lundi, juillet 02, 2007

Actualité - Les « ministres canadiens » du gouvernement afghan d’Hamid Karzaï

Les Forces armées canadiennes ont déployé un groupe d’une quinzaine de personnes, l’Equipe consultative stratégique (SAT, Strategic Advisory Team), qui travaille « directement avec le gouvernement afghan » pour imposer les termes dictés par les puissances occidentales.

Le Canada est un participant clé de l’occupation militaire de l’Afghanistan menée sous l’égide des États-Unis et de l’OTAN et depuis l’été 2005 est au front de la lutte contre les insurgés. Il soutient pleinement le gouvernement fantoche d’Hamid Karzaï installé par Washington. C’est un gouvernement composé de seigneurs de guerre coupables d’exactions contre la population et qui est détesté pour être corrompu et à la solde des grandes puissances.

La SAT, désignée sous le nom d’opération Angus par l’armée canadienne, joue un rôle complémentaire au soutien militaire accordé au gouvernement Karzaï. Bien que d’origine militaire, la SAT joue un rôle surtout politique. Ses équipes sont, dans les termes du ministère canadien de la Défense, « intégrées dans les ministères et les organismes du gouvernement afghan ». Selon le lieutenant-commandant Rob Ferguson, un des membres de la SAT, « aucun pays n’est placé de façon aussi stratégique que le Canada pour influencer le développement de l’Afghanistan ».

La SAT ne relève pas de l’OTAN ou de la Force internationale d’assistance à la sécurité, mais se rapporte directement au gouvernement canadien. Elle est encensée par les chefs de file militaires, politiques et économiques du Canada en tant qu'exemple à suivre dans la coordination des différentes sections de l’Etat canadien lors d’interventions militaires à l’étranger visant à faire valoir les intérêts de l’élite dirigeante.

Le lieutenant-colonel Fred Aubin, l’adjoint au commandant de la SAT, voit la SAT comme l’embryon d’une initiative plus large du gouvernement canadien. « Le gouvernement afghan est très coopératif » avec la SAT, a-t-il dit. « A un moment donné, je suis certain qu’ils vont élargir [la SAT] et qu’il y aura une augmentation du nombre des civils lorsque la sécurité se sera améliorée. »

Il est difficile d’obtenir des informations exactes sur les activités de la SAT. C’est seulement depuis fin 2006 que l’armée canadienne, face à une opposition populaire grandissante à l’opération militaire en Afghanistan, a entrepris de faire connaître plus largement l’existence de la SAT.

Le but avoué du plan de communication de l’armée est de « démontrer à la population canadienne la contribution de la SAT au développement à long terme de l’Afghanistan, tout en protégeant la crédibilité de la SAT aux yeux du gouvernement et de la population afghane », selon des documents internes de l’armée canadienne aujourd’hui publics.

Ceci implique que les informations dévoilées seront nécessairement déformées pour satisfaire aux impératifs de la propagande pro-gouvernementale. Par exemple, les documents de l’armée aujourd’hui publics établissent que c’est à l’initiative du chef de l’état-major canadienne, le général Rick Hillier, que la SAT fut formée, mais les communiqués de presse du ministère de la Défense soulignent toujours que la SAT est en Afghanistan à la demande du gouvernement afghan.

Malgré la nature tronquée des informations, il est possible d’établir certains faits hors de tout doute, le principal étant qu’une équipe canadienne travaille aux plus hauts niveaux du gouvernement afghan, en contact étroit avec le bureau du président afghan Karzaï.

Selon le livre Canada in Afghanistan, écrit par Peter Pigott, un fonctionnaire du ministère des Affaires étrangères, la SAT « a reçu le mandat du président Karzaï personnellement pour aller partout au pays et tout enquêter… [E]lle travaille au niveau ministériel dans tous les ministères et est en relation presque quotidienne avec les Nations unies, la Banque mondiale, les principaux pays donateurs [entre autres, les Etats-Unis, le Japon et l’Inde] et l’OTAN. »

L’équipe de la SAT est composée principalement d’officiers de l’armée canadienne spécialisés dans la planification ainsi que de responsables de l’ambassade canadienne. Selon des documents internes de l’armée, « Le ministère canadien des Affaires étrangères, par son ambassade à Kaboul, est très impliqué dans les activités de la SAT alors que l’Agence canadienne de développement international (ACDI) a offert un expert en développement à l’équipe. »

L’Afghanistan est le principal bénéficiaire de l’aide étrangère canadienne et héberge l’une des plus grandes ambassades canadiennes. En excluant les coûts de la mission militaire canadienne qui atteignent environ quatre milliards de dollars à ce jour, le Canada est un des principaux bailleurs de fonds pour le gouvernement de Kaboul et a dépensé et continuera à dépenser plus de 100 millions de dollars par année de 2001 à 2011. D’autres agences gouvernementales canadiennes, comme la Gendarmerie royale du Canada, contribuent au développement des forces sécuritaires afghanes.

La SAT est impliquée dans plusieurs ministères du gouvernement afghan. Elle travaille avec le ministre afghan de la Justice à la rédaction de lois et avec le gouvernement sur son plan de communication stratégique, tant pour l’intérieur que pour l’étranger. La SAT a organisé et guidé Karzaï et d’autres officiels afghans pour des visites au Canada, où l’intervention canadienne était louangée.

Mais de façon plus importante, la SAT a comme fonction de superviser les progrès de l’Afghanistan selon les termes du Pacte de l’Afghanistan (Afghanistan Compact), qu’elle a contribué à développer en collaboration avec l’ambassadeur canadien.

Le Pacte de l’Afghanistan est une entente intervenue à la fin de 2005 et formalisée le 31 janvier 2006 entre les grandes puissances sur les développements attendus en Afghanistan.

Il est clair de la lecture de l’entente que l’Afghanistan demeurera un protectorat pour les années si ce n’est les décennies à venir, dépendant pour sa sécurité et pour le financement de l’Etat des puissances impérialistes. L’objectif des mesures développées dans le Pacte de l’Afghanistan est de créer un environnement social, gouvernemental et économique propice à l’investissement étranger et aux intérêts géopolitiques des puissances occupant aujourd’hui le pays.

La SAT travaille en étroite collaboration avec Ishaq Nadiri, un économiste américain d’origine afghane et principal conseiller économique de Karzaï, à la réalisation des objectifs principaux du Pacte. Pour ce faire, la SAT est aussi très impliquée avec le ministère de l’Agriculture et du Développement rural, par qui transige une grosse part de l’aide étrangère.

La création d’une unité militaire spéciale dont le rôle est de « diriger de l’arrière », dans les mots d’un des membres de l’équipe, va de pair avec le transfert des troupes canadiennes de Kaboul vers Kandahar en 2005.

