mercredi, octobre 04, 2006

Actualité - Le rapport de la « commission d’enquête » présidentielle passé au crible115 mensonges sur les attentats du 11 septembre

Franc-Parler présente un rapport sur les événements du 11 septembre. Ce texte met en lumière les mensonges du gouvernement américain pour convaincre la population de se rallier aux politiques anti-terroristes et à la guerre au terrorisme.

Il n’existe toujours pas de version officielle des attentats du 11 septembre 2001. Aucune enquête judiciaire n’a été ouverte sur les attentats eux-mêmes, ni d’enquête parlementaire d’ailleurs. Tout au plus dispose-t-on d’une version gouvernementale explicitée par un rapport rendu par une commission présidentielle. Le professeur David Ray Griffin, qui a consacré un ouvrage de référence à l’étude de ce rapport, y a relevé 115 mensonges dont il dresse ici la liste.

Effondrement de la tour n°7 du World Trade Center

La commission d’enquête n’a pas abordé le sujet. Ce bâtiment n’a été touché par aucun avion et son effondrement présente les caractéristiques d’une démolition contrôlée.

Pour chaque mensonge, on se référera aux analyses du professeur David Ray Griffin dans son ouvrage Omissions et manipulations de la Commission d’enquête. Les chiffres entre parenthèse renvoient aux pages du livre dans son édition originale états-unienne.

1. L’omission de la preuve qu’au moins six des pirates de l’air présumés (dont Waleed al- Shehri, que la Commission accuse d’avoir poignardé une hôtesse de l’air du vol UA11 avant que celui-ci s’écrase sur la tour Nord du World Trade Center) sont toujours vivants (19-20).

2. L’omission des preuves concernant Mohamed Atta (comme son penchant signalé pour l’alcool, le porc et les danses érotiques privées – lap dances – ) sont en contradiction avec les affirmations de la Commission selon lesquelles il était devenu un fanatique religieux (20-21).

3. La confusion volontairement créée autour des preuves que Hani Hanjour était un pilote trop incompétent pour amener un avion de ligne à s’écraser sur le Pentagone (21-22).

4. L’omission du fait que les listes des passagers (flight manifests) rendues publiques ne contenaient aucun nom d’Arabe (23).

5. L’omission du fait qu’un incendie n’a jamais causé l’effondrement total d’un bâtiment à structure d’acier, ni avant ni après le 11 Septembre (25).

6. L’omission du fait que les incendies des Tours Jumelles n’étaient ni extrêmement étendus, ni particulièrement intenses, ni même très longs en comparaison avec d’autres incendies dans des gratte-ciels (de structures) similaires, qui eux ne se sont jamais écroulés (25-26).

7. L’omission du fait qu’étant donné l’hypothèse que les effondrements aurait été provoqués par l’incendie, la Tour Sud, touchée plus tard que la Tour Nord et en proie à des flammes de moindre intensité, n’aurait pas dû s’effondrer la première (26).

8. L’omission du fait que le bâtiment n°7 du WTC (qui n’a pas été touché par un avion et qui ne fut le théâtre que de petits incendies localisés) s’est aussi écroulé, un événement que l’Agence Fédérale pour le Traitement des Situations d’Urgence (FEMA) a reconnu ne pouvoir expliquer (26).

9. L’omission du fait que l’effondrement des Tours Jumelles (et du bâtiment n°7) présente au moins 10 caractéristiques d’une démolition contrôlée (26-27).

10. L’assertion que le coeur de la structure de chacune des Tours Jumelles était « un puits d’acier vide », une affirmation qui nie la présence de 47 massives colonnes d’acier qui constituaient en réalité le coeur de chaque tour et qui, selon la théorie de « l’empilement des étages » (the « pancake theory ») explicative des effondrements, aurait dû restées dressées vers le ciel sur de nombreuses dizaines de mètres (27-28).

11. L’omission de la déclaration de Larry Silverstein [le propriétaire du WTC] selon laquelle il décida, en accord avec les pompiers, de « démolir » (to « pull », argot technique) le bâtiment n°7 (28).

12. L’omission du fait que l’acier des bâtiments du WTC fut rapidement déblayé de la scène du crime et embarqué sur des navires à destination de l’étranger AVANT qu’il puisse être analysé pour y déceler des traces d’explosifs (30).

13. L’omission du fait que le bâtiment n°7 ayant été évacué avant son effondrement, la raison officielle invoquée pour le déblaiement rapide de l’acier [sur ce site] (que certaines personnes puissent être encore vivantes sous les décombres) ne faisait aucun sens dans ce cas précis (30).

14. L’omission de la déclaration du maire R. Giuliani selon laquelle il avait été prévenu que le WTC allait s’effondrer (30-31).

15. L’omission du fait que Marvin Bush, le frère du Président, et son cousin Wirt Walker III étaient tous les deux directeurs de la société chargée de la sécurité du WTC (31-32).

16. L’omission du fait que l’aile Ouest du Pentagone [celle effectivement touchée] était la moins susceptible d’être prise pour cible par des terroristes de al-Qaida, pour plusieurs raisons (33- 34).

17. L’omission de toute discussion pour établir si les dommages sur le Pentagone étaient compatibles avec l’impact d’un Boeing 757 se déplaçant à plusieurs centaines de kilomètres/heure (34).

18. L’omission du fait qu’il existe des photos montrant que la façade de l’aile Ouest ne s’est effondrée que 30 minutes après la frappe, et aussi que le trou d’entrée apparaît bien trop petit pour un Boeing 757 (34).

19. L’omission de tout témoignage contradictoire au sujet de la présence ou de l’absence de débris visibles d’un Boeing 757 que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur du Pentagone (34-36).

20. L’absence de toute discussion pour établir si le Pentagone disposait d’un système de défense anti-missile capable d’abattre un avion de ligne commercial, bien que la Commission suggéra que les terroristes d’al-Qaida n’attaquèrent pas une centrale nucléaire parce qu’ils assumaient qu’elle serait ainsi défendue (36).

21. L’omission du fait que les images de différentes caméras de surveillance (y compris celles de la station service en face du Pentagone, dont le film fut confisqué par le FBI immédiatement après la frappe) pourraient sans doute donner une réponse à ce qui a réellement percuté le Pentagone (37-38).

22. L’omission de la référence du Ministre de la Défense D. Rumsfeld à « un missile [utilisé] pour endommager [le Pentagone] » (39).

23. L’approbation apparente de la réponse totalement insatisfaisante à la question de savoir pourquoi les agents des Services Secrets permirent au Président Bush de rester dans l’école de Sarasota à un moment où, selon la version officielle, ils auraient dû assumer qu’un avion détourné aurait pu prendre l’école pour cible (41-44).

24. L’échec à expliciter pourquoi les Services Secrets n’ont pas demandé la protection de chasseurs pour [l’avion présidentiel] Air Force One (43-46).

25. Les affirmations selon lesquelles lorsque le cortège présidentiel arriva à l’école [de Sarasota], personne dans l’assistance ne savait que plusieurs avions avaient été détournés (47-48).

26. L’omission du rapport selon lequel le Ministre de la Justice John Ashcroft fut averti d’arrêter de prendre des lignes aériennes commerciales avant le 11 Septembre (50).

27. L’omission de l’affirmation de David Schippers qu’il avait, sur la base d’informations fournies par des agents du FBI à propos d’attaques prévues dans le Sud de Manhattan, tenté en vain de transmettre cette information au Ministre de la Justice John Ashcroft pendant les 6 semaines précédant le 11 Septembre (51).

28. L’omission de toute mention que des agents du FBI auraient affirmé avoir eu connaissance des cibles et des dates des attaques [terroristes] longtemps à l’avance (51-52).

29. L’affirmation, par une réfutation circulaire qui présume la question résolue, que le volume inhabituel des achats d’options à la baisse avant le 11 Septembre n’impliquait pas que les acheteurs savaient à l’avance que les attaques se produiraient. (52-57)

30. L’omission des rapports selon lesquels le maire [de San Francisco] Willie Brown et certains responsables du Pentagone reçurent des mises en garde sur le fait de prendre l’avion le 11 Septembre (57).

31. L’omission du rapport selon lequel Oussama ben Laden, qui était déjà le criminel le plus recherché des États-Unis, fut traité en juillet 2001 par un docteur américain à l’hôpital américain de Dubai et y reçu la visite de l’agent local de la CIA (59).

32. L’omission des articles suggérant qu’après le 11 Septembre, l’armée américaine laissa délibérément Oussama ben Laden s’échapper (60).

33. L’omission de rapports, incluant celui sur la visite par le chef des services de renseignements saoudiens à Oussama ben Laden à l’hôpital de Dubai, qui sont en contradiction avec la version officielle selon laquelle Oussama fut renié par sa famille et son pays (60-61).

34. L’omission du compte-rendu de Gerald Posner sur le témoignage de Abu Zubaydah, selon lequel trois membres de la famille royale saoudienne (qui périrent tous mystérieusement à huit jours d’intervalle) finançaient al-Qaida et avaient une connaissance anticipée des attaques du 11 Septembre (61-65).

35. Le démenti par la Commission d’avoir trouvé une preuve du financement d’al-Qaida par les Saoudiens (65-68).

36. Le démenti par la Commission d’avoir trouvé une preuve que de l’argent de la femme du Prince Bandar, la Princesse Haifa, alla à des agents d’al-Qaida (69-70).

37. Le démenti, en ignorant tout simplement la distinction entre vols privés et vols commerciaux, que le vol privé transportant des Saoudiens de Tampa à Lexington le 13 Septembre violait les règlements de l’espace aérien en vigueur à cette date (71-76).

38. Le démenti que des Saoudiens furent autorisés à quitter le territoire des États-Unis peu de temps après le 11 Septembre sans avoir été l’objet d’une enquête appropriée (76-82).

39. L’omission de la preuve que le Prince Bandar obtint une autorisation spéciale de la Maison-Blanche pour les vols des Saoudiens (82-86).

40. L’omission de l’affirmation de Coleen Rowley que des responsables au Q.-G. du FBI avait vu le mémo de Phoenix de l’agent Kenneth Williams (89-90).

41. L’omission du fait que l’agent du FBI à Chicago Robert Wright affirme que le Q.-G. du FBI referma son enquête sur une cellule terroriste, puis tenta de l’intimider pour l’empêcher de publier un livre relatant expériences (91).

42. L’omission de la preuve que le Q.-G. du FBI sabota la tentative de Coleen Rowley et d’autres agents [du FBI] de Minneapolis pour obtenir un mandat pour rechercher l’ordinateur de Zacarias Moussaoui (91-94).

43. L’omission des trois heures trente de déposition devant la Commission par Sibel Edmonds, ancienne traductrice au FBI, déposition qui selon une lettre rendue publique par elle et adressée au Président [de la Commission] Kean, révélait de sérieuses dissimulations de la part de responsables du FBI, en relation avec le 11 Septembre, et ce au Quartier Général même du FBI (94-101).

