mardi, juillet 10, 2007

Actualité - Big Oil's Arctic Passage

True North

Last week Shell announced it would send a fleet of ships into the Beaufort Sea to launch an oil drilling program. It is speculated that beneath the Beaufort Sea lie 8 billion barrels of oil and 30 trillion cubic feet of gas. The drilling is to take place 30 miles off the Alaskan coast, where despite protests from local communities the US Minerals Management Service OK'd the project. If Shell hits oil in commercially recoverable amounts, other companies are expected to follow.

They include Repsol of Spain, Norsk Hydro of Norway and Conoco-Phillips of the US.

Malcolm Brinded, Shell's chief executive of exploration and production, last week told the Times OnLine (London), "There has been drilling there, there has been exploration there, but this is a return to make a new charge at it. Some people say that 25 per cent of the world's undiscovered hydrocarbons sit in the Arctic. I think that may be optimistic but if it's half right then it's worth exploring. It has the right ingredients to be a good energy play and the world needs some new energy plays."

Oil companies long have eyed the Arctic as an untapped source of oil and gas, but costly drilling and impossible physical and jurisdictional hurdles in transporting oil and gas down through Canada to the continental US.

The rapid melting of Arctic ice has introduced an entirely new factor into this play. To the north and East of the Beaufort Sea, the fabled Northwest Passage hits the North Pacific. At the eastern most end, it meets the North Atlantic, passing between Greenland and Iceland. For centuries this passage has been frozen over for all but a short time during the summer.

Now there is renewed speculation the passage will be open and navigable within a decade for big tankers and container ships. This ought to bring a boom in shipping because the passage cuts by one-third the distance from Europe to Asia. Commercial fishing boats will be able to get at vast schools of fish hitherto unreachable because of the ice. The world's stock of fish has long been predicted to decline due to overharvesting.

At the same time, it will open yet another wild frontier in the far, far north, with nations fighting each other over fishing boundaries along with environmentalists trying to save the poles from marine pollution, and pirates darting in and out of a maze of islands. Both Russia and Canada consider their northern sea routes as national territory, but the U.S. views them as international waterways.

But while the US desires the Northwest Passage to be an international ocean highway, in reality, the US Navy already is figuring out how to control the region lest terrorists use it to launch an attack Research points out that policing the area will be difficult because there are no good communications satellites in orbit that cover the North Pole.

The Canadians, who usually get down for Washington, this time are determined not to be ordered around by Bush or anybody else in Washington.

Stephen Harper, the new Canadian prime minister wants to deploy ice breakers to patrol and defend the country's arctic waters. David Wilkins, the American ambassador, made the Canadians mad when he said with the usual American arrogance, "There is no reason to create a problem that doesn't exist.''

To which Harper replied, "The United States defends its sovereignty and the Canadian government will defend our sovereignty. It is the Canadian people we get our mandate from, not the ambassador of the United States.''

In a Vancouver speech discussing the Northwest Passage, Michael Byers, an expert in international law at the University of British Columbia, warned of future dangers for Canada:

"Canadians should be alarmed. An international shipping route along Canada's third coast could facilitate the entry of drugs, guns, illegal immigrants and perhaps even terrorists into this country, as well as providing an alternative route for illicit shipments of weapons of mass destruction or missile components by rogue states. And any shipping involves the risk of accidents, particularly in remote and icy waters. An oil spill would cause catastrophic damage to fragile Arctic ecosystems; a cruise ship in distress would require an expensive and possibly dangerous rescue mission. Any new fishery will be highly susceptible to over-exploitation, particularly because of the difficult-to-police location, rapid declines in fish stocks elsewhere and the consequent, excess fishing capacity that now exists worldwide.''

Canada is not in a good position to defend its interest in the Northwest Passage. It's ships are not built to get through the ice most of the year and have to be deployed out of the area in winter.

Its aircraft are old, and it has no trained troops in the Arctic. Harper has said he will beef up the country's military presence with new icebreakers, a deepwater port, underwater sensors, and an Arctic trained airborne battalion.

(CounterPunch, par James Ridgeway)

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jeudi, juin 07, 2007

Actualité - Comment les riches voient l'«opportunité historique» crée par le 11 septembre (IV)

L'opposition à une politique énergétique continentale sous le diktat des monopoles invite à une politique énergétique au service d'une économie pro-sociale indépendante et du bien public.

Voici la quatrième partie de l'article «Comment les riches voient l'«opportunité historique» crée par le 11 septembre». Pour la première partie, voir LML No. 36 du 7 mai 2007. Pour les deuxième et troisième parties, voir LML No. 38 du 16 mai 2007.

L'ALÉNA et l'énergie continentale

L'Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA) garantit un flot continu de pétrole et de gaz naturel canadiens aux États-Unis. L'alimentation en énergie de l'économie socialisée du Canada, en particulier l'envoi d'énergie produite dans l'Est canadien vers l'Ontario, le Québec et les Maritimes n'y est même pas considéré. L'accès américain au pétrole extra-côtier sur la côte est du Canada passe même avant les besoins des Maritimes (voir la note en exergue).

Les clauses de l'ALÉNA concernant le pétrole et le gaz naturel canadiens sont un exemple de soumission coloniale aux intérêts et au diktat des États-Unis.

1) L'ALÉNA prévoit que le prix du pétrole et du gaz naturel exporté aux États-Unis doit être équivalent au prix du marché canadien. Les États-Unis dictent ainsi la politique économique et sociale du Canada qui n'a rien à voir avec le libre-échange. Les peuples des pays exportateurs d'énergie cherchent toujours à établir un prix intérieur qui est différent du prix de l'exportation sur les marchés internationaux afin de favoriser un développement industriel intérieur indépendant et les programmes sociaux.

2) Selon l'ALÉNA, il est interdit de fixer une limite quantitative aux exportations d'énergie canadienne aux États-Unis et l'approvisionnement en énergie doit être partagé de façon proportionnelle en cas de manques. Si, pour quelque raison, la production d'énergie canadienne baisse, le Canada doit continuer de fournir aux américains une quantité de pétrole et de gaz naturel qui est équivalente à ses exportations aux États-Unis des trois années précédentes. Ces clauses de l'ALÉNA constituent de fait une restriction à l'échange. En interdisant de fixer une limite quantitative aux exportations vers les États-Unis, on s'ingère dans le commerce de l'énergie à l'intérieur du Canada et dans le développement de marchés diversifiés à l'étranger.

L'ALÉNA bloque ainsi le développement industriel du Canada en ce qui concerne les produits manufacturés à base de pétrole et il encourage l'exportation d'énergie brute aux États-Unis. Cela n'est pas du libre-échange mais de l'annexion! L'ALÉNA est une camisole de force qui étouffe le développement d'une économie canadienne multilatérale indépendante.

L'ALÉNA n'est pas une forme de libre-échange de l'énergie avec les États-Unis mais plutôt une relation inégale et à sens unique avec un seul client. L'ALÉNA restreint le commerce du Canada dans le domaine de l'énergie et nuit au développement de bonnes relations avec le reste du monde.

L'ALÉNA interfère avec le droit du Canada d'adopter des définitions modernes en matière de commerce international. Selon les définitions modernes, les conditions de l'échange sont marquées par la responsabilité sociale.

L'ALÉNA empêche les canadiens de planifier l'environnement naturel et social, et surtout la planification centrée sur l'humain basée sur le facteur humain/conscience sociale. Le libre-échange centré sur l'humain peut se faire seulement entre peuples libres. Avant que le libre-échange devienne une réalité, il faut que les peuples soient libres, qu'ils aient leur mot à dire et soient en contrôle afin de pouvoir humaniser l'environnement naturel et social. L'ALÉNA représente le libre échange des monopoles, en opposition aux droits des peuples des trois pays.

On a juste à considérer le désastre socialement irresponsable que les monopoles de l'énergie sont en train de créer en Alberta et dans les trois pays. Comment les canadiens peuvent-ils prendre contrôle de leurs vies et de l'économie socialisée, dans une démocratie moderne, quand le libre-échange signifie dans les faits la liberté pour les monopoles les plus puissants de faire ce qu'ils veulent en toute impunité?

L'incohérence de la situation, du point de vue de l'édification nationale, se voit du fait que les Maritimes, le Québec et l'Ontario dépendent largement des importations pour leur pétrole alors que l'Alberta sert les besoins des États-Unis. Même le pipeline de pétrole qui relie Sarnia en Ontario à Montréal a été inversé, et il livre maintenant du pétrole importé de Montréal à Sarnia, plutôt que du pétrole de l'Ouest canadien vers Montréal. Les monopoles les plus puissants appliquent consciemment une politique annexionniste qui sépare les Prairies et la Colombie-Britannique de l'Ontario, du Québec et des Maritimes afin de pouvoir désintégrer le Canada plus facilement et le dissoudre dans les États-Unis des Monopoles de l'Amérique du Nord.

Un autre élément crucial de la «sécurité de l'énergie» des États-Unis est l'élimination des barrières réglementaires. Le Conseil canadien des chefs d'entreprise (CCCE), un organisateur et bras politique très actif des plus puissants monopoles, écrit à ce sujet: «Si le Canada désire renforcer son rôle de fournisseur sûr d'énergie à l'Amérique du Nord et utiliser cet atout comme moyen de faire avancer ses intérêts plus larges, une réforme de la réglementation au pays constitue une première étape cruciale. Il est urgent que les gouvernements fédéral et provinciaux rationalisent les procédés d'approbation réglementaire qui régissent le développement de nouvelles sources d'énergie et de l'infrastructure de manière à rendre les décisions plus opportunes et prévisibles. Les chevauchements de juridiction et la lenteur des procédés réglementaires pourraient facilement frustrer la capacité du Canada d'assurer un approvisionnement sûr en énergie même à l'intérieur du pays.»

Par la rationalisation des «procédés d'approbation réglementaire», on entend l'élimination de toute restriction du droit de monopole et un chèque en blanc aux monopoles de l'énergie et des autres secteurs pour qu'ils agissent en toute impunité, hors d'atteinte du Parlement canadien, des législatures, de la société civile et du corps politique. Les monopoles et une poignée de membre de l'appareil exécutif des gouvernements, triés sur le volet, décident de tout en secret et loin des yeux, des oreilles et des cerveaux du peuple, et sans que le peuple ait ni mot à dire ni aucun contrôle sur ce qui se passe.

Au moment où le gouvernement de l'Alberta prédit des rentrées de 400 milliards$ d'ici 2015 avec les projets des sables bitumineux, les monopoles veulent éliminer toute barrière à l'exploitation des ressources énergétiques du Canada, garantir leur utilisation sans restriction pour les exporter aux États-Unis et ainsi s'accaparer une quantité sans précédent de valeur ajoutée.

Le CCCE exprime très clairement sa politique annexionniste: «Le Canada a un rôle critique à jouer pour assurer la sécurité de l'énergie du continent dans trois domaines: la pleine exploitation des sables bitumineux de l'Alberta, le développement des réserves de gaz naturel du fleuve Mackenzie et du littoral arctique et le transport du gaz de la marge septentrionale de l'Alaska sur le territoire du Canada; l'élaboration de règles compatibles en matière de réglementation des flux et de l'infrastructure de l'électricité. (c'est-à-dire de la privatisation des flux d'électricité vers les États-Unis — PM)»

Les monopoles procèdent à toute vitesse dans les trois champs de l'annexion énergétique avec l'aide totale des cabinets provinciaux et fédéraux. Les réunions secrètes tenues à Banff et à Houston en 2006, entre des membres choisis des gouvernements et de l'industrie, sont un exemple des nouveaux arrangements où les décisions sont prises en secret par des organisations non élues. Toute considération pour le bien-être du peuple, les droits héréditaires des Premières nations, la destruction de l'environnement ou pour une économie canadienne multilatérale et indépendante est vue comme une limite inacceptable au droit de monopole. Toute initiative centrée sur l'être humain sera considérée au mieux comme un simple énoncé de politique ou encore on fera de la désinformation dans les média monopolisés au sujet d'initiatives frauduleuses — on peut lire à ce sujet l'article de Gary Zatzman dans le LML No. 36 du 7 mai 2007 «Exemption pour les projets de sables bitumineux», qui expose la désinformation du parti au pouvoir au fédéral au sujet de son initiative environnementale à l'occasion de la Journée de la terre).

