Actualité - Opposons-nous aux restructurations antiouvrières des monopoles forestiers au Québec
Le leitmotiv des monopoles forestiers est simple: il faut mettre toutes les richesses naturelles et humaines de la société dans leurs mains afin qu'ils soient concurrentiels sur les marchés mondiaux. Sans quoi, les usines doivent fermer et les travailleurs, les communautés et des régions entières doivent être abandonnés à la dévastation économique et sociale.
La déclaration du vice-président de Domtar, Richard Garneau, par voie de communiqué est explicite: «Les coûts d'approvisionnement et de transformation des billes de sciage ont augmenté de manière substantielle au cours des dernières années, affectant la position concurrentielle de nos usines de sciage.» Le problème est posé comme un ultimatum: ou bien vous vous soumettez, ou bien vous en subirez les conséquences. Les compagnies forestières font alors pression sur les syndicats pour que ceux-ci décident en bout de ligne qui perdra son emploi et quels seront les programmes de mises à la retraite.
Les restructurations chez Domtar sont très révélatrices de la mesquinerie et la conception du monde sectaire des monopoles forestiers. En décembre 2005, Domtar fermait des usines de pâtes et papiers et des scieries, mettant à la porte 1 800 travailleurs à Ottawa-Hull, Lebel-sur-Quévillion, Malartic et Grand-Remous. À l'époque, la compagnie justifiait ces fermetures en invoquant «le coût élevé de la fibre [résineuse] et de la production». Le résultat fût que les coûts de fermetures contribuèrent à créer un déficit de près de 350 millions $.
En août dernier, Domtar annonçait sa fusion prochaine avec le monopole forestier Weyerhaeuser. Deux mois plus tard, Domtar recommence à «rationaliser» en mettant à la porte près de 1 000 travailleurs pour préparer sa fusion. Dans quelle mesure cela sert-il l'intérêt public ou la résolution de la crise de la foresterie? L'intérêt des monopoles dans leur course débridée pour le profit maximum est purement sectaire et contraire au droit public. C'est symptomatique de la maladie qui gangrène la foresterie: la braderie des ressources par les monopoles facilitée par les gouvernements.
Les contrats d'approvisionnement et d'aménagement forestier
Les monopoles forestiers s'empressent de proposer des solutions «réalistes». Les pressions pour le droit de transférer les contrats d'approvisionnement et d'aménagement forestier (CAAF) dans le but de donner carte blanche aux monopoles pour piller et dévaster les régions en plaçant les CAAF où bon leur semble s'accentuent. À Belleterre, en Abitibi-Témiscamingue, la compagnie Commonwealth Plywood fait pression sur le gouvernement pour transférer le CAAF à Sainte-Thérèse, près de Montréal. Les travailleurs de l'industrie forestière et les citoyens de Maniwaki, en Outaouais, se mobilisent contre le transfert du CAAF. Le maire de La Doré, au Lac-Saint-Jean, Jacques Asselin, expliquait que les monopoles forestiers tentent de profiter de la situation pour écraser les petites entreprises forestières pour récupérer. «Nous ne laisserons pas ces entreprises dépouiller nos villages pour amener les CAAF à Montréal», déclarait-il.
Les politiques des riches contribuent à cette crise en laissant les monopoles se servir dans les ressources naturelles et le trésor public avec leur programme pour accélérer l'annexion aux États-Unis. L'Accord sur le bois d'oeuvre résineux en est un bon exemple. Le Marxiste-Léniniste soulignait avec justesse: «Ils [les monopoles forestiers] se sont servi du conflit et de l'entente proposée pour accroître leur contrôle des sources de matières premières et des politiques gouvernementales sur l'exploitation forestière en bafouant la souveraineté du Canada et pour se garantir un surplus de main-d'oeuvre dans les communautés forestières de manière à pouvoir exercer une pression à la baisse sur les salaires et les conditions de travail.» (LMLQ numéro 71, 19 septembre 2006)
Le gouvernement Charest n'entend rien faire pour résoudre la crise sinon concocter un plan pour mettre encore plus d'argent dans les poches des monopoles. En effet, le ministre du Développement économique, Raymond Bachand, a averti que «la crise pourrait durer encore de 18 à 24 mois». Pourtant, unanimement les travailleurs demandent au gouvernement qu'il intervienne en leur faveur pour assurer l'avenir des régions et garantir leurs moyens de subsistance.
(Le Marxiste-Léniniste - Gabriel Girard-Bernier)
Libellés : Crise dans l'industrie forestière
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