44. L’omission du fait que le Général Mahmoud Ahmad, le Chef de l’ISI [les Services de Renseignement Pakistanais], se trouvait à Washington une semaine avant le 11 Septembre, et rencontra le Directeur de la CIA George Tenet ainsi que d’autres haut-responsables étasuniens (103-04).

45. L’omission de la preuve que Ahmad, le Chef de l’ISI [les Services de Renseignement Pakistanais] avait ordonné l’envoi de $100,000 à Mohamed Atta avant le 11 Septembre (104- 07).

46. L’affirmation de la Commission qu’elle ne trouva aucune preuve qu’un seul gouvernement étranger, y compris le Pakistan, avait financé des agents d’al-Qaida (106).

47. L’omission du rapport selon lequel l’Administration Bush fit pression sur le Pakistan pour limoger Ahmad de son poste de Chef de l’ISI après la divulgation de l’information selon laquelle il avait ordonné l’envoi d’argent de l’ISI à Mohamed Atta (107-09).

48. L’omission de la preuve que l’ISI (et pas seulement al-Qaida) était derrière l’assassinat de Ahmad Shah Massoud (le commandant de l’Alliance du Nord en Afghanistan), qui se produisit juste après une rencontre qui dura une semaine entre des responsables de la CIA et de l’ISI (110-112).

49. L’omission de la preuve que l’ISI est impliqué dans l’enlèvement et le meurtre de Daniel Pearl, journaliste au Wall Street Journal (113).

50. L’omission du rapport de Gerald Posner selon lequel Abu Zubaydah affirma qu’un officier militaire pakistanais, Mushaf Ali Mir, ayant des liens étroits avec l’ISI et al-Qaida avait une connaissance anticipée des attaques du 11 Septembre (114).

51. L’omission de la prédiction faite en 1999 par Rajaa Gulum Abbas, un agent de l’ISI, que les Tours Jumelles « s’effondreraient » (114).

52. L’omission du fait que le Président Bush et d’autres membres de son Administration évoquèrent à plusieurs reprises les attaques du 11 Septembre comme des « opportunités » (116-17).

53. L’omission du fait que le Projet pour le Nouveau Siècle Américain (« The Project for the New American Century »), dont de nombreux membres devinrent des figures clés de l’Administration Bush, publia un document en 2000 disant qu’un « nouveau Pearl Harbour » aiderait à l’obtention de fonds pour une transformation technologique rapide de l’appareil militaire américain (117-18).

54. L’omission du fait que Donald Rumsfeld, qui était le président de la commission de l’US Space Command et avait recommandé l’accroissement du budget alloué, utilisa les attaques du 11 Septembre le soir même pour s’assurer de tels crédits (119-22).

55. Le fait de ne pas mentionner que les trois hommes responsables de l’échec à prévenir les attaques du 11 Septembre (le Ministre Rumsfeld, le Général Richard Myers, et le Général Ralph Eberhart) étaient également les trois principaux promoteurs de l’US Space Command (122).

56. L’omission du fait que Unocal avait déclaré que les Talibans ne pouvaient pas garantir une sécurité adéquate pour commencer la construction de ses pipelines (de pétrole et de gaz) depuis le bassin Caspien au travers de l’Afghanistan et du Pakistan (122-25).

57. L’omission du rapport selon lequel des représentants des États-Unis dirent à l’occasion d’une rencontre en juillet 2001 que, parce que les Talibans refusaient leur proposition de développer la construction d’un oléoduc, une guerre contre eux commenceraient en octobre (125-26).

58. L’omission du fait que dans son livre publié en 1997 Zbigniew Brzezinski avait écrit que pour que les États-Unis maintiennent leur primauté globale, ils avaient besoin du contrôle de l’Asie Centrale, avec ses vastes réserves de pétrole, et qu’un nouveau Pearl Harbour serait utile pour obtenir l’adhésion de l’opinion publique américaine à ces visées impériales (127-28).

59. L’omission du fait que des membres clés de l’Administration Bush, dont Donald Rumsfeld et son délégué Paul Wolfowitz, s’étaient démenés en faveur d’une nouvelle guerre contre l’Irak pendant de nombreuses années (129-33).

60. L’omission des notes des conversations de Donald Rumsfeld le 11 Septembre qui montrent qu’il était déterminé à utiliser les attaques comme un prétexte pour une guerre contre l’Irak (131-32).

61. L’omission de la déclaration contenue dans le Projet pour un Nouveau Siècle Américain que « le besoin pour une présence américaine forte dans le Golfe dépasse le sujet du régime de Saddam Hussein » (133-34).

62. L’affirmation que le protocole de la FAA (Federal Aviation Agency) au sujet du 11 Septembre requérait le long processus de passer par plusieurs étapes dans la chaîne de commandement, même si le Rapport Officiel [de la Commission] cite des preuves du contraire (158).

63. L’affirmation que ces jours-là, seules deux bases de l’US Air Force dans le secteur Nord- Est du NORAD (North American Aerospace Defense Command pour Centre de Commandement de la Défense de l’Aérospatial de l’Amérique du Nord) conservaient des chasseurs en alerte et qu’en particulier il n’y avait pas d’avions de combat en alerte à McGuire ou à Andrews (159-162).

64. L’omission du fait que la base Andrews de l’US Air Force convervait plusieurs avions de chasse en alerte de façon permanente (162-64).

65. L’acceptation de la double affirmation que le Colonel Marr du NEADS (North East Air Defense Sector) devait téléphoner à un supérieur pour obtenir la permission d’envoyer des chasseurs depuis [la base] d’Otis et que cet appel nécessita huit minutes (165-66).

66. L’approbation de l’affirmation que la perte du signal du transpondeur d’un avion rend virtuellement impossible sa localisation par for par les radars de l’armée américaine (166- 67).

67. L’affirmation que l’interception de Stewart Payne n’a pas montré que le temps de réponse du NORAD au vol AA11 fut extraordinairement lent (167-69).

68. L’affirmation que les chasseurs de la base d’Otis restèrent cloués au sol sept minutes après qu’ils en eurent reçu l’ordre parce qu’ils ne savaient pas où aller (174-75).

69. L’affirmation que l’armée américaine n’était pas informée du détournement du vol UA175 avant 9h03, moment exact où il percutait la tour Sud du WTC (181-82).

70. L’omission de toute explication sur (a) la raison pour laquelle un rapport antérieur du NORAD, selon lequel la FAA avait notifiée les militaires du détournement du vol UA175 à 8h43, était maintenant considéré comme faux et (b) comment ce rapport, s’il était faux, a pu être publié et ensuite laissé non corrigé pendant près de trois ans (182).

71. L’affirmation que la FAA n’a installé de téléconférence qu’à partir de 9h20 ce matin-là (183).
72. L’omission du fait qu’un mémo de Laura Brown de la FAA affirme que la téléconférence fut établie à environ 8h50 et qu’elle porta notamment sur le détournement du vol UA175 (183-84, 186).

73. L’affirmation que la téléconférence de la NMCC, (le Centre National de Commandement Militaire ou National Military Command Center) ne débuta pas avant 9h29 (186-88).

74. L’omission, dans l’affirmation de la Commission que le vol AA77 n’a pas dévié de sa course avant 8h54, du fait que des rapports précédents avaient annoncé 8h46 (189-90). 75. L’échec à mentionner que l’annonce du crash d’un jet dans le Kentucky, à peu près au moment où le vol AA77 disparaissait du radar de la FAA, fut prise suffisamment au sérieux par les responsables de la FAA et de l’unité du contre-terrorisme du FBI pour être relayée à la Maison-Blanche (190).

76. L’affirmation que le vol AA77 vola près de 40 minutes dans l’espace aérien américain en direction de Washington sans être détecté par les radars des militaires (191-92).

77. L’échec à expliquer, si le précédent rapport du NORAD selon lequel il fut notifié du vol AA77 à 9h24 était « incorrect », comment ce rapport erroné a pu voir le jour, c’est-à-dire, de savoir si les responsables du NORAD ont menti ou furent « embrouillés » pendant près de trois ans (192-93).

78. L’affirmation que les avions de combats de Langley, dont le NORAD avait tout d’abord dit qu’ils furent dépêchés pour intercepter le vol AA77, furent réellement déployés en réponse à un rapport erroné de la part d’un contrôleur (non-identifié) de la FAA à 9h21 que le vol AA11 était toujours en l’air et se dirigeait vers Washington (193-99).

79. L’affirmation que les militaires ne furent pas contactés par la FAA à propos du probable détournement du vol AA77 avant que le Pentagone soit touché (204-12).

80. L’affirmation que Jane Garvey ne s’est pas jointe à la vidéoconférence de Richard Clarke avant 9h40, c’est-à-dire après que le Pentagone soit percuté (210).

81. L’affirmation qu’aucune des téléconférences ne parvint à coordonner la FAA et les réponses des militaires aux détournements parce « qu’aucune [d’elles] incluait les bons responsables au sein de la FAA et du Ministère de la Défense », bien que Richard Clarke dise que sa vidéoconférence incluait la Directrice de la FAA Jane Garvey comme le Ministre de la Défense Rumsfeld et le Général Richard Myers, le Chef des Forces Armées par intérim (211).

82. L’affirmation de la Commission qu’elle ne savait pas qui, au sein du Ministère de la Défense, participa à la vidéoconférence avec Richard Clarke alors que Clarke affirme dans son livre qu’il s’agissait de Donald Rumsfeld et du Général Myers (211-212).

83. L’approbation de l’affirmation du Général Myers qu’il se trouvait sur Capitol Hill pendant les attaques, sans mentionner le compte-rendu contradictoire de Richard Clarke, selon lequel Myers était au Pentagone et participait à la vidéoconférence avec Clarke (213-17).

84. L’échec à mentionner la contradiction entre le témoignage de Clarke au sujet de l’emploi du temps de Rumsfeld ce matin-là et les propres déclarations de Rumsfeld (217-19).

85. L’omission du témoignage du Ministre des Transports Norman Mineta, donné à la Commission elle-même, que le Vice-Président Cheney et les autres [personnes présentes] dans l’abri souterrain étaient avertis à 9h26 qu’un avion s’approchait du Pentagone (220).

86. L’affirmation que les responsables du Pentagone ne savaient rien d’un avion s’approchant d’eux avant 9h32, 9h34, ou 9h36, et dans tous les cas seulement quelques minutes avant que le bâtiment soit touché (223).

87. L’acceptation de deux versions contradictoires au sujet de l’appareil qui percuta le Pentagone : une qui relate l’exécution d’une spirale à 330 degrés vers le bas (un « piqué à grande vitesse ») et une autre dans laquelle il n’est pas fait mention de cette manoeuvre (222-23).

88. L’affirmation que les avions de chasse de Langley, qui reçurent soit-disant l’ordre de décoller rapidement pour protéger Washington contre le « vol fantôme AA11 » n’étaient nulle part près de Washington parce qu’ils furent envoyés vers l’océan par erreur (223-24).

89. L’omission de toutes les preuves suggérant que ce qui frappa le Pentagone n’était pas le vol AA77 (224-25).

90. L’affirmation que les militaires ne furent pas informés par la FAA du détournement du vol UA93 avant qu’il ne s’écrase (227-29, 232, 253).