L'ALÉNA et l'Accord de libre-échange (ALE) ont montré en pratique qu'il est illusoire de parler de «libre-échange» avec les États-Unis dans les conditions de l'impérialisme. L'ALÉNA et l'ALE ont été promus comme une façon d'assurer un libre accès aux exportations canadiennes aux États-Unis et d'exempter le Canada du protectionnisme américain. Ils ont conduit à une grande distorsion dans l'économie canadienne socialisée, qui dépend presque totalement maintenant des exportations aux États-Unis, surtout de matières premières, de même qu'à un affaiblissement sérieux du secteur manufacturier au Canada (247 300 emplois manufacturiers perdus depuis 2002), à l'élargissement des différences régionales, à un développement inégal des secteurs économiques et à l'annexion. Des régions entières du pays sont devenues totalement dépendantes de l'exportation de matières premières, de produits semi-finis et du tourisme. Le Président directeur général américain de Stelco, Rodney Scott, a à ce sujet déclaré récemment que l'aciérie va dorénavant se consacrer à la production de plaques d'acier, qui sont de simples plaques rectangulaires d'acier brut.

L'exemple du bois d'oeuvre a montré que le libre-échange et le protectionnisme sont tous deux considérés comme légitimes quand il s'agit de fixer les conditions d'échange entre le Canada et les États-Unis et d'annexer les canadiens dans l'empire américain. Après que les États-Unis aient imposé de lourdes redevances sur le bois d'oeuvre canadien, le Canada a signé une «entente» alors que l'Organisation mondiale du commerce, l'ALÉNA et des tribunaux rendaient des verdicts qui n'étaient pas en faveur des États-Unis dans ce dossier. En plus d'autres aspects protectionnistes, l'entente donne au Canada une «part» du marché américain qui est plus petite qu'elle ne l'était avant l'entente et une fois cette part du marché atteinte, des redevances protectionnistes commencent à s'appliquer. L'impérialisme américain applique à la fois le libre-échange et le protectionnisme. Il ne cherche pas à établir le libre accès aux marchés de chaque pays mais plutôt à déclarer cet accès une question de sécurité nationale afin de le soumettre à ses intérêts nationaux. Lorsqu'un pays est coincé dans ce que les États-Unis appellent leur sécurité et leurs intérêts nationaux, les forces armées et les agences d'espionnage américaines interviennent directement.

Le Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste) a fait remarquer, lorsque l'Accord de libre-échange a été signé, que pour qu'il y ait libre-échange, il ne doit y avoir aucun pouvoir qui menace la liberté et l'indépendance des peuples. Le libre-échange est pour les peuples et les nations libres.

Les gouvernements Chrétien et Martin voulaient un système basé sur des règles, mais les États-Unis ont ouvertement déclaré et montré en pratique qu'ils ne se soumettraient à aucune loi internationale. Ils ont élevé l'anarchie au rang d'autorité. Le CCCE, pour sa part, avertit le peuple canadien que s'il veut garder accès aux marchés américains, il doit garantir aux États-Unis tout ce qu'ils demandent du Canada pour pouvoir mener leurs guerres d'agression et d'occupation et renforcer leur nouvel ordre mondial. Les Canadiens discutent et sont de plus en plus en train de se rebeller contre l'annexion, la participation aux guerres américaines et la braderie des ressources du pays. Ils élaborent des tactiques pour restreindre le droit de monopole et extirper le Canada des griffes de l'empire américain. Un des sujets à traiter, c'est le développement d'une politique énergétique au service d'une économie pro-sociale indépendante et du bien public qui va contrer la politique énergétique continentale annexionniste

(A suivre)

Note

Certains disent qu'il y a plusieurs façons de limiter l'exportation d'énergie aux États-Unis, tout en respectant les règles de l'ALÉNA, qui n'ont pas été essayées. En principe, on pourrait limiter les exportations d'énergie en haussant les prix, mais les prix sur le marché domestique devraient aussi être haussés. L'article 603 de l'ALÉNA permet aussi les permis d'exportation d'énergie, selon les normes du GATT, l'accord sur le commerce international. Si des permis étaient requis, cela donnerait du contrôle à l'Office (canadien) de l'énergie (ONE). L'ONE a le mandat de s'assurer que les exportations sont en sus des besoins nationaux prévisibles. En pratique, cependant, aucun permis n'est requis pour les contrats à court terme (moins de deux ans), et ils représentent 80 pour cent des exportations de gaz naturel et presque toutes les exportations de pétrole. L'ONE n'émet donc presque pas de permis. L'ONE pourrait agir dans les cas de non-respect du marché. Lorsque le gouvernement du Nouveau-Brunswick s'est plaint que les canadiens n'avaient pas le même accès au pétrole extra-côtier de l'est que les clients américains, l'ONE a accepté d'entendre la plainte mais elle ne l'a pas appuyée. Le gouvernement albertain et les monopoles du gaz naturel ont dit que la plainte du Nouveau-Brunswick était illégale en vertu de l'ALÉNA. L'ONE n'a pas repris cet argument mais il a tout de même rejeté la plainte.

Les accords de partage proportionnel contenus dans l'ALÉNA n'ont jamais été testés eux aussi. Les règles n'établissent pas clairement si le niveau des exportations d'énergie par contrats à court terme, qui ne font pas l'objet de permis et dont le statut n'a pas été étudié, devrait être maintenu dans les années subséquentes. Il est possible qu'au nom de la sécurité des approvisionnements des États-Unis, les contrats à court terme seraient inclus dans les accords de proportionnalité de trois ans.

* Peggy Morton est la secrétaire de l'Alberta du Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste) et candidate du PMLC dans Edmonton Centre.

(Le Marxiste-Léniniste, par Peggy Morton)

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mercredi, mai 09, 2007

Actualité - La politique énergétique continentale au centre du projet annexionniste

Comment les riches voient l'«opportunité historique» créée par le 11 septembre (1)

L'opposition à une politique énergétique continentale sous le diktat des monopoles invite à une politique énergétique au service d'une économie pro-sociale indépendante et du bien public.

Après les attentats du 11 septembre 2001, l'oligarchie financière a entrepris d'accélérer l'annexion du Canada et la création d'une Union nord-américaine, les États-Unis des Monopoles d'Amérique du Nord, comme base pour la guerre et l'agression contre les peuples du monde. Son plan prévoit de mettre toutes les ressources humaines et naturelles et toutes les institutions économiques, politiques et militaires du Canada au service de l'agression américaine.

Le Conseil canadien des chefs d'entreprise (CCCE), une organisation représentant les monopoles les plus influents au Canada, a lancé son Initiative de sécurité et prospérité de l'Amérique du Nord en janvier 2003. Il proclame que l'intégration économique est désormais irréversible, qu'«il est évident depuis les attentats du 11 septembre 2001 que la sécurité économique et physique de l'Amérique du Nord est indivisible» et que, par conséquent, «nos deux pays n'ont pas le choix que d'adopter une approche plus intégrale de leurs rapports». Les événements du 11 septembre ont créé une «opportunité historique», affirme le CCCE.

Le mot «historique» est souvent utilisé dans ce contexte, comme par exemple pour qualifier l'Accord de libre-échange qui a mené à la restructuration de l'économie canadienne en faveur de l'impérialisme américain. Le CCCE avait créé l'illusion que les États-Unis seraient disposés à accepter une véritable réglementation et un marché véritablement ouvert si le Canada consentait à mettre ses ressources à leur disposition, notamment ses ressources énergétiques, et acceptait de «faire sa part» en appui aux plans d'agression et de guerre des États-Unis.

L'oligarchie financière prétend que son plan pour une union nord-américaine est basé sur «le respect sans compromis de l'indépendance politique et du caractère distinct du Canada, du Mexique et des États-Unis». Si c'était le cas, le plan veillerait au maintien de l'indépendance des parlements et des tribunaux, des forces armées et des marchés et des monnaies. Or, des mesures annexionnistes sont déjà en voie d'application sur tous ces fronts. Les dénégations offertes si volontiers ne servent qu'à détourner l'attention de l'annexion qui se fait en pratique et à saper l'opposition.

Le CCCE propose de «repenser les frontières» et utilise l'expression «frontière intérieure» quand il parle de la frontière canado-américaine. Dans les documents des gouvernements et des regroupements de monopole, on parle couramment de «ressources énergétiques nord-américaines» plutôt que ressources appartenant au Canada, au Mexique et aux États-Unis.

L'uniformisation des réglementations et l'abolition des pouvoirs indépendants de réglementation des gouvernements fédéral et provinciaux du Canada sont décrites comme faisant partie d'un effort pour «maximiser l'efficacité économique». Le récent Accord sur le commerce, l'investissement et la mobilité de la main- d'oeuvre (TILMA) conclu entre les premiers ministres de l'Alberta et de la Colombie-Britannique en est un exemple. Le TILMA donne au droit de monopole le pouvoir illimité d'exploiter les ressources naturelles et humaines des deux provinces.

Le programme d'annexion du CCCE prévoit un «pacte global sur la sécurité des ressources» couvrant l'agriculture et les produits forestiers, ainsi que l'énergie, les métaux et les minéraux. Selon le CCCE, le Canada et les États-Unis bénéficient d'une importante réserve interdépendante de ressources naturelles et d'importants marchés interdépendants pour le pétrole, le gaz naturel, l'eau, l'électricité, le charbon, l'uranium, les métaux de première transformation, les produits forestiers et l'agriculture. Ce qu'il faut, poursuit-il, c'est un plan d'ensemble pour éliminer la menace de conflits commerciaux et régler une fois pour toute les conflits relatifs aux prix et aux subventions dans le secteur des ressources. L'initiative annexionniste devrait conduire à un pacte sur la sécurité des ressources basé sur deux grands axes: l'ouverture des marchés et la compatibilité des cadres réglementaires. Le TILMA et le Partenariat pour la sécurité et la prospérité de l'Amérique du Nord sont considérés comme d'importants pas vers un tel pacte.

L'accord sur le bois d'oeuvre résineux est un exemple de ce que l'oligarchie financière appelle «un riche marché interdépendant des ressources», appellation qui cache l'essentiel, soit le fait que l'industrie forestière du Canada a été mise à la disposition des monopoles les plus influents et tout ce qui sert leurs intérêts. Le bois d'oeuvre canadien est mis à la disposition du marché américain et d'autres marchés du système impérialiste d'États à des conditions dictées par les magnats américains de l'industrie forestière.

En réalité le «marché interdépendant des ressources» signifie que le Canada et le Mexique possèdent les ressources humaines et naturelles et que les monopoles américains en ont besoin. La prospérité viendrait de la braderie des ressources humaines et naturelles. Mais la prospérité pour qui? Et qu'advient-il de la souveraineté et de l'indépendance économique? Aucun peuple dans l'histoire n'a connu la prospérité pendant longtemps sans un contrôle de ses affaires et de sa base économique.

En pratique, l'accord sur le bois d'oeuvre resserre la mainmise des monopoles les plus puissants sur les ressources, les moyens de production et la classe ouvrière du Canada. Ce sont eux le «marché interdépendant des ressources». L'«interdépendance» signifie que, puisque les États-Unis possèdent des usines de sciage, le bois non coupé du Canada peut y être exporté et les usines canadiennes peuvent être fermées. Cela signifie que, puisque les États-Unis ont une soif insatiable d'électricité, de pétrole et de gaz naturel, pourquoi ne pas donner nos rivières aux monopoles privés, y construire des barrages et expédié l'électricité au sud? Pourquoi ne pas donner aux monopoles américains accès à toutes les réserves canadiennes de pétrole et de gaz naturel? Pourquoi ne pas garantir leur approvisionnement en énergie de toutes sortes même si cela accroît la pollution et engommage l'environnement canadien, même si le pétrole alimente la machine de guerre, même s'il y a des pénuries d'essence au Québec et en Ontario et que les prix montent en flèche et même la majeure partie de la valeur ajoutée se retrouve dans les poches des monopoles privés et que l'État est privé de moyens financiers pour maintenir les programmes sociaux.

