a frappés et dispersé à coups de gaz lacrymogène, souligne une dépêche d’AFP.

Plusieurs dizaines d’étudiants ont bloqué le trafic ferroviaire durant deux heures pour protester contre le Contrat de Premier Emploi (CPE). Au moins six manifestants ont été arrêtés, selon la police.

En même temps, à Paris, des jeunes qui bloquaient le trafic ferroviaire à la gare du Nord se sont affrontés aux forces de l’ordre et ont essayé d’empêcher le passage des agents en élevant des barricades.

« Les jeunes ne savent pas les risques qu’ils prennent ni ceux qu’ils font courir aux autres », a critiqué le ministre des Transports, Dominique Perben, après une journée lors de laquelle plusieurs gares de Paris ont été momentanément bloquées.

Cette vague d’énormes manifestations a éclaté voici plus de deux mois et la tension va en augmentant.

Les syndicats de travailleurs et les étudiants ont donné mercredi au gouvernement un ultimatum jusqu’au 17 avril pour qu’il déroge la loi qui instaure le CPE, sans quoi ils reprendront les grèves et les manifestations.

(Granma International)

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mercredi, avril 05, 2006

Actualité - Biélorussie : Souveraineté sans concessions

Minsk, Apr 5 (Prensa Latina) - Belarus President Alexander Lukashenko asserted his government´s foreign policy supported the principles of sovereignty and collaboration among states, but without foreign pressure to force a change in the national process.

"Our nation is open to the world and international cooperation with all partners, based on respect of Belarus interests and approaches," pointed out Lukashenko, who said his foreign policy would remain unchanged.

Receiving Belarus Ambassador to Poland Pavel Latushko, Lukashenko praised achievements in regional security, economic trade and the struggle against criminality and organized crime.

As to Poland, whose ambassador participated in one of the opposition´s demonstrations after election, Belarus Foreign Minister Serguei Martinov referred to the historic relations and shared views between both countries and people.

"It is very clear for Belarus that the Polish know well that foreign pressure wishes to change the domestic situation, and that is inadmissible, noted Pavel Latushko.

According to the National Security Committee, diplomats from Latvia, Lithuania, Poland, Czech Republic, Georgia, France, Italy and Great Britain have backed the radical opposition groups´ plans to destabilize the nation.

They sought the repetition of street riots like those in Georgia (2003) and Ukraine (2004), to ignite a "velvet" revolution leading to the ouster of Lukashenko, he said.
Before the start of the election race, the Assembly of the European Parliament threatened to sanction Belarus if electoral results propelled Lukashenko to the presidency.

That was followed by US and EU remarks favoring the freezing of bank accounts of Lukashenko and other government officials, and the denial of visas.

(Prensa Latina News Agency)

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mardi, avril 04, 2006

Actualité - En France, la lutte contre le CPE s'intensifie

Franc-Parler publie un rapport des manifestations, tenues ce mardi, contre le Contrat de première embauche (CPE) en France.

Paris - Des centaines de milliers de manifestants sont descendus à nouveau dans la rue, à Paris et en province, pour exiger l'abrogation du CPE et promettre d'autres étapes en cas d'obstination du gouvernement.

Plus de trois millions de personnes ont manifesté mardi dans toute la France contre le contrat première embauche (CPE), selon la CGT. Ils étaient plus d'un million, soit 944.700 en province et 84.000 à Paris, selon le ministère de l'Intérieur.

Ils étaient environ 700.000 à Paris, selon la CGT. En comptabilisant les manifestations organisées dans les départements et territoires outre-mer , le mouvement a rassemblé 3,5 millions de personnes, d'après le syndicat

Les syndicats ont jugé cette nouvelle mobilisation contre le contrat première embauche comparable au "raz-de-marée" du 28 mars, en dépit d'une baisse du nombre de grévistes.

Le syndicat Force ouvrière a avancé le chiffre de 2,5 millions de manifestants en France, selon une estimation provisoire, précisant que le chiffre de trois millions devrait être atteint en fin de journée. Le syndicat étudiant Unef a fait état de "3 millions de manifestants ou plus".

Pour Paris, la CGT comme FO ont avancé le chiffre de 700.000 manifestants.

Le 28 mars, les syndicats avaient revendiqué 3 millions de manifestants. La police en avait dénombré un peu plus d'un million.

"Il y a du sang neuf dans ce mouvement", s'est félicité le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault.

Dans de nombreuses villes, des responsables étudiants et lycéens ont attribué la détermination des anti-CPE à la déclaration solennelle vendredi de Jacques Chirac, accusé d'avoir "semé la confusion" et "révolté les jeunes".

