mercredi, octobre 18, 2006

Les médias et le gouvernement canadien complices de la terreur d’État israélo-américain

L’assaut criminel d’Israël contre les peuples libanais et palestinien a soulevé l’indignation générale au Québec et au Canada pendant que le gouvernement canadien prenait la défense du terrorisme d’État israélo-américain. D’un côté, Stephen Harper s’est porté à la défense de l’impérialisme américain et du sionisme et, de l’autre, il a refusé de critiquer Israël, coupable de l’assassinat de Canadiens.

L’invasion du Liban par l’armée israélienne exigeait le rapatriement immédiat d’environ 50 000 personnes en sol canadien. Des mesures d’urgence s’imposaient pour agir rapidement et protéger des assauts israéliens les Canadiens au Liban. Pendant que Stephen Harper refusait de prendre ses responsabilités devant son peuple, plusieurs pays ramenaient leurs ressortissants à bon port.

Par cet abandon, il démontre la faillite du gouvernement canadien au même titre que les actions criminelles du gouvernement américain au moment de l’ouragan Katrina en septembre 2005.

Le 18 juillet, le gouvernement canadien par l’entremise de l’ambassade canadienne au Liban commence à préparer un plan digne de ce nom, c’est-à-dire d’assumer un rôle dans le rapatriement. Après avoir attendu en vain du secours, des centaines d’individu ont été forcés de compter sur eux-mêmes pour fuir le Liban dévasté en dépensant souvent des sommes d’argent astronomiques. De nombreux témoins ont rapporté les heures d’attente au port de Beyrouth où femmes et enfants massés sous une chaleur insupportable, en proie à la faim et des conditions d’hygiène inqualifiable, ont attendu pendant des jours, parfois en vain, pour entreprendre un long périple par bateau vers l’île de Chypre. Sous les tirs d’armes légères et le tonnerre des bombardements, des milliers de personnes se sont entassés pendant des jours et des semaines sans obtenir d’informations fiables sur leur sort.

Les euphémismes des représentants de l’armée canadienne n’ont convaincu personne. Malgré les «tirs d’armes légères […] tout est demeuré calme et l’évacuation s’est poursuivie», affirme le lieutenant-colonel, Shane Brennan, leader d’une équipe d’expert chargée de l’évacuation.

Le gouvernement canadien, pour cette occasion, s’est doté d’une politique de rapatriement raciste : les résidents canadiens passent après les citoyens canadiens. La porte-parole, Ambra Dicky, a indiqué très clairement la position du ministère. «Dès que tous les Canadiens qui veulent revenir seront rapatriés, nous aurons une meilleure idée des moyens pouvant nous permettre d’aider les résidents permanents. Notre priorité est de faciliter le retour des citoyens canadiens.» Pourtant deux semaines après l’attaque d’Israël contre Liban, seulement 2 800 personnes avait été rapatriées. Des citoyens de d’autres pays ont pris la place de Canadiens dans l’évacuation, en effet, les «pays alliés» ont obtenu auprès du gouvernement des places sur les embarcations même si, selon différents porte-paroles, la sélection dépend de décisions de l’ambassade canadienne à Beyrouth, sans parler des nombreuses directives contradictoires émanant des ministères ou de l’ambassade. Bref, beaucoup de faux-fuyants et de décisions racistes pour très peu de résultats!

La politique du gouvernement canadien dans son application du certificat de sécurité et dans tout l’isolement fait envers la communauté musulmane par rapport aux lois anti-terroristes. Cette chasse aux «terroristes» s’est encore avérée un domaine d’expertise pour Harper et ce, malgré l’urgence de la situation. Plusieurs personnes soupçonnées de représenter un «danger pour la sécurité» se sont vues refuser l’accès aux bateaux en partance de Beyrouth. Un simple soupçon a suffit au gouvernement canadien pour contraindre ses personnes aux affres de l’armée israélienne. Au même titre que les procès secrets canadiens et leur absence totale de preuves incriminantes, ces individus ont subit les injustices des politiques des autorités fédérales. Pour «protéger les Canadiens», les équipes d’évacuation ont délibérément ralenti l’embarquement pour éviter que des «terroristes» s’infiltrent.