La tendance qui se développe est qu'en plus des ressources naturelles de l'Amérique du Nord, il y a aussi les moyens de production, la classe ouvrière et l'armée qui sont de plus en plus intégrées dans la quête de domination mondiale de l'impérialisme américain.

En avril 2004 le CCCE rendait public un plan détaillé pour la création des États-Unis des Monopoles d'Amérique du nord. Intitulé «Nouvelles frontières: Bâtir un partenariat Canada-États-Unis pour le 21e siècle en Amérique du Nord», le document fait valoir que les attentats du 11 septembre 2001 ont créé une opportunité historique et préconise des mesures précises de restructuration de l'État pour créer les conditions favorables à une Union nord-américaine.

Le CCCE écrit: «Les produits de ressources tels le bois d'oeuvre résineux, le blé, le sucre, le poisson et les autres produits agricoles ont été les points chauds de la plupart des différends commerciaux à forte visibilité entre le Canada et les États-Unis au cours des dernières années.

L'exemption aux recours commerciaux des États-Unis tels les droits antidumping et compensateurs était peut-être l'objectif le plus important que le Canada n'a pas réussi à obtenir durant la négociation des accords de libre-échange Canada-États-Unis et nord-américain. Tout semble indiquer que les politiciens des États-Unis continueront à garder jalousement ces prérogatives.

«D'autre part, la guerre au terrorisme a changé les perceptions aux États-Unis au sujet de l'importance de la sécurité de l'énergie. La création du Groupe de travail nord-américain sur l'énergie (GTNAE), en 2001, démontre concrètement le désir des États-Unis de travailler à l'unification du marché de l'énergie sur le continent et à enlever plus spécifiquement les entraves de réglementation qui nuisent à l'atteinte de ce but. L'ambassadeur des États-Unis au Canada, Paul Cellucci, l'a exprimé très simplement dans un discours qu'il prononçait en décembre 2003 quand il a proposé que le moment était venu 'de compléter l'intégration de nos marchés de l'énergie'. [...]

«La possibilité de lier la sécurité énergétique à la résolution à long terme des différends commerciaux principaux dans le secteur des ressources a déjà été reconnue dans les sphères politiques. Lors de sa proposition d'une stratégie énergétique transcontinentale en 2003, Stephen Harper, maintenant chef du parti conservateur du Canada (et maintenant premier ministre du Canada — ndlr), a indiqué: 'Les Américains peuvent percevoir clairement l'existence d'intérêts mutuels à long terme. Nous devons étendre notre compréhension à un éventail de ressources naturelles afin de prévenir des désastres futurs tels que les querelles débilitantes à l'égard du bois d'ouvre et de l'agriculture.'»

L'élimination de toute réglementation qui entrave l'investissement est la clé de ce plan. Selon le CCCE, une façon de réduire les conflits entre le Canada et les États-Unis est ou bien d'éliminer toutes les réglementations qui pourraient servir de prétexte aux États-Unis dans les conflits commerciaux, ou bien uniformiser les réglementations du Canada avec celles des États-Unis.

Cela ne veut pas nécessairement dire qu'il faille conclure un accord comme l'ALÉNA. Une bonne partie de ce que les monopoles réclament peut être réalisé derrière des portes closes. En effet, les gouvernements recourent de plus en plus au décret exécutif pour se soustraire à leur obligation de défendre le bien public et s'arrogent ainsi le pouvoir d'agir comme des PDG de l'«économie». Le récent Accord sur le commerce, l'investissement et la mobilité de la main-d'oeuvre (TILMA) conclu entre les exécutifs de l'Alberta et de la Colombie-Britannique n'a même pas été débattu dans les assemblées législatives, sans parler de la population en général.

Le TILMA est un exemple de ce que réclament les monopoles et le CCCE. Il a pour effet de normaliser les réglementations des deux provinces au plus petit dominateur commun du point de vue des investisseurs monopolistes privés. Pour ce qui est de l'investissement, réel ou même potentiel, le TILMA accorde un droit de veto aux monopoles. Il correspond parfaitement à ce que propose le CCCE puisqu'il défait la réglementations par décret exécutif, intimidation et poursuites judiciaires et accélère subrepticement l'annexion sans débat dans les assemblées législatives du Canada ni dans la population.

Le CCCE écrit: «La meilleure option devra probablement être déterminée pour chaque secteur et pourrait ne pas exiger un grand accord cadre. Des directives précises, établies par consensus des dirigeants des gouvernements, donneraient aux autorités responsables l'orientation et l'urgence nécessaires. Mais comme le précise Tom Courchene de l'université Queen's, le processus de réforme de la réglementation est à la fois complexe et continu. Tant en Amérique du Nord que dans le reste du monde, ce processus est animé, non seulement par les gouvernements, mais aussi par les comités techniques internationaux, par les agences et institutions internationales de réglementation et par les associations d'affaires et les entreprises internationales travaillant ensemble.»

Pour le CCCE, il est clair également qu'un accord énergétique continental doit garantir l'accès des États-Unis aux ressources: «Le Canada a un rôle critique à jouer pour assurer la sécurité de l'énergie du continent dans trois domaines: la pleine exploitation des sables bitumineux de l'Alberta, le développement des réserves de gaz naturel du fleuve Mackenzie et du littoral arctique et le transport du gaz de la marge septentrionale de l'Alaska sur le territoire du Canada; l'élaboration de règles compatibles en matière de réglementation des flux et de l'infrastructure de l'électricité. Comme le déclarait récemment Jack Mintz, président de l'Institut C.D. Howe, un pacte de l'énergie continental aiderait à assurer que les rares investissements seront dirigés vers les sources d'énergie les plus productives dans chaque pays.»

Il faut un vaste débat public pour contrer la politique énergétique continentale sous le diktat des monopoles privés. Le contrôle privé des ressources énergétiques renouvelables et non renouvelables du Canada ne profite aux qu'intérêts étroits des monopoles. Les Canadiens doivent s'organiser pour établir une politique énergétique alternative en dehors des confins de l'empire américain.

(À suivre: Deuxième partie: Le partenariat pour la sécurité et la prospérité de l'Amérique du Nord. Troisième partie: La consommation et la production mondiales de pétrole alimente la machine de guerre des États-Unis. Quatrième partie: L'ALÉNA et l'énergie continentale)

(Le Marxiste-Léniniste, Peggy Morton)

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lundi, janvier 29, 2007

Actualité - La lutte pour la propriété publique des ressources énergétiques: importante composante de la lutte pour un gouvernement anti-guerre

La nouvelle à l'effet que les chefs d'entreprise de l'industrie pétrolière et des représentants des gouvernements canadien et américain se sont rencontrés à Houston, au Taxas, en janvier 2006 et décidé que le Canada devait quintuplé sa production de pétrole en provenance des sables bitumineux de l'Alberta a soulevé beaucoup d'inquiétudes. Et à juste titre. Ils veulent une production de cinq millions de barils par jour, ce qui veut dire à toutes fins pratiques que dorénavant les sables bitumineux de l'Alberta seront territoire privé des États-Unis, avec un partage des responsabilités bien précis: le pétrole ira aux États-Unis tandis que les coûts, humains et environnementaux, seront défrayés par les Albertains et les Canadiens en général, et le tout pour alimenter la machine de guerre américaine.

Comme la rencontre secrète Banff en septembre, qui réunissant les chefs d'entreprise de l'industrie pétrolière et ceux de la défense des États-Unis, du Canada et du Mexique, la rencontre de Houston s'est tenue en cachette. C'était une rencontre secrète pour discuter de l'avenir économique du pays. S'il y a une chose qui ressort clairement de tout cela, c'est que les affaires politiques du Canada sont totalement dictées par l'impérialisme américain, comme le sont les affaires économiques.

Le pétrole tiré des sables bitumineux devient rapidement la principale source de pétrole en Alberta, comparativement au forage conventionnel. L'Alberta estime que la production de pétrole des sables bitumineux atteindra 3,5 millions de barils par jour d'ici 2020. Selon Énergie Alberta, 45 milliards $ ont été pris à l'économie sociale pour bâtir les usines de traitement de ce pétrole depuis 1996, année où les redevances à payer pour le pétrole ont été réduites. On prévoit que l'économie socialisée du Canada paie un autre 56,6 milliards $ pour ce projet de 2006 à 2011.

Le rôle principal de l'Accord de libre-échange de l'Amérique du Nord (ALÉNA) pour ce qui est de l'industrie pétrolière est de voir à ce que le pétrole des sables bitumineux du Canada soient à la disposition des besoins de nos voisins du sud. Le Canada est un exportateur net de pétrole. Mais le Canada importe chaque jour à peu près l'équivalent de ce qu'il exporte aux États-Unis. Il exporte aux États-Unis 63% de son pétrole et 56% de son gaz naturel. L'ALÉNA contient une clause sur la proportionnalité qui stipule que le Canada doit continuer d'exporter la même quantité de gaz et de pétrole qu'au cours des trois dernières années. Tant que le Canada demeure dans l'ALÉNA, il est prisonnier de cette clause.

La demande que le Canada quintuple sa production de pétrole veut dire que le Canada doit exporter toute sa production des sables bitumineux aux États-Unis. Ce pétrole ne sera pas produit pour répondre à la demande au Canada et le Canada ne sera pas en mesure d'exporter du pétrole des sables bitumineux à d'autres pays que les États-Unis. Les Américains disent que c'est pour eux une question de sécurité nationale. En langage clair, cela veut dire qu'ils veulent que le Canada soit pour eux une source «sécuritaire» de pétrole et qu'il ne vende pas son pétrole à leurs concurrents ou adversaires, comme la Chine, qui a exprimé beaucoup d'intérêt pour les sables bitumineux du Canada. La demande américaine est intimement liée à la guerre et à l'agression.

Que signifie pour le Canada quintupler sa production de pétrole? À regarder les chiffres cités par le gouvernement albertain, cinq millions de barils par jour ne semble pas énorme puisque l'Alberta aurait des réserves illimitées. Mais, délibérément, le gouvernement albertain ne donne ainsi qu'un tout petit aperçu de ce que veut dire une augmentation si formidable de la production pétrolière à partir des sables bitumineux. Pour extraire le pétrole du goudron (que les monopoles pétroliers appellent maintenant «sables bitumineux» parce que c'est «plus propre»), il faut non seulement une infrastructure énorme, mais des quantités énormes d'eau et d'énergie. En ce moment c'est le gaz naturel qui sert à fournir cette énergie. Selon une étude de l'Institut Pembina, ce niveau de production nécessiterait une consommation quotidienne de deux fois et demis la quantité de gaz naturel nécessaire pour chauffer tous les foyers du Canada en un jour. C'est plus que la production totale qu'on prévoit tirer du projet de la Vallée du Mackenzie.

Le projet de pipe-line de la Vallée du Mackenzie, formulé d'abord dans les années 1970, s'est vite heurté à la résistance des communautés autochtones. La Commission Berger présidée par le juge Thomas Berger avait établi que le projet aurait un impact destructeur énorme pour les peuples autochtones et leurs terres ancestrales, où passeraient les pipe-lines. La Commission a demandé un moratoire pour qu'on examine de plus près les revendications territoriales des peuples autochtones avant de procéder. Trente ans plus tard, les réclamations territoriales ne sont toujours pas résolues mais on a recommencé à dessiner les plans de construction des pipe-lines.