91. La double affirmation que le NMCC n’a pas contrôlé la conférence initiée par la FAA et donc fut incapable de connecter la FAA à la téléconférence initiée par le NMCC (230-31).

92. L’omission du fait que les Services Secrets sont capables de savoir tout ce que sait la FAA (233).

93. L’omission de toute enquête sur les raisons pour lesquelles le NMCC lança sa propre téléconférence, si, comme Laura Brown de la FAA l’a dit, cela n’est pas le protocole standard (234).

94. L’omission de toute enquête sur les raisons pour lesquelles le Général Montague Winfield fut non seulement remplacé par un « bleu » (a rookie), le Capitaine Leidig, en tant que Directeur des Opérations du NMCC mais encore l’a laissé au commandement quand il fut clair que le Pentagone était confronté à une crise sans précédent (235-36).

95. L’affirmation que la FAA notifia (de façon erronée) les Services Secrets entre 10h10 et 10h15 que le vol UA93 était encore dans le ciel et se dirigeait vers Washington (237).

96. L’affirmation que le Vice-Président Cheney ne donna l’autorisation de tir qu’après 10h10 (plusieurs minutes après que le vol UA93 se fut écrasé) et que cette autorisation ne fut pas transmise à l’armée US avant 10h31 (237-41).

97. L’omission de toutes les preuves indiquant que le vol UA93 fut abattu par un avion militaire (238-39, 252-53).

98. L’affirmation que [le Tsar du Contre-Terrorisme] Richard Clarke ne reçut la demande d’autorisation de tir qu’à 10h25 (240).

99. L’omission du propre témoignage de Clarke, qui suggère qu’il reçut cette demande d’autorisation de tir vers 9h50 (240).

100. L’affirmation que Cheney ne gagna l’abri souterrain du PEOC [ou CPOU pour Centre Présidentiel d’Opérations d’Urgence]) qu’à 9h58 (241-44).

101. L’omission de multiples témoignages, dont celui de Norman Mineta [le Ministre des Transports] à la Commission elle-même, que [le Vice-Président] Cheney se trouvait dans le CPOU avant 9h20 (241-44).

102. L’affirmation que l’autorisation d’abattre un avion civil devait être donnée par le Président (245).

103. L’omission de rapports que le Colonel Marr donna l’ordre d’abattre le vol UA93 et que le Général Winfield indiqua que lui et d’autres [officiers] au NMCC s’attendaient à ce qu’un chasseur atteigne le vol UA93 (252).

104. L’omission de rapports indiquant qu’il y avait deux avions de chasse dans le ciel à quelques kilomètres de New York et trois à seulement 320 kilomètres de Washington (251).

105. L’omission du fait qu’il existait au moins six bases militaires avec des chasseurs en état d’alerte dans la région Nord-Est des États-Unis (257-58).

106. L’approbation de l’affirmation du Général Myers que le NORAD avait défini sa mission en termes de défense seulement contre des menaces dirigées [vers les Etats-Unis] depuis l’étranger (258-62).

107. L’approbation de l’affirmation du Général Myers que le NORAD n’avait pas envisagé la possibilité que des terroristes pourraient utiliser des avions de ligne détournés comme des missiles (262-63).

108. L’échec de mettre en perspective la signification du fait, présenté dans le Rapport lui-même, ou de mentionner d’autres faits prouvant que le NORAD avait effectivement envisagé la menace posée par des avions de ligne détournés d’être utilisés comme des missiles (264- 67).

109. L’échec de sonder les implications de la question de savoir comment les manoeuvres militaires (« war games ») programmées ce jour-là purent influer sur l’échec des militaires à intercepter les avions de ligne détournés (268-69).

110. L’échec de discuter la pertinence possible de l’Opération Northwoods avec les attaques du 11 Septembre (269-71).

111. L’affirmation (présentée pour expliquer pourquoi les militaires n’obtinrent pas l’information au sujet des avions détournés à temps pour les intercepter) que le personnel de la FAA inexplicablement faillit à suivre les procédures standards quelques 16 fois (155-56, 157, 179, 180, 181, 190, 191, 193, 194, 200, 202-03, 227, 237, 272-75).

112. L’échec de mentionner que l’indépendance proclamée de la Commission fut fatalement compromise par le fait que Philip Zelikow, son directeur exécutif, était virtuellement un membre de l’Administration Bush (7-9, 11-12, 282-84). (ndt : un proche collaborateur de Mme. Condoleeza Rice)

113. L’échec de mentionner que la Maison-Blanche chercha d’abord à empêcher la création de la Commission [Officielle d’Enquête sur les Attaques Terroristes du 11 Septembre], puis plaça de nombreux obstacles sur sa route, comme le fait de lui accorder un budget extrêmement restreint (283-85). (ndt : estimé à environ 15 millions de dollars, quand le film de fiction « Vol 93 » de Paul Greengrass en a coûté 18, et « World Trade Centre » d’Oliver Stone 4 FOIS PLUS soit 60 millions de dollars ; concernant le premier point, il a fallu attendre 441 jours pour que cette Commission soit créée et M. Bush proposa que M. Kissinger en soit le président…avant de se rétracter sous les critiques virulentes de l’opinion publique.)

114. L’échec de mentionner que le Président de la Commission, la plupart des autres Commissionnaires, et qu’au moins la moitié du personnel avait de sérieux conflits d’intérêt (285-90, 292-95).

115. L’échec de la Commission, qui se vantait que la présentation de son rapport final s’était faite « sans dissension », de mentionner que cela n’avait été possible que parce que Max Cleland, le Commissionnaire le plus critique à l’encontre de la Maison-Blanche qui jura « qu’il ne serait pas complice d’un traitement partial des informations » dut démissionner pour accepter un poste à la Banque Export-Import, et que la Maison-Blanche transmit sa nomination seulement après qu’il soit devenu très direct dans ses critiques (290-291).

Je terminerai en précisant que j’ai conclu mon étude de ce que je suis venu à appeler « le rapport de Kean-Zelikow » en écrivant ceci : Au final, le Rapport de la Commission d’enquête sur le 11 septembre, loin de chasser mes soupçons sur une complicité officielle ne servit qu’à les confirmer. Pourquoi les responsables chargés de la rédaction de ce rapport final s’engageraient dans une telle entreprise de supercherie, si ce n’était pour tenter de couvrir de très grands crimes ? (291).

(Réseau Voltaire - David Ray Griffin)

Libellés :

vendredi, septembre 15, 2006

Actualité - Cinq ans depuis le 11 septembre : un bilan politique - Troisième partie

L’état de la société américaine

Le 31 août, dans son discours au congrès national de la Légion américaine en Utah, le président Bush a déclaré que « Les gouvernements qui sont responsables envers leurs électeurs se concentrent à bâtir des routes et des écoles, pas des armes de destruction massive. » Par cette mesure, il n’existe pas un gouvernement moins responsable envers le peuple que celui des Etats-Unis ! La part du budget fédéral réservée à la construction de routes et à l’éducation ne constitue même pas 10 pour cent de celle réservée officiellement à l’armée.

Il n’existe pas de barrière infranchissable entre la politique étrangère et intérieure. Celles-ci expriment différemment les intérêts et les perspectives de l’élite dirigeante. La politique étrangère des Etats-Unis est l’expression, dans le domaine de la politique mondiale, des intérêts de classe de l’oligarchie financière et corporative qui dirige les Etats-Unis. On peut en effet établir un parallèle frappant entre l’indifférence démontrée par l’administration Bush pour les besoins vitaux du peuple irakien à la suite de l’invasion américaine et sa négligence brutale des citoyens de la Nouvelle-Orléans à la suite de l’ouragan Katrina. Le gouvernement n’a rien fait pendant qu’une ville entière était détruite, des milliers de personnes mourraient et des dizaines de milliers se retrouvaient sans logement.

L’élite dirigeante a fait la démonstration de sa cruauté aussi bien que son incompétence à la Nouvelle-Orléans comme à Bagdad.

Cet élément d’incompétence n’est pas un phénomène accidentel, mais reflète plutôt de véritables et profondes tendances de la décomposition et du déclin de toute la structure sociale des Etats-Unis. La richesse de sa couche dirigeante augmente exponentiellement et proportionnellement à la désintégration des infrastructures industrielles et sociales du pays.

L’élite dirigeante acquiert de plus en plus la physionomie sociale de la mafia. Une immense richesse personnelle est accumulée, non pas par le développement des forces productives, mais par leur destruction. L’époque des géants de l’industrie, dont la cruauté personnelle était au moins associée à la création de gigantesques industries, date déjà d’un passé lointain. Le directeur général de l’Amérique moderne est la personnification d’un système économique parasite dont le but principal est la gratification financière immédiate et l’enrichissement d’une petite élite privilégiée. La gestion d’entreprise consiste en grande partie à détourner les ressources de la compagnie des investissements productifs et à long terme, vers les comptes de banque des cadres et des gros actionnaires.

Le 15 juillet 2006, le Wall Street Journal a publié en première page une analyse de la réaction des grandes entreprises américaines à la tragédie du 11 septembre. Alors que des dizaines de millions d’Américains ordinaires pleuraient les morts de plus de 2 500 de leurs frères citoyens, de hauts cadres des plus grandes entreprises américaines se réjouissaient de l’occasion d’enrichissement inattendue que leur offrait la tragédie.

Les bourses furent fermées durant six jours à la suite de l’attaque sur le World Trade Center. Les prix des actions chutèrent de plus de 14 pour cent après la réouverture du marché le 17 septembre 2001. Les dirigeants de 186 grandes compagnies profitèrent de la chute abrupte et temporaire des valeurs d’actions en s’accordant de lucratives actions à bas prix. Quatre-vingt-onze compagnies, qui n’accordaient habituellement pas d’actions, le firent après le 17 septembre 2001, distribuant pour 325 millions $US d’actions.

Certaines de ces compagnies avaient perdu des employés dans la tragédie du 11 septembre. Par exemple, Teradyne Corporation a perdu un employé sur le vol 11 d’American Airlines. Mais le directeur général de la compagnie n’a pas laissé passer l’occasion de transformer la tragédie en un profit personnel inattendu. On lui accorda 600 000 options d’achat, ce qui lui permit d’acheter des actions à 24 pour cent moins cher qu’avant le 11 septembre.

Pour le directeur général de Teradyne et beaucoup d’autres cadres, le 11 septembre fut un coup de chance. T. Rowe Price accorda 280 000 options d’achat à deux hauts cadres. Le directeur général de Merrill Lynch reçut 753 770 options d’achat. On accorda au directeur général de Home Depot un million d’options d’achat. Et le Wall Street Journal de demander : « Les compagnies auraient-elles de façon inconvenante profité d’une tragédie nationale? » On pourrait dire cela, mais que dire de plus ?