Les élites canadiennes ont tiré comme leçon de l’intervention canadienne en Bosnie à la fin des années 1990 que le Canada n’avait pas l’influence et la reconnaissance qui lui revenait en vertu de sa contribution militaire. « Nous n’avions pas d’influence décisive ou d’effet décisif qui aurait donné une bonne influence au Canada dans les Balkans », a dit Hillier, le chef d’état-major canadien, dans une entrevue qu’il accordait à Jane’s Defence Weekly en 2006. Il a continué en disant chercher à obtenir pour les missions canadiennes à l’étranger « suffisamment de crédibilité pour nous donner l’occasion d’avoir des postes de commandement et d’influencer et de modeler des régions et des populations en accord avec nos intérêts et en accord avec nos valeurs ».

L’opération militaire à Kandahar, un des bastions des talibans et de l’opposition à l’occupation, est précisément le type d’opération donnant de la « crédibilité » au gouvernement du Canada.

Dans un témoignage qu’il a livré devant le comité parlementaire fédéral sur la défense nationale le 31 mai 2007, le général Hénault, aujourd’hui président du Comité militaire de l’OTAN et précédent chef de l’état-major canadien, a indiqué que « Le Canada est vu comme étant un pays des plus compétents pouvant faire preuve de leadership en Afghanistan. »

L’opération militaire canadienne en Afghanistan est considérée dans les hautes sphères canadiennes comme une mission permettant de donner une position de force à la puissance moyenne qu’est le Canada dans le « Grand Jeu » qui se joue en Afghanistan pour le contrôle des ressources et l’influence géostratégique.

En particulier, le Canada qui aspire à devenir une superpuissance énergétique est intéressé au contrôle du pétrole du bassin de la mer Caspienne. Le potentiel minier de l’Afghanistan est aussi d’un grand intérêt pour les compagnies canadiennes très actives dans ce secteur industriel.

D’un côté, les soldats sont utilisés comme chair à canon pour obtenir le respect que l’on donne au « prix du sang » dans les instances dirigeantes mondiales, avec d’immenses coûts pour la population civile afghane, y compris la subjugation économique et politique de leur pays. De l’autre, le Canada déploie une équipe ayant des pouvoirs similaires à ceux de ministres auprès du gouvernement Karzaï pour influencer et modeler la région en accord avec ses intérêts stratégiques fondamentaux.

(World Socialist Web Site, par Guy Charron)

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vendredi, juin 29, 2007

Actualité - Losing the War in Afghanistan

One Civilian Massacre at a Time

"One of the problems is sometimes determining who exactly caused the casualties. It's not always clear if a civilian casualty is caused by an extremist or coalition forces."

Major Chris Belcher, US spokesman, Afghanistan, June 23 2007

So it isn't easy to tell whether civilians are killed by insurgents or foreign forces in Afghanistan? When they are slaughtered by "precision" bombing by B52s or rockets from attack helicopters or shells from artillery or missiles from drones, it is presumably because the Afghan insurgents also operate all these means of dealing death. Six kids killed by air attacks? ­ It must have been these hi-tech Afghans who fly B52s at 30,000 feet. Or maybe some other Afghans who zoom down from the sky and mercilessly rocket villages.

They don't? Well that's hardly surprising. Because according to Associated Press, "US-led coalition and NATO forces fighting insurgents in Afghanistan have killed at least 203 civilians so far this year, surpassing the 178 civilians killed in militant attacks." NATO forces (commanded by a US general) and US forces operating outside the NATO structure in Afghanistan say they do not keep count of the number of civilians they kill, and admit to their slaughter only when it is absolutely impossible to deny that it has taken place. (The number wiped out by special forces cannot be assessed as these people are accountable to nobody and obey no laws. They assassinate at will and with impunity.)

Here is a typical absurdity. It concerns the killing of 25 civilians including nine women and three children on June 22 :

"ISAF said the target of the strike was a compound "assessed to have been occupied by up to 30 insurgent fighters, most of whom were killed in the engagement. ISAF troops are now investigating reports that a small number of civilians may also have been in the compound," it said in a statement." (AFP)

Right. Now tell us, you geniuses, exactly how you know that "most" of the "up to 30" alleged insurgents were killed? If you didn't know that civilians were in the compound, and if you don't know that civilians were killed, how do you know that the people you killed were insurgents? Were they wearing uniforms? Did you send anyone into the compound to identify the bodies?

The usual approach, once it has proved impossible to deny any longer that civilians have been killed, is for the military to blame the insurgents : "In choosing to conduct such attacks in this location at this time, the risk to civilians was probably deliberate," said another spokesman, Colonel Smith, who then announced that "It is this irresponsible action that may have led to casualties."

What proof is there for his statement?

The man says the risk to civilians was "probably" deliberate. What is the basis for that claim, other than wishful thinking? And he declares that this "may have led to casualties", when it is obvious from the evidence of local people that there is no "may" about it. The air strikes butchered civilians. End of message.

On the basis of the way that US/NATO propaganda is presented, the argument could be made by insurgents that they are fighting in their own country against foreign invaders and their killing of civilians takes place because foreigners occupy civilian areas and therefore place civilians at risk. We all realize that suicide bombings by bloodthirsty lunatics have been deliberate and merciless and have killed dozens of innocent people ­ but it is morally corrupt to claim that US air strikes are one bit less evil when they kill women and children. And it is ludicrous that their deaths are laid at the door of "irresponsible action" by militants.
Then there is the downright lie:

"KABUL (AFP) - Sat Jun 16 : A shot fired by US soldiers at the scene of a deadly suicide blast in Kabul Saturday was not deliberate but an "accidental discharge," the US military said. Kabul police said the shooting killed one Afghan and wounded three others, though US military spokesman Colonel David Accetta said he was aware of only two [being] wounded. "It appears to have been an accidental discharge. The US soldiers did not intend to fire on anyone," he told AFP. "There might have been a weapons malfunction or some other cause. We don't know, we are investigating," he said."

OK, so the shambles was investigated. Where is the investigation report? Can we believe for one instant that the killing and wounding were caused by an accidental discharge? In a pig's valise.

A minor sort of victory for decency followed the murder on March 4 of eight Afghan civilians by a Marine unit that went berserk in Nangarhar province after being hit by a suicide car-bomber.

"Injured Afghans said the Americans fired on civilian cars and pedestrians as they sped away.
US military officials said militant gunmen shot at Marines and may have caused some of the [thirty] civilian casualties." (ABC News)

And the usual knee-jerk explanation was given by the ever-ready Lt-Colonel Accetta who announced that

"Once again, the terrorists demonstrated their blatant disregard for human life by attacking coalition forces in a populated area, knowing full well that innocent Afghans would be killed and wounded in the attack." He went on to say that the Marine convoy was attacked by "small-arms fire from several directions. The coalition forces returned fire in self-defense. It's unclear whether the casualties were from the car bomb blast or from the small-arms fire."

