dimanche, octobre 01, 2006

Actualité - Les compressions budgétaires accélèrent la démolition du Canada

Le 25 septembre le gouvernement Harper a annoncé d'importantes compressions dans plusieurs programmes. L'annonce n'a pas été faite au parlement, bien que la Chambre des communes ait repris ses travaux. Le parlement en a été saisi le lendemain. Les compressions n'ont fait l'objet de débat ni au parlement, ni dans les comités parlementaires avant qu'elles ne soient annoncées aux médias. Il n'y a pas eu de discussion à l'extérieur du parlement non plus ou avec les organisations, régions et classes et forces sociales touchées par les coupures. Qu'un ministre du parti au pouvoir émette un décret d'une telle importance sans discussion préalable au sein des institutions politiques, dans la population en général ou avec les représentants des groupes interpellés, voilà le fait d'un gouvernement qui veut poursuivre des objectifs cachés en toute liberté. Mais ce n'est pas là-dessus que les médias ont voulu attirer l'attention: ils ont plutôt parlé de la responsabilité fiscale d'un gouvernement qui a su accumuler un surplus de 13 milliards $.

La ministre du Patrimoine canadien, Bev Oda, a rejeté du revers de la main les objections soulevées par les représentantes des groupes de femmes. Elle a incarné l'arrogance et la tendance dictatoriale de l'exécutif du parti au pouvoir lorsqu'elle a dit: «Les femmes du Canada ont fait leur choix lorsqu'elles ont élu ce nouveau gouvernement conservateur.»

La ministre ne se laisse pas embêter par le fait que le Parti conservateur n'a remporté qu'une minorité de sièges, une minorité encore plus petite de votes et un pourcentage encore plus infime de l'appui de l'ensemble des électeurs. Le programme du parti au pouvoir n'est pas une expression de la volonté populaire dans le système de gouvernement de parti. Le gouvernement Harper n'a pas obtenu, contrairement à ce qu'il prétend, le mandat de faire ces compressions. Il n'a pas non plus le mandat de dépenser 3,5 milliards $ pour la participation du Canada à l'agression et l'occupation de l'Afghanistan par l'OTAN soue le bâton américain.

Durant la campagne électorale, le Parti conservateur n'a parlé de rien d'autres que le scandale des commandites impliquant le Parti libéral. La ministre Oda oublie que la GRC est intervenue dans cette élection pour le compte du Parti conservateur en déclarant l'ouverture d'une enquête très publique sur les agissements du ministre des Finances d'alors, intervention qui a joué un rôle déterminant dans le coup électoral de Harper. Les agissements du gouvernement Harper mettent davantage en lumière la crise du système politique actuel qui porte au pouvoir les comités exécutifs de partis politiques plutôt que des représentants du peuple.

Beaucoup de gens actifs dans les affaires politiques, sociales, scientifiques et culturelles ont dénoncé ces compressions d'environ 2 milliards $ comme une accélération de la démolition de la société.

Sans débat, l'exécutif du parti au pouvoir a retiré des millions de dollars de fonds publics de programmes portant sur: les Territoires du Nord-Ouest, la recherche médicale; la lutte contre les épidémies de dentoctrone du pin argenté; la Société canadienne d'hypothèque et de logement; les missions diplomatiques à l'étranger; le projet de Radar haute fréquence à ondes de surface de la Défense nationale; le Centre pour la recherche et l'information au Canada; les musées canadiens; Condition féminine Canada; le Centre des armes à feu; la Commission du droit du Canada; le contentieux sur le commerce du bois d'oeuvre (avant même que l'accord de braderie conclu avec les États- Unis ne soit entériné par le parlement et que les monopoles américains aient renoncé à leurs poursuites judiciaires contre le Canada); le programme de prévention de la conduite avec facultés affaiblies par des drogues de la GRC; le Programme de contestation judiciaire du Canada, etc.

(Le Marxiste-Léniniste)

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