Cette sombre et horrible histoire de cadres de Wall Street récoltant de riches récompenses de la mort et de la destruction représente justement la réalité sociale des Etats-Unis après le 11 septembre. Durant les cinq dernières années de la « guerre au terrorisme », les tendances de concentration de richesse et d’inégalités sociales qui existaient avant le 11 septembre se sont accélérées.

Un rapport sur l’inégalité de revenus publié récemment par les célèbres économistes Thomas Piketty et Emmanuel Saez documente l’accélération du rythme de la concentration de la richesse aux Etats-Unis. Venant appuyer les résultats de leur analyse révolutionnaire de 2003 sur l’inégalité de revenus aux Etats-Unis entre 1913 et 1998, les dernières données analysées par Piketty et Saez établissent que les gains des revenus du un pour cent le plus riche de la société américaine sont un multiple substantiel des augmentations réalisées par les 99 pour cent restants. De plus, le 0,1 pour cent le plus riche de la société a profité des plus grandes augmentations.

Selon un résumé des découvertes de Piketty-Saez préparé par le Centre d’étude des priorités politiques et budgétaires :

* Le revenu moyen après ajustement de l’inflation pour 99 pour cent des familles a augmenté de seulement 3 pour cent en 2003-2004. Cette augmentation du revenu moyen reflète en grande mesure les gains enregistrés par la couche supérieure de 20 pour cent des familles. En d’autres termes, la croissance du revenu de la couche inférieure de 80 pour cent des familles a soit stagnée, soit déclinée.

* 41 pour cent de l’augmentation du revenu moyen sont allés à 1 pour cent des familles — celles gagnant plus de 315 000 $ annuellement.

* La part des revenus avant impôts récolté par le 1 pour cent le plus riche a augmenté de 17,5 pour cent en 2003 à 19.5 pour cent en 2004. Une telle augmentation n’a eu lieu que cinq fois depuis 1913.

* La part du revenu total américain en 2004 qui est allé au 1 pour cent le plus riche était plus grande qu’à n’importe quel autre moment depuis 1929 — à l’exception des années 1999 et 2000, au sommet de la bulle boursière de la décennie précédente.

* Si l’on considère les 0,1 pour cent des familles les plus fortunées, la part du revenu national qu’ils accaparent a augmenté de 1,3 pour cent, passant de 7,9 pour cent à 9,2 pour cent entre 2003 et 2004. Ce qui signifie que plus de la moitié de tous les gains sur les revenus de la couche des 1 pour cent des familles les plus riches est allée aux familles américaines les plus riches, les 0,1 pour cent supérieurs, soit en d’autres mots, les couches supérieures de l’oligarchie sociale américaine.

Les chiffres pour 2003-2004 poursuivre une tendance vers un niveau toujours plus grand d’inégalité sociale qui à commencée au milieu des années 1970. Avant cela, à partir de la Deuxième Guerre mondiale jusqu’à la récession de 1973-74, la part du revenu national allant aux familles de la classe ouvrière a augmenté substantiellement. La tendance a été renversée par l’offensive de la grande entreprise contre la classe ouvrière qui a débuté sous l’administration Carter et a été accélérée par le président Reagan et ses successeurs.

Le niveau de concentration sans précédent des richesses aux Etats-Unis n’est pas qu’une simple petite tache sur une société autrement en santé. Bien qu’elle soit le résultat de la propriété privée des moyens de production et qu’elle soit incorporée dans les relations sociales du capitalisme, l’incontrôlable augmentation de la richesse des plus riches aux Etats-Unis a atteint une dimension telle qu’elle est devenue un facteur déterminant dans la direction de la vie politique et économique. Tous les aspects de la politique étrangère et domestique ainsi que la mise en place des priorités nationales est déterminé, directement et immédiatement, par la soif insatiable d’accumulation de richesse personnelle toujours plus grande de l’oligarchie dirigeante.

La mise en œuvre des priorités corporatives et la détermination des stratégies d’affaires sont déterminées quasi entièrement en fonction de l’impact anticipé sur le revenu personnel des dirigeants exécutifs des compagnies. Le but principal et ayant préséance sur presque tout le reste, est d’assurer le paiement de millions et de dizaines de millions de dollars à ses dirigeants exécutifs et ses principaux actionnaires.

L’être social de l’élite dirigeante dépend de l’exploitation et du pillage impitoyables de la société dans son ensemble. L’impact à plus long terme des décisions prises dans le cadre de la poursuite d’un niveau de richesse personnelle grotesque et vraiment obscène — le manque de fonds dans les entreprises elles-mêmes pour la recherche, le développement et le réapprovisionnement de leur base productive, la diversion de ressources qui devraient aller aux investissements productifs, mais vont vers des aventures fragiles, mal conçues et socialement destructives et, plus que tout, l’érosion de l’infrastructure sociale et l’appauvrissement de sections de plus en plus importantes de la société — ne préoccupe pas particulièrement l’élite dirigeante. Elle est aussi aveugle aux conséquences de ses actions que l’était l’aristocratie française qui s’amusait à la cour de Versailles.

En considérant les activités de l’oligarchie aux Etats-Unis, on peut mieux comprendre les processus sociaux qui ont créé, durant la Révolution française, un appui de masse enthousiaste pour la guillotine. De plus en plus, l’élite dirigeante fonctionne comme un élément étranger et toxique de la société, dont les demandes et les prérogatives sont incompatibles, et même en opposition, avec les besoins de la société dans son ensemble. Pour parler franchement, le riche est devenu un véritable problème social.

Tout l’ordre politique américain actuel n’est rien de plus que l’expression concentrée de cet environnement obsolète, réactionnaire et socialement abrutissant. Tout l’establishment politique vit dans un monde totalement isolé et qui ne peut satisfaire aux besoins et aux opinions de larges masses de la population.

Aucun des problèmes confrontant la société ne peut être discuté ouvertement. Les médias de masse, contrôlés par des sociétés géantes, cherchent à maintenir à tout prix la fiction usée que les Etats-Unis forment une société démocratique dans laquelle tous les citoyens bénéficient d’une chance égale.

Le mécanisme politique qui garantit une défense sans compromis des intérêts des riches, qui protège l’oligarchie financière et de la grande entreprise de toute opposition à ses prérogatives et qui laisse en fait les larges masses de la population travailleuse sans voix politique indépendante est le système bipartite des démocrates et des républicains.

Comment peut-on autrement expliquer le fait que l’importante opposition populaire à la guerre en Irak ne trouve aucune expression sérieuse au sein de l’establishment politique ? En fait, le plus l’opposition populaire à la guerre croit, le plus intransigeant l’establishment politique devient dans son insistance que la guerre doit continuer et doit être élargie.

Aucune lutte contre la guerre et pour l’adoption d’une politique sociale aux Etats-Unis n’est possible sans la destruction de la dictature bipartite et la création d’un mouvement politique de la classe ouvrière, réellement indépendant et socialiste.

(...)

Par ses actions, l’élite dirigeante fait la démonstration qu’aucun changement progressiste de la politique intérieure ou étrangère des Etats-Unis — c’est-à-dire toute mesure qui menacera la richesse et les intérêts mondiaux du capitalisme américain — n’est possible sans une lutte révolutionnaire.

En conclusion, voici une récapitulation aussi concise que possible de la situation qui prévaut cinq ans après le 11 septembre. La campagne de l’impérialisme américain, qui a employé le prétexte fourni par les événements de cette journée pour élargir son appétit pour l’hégémonie mondiale, a rencontré une résistance et des difficultés inattendues. L’échec à conquérir et pacifier l’Irak a miné l’image de l’invincibilité de l’armée américaine. Le projet hégémonique de l’impérialisme américain apparaît maintenant beaucoup plus problématique qu’il y a cinq ans.

Toutefois, l’élite dirigeante américaine considère que retraiter de ses aspirations mondiales n’est pas une option viable. La logique de l’impérialisme force les Etats-Unis à préparer de nouvelles interventions, de plus en plus violentes — premièrement contre l’Iran, plus tard contre la Chine et tout autre pays ou groupe de pays qui menacera la domination américaine.

Mais les « guerres du 21e siècle » promises par Bush doivent inévitablement approfondir les profondes contradictions sociales au sein des Etats-Unis et générer une opposition et une lutte populaires encore plus importantes. Le sentiment de mécontentement et de colère populaires, déjà perceptible, ne fera que s’élargir et s’intensifier. Les questions interreliées de la condition sociale et de l’inégalité, des droits démocratiques et de la guerre impérialiste deviendront de plus en plus unifiées dans la conscience populaire.

La période prolongée de stagnation politique arrive à sa fin. Une nouvelle période tumultueuse de luttes sociales et politiques au sein des Etats-Unis approche à grands pas. (...)

(World Socialist Web Site)

Libellés :

Actualité - Cinq ans depuis le 11 septembre : un bilan politique - Deuxième partie

Les invasions de l’Afghanistan et de l’Irak

L’administration Bush a réagi aux événements du 11 septembre en déclenchant une « guerre au terrorisme. »

Un mois seulement après l’attaque du 11 septembre, l’administration Bush débutait l’invasion de l’Afghanistan, justifiant cet acte sur la base que le gouvernement taliban avait fourni refuge à Oussama ben Laden et al-Qaïda. Dans leur fol enthousiasme pour la guerre, les médias n’ont pas trouvé intéressant d’enquêter sur l’histoire de l’implication américaine en Afghanistan, ses relations avec les taliban, le rôle des États-Unis et leur défense des activités de ben Laden, ou la création d’al-Qaïda.

Le fait que les événements du 11 septembre pouvaient être reliés directement à la décision des États-Unis, durant l’administration de Jimmy Carter, d’encourager une insurrection islamique contre le régime appuyé par les Soviétiques à Kaboul n’était pas un sujet que les médias étaient prêts à explorer. Ainsi, durant les années 80, les insurgés islamiques en Afghanistan recevaient un important appui militaire et financier des États-Unis. Des représentants des moudjahidines avaient été invités dans le bureau ovale et acclamés par le président Reagan comme étant les équivalents moraux des pères fondateurs des États-Unis.

Ben Laden a commencé sa carrière terroriste comme élément de la CIA en Afghanistan. Et finalement, le mouvement taliban, qui a émergé du carnage financé par les États-Unis en Afghanistan, a pris le pouvoir au milieu des années 90 avec l’appui des États-Unis.

Quel était le véritable objectif de cette guerre ? En répondant à cette question, je me rappelle d’une scène au début du film Reds, un drame biographique du grand journaliste radical John Reed. Celui-ci vient juste de revenir de l’Europe, où il couvrait la soi-disant Grande Guerre (la Première Guerre mondiale était appelée ainsi à l’époque). Assistant à une réunion du Liberal Club à Portland, la ville natale de Reed située en Oregon, il est appelé sur la tribune pour exposer ce qu’il a vu de la guerre.

Le président du Liberal Club demande à Reed d’expliquer l’enjeu de la guerre en Europe. Reed observe l’auditoire, et répond simplement : « Les profits » et il se rassoit.