There are other views on this, such as those from many witnesses like the one who said
"They were firing everywhere, and they even opened fire on 14 to 15 vehicles passing on the highway," said Tur Gul, 38, who was standing on the roadside by a gas station and was shot twice in his right hand. "They opened fire on everybody, the ones inside the vehicles and the ones on foot." (Washington Post, March 5)

And afterwards, once the 'elite' marine unit had run away, there were attempts to cover up the circumstances in which the massacre took place:

"When I went near the four-wheel drive, I saw the Americans taking pictures of the same car, so I started taking pictures," [the photographer] said. "Two soldiers with a translator came and said, 'Why are you taking pictures? You don't have permission."

"The same soldier who took my camera came again and deleted my photos . . The soldier was very angry ... I told him, 'They gave us permission,' but he didn't listen."

Lt. Col. David Accetta, a US military spokesman, said he did not have any confirmed reports that coalition forces "have been involved in confiscating cameras or deleting images." (AP, March 5)
But neither the lies nor the cover-up worked. Even the US commander had to admit that the whole thing stank and ordered the unit out of Afghanistan. The reason given, mind you, was not because they had opened fire indiscriminately, thereby demonstrating gross professional incompetence. Nor because they murdered a lot of civilians. No : they were moved because they were giving a bad impression:

"[Lt-Colonel] Leto, the spokesman at Special Operations Command Central headquarters, said the Marines, after being ambushed, responded in a way that created "perceptions (that) have really damaged the relationship between the local population and this unit." Therefore, he said, "the general felt it was best to move them out of that area." (Washington Post, March 23)
There has been the usual investigation, although nobody without a salute stapled to his forehead will ever be allowed to read it.

But in a way, and unwittingly, the general got something right. It is this sort of mindless bullet-spraying that has helped destroy efforts to encourage Afghans to think that foreign forces are on their side. Removal of one bunch of knuckle-dragging buffoons will not reduce the loathing felt by millions of Afghans for foreign troops but it does indicate that deep down in the military mind there might be a stirring of realization that mowing down civilians doesn't win wars.

Five days after the Nangarhar massacre, seemingly without irony, subprime George Bush pronounced that "I don't think America gets enough credit for trying to help improve people's lives".

Tell that to the relatives of the 203 Afghan civilians killed so far this year.

Ferocious attacks on civilians, be these by ill-trained troops or brave warriors of the skies who bomb and rocket houses occupied by women and children, are serving to hasten the spread of distrust and loathing. The opposition, whether 'Taliban', double-dealing warlords, drug thugs, or ordinary tribesmen who hate all foreigners, is by its nature disorganized and incapable of mounting major attacks. But it doesn't need to. The war in Afghanistan is being lost because the foreign occupiers are killing Afghan civilians.

(CounterPunch, par Brian Cloughley)

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vendredi, juin 22, 2007

Actualité - Afghanistan: 230 civils tués par les troupes interventionnistes

KABOUL, le 20 juin (PL). — Au moins 230 civils, dont une soixantaine de femmes et d’enfants, ont trouvé la mort lors d’attaques conduites par des troupes nord-américaines et de l’OTAN depuis janvier dernier en Afghanistan, informent des ONG dans cette capitale.

Pour la mission de l’ONU à Kaboul, ce sont 380 civils qui auraient péri dans les quatre premiers mois de l’année 2007, au cours d’opérations militaires menées par des forces étrangères ou conjointes.

Un communiqué de la Coordination des agences pour l’aide à l’Afghanistan (ACBAR) assure que « les raids aériens, les bombardements et les attaques » conduites dans des zones peuplées sans objectif déterminé « violent les principes humanitaires internationaux et les droits de l’homme ».

ACBAR regroupe 97 organisations humanitaires afghanes et internationales présentes dans ce pays musulman de l’Asie centrale, où plus de 2 400 personnes ont péri victimes de la violence.

(Granma international)

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samedi, janvier 27, 2007

Actualité - Repoussons les cris de guerre des bâtisseurs d'empire! Canada, hors d'Afghanistan maintenant!

Exigeons une conduite civilisée des affaires publiques!

Selon la Presse Canadienne, le ministre de la Défense, Gordon O'Connor a dit que la guerre d'agression et de conquête du Canada en Afghanistan était en guise de «représailles» pour la mort de Canadiens. (Il a utilisé le terme biblique «retribution» en anglais.) C'est un langage qui appartient davantage aux gangs de rue qu'à la conduite des affaires publiques.

La conduite moderne des affaires publiques se définit en opposition à l'idéologie médiévale, dont fait partie cette «justice vengeresse» du ministre O'Connor. Le mouvement pour les idées éclairées a ouvert la pensée humaine à de nouveaux concepts comme l'unité dans la défense des droits de tous, la science et la compréhension par la participation consciente à l'acte de découvrir et l'élargissement de la politique pour inclure toute la société. Les émotions médiévales basses comme le racisme, le chauvinisme et l'empire, surtout quand elles sont nourries par les institutions d'État et les chefs d'État, étouffent la pensée éclairée et la conduite éclairée des affaires publiques et mènent inexorablement au «droit du plus fort» et à la résolution des conflits par l'agression et la guerre.

L'économie socialisée, le commerce international, l'existence d'armes de destruction massive et le transport moderne exigent une nouvelle conduite des affaires publiques. Les êtres humains sont en contact continuel les uns avec les autres partout dans le monde et doivent apprendre à laisser les uns et les autres tracer leur propre voie vers l'avant, partant chacun de son matériel de pensée. La conduite moderne des affaires publiques exige la poursuite du commerce et des autres rapports entre États sans ingérence dans la façon de faire et les arrangements politiques des autres. Cela veut dire respecter le droit d'être des autres peuples. Cela veut dire encourager et seconder les projets d'édification nationale sans ingérence dans les affaires intérieures des autres. Cela veut dire combattre activement la tendance réactionnaire à la construction d'empires et à la guerre.

Les conséquences tragiques des embargos, du dénigrement des efforts des autres pour établir des arrangements sociaux et politiques qui leur conviennent dans le contexte d'une économie socialisée, de l'envoi d'armées à l'étranger pour imposer des changements de régime, de l'occupation de territoires étrangers et les guerres préventives, on les voit dans les souffrances et les tueries quotidiennes en Irak et en Afghanistan et dans l'élévation inutile des tensions concernant l'Iran, la péninsule coréenne, le Myanmar, le Zimbabwe, Haïti, le Venezuela, Cuba et d'autres pays et régions qui cherchent les moyens de progresser à l'écart des projets d'empire des grandes puissances. Les fauteurs de guerre qui invoquent constamment la violence pour régler les problèmes et qui attisent les émotions haineuses et chauvines doivent être bannis de la vie publique et remplacés par un gouvernement anti-guerre.