Un peu partout, le slogan "Chirac, démission" a pris de l'ampleur, souvent accompagné de celui du numéro deux du gouvernement, Nicolas Sarkozy, tandis que celui du Premier ministre, Dominique de Villepin, passait à la trappe.

"Le Premier ministre a réussi une très forte mobilisation le 28 mars et Jacques Chirac réussit une excellente mobilisation aujourd'hui", a ironisé le président de l'Union nationale des étudiants de France, Bruno Julliard.

À Marseille, Bordeaux ou Toulouse, le mouvement était de forte ampleur ou se renforçait tandis qu'un fléchissement était observé dans des villes comme Rennes ou Lyon.

Sous une banderole proclamant "jeunesse en colère", Marseille a connu une forte mobilisation, les organisateurs revendiquant 250.000 manifestants, soit le chiffre du 28 mars.

Plus de 20.000 manifestants selon la police, 50.000 selon les organisateurs, ont défilé à Rennes, ville d'où est partie la contestation étudiante début février. Le 28 mars, 30.000 à 50.000 personnes avaient défilé dans la capitale de la Bretagne.

Etudiants et lycéens ont pris la tête du défilé, certains appelant à la grève générale avec des banderoles sur lesquelles on pouvait lire "Bloquons tout!".

A Lyon, les organisations syndicales ont compté 45.000 manifestants et la police 14.000, contre respectivement 35.000 et 20.000 une semaine plus tôt.

"A ceux qui voulaient précariser la France, on répond tous ensemble : Résistance ", entonnaient les manifestants.

Pour Gilbert Debard, secrétaire départemental de l'Unsa, "cette manifestation va au-delà du simple CPE".

"Le CPE a cristallisé un immense ras-le-bol des salariés et des citoyens de toutes générations", a-t-il lancé.

A Toulouse, la FSU a fait état d'une mobilisation en hausse avec 80.000 manifestants, contre 55.000 la semaine dernière. Mais la police a vu une légère baisse, 35.000 contre 36.000.

"Chirac, Sarko vous êtes virés! Votre CPE est terminé sans indemnité", chantaient de nombreux jeunes après avoir pris soin d'enlever de cette rengaine le nom du Premier ministre.

"Adieu Villepin, c'est terminé. Bonjour Sarko, on va te virer", précisaient-ils.

A Bordeaux, la dynamique s'est accentuée. La manifestation a rassemblé 45.000 personnes, selon la police, et 120.000 selon le syndicat FO, contre 31.000 et 100.000 le 28 mars.

"Non à la dictature, le gouvernement doit nous écouter, l'Etat c'est nous", ou encore "Villepin, t'es comme le papier peint, t'es beau mais tu ne sers à rien", scandaient lycéens et étudiants en tête du défilé.

A Rouen, la police a fait état d'une baisse de 25% des manifestants, avec un cortège de 17.000 personnes. En fin de parcours, une centaine de jeunes ont provoqué des incidents en jetant des bouteilles sur les forces de l'ordre et en renversant quelques voitures.

Dans l'Est, 8.000 personnes ont défilé à Metz, où la police, comme à Strasbourg, estimait qu'il y avait un peu moins de salariés. A Besançon, la mobilisation était égale à celle du 28 mars (7.000) et à Nancy en hausse avec 26.000 manifestants.

(Sources AP et Reuters)

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dimanche, avril 02, 2006

Actualité - 2 ou 3 choses à savoir à propos de la Biélorussie

Franc-Parler publie un article à propos de la Biélorussie. Actuellement, dans la même lignée que l'Ukraine, et la Géorgie, les puissances tentent un coup d'État "démocratique" à coup de mensonges au nom des droits humains. La Biélorussie est un des seuls pays de la région à avoir maintenu des politiques sociales et un contrôle de l’industrie. En fait, l’écart entre riches et pauvres est l’un des plus faibles de la région tout comme son taux de chômage. Le gouvernement canadien est bien décidé à mettre de l'avant ses "intérêts". Dans la même logique d’ingérence qu’Haïti et l’Afghanistan, le Canada veut décider du sort des Biélorusses. Franc-Parler s'oppose vigoureusement à l'ingérence dans les affaires des autres nations.

La Biélorussie, une des républiques de l’ex-URSS, ravagée pendant la deuxième guerre mondiale et entièrement rebâtie ensuite, a pris le nom de Belarus en devenant en 1991 un Etat indépendant.

Avec dix millions d’habitants sur un territoire un peu plus petit que la Pologne (environ 200 000 km2), ce pays se trouve aujourd’hui sur la zone de turbulence maximale du continent européen, l’axe Baltique - Mer Noire ou, pour les géographes et plus précisément, l’isthme Kaliningrad -Odessa.