On pourrait donner une explication tout aussi concise de la guerre en Afghanistan, mais ici la simple réponse serait « Le pétrole. » Comme l’a expliqué le WSWS le 9 octobre 2001, dans une déclaration intitulée « Les raisons de notre opposition à la guerre en Afghanistan, »

« La région de la Mer Caspienne, à laquelle l'Afghanistan fournit un accès stratégique, renferme environ 270 milliards de barils de pétrole, soit 20 pour cent des réserves recensées dans le monde. Elle contient aussi 20 billions de mètres cube de gaz naturel, soit environ un huitième des réserves de gaz de la planète.

« Ces ressources critiques sont situées dans la région politiquement la plus instable du monde. En attaquant l'Afghanistan, en installant un régime soumis et en amenant de grandes forces militaires dans la région, les États-Unis cherchent à établir un nouveau cadre politique au sein duquel ils peuvent exercer un contrôle hégémonique. »

Les victoires rapides, quoique superficielles, qu’a réalisées l’armée américaine en Afghanistan en automne 2001, aboutissant à l’installation au pouvoir d’un ancien conseiller de la compagnie pétrolière Unocal, Hamid Karzaï, à la tête du nouveau régime fantoche à Kaboul, ont convaincu l’administration Bush qu’il n’y avait aucunes limites à ce qui pouvait être accompli par la force militaire. En octobre 2002, elle a dévoilé un plan national de sécurité basé sur la nouvelle doctrine de « guerre préventive », qui proclamait le droit et l’intention des États-Unis d’attaquer militairement tout pays qu’ils jugeraient être une menace potentielle à la sécurité américaine.

Accueillant pleinement la guerre comme instrument légitime de politique étrangère, applicable dans un grand nombre de situations n’exigeant pas d’autodéfense immédiate et directe contre une attaque militaire imminente, la nouvelle stratégie de sécurité nationale a placé à la base de la politique étrangère des États-Unis des conceptions dénoncées comme étant criminelles par le Tribunal de Nuremberg sur les crimes de guerre en 1946.

La table était alors mise pour l’invasion de l’Irak, un pays dont le gouvernement n’avait rien à voir avec les événements du 11 septembre. Tout en fabriquant de toutes pièces des liens entre le régime de Saddam Hussein et al-Qaïda, le gouvernement américain a insisté principalement sur la présumée possession par l’Irak de soi-disant armes de destruction massive. Entre août 2002 et le début de l’invasion de l’Irak en mars 2003, le peuple américain a été soumis sans relâche à une campagne de propagande mensongère de la part du gouvernement et des médias.

Malgré l’orgie de propagande pro-guerre, une opposition populaire et internationale aux objectifs guerriers des États-Unis et de leurs alliés du gouvernement britannique a pu s’exprimer lors de démonstrations massives tenues à travers le monde en février 2003.

Le 20 mars 2003, les États-Unis déclenchèrent leur guerre. Un jour plus tard, le World Socialist Web Site déclarait :

« L'invasion non provoquée et illégale de l'Irak par les États-Unis est un événement des plus infâmes. Les criminels politiques à Washington qui ont lancé cette guerre, et les scélérats dans les mass médias qui se complaisent dans le bain de sang, ont couvert ce pays de honte. Des centaines de millions de gens dans tous les coins du monde sont horrifiés par le spectacle d'une puissance militaire brutale et débridée en train de pulvériser un petit pays sans défense. L'invasion de l'Irak est une guerre impérialiste dans le sens classique du terme: un vil acte d'agression perpétré dans l'intérêt des sections les plus réactionnaires et rapaces de l'oligarchie financière et industrielle américaine. Son but ouvert et immédiat est l'établissement d'un contrôle sur les grandes ressources pétrolières de l'Irak et la réduction de ce pays longtemps opprimé à un protectorat colonial des États-Unis. ...

« La guerre elle-même représente la faillite totale de la démocratie américaine. Une petite clique de conspirateurs politiques, munis d'un projet caché et arrivés au pouvoir sur la base de la fraude, a jeté le peuple américain dans une guerre qu'il ne comprend pas et ne désire pas. Mais il n'existe absolument aucun mécanisme politique en place par lequel pourrait s'exprimer l'opposition à la politique de l'administration Bush, c'est-à-dire à la guerre, à la violation des droits démocratiques, à la destruction des services sociaux et à l'assaut sans relâche sur le niveau de vie de la classe ouvrière. Le parti démocrate, cadavre puant du libéralisme bourgeois, est profondément discrédité. Des masses de travailleurs se retrouvent sans la moindre représentation politique. »

Le WSWS déclarait en conclusion,

« Le vingtième siècle n'a pas été vécu en vain. Ses triomphes et ses tragédies ont légué à la classe ouvrière des leçons politiques qui n'ont pas de prix, dont la plus importante est la compréhension de la signification et des implications de la guerre impérialiste. Celle-ci est avant tout la manifestation de contradictions nationales et internationales qui ne peuvent trouver une issue par les voies «normales». Quel que soit le résultat du stade initial du conflit qui a commencé, l'impérialisme américain a pris un rendez-vous avec le désastre. Il ne peut conquérir le monde. Il ne peut réimposer des chaînes coloniales aux masses du Moyen-Orient. Il ne trouvera pas dans la guerre une solution viable à ses maladies internes. Au contraire, les difficultés imprévues et la résistance montante engendrées par la guerre vont intensifier toutes les contradictions internes de la société américaine. »

La bourgeoisie et ces apologistes proclament sans cessent que le marxisme a échoué. La réfutation de ces prétentions ne requiert qu’une comparaison entre l’analyse faite par le World Socialist Web Site des événements contemporains, sur la base de la méthode marxiste, à celle offerte par les dirigeants du monde impérialistes. Le premier mai 2003, le président Bush proclamait, à bord d’un porte-avions américain, que la mission américaine en Irak était accomplie. En réalité, le désastre annoncé par le WSWS ne faisait que commencer.

Cinq ans de « guerre au terrorisme »

Trois ans après l’invasion de l’Irak, la soi-disant « guerre au terrorisme » proclamée par l’administration Bush est en complète déroute. La campagne d’Irak — l’opération centrale de la guerre globale proclamée par Bush au lendemain du 11 septembre — a été un échec militaire et politique. Il est démontré que l’invasion débutée avec le nom de code « choc et stupeur » n’a été que « choquante » par le degré d’incompétence et de stupidité qui a caractérisé la gestion de cet exercice misérable. A en juger par le niveau de l’insurrection, l’administration Bush a grossièrement surestimé la capacité de l’armée américaine d’imposer la crainte et d’intimider les masses irakiennes.

Le projet hégémonique lancé par l’administration Bush a souffert de revers majeurs en Irak. À l’exclusion de l’entourage immédiat de Bush à la Maison-Blanche, l’invasion de l’Irak et son occupation sont considérées quasi universellement comme un désastre opérationnel et stratégique. L’appréciation dominante de l’intervention américaine en Irak est résumée dans le titre d’un nouveau livre sur la guerre : Fiasco.

Plus de 2600 soldats américains ont perdu la vie en Irak. Le nombre d’Irakiens tués en conséquence de la violence provoquée par l’invasion américaine est environ de 100 000. Malgré les brutales campagnes d’apaisement entreprises par l’armée américaine, tous les indices objectifs indiquent que l’insurrection continue à croître.

En plus du nombre horrible de morts — plus de mille Irakiens sont tués chaque mois à Bagdad seulement —, l’impact économique de l’invasion et la résistance qu’elle provoque ont eu un impact dévastateur. Les attentes de l’administration Bush qu’un flot ininterrompu de pétrole irakien financerait le coût de la guerre n’ont pas, comme tant d’autres calculs du gouvernement américain, survécu à leur contact avec la réalité. Depuis l’invasion de l’Irak, les insurgés ont réalisé plus de 700 attaques contre des installations pétrolières.

Selon une étude produite par l’analyste militaire Anthony Cordesman du Center for Strategic and International Studies [Centre d’études stratégiques et internationales],

« La production de pétrole a diminué de 8 pour cent en 2005 et la quantité de pétrole transportée par le pipeline du nord de l’Irak vers Ceyhan en Turquie est passé de 800 000 barils par jour avant la guerre à 40 000 barils par jour en 2005. En juillet 2005, les responsables irakiens estimaient que les attaques des insurgés avaient déjà coûté environ 11 milliards $ à l’Irak. Ils ont empêché la production de pétrole d’approcher le but de 3 millions de barils par jour en 2005 que s’était fixé la coalition après la chute de Saddam Hussein et la production est tombé du niveau de production qu’il était avant la guerre, environ 2,5 millions de barils par jour, à 1,83 million de barils par jour en 2005 et au niveau de seulement 1,57 million de barils par jour en décembre 2005. Ces succès ont eu un impact majeur sur un pays où 94 pour cent des revenus gouvernementaux directs proviennent des exportations de pétrole. » [Iraq’s Evolving Insurgency and the Risk of Civil War, p. viii]

La façon dont la guerre est conduite a exposé la stupidité et l’incompétence presque insondables du président et des personnalités clés de son administration. L’évaluation par Cordesman de la planification faite avant l’invasion et de la façon dont la guerre a été subséquemment conduite est une accusation inouïe de toute l’administration. Dans son rapport publié le 22 juin 2006, on peut lire :

« On a beaucoup parlé de l’échec des services du renseignement à bien évaluer les armes de destruction massive en Irak. Ces échecs semblent insignifiants, toutefois, si on les compare avec l’échec des planificateurs de la politique et de l’armée américaines à évaluer précisément la situation globale en Irak avant de commencer la guerre et le risque d’une insurrection si les Etats-Unis n’entreprenaient pas un mélange effectif de construction de la nation et d’opérations stabilisatrices. Cet échec ne peut pas être de la responsabilité de la communauté du renseignement. C’était de la responsabilité du président, du vice-président, du conseiller en sécurité nationale, du secrétaire d’Etat, du secrétaire à la Défense et du président des états-majors.

« Ils avaient tous la responsabilité d’intégrer une équipe de faiseurs de politique, de planificateurs militaires, d’experts du renseignement et d’experts sur la région pour fournir un portrait aussi précis que possible de l’Irak et des conséquences d’une invasion. Chacun a échoué à exercer sa responsabilité. Les principaux faiseurs de politique du pays ont choisi d’agir sur la base d’un point de vue hautement idéologique et limité de l’Irak qui a fait les préparatifs en fonction d’une définition très optimiste du succès, mais pas du risque ou de l’échec.

« Il n’y a pas eu de véritable planification pour des opérations de stabilisation. Les principaux faiseurs de politiques n’ont pas voulu s’engager dans la construction de nation et ont choisi de croire qu’enlever le pouvoir à Saddam Hussein laisserait le gouvernement irakien fonctionnel et intact. Des plans ont été faits sur la base que des éléments importants des forces armées irakiennes se rangeraient aux côtés des forces de la coalition, resteraient passifs ou n’opposeraient qu’une résistance pour la forme.