Prenant la parole devant le Edmonton Petroleum Club, un auditoire composé en grande partie de militaires, le ministre O'Conner aurait dit que «le Canada combat les talibans en Afghanistan en représailles des attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis qui ont tué au moins 3 000 personnes, incluant 25 canadiens». Les attentats terroristes sont des crimes qui doivent être châtiés suivant le code pénal, en utilisant les méthodes policières scientifiques d'investigation et la jurisprudence moderne. Les criminels qui se livrent au terrorisme et ceux qui les parrainent doivent être traduits en justice suivant les règles de droit. Mais réclamer des «représailles» pour des crimes terroristes, au mépris de la jurisprudence moderne, en usant de ouï-dire, de la torture, de l'emprisonnement par décret et d'autres méthodes médiévales, et blâmer des régimes étrangers qu'on n'aime pas, cela a pour effet de banaliser les crimes commis. C'est ce qui se passe avec les attentats du 11 septembre. En l'entraînant sur le terrain des «représailles» avec une logique guerrière de bâtisseurs d'empires, le crime ne sera jamais résolu. L'hystérie et les appels aux «représailles» et à la guerre remplacent les méthodes policières modernes et la jurisprudence éclairée.

Réclamer des «représailles», au pays ou à l'étranger, pour un crime commis signifie jeter par le fenêtre l'État de droit et attaquer le fondement de la société moderne. C'est un retour à la guerre de clan médiévale où seule la justice vengeresse peut satisfaire les victimes.

La mentalité de clan médiévale dans un monde d'armes de destruction massive et de moyens de transport modernes mène la société moderne tout droit à sa perte. La conduite civilisée des affaires publiques est nécessaire pour empêcher le retour de la justice médiévale et irrationnelle. Mais pour cela il faut des politiciens d'un type nouveau, des hommes et des femmes qui reconnaissent la capacité des peuples de résoudre leurs problèmes. Il faut des politiciens qui refusent de rabaisser le discours public, qui refusent d'invoquer les émotions basses face à des actes provocateurs et qui refusent de déroger au principe que nous sommes tous des êtres humains capables de régler nos différends par les moyens pacifiques, par la délibération des faits et en respectant une règle de droit établie d'un commun accord et qui est la manifestation de la volonté populaire de paix et de respect mutuel.

Dans son article sur les dires du ministre, la Presse Canadienne écrit: «Lorsque les talibans ou al-Quaïda sont sortis d'Afghanistan pour attaquer le World Trade Centre et ceux qui y étaient, 25 Canadiens ont été tués, a dit le ministre O'Connor. Ce gouvernement ne permettra pas que des Canadiens soient tués sans représailles. Cela veut dire que si notre pays est attaqué, nous n'allons pas rester les bras croisés, a-t-il dit. 'Je ne crois pas que le gouvernement précédent se serait engagé à envoyer des soldats en Afghanistan si des Canadiens n'avaient pas été tués.'»

Nous devons désavouer le ministre de la Défense et ses propos indignes d'un homme d'État. Que des chefs d'État canadiens s'engagent dans un discours pareil montre l'urgence de nous organiser politiquement pour un gouvernement anti-guerre. Des préparatifs sont en branle pour des manifestations partout au pays le 17 mars, quatrième anniversaire de l'invasion de l'Irak sous commandement américain, pour protester contre les guerres de conquête qui se poursuivent en Afghanistan et en Irak.

Les médias écrivent: «Durant son discours, le ministre O'Connor a également dit que les soldats canadiens étaient en Afghanistan parce que le gouvernement démocratiquement élu de ce pays veut qu'ils y soient, parce que le Canada a la responsabilité d'aider, en tant qu'un des pays les plus riches du monde, et parce que cette guerre est dans l'intérêt du Canada.» C'est une grossière déformation de la réalité. Le dernier gouvernement légitime d'Afghanistan a été renversé par l'invasion américaine et remplacé par un gouvernement d'occupation. Les forces d'occupation, y compris l'armée canadienne, doivent se retirer immédiatement et verser des indemnités de guerre pour aider les peuples d'Afghanistan sans condition.

En dépit de la propagande guerrière incessante des masse-médias, il est évident pour beaucoup de Canadiens et de Québécois que les guerres en Irak et en Afghanistan sont des campagnes de conquête et de construction d'empire qui n'apportent que la honte à ceux qui y participent.

Non à la propagande guerrière des bâtisseurs d'empires! Exigeons une conduite civilisée des affaires publiques! Intensifions le mouvement pour un gouvernement anti-guerre! Tous aux manifestations du 17 mars contre les guerres en Irak et en Afghanistan! Canada, hors d'Afghanistan! Canada, hors de l'OTAN, de NORAD et de tout pacte militaire avec l'impérialisme américain!

(Le Marxiste-Léniniste)

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lundi, janvier 22, 2007

Actualité - À l'occasion du 4e anniversaire de l'invasion de l'Irak: Exigeons la fin des guerres d’occupation en Irak et en Afghanistan

Le 10 janvier 2007, George W. Bush annonçait l'envoi par les États-Unis de 21 500 soldats supplémentaires en Irak. Quelques semaines plus tôt, Stephen Harper appelait les membres de l'OTAN à envoyer plus de troupes au combat en Afghanistan. Même recette cul-de-sac pour " gagner les cœurs et les esprits " des populations irakienne et afghane ! Le Collectif Échec à la guerre et l'Alliance canadienne pour la paix rejettent ces orientations guerrières et appellent la population du Québec et du Canada à une journée pancanadienne d'action, le 17 mars prochain, contre les guerres d'occupation en Irak et en Afghanistan.

En Irak

Au lendemain des attentats du 11 septembre 2001, en lançant sa " guerre contre le terrorisme " et en envahissant l'Afghanistan, le gouvernement Bush avait déjà l'intention d'occuper l'Irak. Après douze années d'impitoyables sanctions qui avaient fait plus d'un million de morts en Irak, quatre années d'occupation et de fausses promesses de démocratie et de reconstruction n'ont produit que plus de morts et de dévastation et précipité le pays en pleine guerre civile.

En octobre 2006, la revue médicale The Lancet estimait que 655 000 personnes de plus étaient mortes en Irak à la suite de l'invasion. La production pétrolière, la production électrique et l'approvisionnement en eau potable sont tous à des niveaux inférieurs qu'il y a quatre ans, sous les sanctions ! Selon le Haut-Commissariat aux réfugiés des Nations Unies (UNHCR), sur une population totale de 26 millions, deux millions de personnes ont fui vers les pays voisins alors qu'il y a aussi 1,7 million de déplacés internes : Bien que beaucoup de ces personnes aient été déplacées avant 2003, un nombre croissant d'Irakiens fuient désormais la violence sectaire, ethnique et généralisée qui ne cesse de s'intensifier. Pour la seule année 2006, l'UNHCR estime que près de 500 000 Irakiens se sont enfuis dans d'autres parties du pays et que, chaque mois, 40 000 à 50 000 personnes supplémentaires quittent leur foyer .