Face à l'opposition populaire à l'utilisation du gaz naturel à cette fin, le parti au pouvoir propose maintenant d'utiliser des réacteurs nucléaires!

L'exploitation massive, hors du contrôle des Canadiens, qui ne tient pas compte de la protection de l'environnement naturel et social, a un potentiel destruction inimaginable. En plus du problème des gaz à effet de serre, il y a l'épuisement de la rivière Athabasca et des aquifères sous-terrains et les énormes bassins de substances toxiques que cela produira. Les usines comme Suncor et Syncrude prétendent avoir des programmes de restitution des terres et de l'environnement, mais ce sont des prétentions farfelues. Avec des projets de cette ampleur, personne ne sait vraiment quelles seront les conséquences.

Il faut aussi tenir compte des coûts sociaux pour les peuples autochtones, dont les terres ancestrales couvrent les sables bitumineux dont il est question, et pour les travailleurs qui construisent les usines et les pipe-lines. Entre autres, avec une augmentation si rapide de la production pétrolière, on ne tardera pas à alimenter la peur à propos de la «pénurie de main-d'oeuvre», peur qui sert présentement à justifier des lois antiouvrières et antisyndicales, la division de la classe ouvrière et la création d'une caste de travailleurs totalement asservie aux besoins des capitalistes monopolistes.

Au nom de la «sécurité nationale», qui veut dire en pratique la domination et l'hégémonie mondiales, les États-Unis se sont avérés capables des pires crimes contre les peuples du monde, y compris même contre la classe ouvrière et le peuple des États-Unis.

L'appel du Marxiste-Léniniste à placer la production et la distribution du pétrole sous contrôle d'un monopole public est très à propos. Il est essentiel de mettre fin aux tractations secrètes qui se font dans le dos des Canadiens. Une partie de la lutte pour un gouvernement anti-guerre au Canada consiste à empêcher l'impérialisme américain de se servir des ressources énergétiques du Canada pour alimenter sa machine de guerre.

* Peggy Morton est secrétaire du Comité régional de l'Alberta du Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste) et candidate du Parti marxiste-léniniste du Canada dans Edmonton-Centre.

(Le Marxiste-Léniniste - Peggy Morton*, 22 janvier 2006)

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dimanche, janvier 28, 2007

Actualité - Arrêtez l'Accord sur le commerce, l'investissement et la mobilité de la main- d'oeuvre entre la C-B et l'Alberta!

Des décisions sont prises hors du domaine public.
Qui décide et dans l'intérêt de qui?


Le Marxiste-Léniniste appuie la lutte entreprise par les résidants de la Colombie-Britannique et de l'Alberta contre cette trahison perpétrée par les gouvernements des deux provinces sous prétexte de liberté de commerce et d'investissement et de mobilité de la main-d'oeuvre. L'Accord sur le commerce, l'investissement et la mobilité de la main-d'oeuvre (ACIM) a été signé derrière des portes closes en avril 2006. Il entre en vigueur le 1er avril 2007 sans passer par les assemblées législatives des deux provinces, sans parler de faire l'objet d'un débat public. Mais les résidants des deux provinces s'y opposent vivement et un mouvement s'opposition est en train de se bâtir pour empêcher son entrée en vigueur.

Il n'y a pas un mot dans l'accord sur les principes guidant le commerce, l'investissement et la mobilité de la main-d'oeuvre entre les deux provinces, ni sur son rôle dans la satisfaction des besoins du peuple. Il n'y a pas un mot non plus sur quelque problème spécifique survenu entre les deux provinces concernant le commerce, l'investissement ou la mobilité de la main-d'oeuvre.

Non, l'accord érige en «principe général» l'idée qu'il faille éliminer toute barrière au commerce, à l'investissement et à la mobilité de la main-d'oeuvre entre la Colombie-Britannique et l'Alberta. Tout ce qui freine la «concurrence» ou le «choix» et tout ce qui «fait du tort à l'investissement» dans la loi ou dans la réglementation est considéré comme une «barrière» à abattre.

Cet accord est un assaut contre la conception même d'une société organisée sur une base moderne pour garantir les droits de ses membres. Il s'inscrit dans la tendance à vouloir abolir toute loi ou réglementation offrant une quelconque protection contre les visées prédatrices des monopoles, du moins celles qui subsistent encore après des années d'offensive antisociale brutale. Comme le soulignent les activistes en Colombie-Britannique et en Alberta, avec cet accord qui ratisse très large: le contrôle des loyers et les mesures d'aide au développement régional pourront dorénavant être considérés comme illégaux. Les assemblées législatives des deux provinces auront désormais un pouvoir limité dans la formulation des politiques publiques. L'accord représente une concentration sans précédent du pouvoir au niveau ministériel. Un comité ministériel est chargé de l'administrer et de le modifier au gré de la demande des monopoles et les conflits sont résolus par un médiateur nommé par le conseil des ministres.

Avec l'ACIM, les deux gouvernements intensifient la restructuration de l'État pour imposer le droit de monopole. La richesse sociale et le pouvoir sont concentrés comme jamais auparavant entre les mains des monopoles et les gouvernements sont à leur disposition — au détriment du bien-être matériel et culturel de la population et du développement d'une économie prosociale et autosuffisante. L'objectif est de permettre aux monopoles de saisir une plus grande partie de la valeur ajoutée le plus rapidement possible et de faire sauter toute loi et toute réglementation qui freine leur élan.

Les gouvernements de la Colombie-Britannique et de l'Alberta portent l'offensive antisociale à un autre niveau. Pour mettre la richesse sociale de leur province entre les mains des monopoles, ils préparent le terrain à rendre caduque toute notion de responsabilité sociale. Il faut les arrêter.

D'autre part, l'ACIM est un accord totalement annexionniste. Il crée les conditions pour l'harmonisation des lois régissant différents secteurs avec celles de tout le nord-ouest américain. La Colombie-Britannique et l'Alberta sont déjà considérées comme faisant partie du Pacific Northwest Economic Region (PNWER) qui comprend le Yukon, l'Alaska, l'Idaho, le Montana, l'Orégon et l'État de Washington. Lors d'une récente conférence du groupe, des représentants des entreprises du nord-ouest américain, de la Colombie-Britannique et de l'Alberta ont décidé d'explorer la possibilité d'«élargir l'Accord sur le commerce, l'investissement et la mobilité de la main- d'oeuvre entre la Colombie-Britannique et l'Alberta à l'ensemble de la région du PNWER». Il faut arrêter cette offensive annexionniste contre la volonté du peuple!

Le Marxiste-Léniniste appelle les travailleurs partout au Canada à s'opposer à cet accord antisocial et annexionniste. Cette opposition s'inscrit dans la lutte de la classe ouvrière et du peuple au Canada et partout dans le monde contre la destruction du tissu social et l'annexion en défendant leurs droits. Ensemble, ils peuvent faire échec à ces plans annexionnistes et antisociaux. Cela peut se faire! Cela doit se faire!

(Le Marxiste-Léniniste)

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vendredi, janvier 05, 2007

Actualité - Une affaire sordide que ce «nouveau gouvernement» du Canada

En cette fin de l'année 2006, les agissements du gouvernement canadien sont cause d'alarme. Les faits et dires du parti au pouvoir révèlent les plans cachés de la classe dominante pour restructurer l'État de manière à garantir le droit de monopole dans les affaires politiques, économiques, militaires et sociales du pays, annexer le Canada aux États-Unis des Monopoles d'Amérique du Nord et l'entraîner dans les guerres d'agression et d'occupation de impérialisme américain à l'étranger. Ce que le Parti conservateur au pouvoir appelle le «nouveau gouvernement» du Canada prend de plus en plus les allures d'une affaire sordide.

Le Parti conservateur de Stephen Harper est arrivé au pouvoir par un coup de force électoral après qu'il était devenu évident que les libéraux de Paul Martin ne parviendraient pas à se dissocier de la corruption exposée par le scandale des commandites. Avec l'aide des masse-médias et de la GRC, une section de la bourgeoisie a exploité le dégoût ressenti par les Canadiens face à cette corruption, face aux exécrables querelles intestines pour les positions de pouvoir et de privilège, face à des années d'offensive antisociale et face à l'utilisation illégale des derniers publics pour s'ingérer dans le référendum au Québec et financer la manipulation du vote. C'est par ces moyens que le Parti libéral du Canada avait tenté de maintenir sa position dominante dans les affaires politiques du pays. Et tout cela parce que la classe dominante refuse de rénover le processus politique et d'entamer une réforme constitutionnelle qui garantira les droits de tous — le droit du Québec à l'autodétermination, les droits ancestraux des Premières Nations et les droits des minorités nationales et des citoyens. Tout cela parce qu'elle refuse de répondre à la demande du peuple d'exercer un contrôle sur ce qui lui arrive.

Alors au beau milieu des élections, l'establishment canadien et ses masse-médias ont cessé de présenter Stephen Harper comme le vilain petit canard aux valeurs dogmatiques et non canadiennes pour le transformer en un cygne blanc de la rectitude canadienne, de la vertu et de la modération. L'establishment canadien et ses masse-médias ont cherché à cacher les plans de la classe dominante et le fait que le système multipartite actuel sert ces plans en affublant le programme de droit du Parti conservateur du drapeau de la modération. La promesse creuse de responsabilité et d'imputabilité des conservateurs et leurs engagements à corriger le déséquilibre fiscal sont tout à coup devenus l'alternative et on a déclaré que les Canadiens avaient maintenant un «choix».

Pour la classe ouvrière et son parti politique, le Parti marxiste-léniniste du Canada, les paroles s'expriment par des actes et la responsabilité commence chez soi. Le PMLC fait sienne la cause du mouvement pour changer les conditions sociales et politiques et mettre en valeur le facteur humain, éclairé par la conscience sociale. Pour noyer le mouvement progressiste et donner plus de poids au coup électoral durant la campagne, il n'est pas surprenant que la GRC ait annoncé, très publiquement, la tenue d'une enquête criminelle sur les agissements du ministère des Finances du gouvernement libéral à propos de fuites sur l'impôt des fiducies de revenu par la bouche d'une députée du NPD. C'était le coup de grâce du coup de force électoral. Les masse-médias sont entrés dans la danse avec tout le tapage à propos de la corruption — pas la corruption endémique de la classe dominante et de son système politique qui légalise le vol, mais spécifiquement la corruption telle que pratiquée par le Parti libéral; pas les valeurs de l'élite dominante du Canada, qui sont les valeurs de son système économique basé sur la quête de richesse individuelle par l'exploitation du travail des autres au pays et à l'étranger, mais les valeurs idéalisées de ceux dont les actes ne comptent pas et qui n'ont jamais de comptes à rendre.

Ainsi, par proclamation de la classe dominante, le Parti conservateur de Stephen Harper a damé le pion aux libéraux sans devoir être jugé par ses actes, sans devoir changer les conditions sociales. La vie par la suite a néanmoins démontré ce que le PMLC avait indiqué: que l'élection du gouvernement minoritaire de Stephen Harper serait une autre tentative échouée de la classe dominante de se donner un champion qui sache faire valoir ses intérêts et son programme. La classe dominante n'est pas parvenue à rétablir un équilibre parlementaire viable qui lui permette de poursuivre en paix ses plans antisociaux, bellicistes et annexionnistes, et ni les congrès du NPD et du Parti libéral, ni le choix d'un nouveau leader du Parti libéral ne lui offrent une perspective prometteuse. Ce qui ne l'empêche pas de poursuivre son assaut destructeur comme si de rien n'était. Elle a créé un scénario dans lequel le peuple a pour rôle d'élire un gouvernement majoritaire, plus stable. Si le peuple accepte d'être ainsi marginalisé dans le système multipartite, la bourgeoisie monopoliste pourra poursuivre ses plans sans être embêtée par une opposition organisée et effective.