Cette zone dont le caractère slave est l’élément unifiant comprend : la Pologne, les Républiques baltes, l’Ukraine et le Belarus est soumise, mais ce n’est pas la première fois dans l’Histoire à un véritable déchirement géopolitique depuis la disparition de l’URSS. La Pologne et les république baltes ont rejoint l’OTAN puis l’Union Européenne et sont donc polarisées vers l’Ouest avec des liens militaires et idéologiques très étroits avec les États-Unis. L’Ukraine suit le même chemin mais avec de nombreuses incertitudes qui sont à l’image du résultat (provisoire et qui peut ménager des surprises) des élections législatives.

Or, le Belarus suit avec détermination depuis 1994 le chemin inverse.

Retour en arrière :

Indépendant en 1991, le Belarus hésite sur la voie à suivre. Sur le plan économique l’heure est à la libéralisation économique mais il s’y engage lentement et les privatisations à la mode dans le reste de l’ex-bloc soviétique progressent peu. Sur le plan politique, le Belarus tient, à l’inverse des républiques baltes qui veulent consommer au plus vite la rupture avec la Russie, à conserver des liens amicaux et de bon voisinage avec les ex républiques soviétiques. Ce lien sera institutionnalisé par la création de la CEI (communauté des Etats Indépendants) qui est fondée, et ce n’est pas un hasard, à Minsk en 1992 et regroupe toutes les républiques de l’ancienne URSS à l’exception des trois républiques baltes.

Arrivent les élections présidentielles de 1994. Les conséquences dramatiques de la libéralisation économique brutale qui a lieu chez les voisins russe et ukrainien : hyper-inflation, dépeçage des industries d’Etat, écroulement des services sociaux, corruption, chômage... sont bien connues des biélorusses qui ne s’y sont pas précipités à corps perdu. Ce refus populaire de la catastrophe économique libérale imminente est porté par un nouveau venu: Alexandre Lukashenko, qui est élu sans difficulté avec 80 % des voix. Il a 40 ans.

Lukashenko a été membre et militant du Parti Communiste Biélorusse mais avant de devenir Président de la République il était simple député après avoir été directeur de Sovkhoze. Le cas Belarus devient, dés cette date, un cas original dans le monde ex-soviétique. Un homme jeune arrive au pouvoir alors que les dirigeants ex communistes sont restés en place au Kazakhstan, en Georgie, en Ukraine, au Turkménistan, en Ouzbékistan...sans oublier la Russie où Eltsine est tout sauf un nouveau venu dans les allées du pouvoir.

Mais là ne s’arrête pas l’originalité biélorusse. Lukashenko et son équipe décident de conserver les acquis et au lieu de mettre à bas l’édifice social et économique existant, ils décident de l’améliorer : pas de suppressions des kolkhozes et des sovkhozes, maintien et modernisation des industries nationalisées, maintien d’une planification centralisée.

Sur le moment, ce choix clair et unique ne met pas l’Occident en fureur. Celui-ci concentre son intervention transformatrice – comprendre : introduction à marche forcée de la liberté d’entreprise - sur de plus gros morceaux : Russie, Ukraine et ne l’oublions surtout pas, Yougoslavie.

Les armes nucléaires soviétiques installées sur le territoire biélorusse sont déménagées vers la Russie et cela suffit momentanément à éviter des attaques trop virulentes sur ce qui est, à y bien regarder, une république socialiste maintenue.

Lukashenko qui va toujours conserver des liens amicaux avec la Russie qui lui assure un approvisionnement régulier en énergie ne va pas perdre son temps et utiliser cette période où il n’est pas encore diabolisé à l’extrême par l’Occident pour faire de l’économie du Belarus la plus moderne et la plus développée des républiques de l’ex-URSS. Il est réélu en 2001 et le soutien électoral massif qu’il a encore obtenu en mars 2006 est d’abord la sanction d’une réussite économique et sociale.

Quelques chiffres – puisés à des sources non soupçonnables de « bienveillance statistique » comme le FMI et la Banque mondiale où le Belarus est classé dans le groupe des pays « à économie centralisée », donnent la mesure du phénomène.

-Le PIB a doublé en 10 ans.

-Il a augmenté de 42% de 2001 à 2005 (+11% en 2004, + 8,5% en 2005, prévisions pour 2006 +8,5%) c'est-à-dire que la Belarus a des taux de croissance à la « chinoise » qu’aucune autre république ex-soviétique n’a atteint.

-En 2003 le PIB par habitant au Belarus est le double du PIB/habitant de l’Ukraine, il est plus élevé que ceux de ses voisins européens : Pologne et Républiques Baltes qui ont absorbé la potion néolibérale en même temps que leur adhésion à l’Union Européenne

-Le Belarus pays pauvre en matières premières a une industrie de transformation compétitive et une balance commerciale excédentaire : ses principaux clients : Russie, Union Européenne (en 2005 les échanges entre la France et le Belarus on été multipliés par 3,8) et Chine .