En Afghanistan

En Afghanistan, pays déjà ravagé par 30 années de guerre, la situation n'est guère plus reluisante après maintenant plus de cinq années d'occupation militaire 'alliée' : selon Human Rights Watch, plus de la moitié des membres du Parlement issu des élections de septembre 2005 sont liés à des groupes armés ou coupables de violations de droits de la personne; la culture illégale du pavot est, à nouveau, devenue la principale activité économique du pays (l'Afghanistan fournit plus de 90 % de l'héroïne mondiale); selon Amnistie Internationale, des milliers d'Afghans ont été torturés par l'armée étasunienne ou des groupes armés afghans agissant sous son contrôle; selon l'UNHCR, il y a toujours plus de trois millions de réfugiées afghans au Pakistan et en Iran et environ 120 000 déplacés internes; finalement, selon WOMANKIND Worldwide, après cinq ans et contrairement aux illusions qu'on entretient, il est impérieux que les média, les gouvernements donateurs, les organisations internationales et le gouvernement afghan reconnaissent l'absence de progrès dans le domaine des droits des femmes et agissent immédiatement dans des secteurs clés (l'éducation, le système juridique, les services de sécurité, la santé et les moyens de subsistance) pour transformer des droits sur papier en droits effectifs.

Des guerres de conquête de l'empire étasunien et de ses alliés

Le Collectif Échec à la guerre et l'Alliance canadienne pour la paix rejettent le discours mensonger de la " guerre contre le terrorisme " et du soi-disant soutien aux peuples irakien et afghan pour la démocratie et la reconstruction de leurs pays. Sous la direction du gouvernement des États-Unis et avec l'appui des élites économiques et politiques du Canada, il s'agit plutôt d'opérations de mainmise étrangère en vue d'obtenir, par la force, le contrôle des ressources du Moyen-Orient et de l'Asie centrale. Il ne s'agit pas de reconstruction, comme en témoignent les résultats décrits précédemment, mais aussi les dépenses engagées par nos pays. Alors qu'il annonçait un programme de soutien à l'emploi d'un milliard de dollars en Irak, le 10 janvier 2007, le président Bush s'apprête par ailleurs à demander 100 milliards pour poursuivre les guerres en Irak et en Afghanistan !

Au Canada, les annonces simultanées des ministres McKay et Verner de projets totalisant une vingtaine de millions de dollars en Afghanistan -10 millions pour des salaires de policiers, 8,8 millions pour le déminage et 1,9 million pour stimuler le développement communautaire à Kandahar - ne sont que des miettes quand on pense que le Canada consacre plus d'un milliard de dollars par année pour continuer la guerre dans ce pays...

NON aux guerres d'occupation en Irak et en Afghanistan.
OUI au retrait immédiat des troupes étasuniennes et canadiennes.
NON au partenariat militaire Canada-Etats-Unis.

(Collectif Échec à la Guerre/Canadian Peace Alliance - 17 janvier 2006)

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dimanche, janvier 07, 2007

Actualité - Le NPD à la défense de l’impérialisme canadien

Dans les derniers mois, le parti social-démocrate en nom au Canada, le Nouveau Parti démocratique (NPD), a tenté de se faire l’image d’un opposant à la mission des Forces armées canadiennes en Afghanistan, espérant qu’il pourra canalisé à son bénéfice le sentiment anti-guerre — et l’opposition à l’intervention canadienne en Afghanistan en particulier — de larges sections de la population canadienne.

Au même moment, en contradiction avec ce qu’il avance lui-même, le NPD fait des pieds et des mains pour que sa position sur l’intervention en Afghanistan ne soit pas interprétée par l’élite comme une opposition générale au militarisme et à l’impérialisme canadien. Cet état de fait a trouvé son expression la plus claire dans une série de motions du NPD au Parlement, qui s’adaptaient toutes d’une façon ou d’une autre à l’armée et à la campagne de droite, dirigée par le gouvernement minoritaire conservateur de Stephen Harper, pour réorienter la politique étrangère canadienne vers un cours agressivement militariste.

Plus récemment, lorsque le Bloc québécois a menacé pendant quelques jours de faire tomber le gouvernement Harper avec une motion de défiance sur la mission afghane, le NPD a attaqué la manœuvre du Bloc de la droite. Le dirigeant du NPD Jack Layton a déclaré que la menace du BQ n’était que « jeux politiques » et a dit qu’il était plus important « d’obtenir des résultats de ce Parlement » ou, en d’autres termes, de continuer à soutenir le gouvernement conservateur de Harper.

Soyons clairs : la position du NPD sur la guerre en Afghanistan est un piège politique, visant à contenir l’opposition populaire à l’impérialisme canadien dans des limites acceptables pour l’establishment politique canadien. Tous les partis actuellement représentés à la Chambre des communes appuient l’usage de la force militaire canadienne pour la défense des intérêts géopolitiques et économiques du Canada, même s’il y a parfois de très grandes différences sur les détails.

Lorsque l’ancien gouvernement libéral de Paul Martin a déplacé les soldats canadiens vers la région plus explosive du sud de l’Afghanistan, il avait le soutien entier du NPD. Lorsque les conservateurs de Harper nouvellement élus ont forcé la prolongation de deux ans et l’élargissement de cette même mission, le NPD s’est opposé à cette manœuvre, mais du point de vue que si le Canada s’impliquait plus en Afghanistan, alors cela pourrait l’empêcher de participer à d’autres missions (comme au Darfour, au Liban et en Haïti).

En août 2006, comme l’augmentation du nombre des victimes jetait la lumière sur la nature brutale et colonialiste de la mission canadienne en Afghanistan, le NPD a lancé un appel pour que les Forces canadiennes se retirent avant février 2007. Pour rassurer la classe dirigeante, le dirigeant du NPD, Jack Layton, n’a pas mis longtemps à expliquer que l’appel pour le retrait n’était fait que parce que l’intervention n’était pas « la bonne mission pour le Canada », n’était « pas clairement définie » et qu’il n’y avait de « stratégie de sortie ».

Invoquant explicitement la tradition de « gardiens de la paix » qui sert depuis longtemps de couverture pour les forces militaires canadiennes dans les opérations pour renforcer l’influence géopolitique canadienne dans le monde, Layton a continué en critiquant la mission en Afghanistan pour être « déséquilibrée parce qu’elle se concentre sur la contre-insurrection et pas sur le maintien de la paix ».

Le NPD a été prudent d’éviter de préciser ce qui devait être retiré, laissant ainsi la porte ouverte pour un changement mineur du déploiement de l’armée canadienne. Layton a insisté sur le fait que « nous devons continuer à travailler de façon multilatérale pour être dur envers le terrorisme » et que « des questions comme la lutte à la pauvreté mondiale, l’aide internationale au développement, la réforme des institutions internationales, la construction de la paix et le renforcement des droits de l’homme font partie de la solution ».

Malgré la nature limitée de la proposition du NPD, elle a néanmoins été accueillie par une tempête de commentaires négatifs de l’establishment politique et médiatique extrêmement sensible à la moindre critique. Cette sensibilité est exacerbée précisément parce les élites savent combien faible est l’appui populaire pour le virage rapide vers la droite de la politique canadienne de la dernière année. La réponse du NPD a été de tenter de se distancer de la controverse en présentant une série de motions devant le Parlement en « appui » à l’armée canadienne et à ses actions.