Le Parti conservateur au pouvoir révèle rapidement les facettes sordides du plan de la classe dominante au pays et à l'étranger. Nous avons eu un avant-goût de ce que le gouvernement Harper entend par responsabilité dès le lendemain des élections avec la nomination de l'ex-libéral David Emerson au poste du ministre du Commerce international et de la Porte d'entrée du Pacifique et des Olympiques de Vancouver-Whistler du gouvernement conservateur. Sa première tâche fut de coordonner et d'achever l'acte de trahison nationale que fut la signature de l'accord scandaleux sur le bois d'oeuvre. Puis il y a eu la nomination de Michael Fortier, non élu, au poste de ministre des Travaux publics et des Services gouvernementaux, pour remplacer le bouc émissaire du régime précédent, Alfonso Gagliano. La stratégie de Stephen Harper était de créer l'impression que le Québec avait désormais sa place à la table du cabinet fédéral. Mais cela n'a fait qu'ajouter au scandale car on n'allait certainement pas résoudre le problème du Québec de cette façon. L'objectif des conservateurs, libéraux et néo-démocrates de gagner des sièges au Québec pour déloger le Bloc québécois une fois pour toutes et rétablir l'équilibre parlementaire semble plus irréalisable que jamais. Tous les trois cherchent donc de nouveaux moyens de contourner la nécessité d'une réforme constitutionnelle qui reconnaîtrait le droit du Québec à l'autodétermination et rétablirait le partage des pouvoirs fédéraux-provinciaux sur une base moderne. Leur stratégie pour s'imposer au Québec bat de l'aile.

Les hauts discours à propos des valeurs et de la responsabilité, de pair avec l'attitude autocrate de Stephen Harper avec ses ministres et les médias, ont créé le battage publicitaire nécessaire pour accroître la participation du Canada à la guerre annexionniste en Afghanistan et à l'ingérence en Haïti, à la «construction de la démocratie» en Irak et dans les territoires palestiniens et justifier son appui éhonté à l'agression sioniste au Liban, laquelle il a présentée comme «modérée» et comme un acte de légitime défense.

En fournissant de la chair à canon à l'impérialisme américain et à l'OTAN, son alliance militaire agressive, en Afghanistan, au Moyen-Orient, en Asie centrale et dans le reste du monde, le Canada cherche à se prouver pour prendre part au butin de la surexploitation des peuples du monde.

Puis les promesses de bannir la corruption, de ne pas toucher aux fiducies de revenu et de laisser les agriculteurs de l'Ouest décider de l'avenir de la Commission canadienne du blé ont toutes été exposées comme étant promesses creuses. (Voir ci-dessous une courte liste des activités sordides du «nouveau gouvernement» l'année dernière qui révèle les plans cachés pour restructurer l'État pour garantir le droit de monopole dans les affaires politiques, économiques, militaires et sociales.)

Au bout du compte, les agissements sordides de ce que le Parti conservateur au pouvoir appelle le «nouveau gouvernement du Canada» exposent une élite dominante qui parcourt le pays et le monde sans culottes. Le peuple raille les prétentions de ce gouvernement car il le voit dans toute sa nudité: l'agression, la militarisation, les compressions budgétaires antisociales et l'irresponsabilité totale face au besoin de réforme constitutionnelle, le refus de la responsabilité politique envers le peuple, l'irresponsabilité envers les Premières Nations et les minorités nationales, les jeunes, les femmes et les travailleurs, le refus de s'attaquer au changement climatique et à d'autres problèmes importants. Or, ce parti détient le pouvoir politique et les cordons de la bourse. La classe dominante dispose d'un système multipartite et de partis politiques qui peuvent embaucher des firmes de relations publiques et faire des sondages pour fausser ce que veut dire créer une opinion publique et embellir un processus décisionnel dépassé qui n'est plus perçu comme étant démocratique. Et elle peut aussi compter sur les masse-médias pour déclarer: «Oui, c'est vrai, le gouvernement est sans culottes. Mais ce n'est pas grave. Lui et les autres partis majeurs ont de si belles valeurs à offrir. Vous avez un choix.»

En somme, pour les Canadiens il ne s'agit pas d'exposer la nudité du Parti conservateur au pouvoir ou des autres partis. Nue ou pas, la classe dominante a tous les moyens financiers et le pouvoir pour déclarer que le noir est blanc, que la guerre est la paix, que l'occupation est la démocratie et que la liberté est «le choix», et de mettre en place tous les arrangements qu'elle veut pour défendre le droit de monopole. La Loi fédérale sur la responsabilité, l'accord sur le bois d'oeuvre, le démantèlement de la Commission canadienne du blé, l'enrôlement de la jeunesse comme chair à canon pour les guerres injustes pour le contrôle du monde, le profilage racial des musulmans et des autres minorités qui refusent de renoncer à leur droit d'être, le vol continuel des terres autochtones et l'oppression des Premières Nations, les programmes pour «travailleurs invités», l'offensive contre les syndicats, la dévastation des régions et la criminalisation de la conscience au nom du «choix» et de la «guerre contre la terreur» — tout cela n'est que la pointe de l'iceberg pour ce qui est des plans cachés de la classe dominante.

Pour la classe ouvrière et le peuple, il ne s'agit pas de contredire les fauteurs de guerre, mercenaires, firmes de relations publiques et masse-médias quand ils proclament que le «nouveau gouvernement» n'est pas nu, ni de «choisir» entre les valeurs offertes par les partis de l'élite dominante. Lorsque la classe ouvrière et le peuple se regardent dans le miroir politique, ce sont eux-mêmes qu'ils voient nus et sans pouvoir. À quoi bon répéter que l'empereur est sans culottes quand la classe sociale moderne qui devrait être à la barre des affaires du corps politique n'a pas le pouvoir de changer la situation?

En commençant la nouvelle année, les travailleurs font face à la nécessité de changer leur situation politiquement pour se donner le pouvoir de changer les conditions de la société. Ils doivent ramener l'autorité politique en conformité avec l'économie socialisée pour changer les conditions en faveur du peuple. La classe ouvrière peut commencer à se donner un pouvoir en répondant à l'appel de faire des travailleurs des politiciens ouvriers qui se présentent aux élections parlementaires ou qui sélectionnent des candidats parmi les leurs. Cette activité politique donne à la classe ouvrière et au peuple une véritable alternative au statu quo. Le temps est venu pour les travailleurs de s'organiser directement et en masse pour former une opposition politique organisée à un statu quo non viable. Ce n'est qu'en créant leurs organisations politiques qu'ils peuvent acquérir la conscience nécessaire en ce moment pour intervenir dans le cours des événements de manière à faire valoir leurs intérêts et ceux de tous les collectifs qui constituent notre réalité actuelle.

Durant l'année qui vient de s'écouler, les travailleurs ont fait de la politique de plusieurs façons en rejetant l'idée qu'ils ont besoin d'intermédiaires pour définir leurs intérêts et les représenter. Ils ont commencé à rejeter les chaînes que la bourgeoisie leur a mises autour du cou il y a longtemps, lorsqu'elle a proclamé que les travailleurs ne sont que des muscles et qu'ils ont besoin d'une classe dominante pour leur servir de cerveau. La classe ouvrière doit entreprendre de se constituer en la nation et investir le peuple du pouvoir souverain. C'est l'alternative et la voie vers l'avant pour le Canada. C'est ainsi qu'on vêtira le corps politique en fonction des nouveaux arrangements qui sont nécessaires.

Le système de parti en place, qui tient le peuple à l'écart du pouvoir, est conçu exprès pour faciliter les plans cachés de la classe dominante au pays et à l'étranger. Le mécanisme du gouvernement responsable est brisé. Son système de parti de démocratie représentative ne peut par conséquent qu'empêcher la classe ouvrière d'acquérir la conscience politique nécessaire pour gouverner la société. Il prétend offrir au peuple un choix entre les valeurs professées par les différents partis politiques de la classe dominante pour empêcher la classe ouvrière et le peuple d'acquérir quelque pouvoir que ce soit. Les travailleurs doivent s'attaquer à ce blocage qui les prive du pouvoir politique dont ils ont besoin pour changer le processus politique de manière à faire du peuple le décideur. En s'organisant politiquement, ils se donnent une conscience politique leur permettant de décider de la direction de l'économie socialisée, de garantir leurs droits, de rapatrier les soldats et les agents qui participent à des guerres annexionnistes et à l'ingérence dans les affaires souveraines de peuples étrangers, et d'entamer l'harmonisation consciente de l'environnement naturel et social. Pour ce faire, la classe ouvrière doit apporter sa politique à toutes les sections de la société, unir le peuple dans l'action et avancer avec confiance.

C'est ce programme de la classe ouvrière que défendra le PMLC en 2007. Les chefs que la bourgeoisie propose au peuple par les masse-médias chercheront à diviser la classe ouvrière idéologiquement sur la base de croyances, pendant que l'État est restructuré pour criminaliser la conscience de tous ceux qui n'épousent pas les valeurs de la classe dominante. L'idée que la liberté est garantie lorsque le peuple a un «choix» servira à criminaliser l'affirmation de la conscience et donc à criminaliser la lutte pour l'affirmation du droit d'être. La classe ouvrière ainsi divisée et incapable de jouer son rôle dirigeant, les prochaines élections serviront à diviser le peuple pour que la bourgeoisie puisse continuer librement ses plans anti-peuple, antisociaux et guerriers. Le peuple doit rejeter la notion que s'il a un «choix» entre différentes idéologies et différentes valeurs, il défend une cause juste. Au contraire, il faut faire échec à la tentative de criminaliser ainsi les luttes du peuple. Pour ce faire, adoptons le programme politique du renouveau du PMLC et unissons-nous politiquement en dirigeant ensemble le mouvement pour le changement social et le renouveau politique.

(Le Marxiste-Léniniste, 1er janvier 2006 - Sandra L. Smith*)

*Sandra L. Smith est la dirigeante nationale du Parti marxiste-léniniste du Canada

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lundi, novembre 06, 2006

Actualité - L'Accord sur le bois d'oeuvre - Tenons le gouvernement Harper responsable de cette perfidie!

Le 12 octobre, l'Accord sur le bois d'oeuvre résineux entre le Canada et les États-Unis est entré en vigueur. Il est entré en vigueur avant que le parlement canadien n'adopte une loi habilitant sa signature. La Presse canadienne rapporte que le gouvernement fédéral a commencé à verser des paiements aux monopoles. Un premier versement de 950 millions a été fait le 31 octobre.

L'argent pour ces paiements doit provenir des douanes américaines, qui ont imposé des droits tarifaires sur le bois d'oeuvre. Mais puisque le gouvernement canadien ne s'attend pas à recevoir d'argent des douanes américaines avant deux ans, il a chargé Exportation et Développement Canada (EDC) d'amorcer un remboursement anticipé. La société de la couronne achète les droits aux dépôts et intérêts dus aux entreprises canadiennes. Elle le fait à même l'argent des contribuables canadiens, selon la Presse canadienne.

Aux termes de l'Accord sur le bois d'oeuvre, les douanes américaines doivent rembourser environ 80% des 4,4 milliards $US perçus depuis mai 2002 pour le compte des manufacturiers aux États-Unis qui accusaient le Canada de commerce déloyal.

La Presse canadienne écrit que le monopole Tembec a reçu 242 millions $US de l'agence fédérale. Le président et directeur général de Tembec a dit que «l'argent va servir à réduire notre dette et à accroître notre liquidité». Cette somme «nous permettra de mettre plus d'accent sur les enjeux opérationnels et financiers qui sont à la base de notre plan de relance».

Lorsque l'accord est entré en vigueur, les États-Unis ont cessé d'imposer des droits anti-dumping et compensatoires sur l'importation de bois d'oeuvre canadien et le Canada a abandonné sa contestation devant les tribunaux. Pendant cinq ans, l'ALÉNA, l'OMC et les tribunaux américains ont jugé en faveur du Canada, déclarant ces tarifs douaniers illégaux.

