dimanche, octobre 01, 2006

Actualité - Rencontre secrète à Banff • Que se passe-t-il dans les relations entre le Canada et les États- Unis?

Le rapport du juge O'Connor sur l'affaire Arar a fait ressortir entre autres qu'il y a des choses inquiétantes qui se passent dans les relations entre le Canada et les États-Unis. Il fait ressortir plusieurs choses concernant l'aspect sécurité, mais à notre avis il y a une question fondamentale qui n'a pas été posée: La politique du Canada en matière de sécurité a-t-elle été pensée par des représentants d'une société civile en songeant aux mesures nécessaires dans certaines circonstances particulières pour protéger la sécurité intérieure et extérieure de l'État canadien, celle de ses voisins et celle de l'ensemble des peuples et pays du monde? Ou établit-elle uniquement les moyens de se conformer au diktat d'une puissance étrangère et d'une oligarchie financière dont les intérêts sont intimement reliés à la quête de domination mondiale de cette puissance étrangère?

C'est une question d'autant plus sérieuse quand on sait que la puissance étrangère en question et la superpuissance américaine dont l'objectif global est d'imposer son diktat au monde entier. De plus, la «guerre contre la terreur» de cette superpuissance est spécifiquement dirigée contre le monde musulman qui cherche à défendre son droit d'être et les conditions nécessaires à la défense de ce droit.

Que montrent les conclusions de l'enquête sur l'affaire Arar et pourquoi le gouvernement, la GRC, les partis d'opposition et d'autres sont-ils si récalcitrants à discuter de leur signification? Est-ce parce que les États-Unis ont infiltré certaines agences et institutions canadiennes et les ont placées directement sous leur commandement? Quels rapports ont été établis entre la GRC, les Forces spéciales de l'Armée canadienne, voire l'ensemble de l'Armée canadienne, et même certains ministères et les États-Unis? Les États-Unis ont-ils pris le contrôle du Bureau du Premier Ministre?

Le Marxiste-Léniniste croit que ces questions méritent attention.

Par exemple, lorsque les Forces spéciales de l'Armée canadienne ont été envoyées en Afghanistan au début de l'intervention, beaucoup au Canada se sont inquiétés de ce qu'il adviendrait des prisonniers. Ils ne voulaient surtout pas qu'ils soient remis entre les mains de l'armée américaine, connaissant la pratique de ce pays de déporter des prisonniers vers la torture. C'était une affaire urgente étant donnée la rapidité avec laquelle les événements se dénouaient. Avant même que le public ne prenne conscience du sérieux du problème et que la chose soit soumise à un débat, on apprenait que: 1) les forces canadiennes avaient fait des prisonniers; 2) elles les avaient remis entre les mains des forces américaines; 3) le premier ministre d'alors, Jean Chrétien, ne le savait pas. Avant que le public n'ait le temps d'absorber cette information, sans parler d'en débattre, on apprenait en entre-filets que le ministre de la Défense, Art Eggleton, et le représentant américain des opérations spéciales avaient signé un mémorandum secret. Selon le mémorandum, les Forces spéciales de l'Armée canadienne étaient placées directement sous commandement américain. Cela s'est fait à l'insu du public et du gouvernement et même du premier ministre. En fait, le mémorandum disait, si la mémoire est bonne, qu'il ne fallait pas informer le premier ministre des opérations spéciales.

Puis le gouvernement et les médias ont complètement cessé d'en parler. La note comme telle n'a jamais été rendue publique, alors le public n'a jamais eu la chance d'absorber l'information, sans parler d'en débattre. Quant aux médias, quiconque étaient chargés de capter ce type d'information et d'agir en conséquence l'ont ou bien vu et, comme le reste d'entre nous, étaient trop absorbés par le défilement rapide des événements pour réagir, ou bien rangé quelque part dans la mémoire comme un écho sur un écran de radar ou encore porté à l'attention de leurs supérieurs pour ensuite se faire dire de ne pas s'en préoccuper. Quoi qu'il en soit, il y a bel et bien eu écho sur le radar. C'était l'époque des scandales du gouvernement Chrétien et les diversions se succédaient à toute allure. Eggleton a été démis de ses fonctions sous prétexte de conflits d'intérêts concernant l'utilisation personnelle d'un chalet et lui-même n'est plus maintenant que le souvenir d'un écho sur l'écran de radar.

Tout cela pour dire qu'il est important de porter attention à ce qui se passe présentement dans les relations canado-américaines.

(...) C'est la deuxième conférence de ce genre à se tenir à l'insu des Canadiens. Nous pensons que cette conférence, son ordre du jour, ses participants, son timing et l'absence de discours public à son sujet amènent encore une fois à se demander si l'État canadien est de plus en plus placé sous le commandement direct de l'État américain. Les conclusions du Rapport O'Connor sur l'affaire Arar le révèlent-elles d'une certaine façon? Que nous disent les faits concernant la situation actuelle dans les rapports entre le Canada et les États-Unis?

(Le Marxiste-Léniniste)

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