La première de ces propositions était la « Motion des anciens combattants d’abord » introduite par le NPD et adoptée au début novembre, qui apporte de petits ajustements aux règles concernant les pensions des conjoints des soldats des FAC ainsi que des changements aux pensions des membres de l’armée libérés plus tôt pour cause de blessures en poste. Plus tard durant le même mois, le NPD a profité de l’initiative lancée par l’Institut Dominion, un groupe de réflexion de droite qui se consacre à la promotion du nationalisme canadien.

L’Institut a réussi à amasser quelque 90 000 signatures pour une pétition exigeant que le dernier vétéran canadien de la Première Guerre mondiale (ou plutôt, le dernier vétéran à résider au Canada, car deux autres vivent à l’étranger) se voit offrir des funérailles d’Etat. L’espoir évident de ceux qui ont appuyé la pétition était de voir un spectacle national qui serait utilisé pour raviver l’appui du public pour le nationalisme canadien et les « traditions militaires » du Canada.

Selon l’éditorial du Globe & Mail qui appuyait la pétition, « Il n’y a qu’une seule façon de bien faire comprendre à chaque Canadien, jeune et moins jeune, l’ampleur de ce qui a été accompli par les soldats canadiens durant la Première Guerre mondiale. Il n’y a qu’une seule façon d’assurer que le concept de souvenir soit plus qu’un devoir généralisé envers un fier héritage militaire et soit reconnu pour ce qu’il est : une façon de remercier le don de la liberté fait à un de nombreuses personnes et l’accession, pour nous, au statut de nation. »

Le NPD a sauté sur cette occasion de démontrer son appui au militarisme canadien et a introduit une motion pour un tel spectacle national, se méritant l’appui unanime des autres partis de la Chambre des communes. Selon Layton, la motion du NPD et les funérailles d’Etat à venir donneraient la chance aux Canadiens de « célébrer collectivement le sacrifice de tous les vétérans de la Première Guerre mondiale ».

Il vaut la peine de s’arrêter pour comprendre précisément ce que cela veut dire. Selon le chef du NPD, la Première Guerre mondiale est quelque chose à « célébrer collectivement ». Le NPD joue ici un rôle important dans la campagne de duperie dans laquelle la guerre, comme dans l’éditorial du Globe & Mail ci-dessus, est supposée avoir apporté le « don de la liberté » et « l’accession au statut de nation ».

D’aucune façon la Première Guerre mondiale, le long et barbare massacre de millions d’individus dans une brutale compétition pour des marchés et des territoires, n’était une guerre pour la « liberté ». Au contraire, les fondements de la guerre provenaient du fait que le développement économique mondial avait dépassé les limites du système d’Etats-nations. Chacune des grandes puissances capitalistes combattait alors pour s’assurer que cette contradiction serait résolue aux dépens de toutes les autres.

[...]

Pour la classe dirigeante canadienne, la guerre était d’abord l’occasion de s’afficher en tant que grande puissance indépendante de la Grande-Bretagne. Ayant fait pression durant la guerre pour que l’on accorde au Canada un rôle équivalent à celui de la Grande-Bretagne dans la gestion de l’empire britannique, le premier ministre canadien Robert Borden a réussi à obtenir pour le Canada, à la fin de la guerre, un siège indépendant à la conférence de paix de Paris et à la Ligue des nations. Voilà ce qu’acclame maintenant le Globe & Mail en tant qu’« accession au statut de nation ». Pour y arriver, 60 000 Canadiens ont été sacrifiés sur les champs de bataille européens, alors que 172 000 autres y ont été blessés.

De plus, l’effort de guerre avait été accompagné d’une large attaque sur les droits démocratiques. Au début de la guerre, le gouvernement avait imposé la Loi sur les mesures de guerre, ce qui a mené à la séquestration de milliers de personnes dans des camps d’internements, et il a truqué l’élection de 1917 afin d’imposer la conscription. Les soldats actifs à l’étranger pouvaient choisir toute circonscription électorale canadienne qu’ils souhaitaient pour voter, plutôt que leur propre circonscription, et le droit de vote a été soudainement accordé aux femmes, mais seulement à celles dont de proches parents étaient en service militaire à l’étranger.

Le piège du maintien de la paix

On trouve une question politique fondamentale derrière le louvoiement continuel du NPD sur l’Afghanistan. Quand le NPD exige que la puissance militaire du Canada soit utilisée modérément, cela ne prend pas la forme d’une opposition de principe à l’impérialisme canadien, mais plutôt d’un appel à une certaine conception de « l’intérêt national » du Canada.

Dans une époque caractérisée par le militarisme américain débridé et l’augmentation des tensions entre les puissances impérialistes, des sections de l’élite canadienne en sont venues à considérer la tradition « de maintien de la paix » comme un boulet. Pour ces couches, qui considèrent les conservateurs de Harper (ou une section des libéraux) comme leurs représentants politiques, la participation directe dans les guerres que mènent les États-Unis est perçue comme étant l’unique façon de conserver de l’influence internationale et lui donne un peu d’espoir qu’elles pourront avoir leur part du butin.

Cependant, le NPD (avec une autre section du Parti libéral) défend l’idée que la tradition de « maintien de la paix » — un élément clé de l’idéologie nationale et de la posture de la classe dirigeante canadienne en politique étrangère dans la période précédente — n’a pas encore perdu toute son utilité. Il y a un lien organique entre cette position et le nationalisme canadien qui est depuis longtemps la perspective essentielle du NPD : la « politique étrangère indépendante » dont Layton et le NPD se font les champions n’est rien d’autre que la précédente stratégie impérialiste de la classe dirigeante canadienne.

Loin d’être une opposition à la guerre et à l’impérialisme, le « maintien de la paix » canadien a représenté une contribution majeure au maintien de l’ordre impérialiste mondial tout au long de la Guerre froide. Membre entier de l’OTAN et de NORAD, le Canada a envoyé ses troupes pour faire régner l’ordre lors de conflit entre alliés de l’OTAN ou entre les États-Unis et l’Union Soviétique, pour empêcher que ces conflits ne prennent des proportions qui pourraient nuire aux relations multilatérales dans lesquelles la bourgeoisie avait tellement investi. Pour la classe dirigeante canadienne, l’arrangement du « maintien de la paix » était au même moment une façon d’augmenter son influence internationale, de contrebalancer l’influence plus importante des Etats-Unis et de garder ses capacités militaires.

La lutte contre la guerre n’avancera pas d’un iota en appelant pour que l’élite canadienne revienne à sa stratégie d’antan. Pour réussir, la lutte contre un impérialisme canadien plus agressif doit être menée sur une base plus élevée et plus solide : la collaboration directe avec les travailleurs des États-Unis et à travers le monde dans un mouvement socialiste international qui mettra fin à la guerre, qui s’opposera aux attaques sur les droits démocratiques et qui placera le développement économique sous le contrôle de la classe ouvrière.