Le plus récent de ces jugements est celui du tribunal du commerce international des États-Unis qui rendait le 13 octobre sa décision unanime ordonnant le plein remboursement des 5,3 milliards $ en droits imposés aux importations canadiennes.

Le gouvernement Harper disait jusqu'à tout récemment qu'il retarderait la mise en application de l'Accord jusqu'au 1er novembre pour convenir aux compagnies qui n'avaient pas accepté d'abandonner leur contestation des droits. Puis il a soudainement changé d'avis et déclaré qu'un «nombre suffisant» de monopoles forestiers avaient accepté de renoncer à leur contestation et que l'accord entrerait en vigueur le 12 octobre.

Entre-temps il fait passer à toute valeur le projet de loi entérinant l'accord, et ce dans le contexte d'une crise de l'industrie forestière et de fermetures massives aux conséquences désastreuses pour les travailleurs forestiers et leurs communautés. Des travailleurs de tous les secteurs demandent aux parlementaires de bloquer l'accord et de plutôt fournir une aide immédiate aux travailleurs forestiers.

Le gouvernement Harper a invoqué une motion de clôture à la deuxième lecture du projet de loi et l'a référé au Comité permanent sur le Commerce international. La décision du Bloc québécois de voter du côté du gouvernement a permis l'adoption du projet de loi à la Chambre des communes. Certains espèrent que le Sénat bloque son adoption, mais le gouvernement Harper prend tous les moyens pour l'en empêcher, notamment en donnant le moins de faits possible. On voit ce qu'il veut dire quand il dit que la Loi fédérale sur la responsabilité va changer la façon de faire du gouvernement.

Pendant ce temps on apprend que les frais d'exportation que doivent payer les monopoles exportateurs de bois d'oeuvre du Canada sont beaucoup plus élevés que les droits que leur imposait le gouvernement des États-Unis.

Le 14 juillet, le tribunal américain a émis une injonction interdisant aux autorités américaines des douanes de dépenser les fonds accumulés par l'imposition des droits tarifaires. L'Amendement Byrd permettait aux autorités américaines de verser les droits compensatoires perçus auprès des exportateurs canadiens directement à l'industrie américaine. Le tribunal a jugé que cet amendement enfreint les obligations des États-Unis aux termes de l'ALÉNA.

Puis le 21 juillet, le même tribunal a entendu la contestation de la partie canadienne contre le département du commerce américain qui continuait de percevoir les droits tarifaires sur le bois canadien malgré la décision du comité de l'ALÉNA que ces droits contreviennent aux lois américaines. Le gouvernement des États-Unis s'en tenait à une décision antérieure de l'Organisation mondiale du commerce.

Pendant cinq ans, les tribunaux binationaux (ALÉNA), internationaux (OMC) et américains ont rendu maints jugements contre l'imposition de droits sur le bois d'oeuvre canadien. Ni les lois américaines, ni la «loi» de l'Accord de traité, ni le droit international n'autorisent les États-Unis à faire ce qu'ils ont fait. Le nouvel Accord sur le bois d'oeuvre rend «légal» ce que tous les tribunaux avaient déclaré illégal.

Pour détourner l'attention de cette trahison, le gouvernement Harper dit que cet accord est mieux que pas d'accord du tout, que c'est mieux que de continuer les litiges interminables pour apporter la stabilité à l'industrie, aux travailleurs et à leurs communautés. Et pendant ce temps il refuse obstinément de donner une aide financière aux travailleurs dont la vie est bouleversée par la crise dans l'industrie.

Beaucoup croient que le gouvernement Harper joue un double jeu dans les relations canado-américaines. Ils veulent en savoir plus. L'opposition populaire à l'accord sur le bois d'oeuvre et à la façon dont il est imposé est contre la trahison nationale et pour un avenir pour l'industrie et les travailleurs pris dans les manoeuvres de la concurrence monopoliste et de l'annexion du Canada aux intérêts impérialistes américains.

(Le Marxiste-Léniniste)

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dimanche, octobre 01, 2006

Actualité - Rencontre secrète à Banff • Que se passe-t-il dans les relations entre le Canada et les États- Unis?

Le rapport du juge O'Connor sur l'affaire Arar a fait ressortir entre autres qu'il y a des choses inquiétantes qui se passent dans les relations entre le Canada et les États-Unis. Il fait ressortir plusieurs choses concernant l'aspect sécurité, mais à notre avis il y a une question fondamentale qui n'a pas été posée: La politique du Canada en matière de sécurité a-t-elle été pensée par des représentants d'une société civile en songeant aux mesures nécessaires dans certaines circonstances particulières pour protéger la sécurité intérieure et extérieure de l'État canadien, celle de ses voisins et celle de l'ensemble des peuples et pays du monde? Ou établit-elle uniquement les moyens de se conformer au diktat d'une puissance étrangère et d'une oligarchie financière dont les intérêts sont intimement reliés à la quête de domination mondiale de cette puissance étrangère?

C'est une question d'autant plus sérieuse quand on sait que la puissance étrangère en question et la superpuissance américaine dont l'objectif global est d'imposer son diktat au monde entier. De plus, la «guerre contre la terreur» de cette superpuissance est spécifiquement dirigée contre le monde musulman qui cherche à défendre son droit d'être et les conditions nécessaires à la défense de ce droit.

Que montrent les conclusions de l'enquête sur l'affaire Arar et pourquoi le gouvernement, la GRC, les partis d'opposition et d'autres sont-ils si récalcitrants à discuter de leur signification? Est-ce parce que les États-Unis ont infiltré certaines agences et institutions canadiennes et les ont placées directement sous leur commandement? Quels rapports ont été établis entre la GRC, les Forces spéciales de l'Armée canadienne, voire l'ensemble de l'Armée canadienne, et même certains ministères et les États-Unis? Les États-Unis ont-ils pris le contrôle du Bureau du Premier Ministre?

Le Marxiste-Léniniste croit que ces questions méritent attention.

Par exemple, lorsque les Forces spéciales de l'Armée canadienne ont été envoyées en Afghanistan au début de l'intervention, beaucoup au Canada se sont inquiétés de ce qu'il adviendrait des prisonniers. Ils ne voulaient surtout pas qu'ils soient remis entre les mains de l'armée américaine, connaissant la pratique de ce pays de déporter des prisonniers vers la torture. C'était une affaire urgente étant donnée la rapidité avec laquelle les événements se dénouaient. Avant même que le public ne prenne conscience du sérieux du problème et que la chose soit soumise à un débat, on apprenait que: 1) les forces canadiennes avaient fait des prisonniers; 2) elles les avaient remis entre les mains des forces américaines; 3) le premier ministre d'alors, Jean Chrétien, ne le savait pas. Avant que le public n'ait le temps d'absorber cette information, sans parler d'en débattre, on apprenait en entre-filets que le ministre de la Défense, Art Eggleton, et le représentant américain des opérations spéciales avaient signé un mémorandum secret. Selon le mémorandum, les Forces spéciales de l'Armée canadienne étaient placées directement sous commandement américain. Cela s'est fait à l'insu du public et du gouvernement et même du premier ministre. En fait, le mémorandum disait, si la mémoire est bonne, qu'il ne fallait pas informer le premier ministre des opérations spéciales.

Puis le gouvernement et les médias ont complètement cessé d'en parler. La note comme telle n'a jamais été rendue publique, alors le public n'a jamais eu la chance d'absorber l'information, sans parler d'en débattre. Quant aux médias, quiconque étaient chargés de capter ce type d'information et d'agir en conséquence l'ont ou bien vu et, comme le reste d'entre nous, étaient trop absorbés par le défilement rapide des événements pour réagir, ou bien rangé quelque part dans la mémoire comme un écho sur un écran de radar ou encore porté à l'attention de leurs supérieurs pour ensuite se faire dire de ne pas s'en préoccuper. Quoi qu'il en soit, il y a bel et bien eu écho sur le radar. C'était l'époque des scandales du gouvernement Chrétien et les diversions se succédaient à toute allure. Eggleton a été démis de ses fonctions sous prétexte de conflits d'intérêts concernant l'utilisation personnelle d'un chalet et lui-même n'est plus maintenant que le souvenir d'un écho sur l'écran de radar.

Tout cela pour dire qu'il est important de porter attention à ce qui se passe présentement dans les relations canado-américaines.

(...) C'est la deuxième conférence de ce genre à se tenir à l'insu des Canadiens. Nous pensons que cette conférence, son ordre du jour, ses participants, son timing et l'absence de discours public à son sujet amènent encore une fois à se demander si l'État canadien est de plus en plus placé sous le commandement direct de l'État américain. Les conclusions du Rapport O'Connor sur l'affaire Arar le révèlent-elles d'une certaine façon? Que nous disent les faits concernant la situation actuelle dans les rapports entre le Canada et les États-Unis?

(Le Marxiste-Léniniste)

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Actualité - Public kept in dark about talks on North American integration

From September 12-14, leaders from all three North American Conservative governments met in Banff, British Columbia for the second annual conference on North American integration, entitled "The 2006 North American Forum." According to internal documents "not for public release" obtained by the Banff Crag and Canyon, politicians including the Minister of Public Safety, Stockwell Day, and the Minister of Defence, Gordon O'Conner, met with government and business leaders from the US, Canada and Mexico, including US Defense Secretary Donald Rumsfeld, the president and CEO of Canada West Foundation (an Alberta think-tank), a subdirector of PEMEX (a Mexican oil company) and the president of the Lockheed Martin Corp. (the world’s largest military contractor).

Although the conference, organized by the Canadian Council of Chief Executives, examines issues of interest to the public, like North American integration of energy and security, it has been held in secret for the second year in a row, without advance warning and without a press release.

According to the Crag, the spokesperson for the forum, John Larsen, refused to reveal who had paid for the forum or whether or not Rumsfeld was attending. Larsen did talk about the secret nature of the event: "You can imagine that if this was all televised or open to public scrutiny, the nature of the conversations and ultimately what you would be able to do with those conversations and how far you might be able to advance the solutions around it would be different."

Maude Barlow, writing in the Toronto Star, pointed out that, "since Paul Martin, Vicente Fox and George W. Bush signed the Security and Prosperity Partnership in March 2005, discussions on continental integration have gone underground. The media have paid little attention to this far-reaching agreement, thus Canadians are unaware that a dozen working groups are currently 'harmonizing' Canadian and US regulations on everything from food to drugs to the environment and even more contentious issues like foreign policy."

As of Sept. 25, only the Banff Crag and Canyon and the Toronto Star had reported that the conference had occurred at all.

(The Dominion - Geordie Gwalgen Dent)

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vendredi, septembre 29, 2006

Actualité - Rencontre secrète de PDG et de l'establishment de la défense à Banff: Militarisation et déconstruction de l'Amérique du Nord

Des ministres et des généraux cinq étoiles se frottent à certains des plus influents chefs d'entreprise d'Amérique du Nord dans le décor somptueux du Fairmont Banff Springs Hotel.

Cette rencontre secrète sur «La prospérité continentale dans le nouvel environnement de sécurité» porte sur l'«intégration profonde», qui consiste grosso modo à abolir la souveraineté nationale en faveur de la «forteresse nord-américaine».

Selon l'ordre du jour de la conférence, le secrétaire à la Défense Ronald Rumsfeld se serait rendu à Banff, en Alberta, pour y prononcer une allocution sur la coopération militaire. Le ministre de la Sécurité publique du Canada, Stockwell Day, aurait quant à lui abordé divers problèmes reliés à la sécurité publique en Amérique du Nord.

Plusieurs hauts gradés des armées américaine et canadienne y étaient. Y assistaient également le ministre de la Défense du Canada, Gordon O'Connor, et le chef d'état-major de la Défense, le général Rick Hillier.

Rien ne confirme que le premier ministre du Canada, Stephen Harper, ait participé à la conférence.

Du côté américain, plusieurs des hauts conseillers de Rumsfeld étaient présents, avec une poignée de chercheurs et de consultants.