« Il n’y a pas eu de véritable considération portée à la question de la continuité du gouvernement ou à la stabilité et la sécurité dans les principales villes de l’Irak et dans toute la campagne. Des décennies d’importantes tensions sectaires et ethniques ont été minimisées ou ignorées. Les actions du régime de Saddam Hussein qui ont empêché le développement économique de l’Irak depuis le début de la guerre entre l’Iran et l’Irak — à une époque où l’Irak ne comptait que 17 ou 18 millions de personnes — ont été ignorées. On a supposé que l’Irak était un pays exportateur de pétrole sain dont l’économie se remettrait rapidement sur pied si les puits de pétrole n’étaient pas incendiés et que l’Irak se transformerait au même moment en une structure capitaliste moderne. » [xv-xvi]

Dans ce texte, Cordesman accuse les dirigeants de l’Etat américain, le président Bush, le vice-président Cheney, le secrétaire d’Etat Colin Powell (qui détenait ce poste à l’époque de l’invasion), l’ancienne conseillère à la sécurité nationale (et aujourd’hui secrétaire d’Etat) Condoleezza Rice, le secrétaire à la Défense Rumsfeld et le président des états-majors Richard Meyers (qui détenait ce poste lorsque l’invasion a commencé), de manquement au devoir ce qui, en contexte de guerre, être présenté comme de l’incompétence criminelle. Une telle accusation serait entièrement justifiée. Toutefois, il n’a pas expliqué comment une telle situation pouvait bien exister aux plus hauts échelons de l’Etat.

Si le véritable but de l’invasion américaine avait réellement été d’établir une démocratie stable en Irak, l’absence de toute planification sérieuse pour faire face à la situation que l’armée américaine rencontrerait après l’effondrement du régime de Saddam Hussein ne semble pas pouvoir trouver d’explication rationnelle. Toutefois, les échecs semblent beaucoup moins incompréhensibles lorsqu’ils sont analysés dans le contexte des véritables objectifs de guerre de l’administration Bush.

L’invasion de l’Irak ne visait pas à établir une démocratie ; elle avait pour but le pillage et le contrôle par les Etats-Unis des réserves de pétrole de l’Irak. Assurément, l’administration Bush a grossièrement sous-estimé ou n’a même pas sérieusement considéré, ce qui serait nécessaire de faire pour établir les conditions sociales et politiques minimales en Irak pour assurer le succès de l’opération de pillage des Américains. Mais, en dernière analyse, les échecs opérationnels et stratégiques de la guerre en Irak sont enracinés dans la nature et les buts fondamentaux de l’entreprise. L’administration Bush n’a pas lancé cette guerre pour reconstruire l’Irak, mais pour violer le pays.

La catastrophe irakienne n’est pas que l’échec d’un plan militaire. C’est un échec complet et systémique de toutes les branches du gouvernement, des deux partis politiques sous contrôle de la grande entreprise, des médias et de tout le système de domination de classe au sein duquel ceux qui prennent les décisions affectant les vies de millions de personnes, dans leur propre pays et au-delà de leurs frontières, fonctionnent dans un environnement qui n’impose sur eux que très peu de contraintes démocratiques ou d’imputabilité au peuple, ni ne les rend imputables des conséquences de leurs actes.

Cinq ans ont passé depuis le début de la « guerre au terrorisme ». Cela représente une période de temps plus grande que la Guerre de 1812 (trois ans), la Guerre civile (quatre ans), la Guerre américano-espagnole (plusieurs mois), l’implication des Etats-Unis dans la Première Guerre mondiale (une année et demie), la participation américaine dans la Deuxième Guerre mondiale (moins de quatre ans et la soi-disant action policière en Corée (trois ans). Clairement, cette nouvelle guerre, en terme de durée, est déjà un événement important dans l’histoire des Etats-Unis. Cela implique qu’il est encore plus remarquable que l’administration Bush tente toujours d’expliquer ce que la « guerre au terrorisme » signifie vraiment. Même après le passage d’une demi-décennie, le gouvernement n’est toujours pas capable de concocter une explication plausible, ne disons même pas rationnelle, de la raison pour laquelle il se bat et contre qui ou quoi il se bat.

Dans un des discours que Bush a donné depuis deux semaines visant à rallier le soutien à la guerre, il a proclamé : « La guerre que nous faisons aujourd’hui est plus qu’un conflit militaire ; c’est la lutte idéologique décisive du 21e siècle. »

En lisant ces mots, on ne peut s’empêcher de se demander comment la lutte idéologique que mène l’administration Bush se développe dans les faits.

La « guerre au terrorisme » a, dès les tous premiers jours, été accompagnée de tentatives de miner et de détruire toute la structure des droits démocratiques garantis par la constitution qui est l’héritage de l’idéologie véritablement démocratique qui a inspiré les dirigeants de la Révolution américaine au 18e siècle. Les principes que l’administration Bush met en œuvre sont ceux d’une dictature naissante. Ils ont été le plus clairement énoncés non seulement dans les paroles de tels défenseurs de la tyrannie présidentielle que sont Antonin Scalia et Clarence Thomas, mais aussi dans les actes de l’armée américaine et le personnel des agences du renseignement dans les chambres de torture d’Abou Ghraib et dans les prisons secrètes de la CIA, dont l’existence a maintenant été publiquement reconnue par Bush près de cinq années après leur mise en place.

La tentative de Bush de défendre sa « guerre au terrorisme » regorge des plus évidentes et absurdes contradictions. Par exemple, il a dit le 31 août,

« Pour comprendre la guerre se déroulant au Moyen-Orient, nous devons regarder l’histoire récente de la région. Pendant un demi-siècle, le premier objectif des Etats-Unis dans la région était la stabilité. C’était compréhensible à l’époque ; nous combattions l’Union soviétique dans la Guerre froide ; et il était important de soutenir les gouvernements du Moyen-Orient qui rejetaient le communisme. Toutefois, avec des dizaines d’années, un courant sous-marin de danger s’est développé au Moyen-Orient. Une grande partie de la région était embourbée dans la stagnation et le désespoir. Une génération de jeunes gens a grandi sans grand espoir d’améliorer la vie et plusieurs se sont laissé séduire par l’extrémisme radical. Le mouvement terroriste multipliait le ressentiment qui a mijoté pendant des années et qui explosait en violence à travers le monde. »

Ce que Bush semble dire, et il a raison en cela, c’est que l’émergence de mouvements terroristes au Moyen-Orient est le résultat des mesures répressives que les Etats-Unis ont mises en œuvre pendant plus d’un demi-siècle durant sa lutte contre la croissance de l’influence du communisme et du socialisme au sein des masses.

En passant, Bush a cité en tant qu’exemple de la croissance de l’extrémisme, le kidnapping des otages américains en Iran, alors qu’il n’a pas dit que cela s’était produit au milieu d’une révolution qui venait juste de renverser une dictature militaire et policière qui avait pris le pouvoir en conséquence d’un coup antidémocratique organisé par la CIA en 1953.

Si l’on met les assertions démagogiques de l’administration Bush de côté, le véritable objectif de la « guerre au terrorisme » demeure l’établissement de l’hégémonie mondiale des Etats-Unis. Peu importe les échecs et les reculs subis depuis 2001, l’objectif de la « guerre au terrorisme » est toujours la domination mondiale. C’est la perspective non seulement de l’administration Bush, mais aussi de toutes les factions importantes, démocrates tout autant que républicaines, de l’establishment politique.

Les roulements de tambours de la guerre en Iran gagnent en puissance tous les jours, même si les conséquences d’une telle guerre seront catastrophiques. Une attaque de l’Iran par les Etats-Unis mettrait en mouvement un cataclysme de dimension mondiale. Qu’une telle action puisse seulement être considérée, alors même que les Etats-Unis doivent comprendre les conséquences du fiasco en Irak, est une indication de l’état d’esprit désorienté et délirant qui existe aux plus hauts échelons de l’Etat américain.

Il est nécessaire d’analyser les conditions sociales et matérielles de la société américaine qui ont produit ce niveau de témérité.

(World Socialist Web Site)

Libellés :

Actualité - Cinq ans depuis le 11 septembre : un bilan politique - Première partie

Que sait-on des événements du 11 septembre ?

Lundi a marqué le cinquième anniversaire des événements du 11 septembre 2001. Ce matin-là, plus de 2 500 civils innocents ont perdu la vie à cause d’actes terroristes coordonnés. Il est difficile de penser à un événement de l’histoire récente qui a eu un effet aussi viscéral sur la conscience collective. Le symbole « neuf-tiret-un-un » n’a à être traduit nulle part dans le monde. Il n’évoque pas seulement, universellement, l’image mentale d’une épaisse fumée s’élevant au-dessus des tours jumelles, mais crée aussi le sentiment que la politique mondiale, comme conséquence de ce qui s’est produit à cette date, a radicalement changé de cap, s’engageant dans de nouvelles et dangereuses voies.

Toutefois, la véritable signification du 11 septembre n’est pas aussi claire que l’administration Bush, l’establishment politique et la plupart des médias voudraient le faire croire à tous. Il ne fait aucun doute que le 11 septembre 2001 a marqué un certain point tournant majeur dans la politique américaine et mondiale. Mais il est nécessaire de faire la distinction entre l’impact visuel et émotionnel des événements de cette journée, amplifiés par une propagande sans relâche orchestrée par l’Etat, et le rôle objectif des attaques terroristes pour motiver les actions subséquentes du gouvernement des Etats-Unis.

La question est la suivante : les actions réalisées par l’administration Bush après le 11 septembre ont-elles été principalement déterminées par les événements de cette journée ? Ou les attaques terroristes ont-elles fourni un prétexte pour l’implémentation de politiques élaborées bien avant mais pour lesquelles, sans le 11 septembre, il n’y aurait eu aucun appui populaire substantiel ?

Les invasions de l’Afghanistan et de l’Irak, l’assaut sur les droits démocratiques, la violation du droit international, et le niveau de violence sans cesse grandissant que l’administration Bush (imitée très visiblement par les gouvernements de la Grande-Bretagne, de l’Australie et du Canada) intègre à sa « guerre au terrorisme » sans fin trouvent leur légitimité dans l’assertion qui n’admet aucun argument : « le 11 septembre a tout changé. »

Et malgré tout, le 11 septembre 2001, une date fatidique dans l’histoire mondiale, demeure entourée de mystère. Rien ne ressemblant, et même de loin, à une enquête sérieuse, professionnelle et crédible des événements du 11 septembre n’a été mené par quelque section ou agence du gouvernement que ce soit. La soi-disant commission du 11 septembre n’était qu’un exercice cynique, fallacieux et politiquement opportun pour étouffer l’affaire, organisé dans le but plus ou moins explicite d’empêcher une véritable enquête criminelle et la découverte d’éléments qui auraient 1) relié les terroristes du 11 septembre aux agences du renseignement américaines, et 2) exposé la complicité criminelle de certaines personnes de l’appareil d’Etat qui auraient facilité et encouragé le succès de la conspiration du 11 septembre.