(World Socialist Web Site)

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lundi, décembre 25, 2006

Actualité - Balochistan's history of insurgency

Pakistan’s south-western province of Balochistan has been the site of an intense struggle for self-determination against the federal government. Despite the province being rich in natural resources, the Baloch remain economically marginalised and receive little benefit from development in Balochistan. In its efforts to counter the Baloch struggle, Pakistan’s government has employed summary executions, disappearances, torture and indiscriminate bombing and artillery attack. The first part of this article was published in Green Left Weekly #692.

The end result of the expropriation of Balochistan’s natural resources and the marginalisation of Baloch from development projects is the province’s low standard of living. It is the poorest province in Pakistan. According to the Social Policy and Development Centre (SPDC) in Karachi, Balochistan has the highest levels of poverty in Pakistan, nearly double that of the Punjab. Over half the population subsists below the official poverty line, less than 50% have clean drinking water, only 50% of children attend primary school and only 33% of children up to two years old have any form of immunisation. Women’s literacy is the lowest in Pakistan, standing at just 7%. The federal government’s 2003-04 Labour Force Survey shows urban unemployment of 12.5% in Balochistan compared to 9.7% for Pakistan as a whole. Electricity is supplied to barely 20% of the population.

The Musharraf regime has long blamed the nationalist leaders for Balochistan’s underdevelopment, arguing that they are “anti-development”. However, research conducted by the SPDC in 2001 shows those areas under control of nationalist leaders, such as the late Nawab Akbar Bugti, Nawab Khair Mari and Sardar Attaullah Mengal, were often better developed. A number of indicators, such as road networks, primary school enrolments, access to clean water and irrigation are often ranked higher than areas aligned to the federal government.

Balochistan’s history of struggle

The Baloch have a long history of struggle against impositions by the Pakistani state. Their history, however, pre-dates the formation of Pakistan. The Baloch lay claim to a history reaching back 2000 years. In the 12th century, Mir Jalal Khan united 44 Baloch tribes; in the 15th century the Confederation of Rind Laskhari was established and the Khanate of Balochistan in the 17th.

During the British Raj, Britain annexed a strip of land adjoining Afghanistan (“British Balochistan”) but beyond that did not interfere in the affairs of Balochistan so long as the Baloch allowed the British Army access to Afghanistan. The Baloch campaigned for independence during the final decades of the British Raj but were compelled to join Pakistan in 1947.

The government in Islamabad sought to subsume Baloch identity into a larger Pakistani identity. Part of its strategy was an attempt to destroy the power of the tribal chiefs and concentrate all authority in the central government. This strategy continues to this day. Even the first two constitutions of Pakistan did not recognise the Baloch as a distinct group.

Since independence, Islamabad has come into open conflict with the Baloch on four occasions — 1948, 1958, 1962, and, most bloodily, from 1973 to 1977, when a growing guerrilla movement led to an armed insurrection that ravaged the province.

Within 24 hours of the creation of Pakistan in 1947, the Khan of Kalat (the largest “princely state” in Balochistan) declared independence. On April 1, 1948, the Pakistani army invaded and the Khan capitulated. His brother, Karim, continued to resist with around 700 guerrillas but was soon crushed.

Islamabad merged the four provinces of West Pakistan into “One Unit” in 1954. This was a bid to counter the strength of East Pakistan (which later became Bangladesh) and the possibility of the minority provinces (Balochistan, North-West Frontier Province, Sindh) uniting with the east against the Punjab. A large anti-One Unit movement emerged in Balochistan.

To crush this movement the Pakistan army again invaded. The Khan of Kalat was arrested and large-scale arrests were carried out. Nauroz Khan led a resistance of 1000 militia that fought the army in pitched battles for over a year. In May 1959 Nauroz Khan was arrested at a parley with the army and died in prison in 1964, becoming a symbol of Baloch resistance. Five of his relatives, including his son, were hanged.

Following a 1973 visit of President Zulfikar Ali Bhutto to Iran, where the Shah warned him against allowing nationalist movements on Iran’s border, the elected government of Balochistan was dismissed. The provincial government, led by Sardar Ataulah Mengal, had been seeking greater control in areas of development and industrialisation. The pretext used for dismissal was that a cache of 350 Soviet submachine guns and 100,000 rounds of ammunition had supposedly been discovered in the Iraqi attache’s house and were destined for Balochistan.

The Pakistani army invaded Balochistan with 78,000 troops supported by Iranian Cobra helicopters and were resisted by some 50,000 tribespeople. The conflict took the lives of 3300 Pakistani troops, 5300 tribespeople and thousands of civilians. In 1977 the military staged a coup and overthrew Bhutto, declared “victory” in Balochistan and withdrew.

There are distinct similarities between the period immediately prior to the 1973 insurrection and the current situation. After the 1962 conflict Baloch nationalists began planning a movement capable of defending their national interests.

Under the leadership of Sher Mohammed Marri what would later become the basic structure of the 1973 insurrection was created. In July 1963, 22 rebel camps were set up covering large areas of Balochistan, ranging from lands in the south belonging to the Mengal tribes to those of the Marris in the north. This structure later became the Baloch People’s Liberation Front (BPLF) and initiated the 1973 insurrection.

The current insurgency

The groupings that underpin the current Baloch national movement emerged gradually after the 1973-77 conflict.

The Balochistan Liberation Army (BLA) is a clandestine militant group that was formed in the early 1980s. It is believed to be headed by Khair Bux Marri of the Marri tribe. It has taken responsibility for most of the attacks against the Pakistan military. The BLA calls for the creation of a Greater Balochistan, including the Baloch territories in Iran and Afghanistan.

The Baloch National Party (BNP) is an amalgam of moderate forces that concentrate on winning political support for nationalism amongst the Baloch. It calls for extensive provincial autonomy, limiting the central government to control of defense, foreign affairs, currency, and communications.

The Balochistan Students Organisation (BSO) campaigns for a multinational Pakistan and for the revival of Baloch nationalism. It generally represents the aspirations of the educated but underemployed Baloch middle class. It calls for the continuation of quotas and for the recognition of the Baloch language as a medium of instruction in the province.

The Bugti tribe, formerly led by Nawab Akbar Bugti, fields a force of some 10,000 tribal fighters. The Dera Bugti district has been the site of intense operations by the Pakistan military in 2005-06.

As well as the Bugti tribe, the Mengal (the second largest tribe in Balochistan) and the Marri are in open revolt against the government. The conflict is not, however, limited to these tribal areas but spread throughout the province. There is conflict between the tribes but they are united against the Pakistani army.

Between December 2005, when the Pakistan military launched its most recent assault on Balochistan, and June 2006, more than 900 Baloch have been killed, 140,000 displaced, 450 political activists (mainly from the BNP) disappeared and 4000 activists arrested.