Le commandant du NorthCom américain, l'amiral Tim Keating, était dans l'assistance accompagné de plusieurs membres de son personnel. Keating est également le commandant du NORAD, qui sera bientôt incorporé dans le NorthCom américain.

Intégration profonde

Le concept d'«intégration profonde» fut d'abord énoncé par le «Groupe de travail indépendant pour l'avenir de l'Amérique du Nord» dont la composante canadienne est présidée par l'ancien vice-premier ministre libéral John Manley et Tom D'Aquino, président du Conseil canadien des chefs d'entreprises. Le groupe composé de représentants américains, canadiens et mexicains était parrainé par le Conseil sur les relations étrangères.

«D'Aquino et ses partenaires dans le groupe de travail de la grande entreprise, l'ancien vice-premier ministre John Manley et l'ancien ministre des Finances Michael Wilson, nous disent que notre intégration progressive aux États-Unis va garantir notre prospérité en créant une forteresse nord-américaine pour concurrencer avec la Chine, l'Europe et d'autres rivaux.»[1]

En 2005, le groupe de travail de Manley publiait son «Appel trinational en faveur de la création d'une communauté économique et de sécurité nord-américaine d'ici 2010».

D'Aquino et Manley étaient tous deux à la conférence de Banff, qui est plus ou moins un suivi de l'initiative parrainée par le Conseil des relations étrangères. Un autre thème central de la conférence de Banff est l'intégration des structures de commandement militaire qui pourrait mener à l'abandon du NORAD et à l'intégration du Canada au Northern Command des États-Unis.[2]

La conférence de Banff était co-présidée par George Shultz, un fervent républicain et ancien secrétaire d'État du président Ronald Reagan devenu par la suite président et directeur de Bechtel.

Plusieurs des plus grands chefs d'entreprise du complexe militaro-industriel et des pétrolières, dont Lockheed Martin, Chevron, PEMEX du Mexique et Suncor Energy, étaient à la conférence.

Plusieurs hauts représentants politiques et analystes des groupes de recherche militaire, comme Livermore, étaient invités à participer à différents panels en tant qu'experts.

Les réunions ont porté sur l'interpénétration des systèmes de défense nord-américains, la militarisation, la sécurité nationale, les frontières, l'immigration, la production militaire et le contrôle des réserves d'énergie de l'Amérique du Nord.

La conférence avait davantage à voir avec la militarisation pour le profit qu'avec la «prospérité continentale».

Pas de journalistes, pas de communiqués de presse, pas de commentaires qui puissent informer l'opinion publique: le silence médiatique total. Le programme de la conférence, qui était un secret d'État bien gardé, a été révélé par l'auteur et politicien canadien Mel Hurtig dans un message sur Internet qui se lit:

J'ai cru que vous voudriez voir ceci. Les voilà repartis. Les vendus, les suspects habituels.

Du 12 au 14 septembre, au Banff Springs Hotel, une conférence sur l'intégration nord-américaine.

La longue liste des participants inclut Perrin Beatty, Peter Lougheed, Thomas d'Aquino, Stockwell Day, Wendy Dobson, Roger Gibbins, John Manley, Anne McLellan, Gordon O'Connor, James Schlesinger, Donald Rumsfeld, George Shultz et bien d'autres.

Ils aborderont entre autres les thèmes suivants: «Une vision pour l'Amérique du Nord», «Une stratégie énergétique nord-américaine», «Dimensions démographiques et sociales de l'intégration nord-américaine», «Possibilités de coopération en matière de sécurité».

Plusieurs hauts représentants du gouvernement américain y seront.

Beaucoup de militaires. Beaucoup de ministres adjoints.

Cachez vos objets précieux. Ne laissez pas sortir vos enfants.

Mel Hurtig


Notes
1. Murray Dobbin, avril 2005
2. Chossudovsky, novembre 2004

*(Traduit de l'anglais par Le Marxiste-Léniniste)

(GlobalResearch.ca - Michel Chossudovsky)

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lundi, septembre 25, 2006

Actualité - Harper donne un aperçu du programme impérialiste de l'élite canadienne

Le premier ministre canadien Stephen Harper a profité de son voyage à New York la semaine qui vient de passer pour faire pression pour des liens économiques, militaires et géopolitiques encore plus étroits entre le Canada et les Etats-Unis.

Dans ses discours, Harper voulait soutenir l’idée qu’un partenariat plus étroit entre les Etats-Unis et le Canada est vital pour les deux côtés pour le succès des ambitions mondiales de l’impérialisme américain et ceux plus modestes, mais aussi prédateurs, du Capital canadien.

Devant le Club économique de New York mercredi soir, un des forums les plus importants de l’élite de la grande entreprise et financière américaine, Harper a longuement expliqué combien « le Canada avait à offrir » aux Etats-Unis pour l’aider « à relever ses défis mondiaux » en vertu de sa position en tant que puissance économique et militaire proéminente.

Cet argument était combiné à un appel de l’élite américaine à porter une plus grande attention à la contribution du Canada dans le renforcement de la puissance américaine, y compris en s’ajustant à la politique américaine en accord avec les besoins canadiens dans plusieurs régions. Il a aussi répété ses affirmations emphatiques sur l’importance géopolitique du Canada et sur sa détermination à être une force dans les affaires du monde.

Harper a introduit la partie la plus importante de son discours avec une question : « Pourquoi donc, Mesdames et Messieurs, dans un monde agité et incertain, alors que notre économie et notre sécurité dépendent de développements qui se produisent dans des terres lointaines, pourquoi – dis-je – devrions-nous porter notre attention et nos énergies sur le Canada ? »

Presque tout le reste du discours de Harper voulait offrir une réponse à cette question, mais le cœur comme la forme de son argument était donné par les paragraphes qui suivaient :

« Parce que le Canada est… pays stable et une force du bien », un Etat qui a, de plus, « beaucoup à apporter dans ces temps chaotiques et éprouvants » et qui « a l’intention d’apporter sa contribution » sur la scène mondiale.

Harper a ensuite mis « en relief trois qualités que le Canada a à offrir » aux Etats-Unis :

« premièrement, une économie forte et robuste et en particulier un secteur de l’énergie qui est en train de devenir l’un des plus importants du monde,

« deuxièmement, un solide partenariat dans la construction d’une Amérique du Nord prospère, concurrentielle et sûre et

« troisièmement, une volonté commune de faire valoir, dans le monde entier et de concert avec nos alliés démocratiques, les valeurs et intérêts qui sont les nôtres. »

Continuant sur le rôle potentiel et actuel du Canada en tant que partenaire économique des Etats-Unis, Harper s’est vanté que les gouvernements canadiens successifs avaient mis en œuvre un programme néolibéral avec des budgets équilibrés et abaissé les impôts sur le revenu et sur les sociétés, ce qui a résulté en des impôts plus faibles pour les sociétés au Canada qu’aux Etats-Unis.

Mais il a souligné le rôle du Canada dans la « sécurité énergétique » des Etats-Unis. Le Canada, a fait remarquer Harper, est déjà le principal fournisseur étranger des Etats-Unis en pétrole, en gaz naturel, en électricité et en uranium et, avec les sables bitumineux riches en pétrole de l’Alberta, a le potentiel pour devenir un plus grand fournisseur encore.

Les États-Unis, a soutenu Harper, devraient reconnaître qu’ils ont une « superpuissance énergétique » comme voisin, et que ce voisin partage la croyance de Wall Street en un « marché libre et le respect des contrats. »

Ensuite, Harper a soutenu que si une Amérique du Nord plus « prospère, concurrentielle » et « sûre » devait être bâtie et que les défis commerciaux provenant de l’émergence de la Chine et de l’Inde et d’une Union européenne élargie devaient être surmontés, une « réaction continentale » devait alors être mise de l’avant sous la forme d’un partenariat plus étroit entre le Canada, les États-Unis et le Mexique.

« Au printemps dernier à Cancun, les présidents Bush et Fox et moi-même avons développé davantage ce partenariat dans les domaines de la concurrence, de l’harmonisation de la réglementation, de la gestion des crises et des frontières intelligentes et sûres. »

Comme preuve de l’engagement du Canada à vouloir collaborer avec les États-Unis pour la sécurisation du continent, Harper a fait mention des milliards que le Canada avait dépensés dans la sécurité aux frontières et la capacité de réaction d’urgence depuis les attaques terroristes du 11 septembre. Il a aussi mentionné l’accord récent visant à étendre le pacte canado-américain de défense aérienne, NORAD, au contrôle commun des eaux territoriales de l’Amérique du Nord.

Pour terminer sa démonstration que le Canada avait beaucoup à offrir à Washington et à Wall Street, Harper a rappelé le rôle important qu’il jouait déjà en appuyant l’administration Bush dans sa supposée guerre au terrorisme, incluant en Afghanistan, en soulignant les milliards qu’Ottawa avait récemment investis pour le renforcement des Forces armées canadiennes (FAC), et en exprimant sa détermination que « le rôle du Canada dans le monde ne se limite pas à ce continent ».

« Alors que nous travaillons tous ensemble à assurer la sécurité et la prospérité de l’Amérique du Nord, nous devons aussi veiller à créer un monde plus stable et plus juste », a affirmé Harper.

Impatient de convaincre son auditoire que l’élite canadienne était prête à voir ses citoyens payer le prix des guerres visant à sécuriser les intérêts économiques et géopolitiques de leurs partenaires de Wall Street, Harper a souligné les « pertes réelles » dont les FAC avaient souffert dans la répression des talibans dans le sud de l’Afghanistan, ainsi que les 120 000 Canadiens tués durant les deux guerres mondiales du siècle dernier et durant la guerre de Corée.

Le discours de Harper voulait principalement convaincre la grande entreprise américaine qu’elle avait beaucoup à gagner d’un partenariat encore plus étroit entre les États-Unis et le Canada et que son gouvernement conservateur, comme l’a démontré le récent accord qui a mis un terme au conflit sur le bois d’oeuvre, était impatient de faire tomber tous les obstacles qui pouvaient nuire à un tel partenariat.

Mais le premier ministre canadien a émis deux objections face à l’actuelle politique américaine. En premier lieu, il a exprimé le risque de mesures de sécurité qui « n’ont pas été suffisamment raisonnées » ou qui « sont mal mises en œuvre » qui pourraient perturber le commerce transfrontalier et il a cité en exemple la loi américaine qui d’ici 2008 exigerait que tous les Américains et Canadiens aient un passeport ou un document similaire pour entrer ou retourner aux États-Unis.

Depuis septembre 2001, la grande entreprise canadienne est hantée par la peur que le renforcement des frontières américaines nuise sérieusement à leur « libre-échange » avec les marchés américains et, en vue d’empêcher une telle possibilité, elle a vanté les mérites du concept d’un périmètre de sécurité commun entre le Canada et les États-Unis.

Harper a également profité de l’occasion de son discours à New York pour exprimer encore une fois l’objection du gouvernement canadien au refus des Etats-Unis de reconnaître les revendications territoriales du Canada dans l’océan Arctique, où il y a potentiellement du pétrole et des minerais. De plus, Ottawa est anxieux de se voir reconnaître la souveraineté du « passage du Nord-Ouest » depuis que le réchauffement de la planète risque de transformer cette région en une importante voie maritime liant l’Asie et l’Europe.

Le mois dernier, le National Post, qui a des liens étroits avec les conservateurs, publiait un éditorial dans lequel il présentait l’argument selon lequel le gouvernement Harper devait insister auprès des Américains pour qu’en échange du rôle de porte-drapeau de l’administration Bush sur l’arène mondiale, la revendication canadienne en Arctique soit reconnue.

Harper a présenté ses doléances à l’égard des politiques américaines en des termes respectueux, voire obséquieux.