Le caractère frauduleux de la commission du 11 septembre était assuré par la sélection de son personnel dirigeant, en commençant par son président, Thomas Kean. Il a apporté à cette enquête toute l’intégrité et la soif de vérité qu’on serait en droit de s’attendre d’un ancien gouverneur du New Jersey et membre du conseil d’administration de Amerada Hess, une compagnie pétrolière internationale. Et d’ailleurs, les affaires secrètes qu’il a menées avec la Delta Oil Company saoudienne, dont on croit que les propriétaires auraient fourni des millions de dollars de financement à al-Qaïda et Oussama Ben Laden, pourraient bien faire partie des qualifications spéciales de Kean qui lui ont permis d’être coprésident de la commission du 11 septembre.

Il faut se rappeler que Kean n’avait obtenu le poste qu’après que le premier choix de Bush pour la présidence de la commission, Henry Kissinger, ait été obligé de se retirer, car la puanteur entourant sa personne était même trop grande pour les narines pas très sensibles des médias de Washington.

Etant donné que 2 500 personnes ont perdu la vie dans les attaques du 11 septembre, l’échec du Congrès, le représentant putatif du peuple, à avoir mené une enquête officielle, avec des témoins appelés à témoigner sous serment, constitue une accusation accablante de cette institution. De plus, le fait que pas un seul individu n’ait été tenu responsable, d’aucune façon, pour au moins un énorme échec des agences gouvernementales de sécurité, du renseignement et de police ne peut s’expliquer de façon innocente.

La seule véritable enquête des événements du 11 septembre a été menée tout à fait indépendamment du gouvernement et en opposition à ses résultats — et dont fait partie une analyse importante écrite par Patrick Martin du World Socialist Web Site qui a été citée dans de nombreux livres qui ont exposé les falsifications et les absurdités de la version officielle des événements.

Pour ne citer que quelques faits montrant que la commission du 11 septembre tentait d’étouffer l’affaire :

* Les gouvernements d’Allemagne, d’Egypte, de Russie et d’Israël avaient averti les Etats-Unis de façon précise qu’une attaque par détournements d’avions était imminente.

* Le 6 août 2001, cinq semaines avant les attaques, le président Bush avait reçu des instructions de la CIA l’avertissant qu’al-Qaïda se préparait peut-être à détourner des avions. Les instructions faisaient référence à l’existence de cellules d’al-Qaïda en Californie et à New York.

* L’arrestation de Zacarias Moussaoui en août 2001 a mis à la disposition du gouvernement des informations qui ne laissaient aucun doute sur le fait qu’une opération terroriste impliquant les détournements d’avions et leur usage comme bombes était en préparation. La Pan Am International Flight Academy du Minnesota avait informé le FBI de ses inquiétudes que Moussaoui planifiait peut-être détourner un avion.

* Mohamed Atta, identifié comme étant le dirigeant de la conspiration, était sur la liste des terroristes sous surveillance depuis 1986, à la suite de son implication dans une explosion en Israël. La police allemande l’avait sous écoute durant l’année 1999, et le FBI suivait ses mouvements en 2000. En janvier 2001, Atta a été autorisé à entrer aux Etats-Unis même si son statut d’étudiant en pilotage — ce dont il avait informé les autorités de l’immigration — était en violation flagrante avec les termes de son visa de touriste. L’extraordinaire facilité avec laquelle Atta faisait son travail est très bien résumée par l’écrivain Nafeez

Mosaddeq Ahmed dans son livre, La guerre contre la vérité :

« En résumé, malgré qu’il ait été bien connu des autorités, Mohamed Atta semblait vivre une vie plutôt charmante. Bien qu’étant sur la liste des terroristes à surveiller du département d’Etat depuis 1986, il a été autorisé à plusieurs reprises à entrer, sortir et revenir aux Etats-Unis librement. Il a été sous surveillance des agents américains entre janvier et mai 2000 en raison de l’achat douteux d’une grande quantité de produits chimiques qui aurait pu être utilisé à la fabrication de bombes. En janvier 2001, il été détenu durant 57 minutes par les agents d’immigrations à l’aéroport de Miami en raison de l’expiration d’un visa et de son défaut à produire un visa en règle afin d’entrer aux Etats-Unis pour se rendre dans une école de pilotage de la Floride. Mais ça ne l’a pas arrêté. Malgré les préoccupations de longue date du FBI que des terroristes pourraient suivre des cours de pilotage aux Etats-Unis, Atta a été autorisé à s’inscrire dans une école de pilotage de la Floride. En avril 2001, il était arrêté par la police pour conduite en état d’ébriété. Il ne s’est pas présenté à son procès et un mandat d’arrestation a été émis. Mais cela ne l’a pas plus arrêté, parce que le mandat n’a jamais été exécuté — bien qu’il ait été arrêté pour conduite en état d’ébriété à deux autres occasions par la suite. Tout au long de cette période, Atta n’a jamais tenté d’opérer sous un alias aux Etats-Unis, voyageant, vivant et étudiant à l’école de pilotage sous son vrai nom. Plus étrange encore, Atta était en contact courriel régulier avec d’anciens et d’actuels employés de contractants majeurs pour l’armée des Etats-Unis, tel que révélé par la liste des échanges réguliers des courriels qu’il entretenait avec une quarantaine d’individus, découverte par le FBI en septembre 2001….

« Il est difficile de considérer cette séquence d’événements comme étant bénigne. En bref, cela semble être une conclusion inévitable — sinon inexplicable — que le gouvernement des Etats-Unis ait sciemment et de façon répétée accordé à un terroriste confirmé le droit de librement entrer aux Etats-Unis et de suivre des cours de pilotage » [traduit de l’anglais, Oliver Branch Press, Northampton, Mass. 2005, pp. 205-06].

* En plus de l’extraordinaire que le traitement VIP accordé par le gouvernement des Etats-Unis à Atta, il y a l’hospitalité offerte à d’autres pirates de l’air du 9/11. Nawaf Alhazmi et Khalid Almidhar, connus de la CIA pour avoir participé à soi-disant « rencontre au sommet » d’al-Qaïda en janvier 2000. Leurs déplacements étaient suivis par la CIA depuis plus d’un an, mais aucun des deux n’a eu de problèmes à entrer aux Etats-Unis. Almidhar est entré aux Etats-Unis avec un visa à multiples passages renouvelé en juin 2001, malgré qu’il ait été lié à l’explosion du USS Cole en octobre 2000.

* Un autre futur participant au détournement du 9/11, Ziad Samir Jarrah, a été détenu durant plusieurs heures pour être interrogé sur instruction explicite du gouvernement américain lorsqu’il est arrivé à l’aéroport international de Dubaï le 30 janvier 2001. L’on doit présumer que cela ne serait pas arrivé si les Etats-Unis n’avaient pas de sérieuses préoccupations quant aux activités de cet individu. Malgré cet incident, M. Jarrah a pu entrer aux Etats-Unis huit mois plus tard et s’inscrire dans une école de pilotage.

Sur la base des faits déjà établis, il ne fait aucun doute que Mohamed Atta et les autres pirates de l’air, ce sont préparés pour le 9/11 sous un parapluie protecteur fournit par des éléments influents au sein de la CIA et d’autres agences de renseignement du gouvernement américain. Leurs déplacements continuels aux Etats-Unis et leurs passages à la frontière dans les deux sens n’auraient pas été possibles s’ils n’avaient pas joui de la protection de puissants individus au sein de l’appareil d’Etat. L’information recueillie sur leur comportement maladroit et même téméraire alors qu’ils vivaient aux Etats-Unis, sur leur insouciance à attirer souvent l’attention de la police, peut difficilement suggérer qu’Atta et ses collègues étaient des maîtres conspirateurs. Il n’y a rien qu’ils n’aient fait, sauf porter un panneau affichant leurs intentions terroristes. Mais il est évident que des « anges » de haut niveau gardaient un œil bienveillant sur eux…

Mais pour quelle raison ? Cela ne prend pas une imagination particulière de conspirateurs pour conclure que ceux qui dirigeaient la surveillance d’Atta et des ses associés savaient qu’ils planifiaient une action terroriste quelconque et, de plus, croyaient que l’exécution d’un tel acte pourrait servir un objectif politique. Quels étaient alors ces objectifs ?

La stratégie mondiale de l’impérialisme américain

La réponse à cette question demande que les événements du 11 septembre soient placés dans un contexte historique plus large. La véritable origine de la politique des Etats-Unis depuis cinq ans ne se trouve pas dans les événements du 11 septembre 2001, mais plutôt dans un événement qui s’est produit presque exactement une décennie plus tôt, c’est-à-dire la dissolution officielle de l’Union soviétique en décembre 1991.

L’effondrement de l’Union soviétique a été interprété par de larges sections de l’élite dirigeante américaine comme une occasion sans précédent d’établir l’hégémonie géostratégique mondiale sans partage des Etats-Unis. En fait, l’élite dirigeante américaine a cru que la supériorité écrasante dont jouissaient les Etats-Unis en terme de puissance militaire brute pouvait être utilisée pour contrecarrer le déclin à long terme de la position économique du pays dans le monde.

Parmi les conséquences les plus significatives de l’effondrement de l’Union soviétique, on trouve le changement radical dans la balance concrète du pouvoir sur l’immense territoire que constitue l’Eurasie. La transformation des républiques de l’Asie centrale de l’ancienne URSS en Etats indépendants a créé un immense vide de pouvoir que les Etats-Unis se sont pressés d’exploiter. De plus, ce vide a facilité la projection agressive de la puissance américaine au Moyen-Orient.

La bourgeoisie américaine n’a pas pu ne pas remarquer que la plus grande partie des réserves stratégiques de pétrole et de gaz naturel dans le monde se trouvait dans ces régions géographiquement contiguës. Une nouvelle stratégie commença à émerger vers le milieu des 1990. Dans un article influent publié dans le Foreign Affairs de septembre-octobre 1997, Zbigniew Brzezinski, l’ancien conseiller à la sécurité nationale dans l’administration Carter, a décrit quelle importance cruciale l’Eurasie avait dans la détermination de la position mondiale des Etats-Unis :

« L’Eurasie est le supercontinent pivot du monde. Une puissance qui dominerait l’Eurasie exercerait une influence déterminante sur deux des trois régions les plus productives économiquement au monde, l’Europe de l’Ouest et l’Asie de l’Est. Un coup d’œil sur une carte suggère aussi qu’un pays dominant l’Eurasie contrôlera presque automatiquement le Moyen-Orient et l’Afrique. Alors que l’Eurasie devient l’échiquier géopolitique décisif, il ne suffit plus d’élaborer une politique pour l’Europe et une autre pour l’Asie. Comment s’établira la distribution du pouvoir sur le territoire de l’Eurasie sera déterminant pour la primauté mondiale et l’héritage historique des Etats-Unis…

« Dans une Eurasie volatile, la tâche immédiate est de s’assurer qu’aucun autre Etat ou combinaison d’Etats n’acquiert la capacité d’exclure les Etats-Unis ou même de diminuer son rôle prépondérant. »