-Dans la CEI, le Belarus est le premier producteur de : tracteurs, de machines-outils, de téléviseurs, de réfrigérateurs et de chaussures...

-Les biélorusses consomment 3 fois plus de viande et 2 fois plus de laitages par tête que les russes et les ukrainiens.

-Les retraites sont les plus élevées de la CEI.

Autant de données qui n’ont pas été fournies à « l’opinion occidentale » car elles expliquent que les électeurs biélorusses ont d’abord voté pour une réussite économique et pour une politique qui n’a pas dramatiquement creusé les inégalités sociales et qui n’a pas engendré une couche de nouveaux milliardaires comme en Russie ou en Ukraine (comme Yulia Timoshenko).

Si l’on ajoute que le Belarus ne veut pas rentrer dans l’OTAN, qu’il ne demande pas d’aide financière au FMI et à la Banque Mondiale, que son budget est en équilibre, qu’il n’accepte que très parcimonieusement les investissements étrangers dans le cadre de la planification économique centrale et en conservant la majorité du capital, on voit que toutes les conditions sont réunies pour que Lukashenko soit désormais bon pour le bûcher comme dangereux hérétique ayant contredit par des actes la totalité du credo néolibéral, pensée unique qui fait les dégâts que chacun peut observer autour de soi sous nos latitudes.

Heureusement sa diabolisation frénétique par les États-Unis et l’Union Européenne ne l’empêche pas d’avoir des amis et le fait que l’UE, par mesure de représailles, lui interdise l’accès de son territoire est d’une mesquinerie sans limite. Le Belarus fait partie du mouvement des non-alignés et Lukashenko est invité au prochain sommet du mouvement à La Havane, il a le soutien de la Russie avec laquelle sa frontière est ouverte permettant la libre circulation des travailleurs entre les deux pays, et de la Chine.

Ses adversaires les plus résolus sont les « toutous » de Washington : Pologne. Lituanie (le centre nerveux des opposants à Lukashenko est à Vilnius, à quelques kilomètres de la frontière), Ukraine et Georgie et les manifestants de la place centrale de Minsk ont été formés dans les mêmes officines que les « révolutionnaires oranges » d’Ukraine y compris au maniement des explosifs : des attentats dans les bureaux de vote étaient programmés mais ils ont été déjoués par les services de sécurité.

Les observateurs occidentaux un peu lucides et qui ne sont pas simplement destinés au conditionnement de masse comme le Financial Times britannique ou le très conservateur Daily Telegraph ont admis que la réussite économique du régime rendait impossible un échec électoral de Lukashenko.

Il ne restait plus aux commentateurs occidentaux et à l’OSCE dont la partialité est désormais une constante que des critiques sur le déroulement des élections elles-mêmes avec toujours le même double langage. La délégation des 450 observateurs de l’OSCE était conduite par un citoyen étasunien, Alcee Hastings, qui en 1989 fut démis par le Sénat de ses fonctions de juge – 6° cas dans l’histoire des États-Unis – pour corruption et parjure.

Ces observateurs : diplomates, agents secrets et autres sont choisis par leur gouvernement, bien payés et font exactement ce que leur employeur attend d’eux.

Leur satisfaction a été sans mesure quand Saakashvili, qui se comporte de plus en plus comme un tyran et laisse son peuple dans la misère a été élu président de la Georgie avec 97 % des voix, satisfaction presque égale d’ailleurs, lorsque son prédécesseur Shevarnadze alors favori de Washington avait obtenu 92 % des voix en 1992, satisfaction quand Bakiev a obtenu 89% des voix en Kirghizie en 2004. Peu de critiques sur les dernières élections législatives en Ukraine alors que les listes électorales ont oublié plus d’électeurs dans les régions de l’Est – favorables à Yanukovich – que dans les régions de l’Ouest favorables à Timoshenko, alors que les bulletins de votre de 80 cm de long comportaient des dizaines de case à remplir pour les législatives, les régionales, les municipales, alors que les bureaux de vote ont été fermés au nez des électeurs qui faisaient la queue depuis des heures en attendant que les précédents aient fini de remplir leurs énormes bulletins. Mais pour le chef des observateurs de l’OSCE, le polonais Marek Siwiec, ancien chef des services d’espionnage, tout se passe bien.

*Sur ces sujets les lecteurs anglophones peuvent consulter le site du British Helsinki Human Rights Group organe indépendant qui fait un travail d’information remarquable.

(Tiré du Bulletin Contre la Guerre, Comprendre et Agir)

Franc-Parler, Dossier - La lutte des peuples d'Europe contre le néolibéralisme et l'ingérence

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