Lorsque le temps vient d’envoyer des troupes en terre étrangère, en Afghanistan, au nom de la «guerre préventive», de la « sécurité nationale » et de la «guerre au terrorisme», le Canada s’y jette aveuglément, mais pour protéger ses propres citoyens d’une guerre menée par un État terroriste, le gouvernement se résume à invoquer le «droit de défendre des États assiégés.»

La position du Canada : un appui à Israël

Devant l’évidence de l’illégalité de l’invasion israélienne, le Premier ministre a pris position en faveur de cet État terroriste. Il s’est rangé du côté d’un gouvernement criminel qui est près à tout pour en venir à ses fins, c’est-à-dire de détenir le contrôle de la région et d’anéantir la population libanaise et palestinienne.

Le premier ministre, Stephan Harper, et le ministre des Affaires étrangère, Peter McKay, au même où des citoyens canadiens, piégés au Liban, étaient bombardés par l’armée israélienne osaient qualifier la résistance libanaise de «cancer». Des propos irresponsables et mensongers sachant que le Hezbollah résiste avec le soutien populaire malgré un nombre plus faible de combattants et une technologie militaire très faible en comparaison avec les forces d’occupation sionistes. L’exemple de la lutte héroïque du peuple vietnamien contre les agressions impérialistes démontrent qu’un armée, même faible, combattant pour une cause juste peut vaincre la plus puissante des armes.

Souvent accusé de suivre fidèlement et servilement les décisions des États-Unis, Stephen Harper a réajusté sa politique étrangère à un diapason avec l’impérialisme américain ; à un point tel qu’il devenait impossible de différencier leurs déclarations.

Pendant que Stephen Harper soutenait en Grande-Bretagne qu’Israël «a le droit de défendre», au moment où des citoyens canadiens étaient assassinés par Israël, George W. Bush répétait la même chose en ajoutant que c’était la poursuite de la guerre au terrorisme.

En effet, depuis la dernière élection fédérale l’oligarchie financière a vue une nécessité économique et politique dans l’intensification de l’annexion du Canada aux États-Unis.

Du National Post à La Presse : la même désinformation

Les médias ont rapidement orchestré la défense idéologique de la «guerre au terrorisme» au Liban de Stephen Harper. Récemment, Alain Duduc de La Presse expliquait que «derrière le Hezbollah, derrière les talibans, on retrouve une volonté de détruire ce que des sociétés comme la nôtre ont tenté de bâtir, parfois maladroitement: la démocratie, une certaine conception de l'égalité et de la justice, une organisation de la société capable d'assurer le bien-être, mais aussi une valorisation du savoir, du débat, de la liberté de penser.» Ainsi, la résistance face à l’agresseur est décrite comme la «volonté de détruire» ce que «nos sociétés» ont voulu bâtir comme «la démocratie», la «valorisation du savoir», etc. La volonté de l’agresseur sioniste d’annihiler des peuples repose sur quoi elle, si ce n’est la généralisation d’une politique d’apartheid, d’agression et d’oppression. L’opinion publique n’a pas été informée à ce propos dans les médias canadiens, bien au contraire. Les éditorialistes de la presse bourgeoise canadienne ont unanimement «condamné les crimes du Hezbollah». Comme si la résistance face à l’invasion, appuyée massivement par les Libanais eux-mêmes, était un crime!

D’autre part, la condamnation des crimes de guerre israélo-américains par le peuple a déchaîné contre le Québec, le National Post, un quotidien appartenait à un sioniste notoire, Izzy Asper. La bourgeoisie canadienne a besoin de créer la division en attaquant la nation du Québec. Dans un éditorial intitulé «La montée du Québecistan», le National Post a accusé les Québécois de «soutenir le terrorisme». La journaliste Barbara Key ajoute que le Québec a engendré un «fort courant antisémite dans le discours intellectuel à travers son histoire». Elle conclue que le support au Hezbollah «antisémite» démontre la haine du Québec contre Israël. La question de l’antisémitisme en plus d’être complètement décontextualisée et dénaturée est utilisée comme «argument» démagogique alors qu’Israël pratique une politique d’apartheid systématique depuis sa création. En quoi le support à la résistance du peuple libanais est-il antisémite ?

Les peuples ont le droit de résister. Les médias monopolisés peuvent bien utiliser n’importe quel sophisme pour justifier les crimes de guerre mais la réalité demeure, la résistance est un droit !

(Franc-Parler, Vol.1, No.7 - 16 octobre 2006)
francparlerjournal@yahoo.ca

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