Toutefois, comme Brzezinski lui-même l’a réalisé, l’établissement de la domination américaine sur l’Eurasie est une tâche herculéenne. Dans un livre intitulé Le grand échiquier, dans lequel il approfondit les idées qu’il avait tout d’abord présentées dans l’article de Foreign Affairs, Brzezinski décrit l’Eurasie comme un « mégacontinent » qui était « tout bonnement trop vaste et trop peuplé, trop riche de ses nombreuses cultures, trop fort de ses Etats politiquement dynamiques et historiquement ambitieux pour faire preuve de docilité à l’égard de quiconque, fût-ce la puissance globale dominante, l’économie la plus florissante. » Et il y avait un autre obstacle aux aspirations hégémoniques de l’impérialisme américain. Brzezinski a écrit :

« Par ailleurs, l’Amérique est trop démocratique chez elle pour se montrer autocratique à l’extérieur. Voilà qui limite l’usage qu’elle peut faire de sa puissance, en particulier de sa capacité d’intimidation militaire. Jamais par le passé, une démocratie libérale ne s’est élevée à une telle suprématie. La course à la puissance n’est pas un objectif susceptible de mobiliser les passions populaires, sauf dans des situations de menace imminente ou lorsque le bien-être intérieur est en cause. Les sacrifices économiques (c’est-à-dire l’augmentation des dépenses militaires) et humains (y compris les victimes au sein de l’armée de métier) que requiert un tel effort sont incompatibles avec les instincts démocratiques. La démocratie exclut toute mobilisation impériale. » [Le grand échiquier, Hachette littératures, pp 62-63, souligné par North]

Les événements du 11 septembre ont offert précisément cela, un contexte de « situations de menace imminente ou lorsque le bien-être intérieur est en cause », qui a créé, au moins à court terme, une base d’appui dans la population pour un déchaînement de la puissance militaire américaine justifié par la vengeance et l’auto-défense. Cela, en soi, ne prouve pas que les attentats sur le World Trade Center ont été directement planifiés et élaborés par des individus œuvrant au sein de l’Etat américain. Mais l’analyse de Brzezinski démontre la compréhension aux plus hauts niveaux que les vastes ambitions géostratégiques des Etats-Unis, qui demandent de faire la guerre à des milliers de kilomètres de ses propres frontières, requièrent un changement important et soudain de l’opinion publique.

Peu importe le degré réel d’implication et de complicité d’agents de l’Etat dans la planification, l’encouragement et l’exécution de la conspiration du 11 septembre, il n’y a aucun doute que les événements de ce jour ont été immédiatement utilisés comme un prétexte pour lancer un programme militariste qui avait été élaboré et raffiné depuis une décennie.

N’oublions pas que l’histoire des Etats-Unis offre de nombreux exemples d’événements graves qui ont été utilisés pour justifier des actions militaires dont le but ultime et fondamental était l’atteinte d’objectifs stratégiques cruciaux. Ces événements déclencheurs ont fourni, au mieux, une soi-disant bonne raison pour l’action militaire, mais pas la véritable raison.

Ce que nous disons maintenant, nous l’avons dit quelques heures après les attentats sur le World Trade Center, le World Socialist Web Site ayant averti de ce qui allait venir. Le 12 septembre 2001, le WSWS, condamnant les attentats, déclarait que « le terrorisme fait le jeu des éléments de l'establishment américain qui utilisent précisément de tels événements pour justifier et légitimer leur recours à la guerre pour défendre des intérêts géopolitiques et économiques de l'élite dirigeante ».

Le 14 septembre 2001, le WSWS écrivait : « Les attaques lancées sur le World Trade Center et le Pentagone ont fourni l'occasion de mettre en application le projet politique d'une grande portée que réclament depuis des années les éléments les plus à droite de l'élite dirigeante. Un jour à peine après l'attaque, avant que la moindre lumière ne soit faite sur la source de l'attentat ou les dimensions du complot, le gouvernement et les médias lançaient une campagne coordonnée affirmant que l'Amérique était en guerre et que le peuple américain devait accepter toutes les conséquences d'un état de guerre.»

(World Socialist Web Site)

Libellés :

mardi, septembre 12, 2006

Actualité - Cinquième anniversaire du 11 Septembre • Salut à la lutte des peuples du monde pour leur affirmation! Tous pour un et un pour tous!

- Déclaration du Parti communiste du Canada (marxiste- léniniste), 11 septembre 2006 -
Le barrage de désinformation des médias monopolisés et des cercles officiels aux États-Unis et au Canada entourant le cinquième anniversaire des attaques du 11 septembre 2001 aux États-Unis vise à éclipser le rôle crucial que joue la résistance de la classe ouvrière et des peuples du monde. Les peuples résistent aux guerres criminelles d'agression et à la terreur d'État des États-Unis au pays et à l'étranger. Ils résistent également à la terreur d'État de pays comme la Grande-Bretagne et le Canada qui sont impuissants face à la crise de leur système et la crise de l'arrangement entre États dans le monde.

Au lieu de céder la place, les États réactionnaires tentent de se sauver en imposant leur hégémonie et en se vengeant contre les peuples du monde et leurs propres peuples. Le but de la désinformation entourant le 11 Septembre est de briser toute tentative de cohérence, d'empêcher les peuples de penser et d'écraser toute opposition organisée à la destruction qui a lieu. Les impérialistes savent très bien que seuls une résistance organisée et un plan pour créer une alternative peuvent transformer la situation en faveur des peuples du monde.

En cette occasion, le Parti communiste du Canada (marxiste-léniniste) salue les travailleurs et la jeunesse du Canada qui ne se sont pas laissé déconcerter par les atrocités que commettent les impérialistes à tous les jours. Nous saluons les personnes d'origine arabe et de croyance musulmane qui sont prises à partie. Leur opposition aux attaques inadmissibles organisées par l'État est sans pareil et contribue au maintien d'un brin d'équilibre dans la situation actuelle.

Le PCC(M-L) salue les peuples du monde qui contribuent à ouvrir une voie au progrès de leur société et qui cherchent à créent l'autre monde qui est possible et qui doit être créé pour sauver l'environnement naturel et social dont a besoin l'humanité pour survivre et s'épanouir. À cet égard, les contributions faites par les peuples palestinien, irakien, afghan et libanais sont exemplaires. Leur résistance et leurs sacrifices ont empêché les impérialistes anglo-américains, avec les fauteurs de guerre américains à leur tête, d'atteindre leurs objectifs. Les peuples d'Asie, d'Afrique, d'Amérique latine et des Caraïbes jouent également un rôle crucial pour contrer la domination des désastres que créent les impérialistes et permettre aux peuples de se frayer une voie vers l'avant.

À cette occasion, nous désirons exprimer notre appréciation de la lutte de la classe ouvrière et du peuple des États-Unis et toutes leurs organisations combattantes. Leur lutte à la défense des droits et contre les guerres injustes et l'offensive antisociale est décisive pour maintenir en échec les monstres auxquels donne naissance la classe dominante des États-Unis.

Ce n'est pas un hasard si, juste avant le cinquième anniversaire du 11 septembre, suite à une rencontre avec son équipe économique au Camp David, accompagné d'une panoplie de conseillers dont les secrétaires au Travail, au Commerce et du Trésor, le président américain George W. Bush a déclaré à la nation: «La situation est bonne pour les travailleurs américains.» L'élite dominante des États-Unis s'est attiré le mépris total avec son insistance à décrire la vie comme la réalité virtuelle qu'elle voudrait, dans ce cas-ci pour tenter de ranger la classe ouvrière en appui aux intérêts des impérialistes américains au pays et à l'étranger. Les conditions des travailleurs américains sont réelles, vitales et difficiles. Ils se défendent et luttent pour se repérer. La classe ouvrière américaine est un contingent de l'humanité qui résiste et affirme sa dignité contre l'assaut du capital financier américain, qui impose la guerre d'agression, la barbarie et de nouveaux arrangements anti-sociaux au pays et dans le monde.

L'imposition de ces arrangements depuis le 11 septembre a eu pour effet d'accentuer des contradictions dangereuses au sein des cercles dominants des États-Unis et entre les sections rivales du capital financier international, et a mené à une guerre ouverte entre le capital monopoliste et la classe ouvrière des États-Unis. Bush espère en vain que ces contradictions et la lutte de classe disparaissent quand il affirme que «la situation est bonne pour les travailleurs américains». Il le déclare aussi allègrement que lorsqu'il dit que sa guerre est pour la paix, sa torture est pour la démocratie et son État policier est pour la sécurité.

La mort du contrat social de Franklin Delano Roosevelt, les attaques du 11 septembre et les arrangements que l'impérialisme américain cherche à imposer aux peuples du monde ont suscité un mouvement de résistance grandissant aux États-Unis mêmes. Nous l'avons vu immédiatement dans la réaction héroïque des pompiers de New- York, des simples policiers et d'autres secouristes et leurs collègues venus d'autres villes pour sacrifier leur vie et leur santé pour sauver les victimes des attaques. Nous l'avons vu dans le courage et la chaleur des Canadiens qui, le 11 septembre, dans le chaos de la désinformation et de la confusion, ont accueilli chez-eux des passagers d'avions à destination des États-Unis. Nous l'avons vu dans la mobilisation populaire immédiate contre la guerre et l'occupation, même avant que ne soient exposées les visées sinistres de la «guerre à la terreur» du gouvernement américain par les mensonges justifiant la guerre en Irak.

Nous l'avons vu dans la lutte des débardeurs de la côte pacifique pour leurs droits au risque d'être étiquetés «combattants ennemis». Nous l'avons vu le Premier Mai cette année avec la mobilisation sans précédent de millions de travailleurs immigrants, de soi-disant travailleurs sans papier et de leurs supporteurs à la grandeur du pays pour dénoncer les atteintes à leur droit d'être et leur droit à un moyen de subsistance de standard américain et pour refuser la mort civile qui attend une partie importante de la population aux États-Unis.

Nous le voyons dans le courage et la détermination des survivants de l'ouragan Katrina et des secouristes venus de tous les coins du pays et même de l'étranger, résolus qu'ils étaient à rebâtir leur vie et affirmer leur dignité dans la ruine naturelle et sociale attribuable à l'échec de l'État américain.

Nous le voyons dans la jeunesse qui refuse de succomber à la pression et au chauvinisme utilisé pour l'inciter à devenir soldats dans l'armée américaine et nous le voyons dans l'opposition des mères, des familles et d'autres au recrutement militaire, dans la désertion ou le refus de servir par conscience. Nous le voyons dans ceux qui, dans les rangs mêmes de l'armée américaine, ont courageusement désobéi à des ordres injustes des commandants de la guerre et de la torture de l'impérialisme américain.

Nous le voyons dans les préoccupations et les innombrables discussions sur la direction fondamentale des États-Unis: vers la faillite économique et la dictature militaire ou l'État policier, ou vers de nouveaux arrangements pro-sociaux et un gouvernement anti-guerre.

En cette occasion du cinquième anniversaire du 11 septembre, le PCC(M-L) salue les travailleurs et les peuples opprimés du monde dont la résistance et les actions concrètes pour affirmer leur dignité et leurs droits contribuent à bâtir une réalité pro-sociale et anti-guerre.

Libellés :