Comme un chacal suivant les traces d’un gros prédateur, l’impérialisme canadien connaît sa place. Quelles que soient les frustrations qu’il a de devoir se plier devant son puissant allié, il s’exprime pleinement devant les plus faibles et les blessés. Voilà la signification de la défense enthousiaste dans les grands médias de la participation du Canada à la campagne contre-insurrectionnelle de type colonial en Afghanistan.

Des masses de Canadiens sont opposées à l’administration Bush, qu’ils identifient correctement aux guerres d’agression contre les peuples afghan et irakien et avec la poursuite de politiques sociales réactionnaires aux États-Unis mêmes.

Mais au sein de l’establishment corporatif, il existe un fort appui pour les efforts du gouvernement Harper de forger des liens encore plus étroits avec l’impérialisme américain.

Le Globe and Mail, le principal journal canadien, titrait son éditorial de vendredi, « Le Canada et son rôle en tant que joueur mondial ». L’éditorial glorifiait le discours de Harper devant le Club économique de New York ainsi que son second discours donné le lendemain devant les Nations unies, discours largement consacré à présenter l’intervention canadienne en Afghanistan en soutien au gouvernement fantoche installé par les Etats-Unis, de mission pour la démocratie, comme une « vision bénie et cohérente du rôle international croissant du Canada ».

L’éditorial du Globe conclut : « Les deux discours constituent une approche réaliste à un monde formidable. Il y a de l’idéalisme. [Faisant ici référence à la rhétorique sur la défense de la démocratie]. Les coûts sont calculés froidement. Et il n’y a pas de doute que les intérêts des Canadiens sont centraux. Excellent. »

L’appui de l’Ottawa Citizen a une politique visant à lier d’encore plus près le Canada aux Etats-Unis – une puissance qui a imposé son droit de mener une guerre « préventive » illégale et qui est déterminée à empêcher une autre puissance ou coalition à défier ou même potentiellement défier sa suprématie globale – n’était pas moins empathique.

« Notre pays, » déclare le Citizen, « un joueur économique global, dépendant de ses alliés et d’alliances pour assurer sa sécurité et sa prospérité à la maison, à besoin d’une politique clairvoyante, pragmatique et musclé…Mr Harper est en train de nous redonner le sens de notre place dans le monde, après des années d’indifférence. »

(World Socialist Web Site)

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mercredi, juin 21, 2006

Actualité - Business Without Boundaries - New initiative hopes to make Atlantic Canada an 'epi-centre' of international trade

Franc-Parler publie un article à propos d'un nouveau projet annexionniste. L'initiative Atlantica de l'oligarchie financière s'attaque à la souveraineté du Canada, promouvoit la privatisation des services publics et attaque les droits des travailleurs par la création d'une zone économique spéciale entre le nord-est des Etats-Unis et les provinces atlantiques.

Sean Cooper replies without hesitation when asked if there will be negative social or environmental consequences to Atlantica: "No," he says bluntly. "There are none that I'm aware of." Executive Director of the Atlantic Provinces Chamber of Commerce (APCC), Cooper has only good things to say about Atlantica - a region encompassing the northeastern US and Atlantic Canada that business leaders are proposing as the new 'epi-centre' of international trade.

The APCC and Saint John Board of Trade recently hosted hundreds of delegates in Saint John, New Brunswick for "Reaching Atlantica: Business Without Boundaries," a conference intended to raise the profile of the Atlantica Initiative and assist in its development.

Proponents of Atlantica believe that Atlantic Canada--largely considered a 'have-not' region--has the potential to become an economic powerhouse; with Halifax acting as an international port, Atlantica is perfectly situated to funnel goods into huge American markets. The purpose of Atlantica, says Cooper, is to allow goods, people and services to move more easily between huge economic zones. Essentially, Atlantica will "move wealth," he says. "And it will create wealth."

Create wealth for whom? asks Matt Schlobohm, co-ordinator for the Maine Fair Trade Campaign. Schlobohm spoke at "Resisting Atlantica: Reclaiming Democracy," a counter-conference that drew a crowd of 300 people--people that do believe Atlantica will have negative social and environmental consequences. Schlobohm is one of those people. He notes that, on the surface, the Atlantica Initiative appears harmless: "Who could be opposed to trade between Atlantic Canada and northern New England? - that sounds great." But in order to understand the values behind the Initiative, one must look at who is behind it, says Schlobohm.

Sponsors of 'Reaching Atlantica' included large corporations like Irving Oil, BMO Financial Group and Aliant. Speakers at the conference included representatives from the Canadian Association of Petroleum Producers, The Canadian Chamber of Commerce, and the Atlantic Institute for Market Studies (AIMS). Registration for members of the public was $595, a fee that demonstrators noted was more than most people could afford. It is the business elite pushing for the Atlantica Initiative, argues Schlobohm, and it will be the business elite who will benefit.

Schlobohm points to AIMS, a think tank he says is "pushing aggressively for Atlantica." AIMS details the "poor public policy holding Atlantica back" on its website. Included in the list are minimum wage legislation and union density, both considered measures of "labour market flexibility." Schlobohm is alarmed that minimum wage legislation and unions, which he considers the "most effective anti-poverty program the world has seen," are being labeled "economic distress factors." He argues that Atlantica, like its predecessor NAFTA (the North American Free Trade Agreement), is not fundamentally about trade--which can have many benefits--but about increasing profits for corporations, often at the expense of workers' rights, social programs, and environmental protection.

Police block the entrance to the convention centre where business delegates met to discuss the Atlantica Initiative. photo: Chris ErbGarry Leech, a member of the Atlantic Regional Solidarity Network, has seen this happen in his own province. Nova Scotia Power used to buy Nova Scotia coal. The company has since found cheaper coal in Colombia. Not only have jobs been lost in Atlantic Canada, notes Leech, but the cheap coal is linked to human rights abuses in Colombia. There are other ways of doing business, he insists.

"Nova Scotia power should not be investing in the refurbishment of coal powered plants--which are huge emitters of green house gases--but in wind energy," says Leech. "That would improve the environment and provide jobs in the wind energy sector. And it would de-link Canada from human rights abuses in Colombia." Leech's vision of supporting local economies is far different from the Atlantica model.

"We are about to become a doorway to the industrial might of China and India," Brian Lee Crowley, president of AIMS, told the Chronicle Herald. Crowley envisions a transportation corridor moving goods from the Halifax port to markets in the US. Large numbers of trucks will be needed, notes Crowley, and large numbers of truck drivers. "The answer isn't going into high schools and [talking] about great opportunities in the trucking industry," says Crowley. "Mexico is one of the three NAFTA partners. The answer is to set up a guest worker program."

Mexican guest workers are not granted the same rights as Canadians and are often willing to work for less. Atlantica may encourage cheap labour and goods to move easily across the border, but Leech wonders if immigrants and refugees would be given the same rights. AIMS' recommendations to Ottawa include working with the US on "integrated perimeter security, harmonization of external tariffs and mutually agreeable standards of entry for persons from third countries."

The "Reaching Atlantica" conference concluded with the announcement that an 'Atlantica council' would be created to bring key government leaders on board. Leech is disappointed that, despite protests, representatives from unions, community groups and environmental organizations have not been invited to the table. This isn't just about economics, he says, but also about social, environmental, political and military policies; it's therefore critical that voices other than those of big businesses are heard.

(The Dominion - Hillary Bain Lindsay)

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dimanche, juin 11, 2006

Actualité - Atlantica: Annexation Without Borders?

Franc-Parler publie un article à propos d'un nouveau projet annexionniste. L'initiative Atlantica de l'oligarchie financière s'attaque à la souveraineté du Canada, promeut la privatisation des services publics et attaque les droits des travailleurs par la création d'une zone économique spéciale entre le nord-est des Etats-Unis et les provinces atlantiques.

It doesn't require a PHD in economics to know that Atlantic Canada is a 'have not' region.A group of corporate executives, the think tanks they fund, and some government officials say they have a solution to the region's relative economic deprivation: Atlantica. The initiative, which is being launched at a major 'Business without Boundaries' conference in Saint John on June 8-10, is an attempt by some of the wealthiest people in Atlantic Canada and the Northeastern United States to privatize public services, reduce national sovereignty, and open the door to lower wages by creating a new trans-border economic zone."

This is a broad social project," said Brian Lee Crowley, the executive director of the Atlantic Institute for Market Studies (AIMS), one of Atlantica's key intellectual architects together with Progress Magazine, publicist of the project. The board of AIMS includes members of the biggest monopoly corporations in Atlantic Canada.

Crowley wants to see expanded economic and political links between the Maritimes and the Northeastern United States.

Crowley believes representatives from the Atlantica Initiative, whose members are drawn exclusively from corporations, and their lobby groups, are entitled to a seat at the table during the annual New England Governors and Eastern Canadian Premiers Conference. "There are a lot of people with an interest in seeing Atlantica proceed, who want to make sure these ideas get discussed at that meeting," he said.

Some of those people include: Chris Huskilson (CEO of Emera, parent of Nova Scotia Power), Kenneth Irving, Richard Egelton (Senior VP and Chief Economist at BMO Financial Group), and Rob Bennett (CEO of Bangor Hydro). Irving, one of the largest landowners within the US and the Maritimes, is a sponsor.

The idea of someone from Atlantica having a seat at the Premiers' conference doesn't sit well with Dede Daigle, a New Brunswick representative from the Canadian Labor Congress. "Ordinary people aren't at the Atlantica table, it's big business and government, essentially the elite. Ordinary people won't have a voice," she said. "It's ironic they want to open the border for goods and services while people are going to have to get new id cards to get across. It shows where their priorities are."

Crowley openly admits that Atlantica continues along the political trajectory of deregulation and continental integration set out by NAFTA, the North American Free Trade Agreement, and the Security and Partnership Agreement for North America. "It is always going to be in our interest, when dealing with a far more powerful trading partner like the United States, to put these [trade] rules down on paper," he remarked.

But in the recently resolved softwood lumber case, formal trade agreements weren't worth the paper they were printed on. NAFTA's internal dispute settlement panel ruled that Canada was within its rights to export lumber harvested from crown land. The us simply ignored the ruling and continued to impose its illegal tariffs.

When Prime Minister Harper announced that negotiation had solved the dispute, Gordon Ritchie, one of the architects of the original Canada-US free-trade agreement, called the negotiated settlement, 'a bit of a hold-your-nose deal.' Ritchie went on to call himself a 'realist' who knows, 'the kind of obscene political strength the us industry possesses.' If the people who got us on the nafta bandwagon are speaking out against the 'obscene political strength' of us industry, then maybe 'free' trade is costing too much?

Crowley agrees the Americans "behaved badly on the softwood issue", but still maintains, "there is nothing we can do about the fact that our economy is deeply intertwined with the American economy." That's debatable, but surely if dependency is causing problems should we be actively tightening the noose around our collective necks?

Instead we should be focusing on a sovereign economy, including producing for local markets by strengthening networks between rural farmers and urbanites; publicly investing in renewable energy technology, a key to the world's economic future; and properly funding post-secondary education.

From the get-go, it seems like Atlantica will have some image problems with citizens. Corporate executives and politicians, the people spear-heading the initiative, are among the least-trusted members of society; politicians are the least trusted group in Canadian society and CEOs are the third least, according to 2005 Ipsos-Reid polls.

"I certainly think the observation is fair that politicians and businesspeople will be looked on with suspicion by some people," said Crowley, who argues that Atlantica should be judged on its merits, not just on the forces who are driving it.

Students, unionists and other social activists in New Brunswick aren't buying it. They're already holding meetings to plan a counter-conference and protests against a concept they say will give greater power to corporations who already have too much of it. They are bringing Maude Barlow, chairperson for the 100,000 member Council of Canadians, to Saint John in June to speak against Atlantica.

Italian dictator Benito Mussolini once remarked, "Fascism should more accurately be called corporatism as it is the merger of state and corporate power." If Atlantica becomes reality, we may see Mussolini's dream waking up in our own backyard.

(Shunpiking Magazine - Chris Arsenault, May 2006)

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