In late 2005-early 2006 the Pakistan military laid siege to Dera Bugti, attacking with artillery and air strikes. Many civilians were killed and 85% of the 25,000-strong population fled. The town of Kohlu also came under siege from Pakistan forces around the same time, virtually imprisoning the 12,000 inhabitants for weeks.

As well as the military attacks, the Frontier Corps (FC) has been responsible for indiscriminate rocket, artillery and helicopter gunship attacks on civilian areas. There has been widespread destruction of civilian infrastructure, including schools and houses, particularly in Dera Bugti and Sui districts. Military operations occur throughout the province.

The insurgents, however, strike back on a daily basis. Targeting military and FC personnel, gas and oil pipelines, communications infrastructure and police barracks, the insurgents launch rocket, grenade and mortar attacks. Some areas are heavily mined by the nationalist fighters.

On Pakistan TV on January 10, 2005, President Pervez Musharraf told the Baloch nationalists: “Don’t push us … it is not the 1970s, and this time you won’t even know what has hit you.” Unfortunately for the president, it is beginning to look exactly like 1973 as the insurgency gathers strength and ties down Pakistan army divisions in guerrilla warfare.

(Green Left Weekly - Ray Fulcher)

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mardi, décembre 12, 2006

Actualité - Le sommet de l’OTAN à Riga: vifs conflits au sujet de l’Afghanistan

Le sommet de l’OTAN, qui s’est tenu mardi et mercredi de cette semaine à Riga, la capitale lettone, a été marqué par de profondes divergences d’opinion entre les Etats-Unis d’une part et la France, l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne de l’autre.

Il est clair que ces divergences d’opinion étaient centrées en premier lieu sur la revendication des Etats-Unis qui souhaitent que l’Europe renforce le déploiement de ses troupes en Afghanistan et commence à envoyer ses troupes dans le sud et l’est du pays qui est en proie à des conflits sanglants. Toutefois, des questions plus fondamentales étaient en jeu et avaient trait au rôle futur de l’OTAN et aux conflits d’intérêts entre les Etats-Unis et l’Europe.

Washington souhaite que l’OTAN passe d’une alliance transatlantique à une alliance militaire mondiale qui comprendrait des pays tels que l’Ukraine, la Géorgie, l’Australie, le Japon, la Corée du Sud, Israël et l’Afrique du Sud et qui opérerait alors comme une sorte de réservoir de troupes que les Etats-Unis pourraient déployer dans leurs campagnes militaires mondiales. Cette « nouvelle OTAN » comme le rapporte ironiquement l’hebdomadaire allemand Die Zeit, équivaudrait à un « pool permanent de coalition des volontaires (coalition of the willing) sous régie américaine. »

Pour leur part, les Européens sont aussi en faveur d’un déploiement militaire global renforcé, mais pas sous la forme de troupes auxiliaires mises à la disposition des Etats-Unis. Comme l’exprimait le président français, Jacques Chirac : « Les Européens se sont trop longtemps reposés sur leurs Alliés américains. Ils doivent assumer leur part du fardeau en consentant un effort national de défense qui soit à la hauteur de leurs ambitions pour l’Alliance atlantique. »

Le conflit au sujet de l’intervention de troupes en Afghanistan n’est que l’expression concentrée de ces divergences. En dépit de toutes les divergences d’opinion affichées lors du sommet, les participants au sommet de Riga étaient tous d’accord sur un point : cette intervention, la plus importante de l’histoire de l’OTAN et qui a fait un nombre sans précédent de victimes, était, au dire de la chancelière allemande, Angela Merkel, le « test décisif » pour l’avenir de l’alliance.

Il y a trois ans, l’OTAN avait pris, en Afghanistan, la direction de la Force internationale d’aide à la sécurité (Isaf). Actuellement, 32.000 soldats participent à des opérations de l’Isaf. Ils sont issus des 26 pays membres de l’OTAN et de onze pays supplémentaires. Quelque 12.000 hommes ont été envoyés par les Etats-Unis.

A l’origine, la mission de l’Isaf consistait à sécuriser le nouveau gouvernement de l’Afghanistan à Kaboul, mais, entre-temps, la zone d’opération de l’Isaf couvre l’ensemble du pays. Les unités de l’OTAN sont impliquées dans des combats permanents contre des rebelles armés notamment dans le sud et à l’est du pays. Les pertes en vies humaines de l’Isaf sont à présent, toutes proportions gardées, même plus élevées que celles des Etats-Unis en Iraq si l’on tient compte du nombre total de troupes impliquées dans la guerre au cours des deux années de guerre.

Rien que cette année, 150 soldats de l’Isaf ont été tués au combat. Les unités qui ont avant tout été touchées viennent des Etats-Unis, du Canada, de Grande-Bretagne et des Pays-Bas. Quelque 90 pour cent des soldats tués en Afghanistan proviennent de ces quatre pays.

D’autres pays ont invoqué un caveat opérationnel, un mandat limité, pour leurs troupes, qui exclut la participation aux combats offensifs qui font rage dans les provinces du sud et de l’est. C’est ainsi que l’Allemagne se trouve, avec environ 3.000 soldats, au troisième rang parmi les pays qui mettent le plus de troupes à disposition, mais sa zone opérationnelle se situe dans des régions relativement calmes au nord de l’Afghanistan. La France a stationné 1.100 soldats dans la capitale et les soldats italiens et espagnols ne sont pas directement impliqués dans les combats au sud.

Depuis des mois, la pression exercée sur ces pays ne cesse de croître pour que ces restrictions soient levées et pour que leurs troupes puissent être envoyées au combat dans le sud et l’est. De plus, l’OTAN a réclamé un renforcement du contingent de l’Isaf d’environ 2.500 hommes.

Cette pression a été systématiquement augmentée durant les semaines qui ont précédé le sommet de Riga. Lors d’une conférence à Berlin, le sous-secrétaire d’Etat américain, Nicolas Burns, a demandé instamment au gouvernement allemand d’augmenter ses dépenses militaires et de « réfléchir à la question de savoir si les restrictions sévères qui sont imposées à ses troupes étaient raisonnables pour l’OTAN. »

Le secrétaire général de l’OTAN, Jaap de Hoop Scheffer, un Hollandais, s’était exprimé dans le même sens. Il a déclaré : « Recourir à des caveats opérationnels signifie invoquer des caveats pour l’avenir de l’OTAN. A Riga, je veux transmettre haut et fort ce message à nos chefs d’Etat et de gouvernement. »

Le thème fut repris par le président Bush dans un discours qu’il a tenu à l’université de Riga à l’occasion de l’ouverture du sommet de l’OTAN. Il a dit que l’OTAN ne réussirait en Afghanistan que si « les pays membres fournissent les troupes nécessaires aux commandants au sol pour qu’ils mènent à bien leur mission. » D’après lui, l’Alliance avait été fondée selon un principe clair : « une attaque contre un est une attaque contre tous. Ce principe est valable dans le cas d’une attaque sur notre sol ou contre les troupes en mission de combat de l’OTAN à l’étranger. »
Dans son style habituel de voyou, Bush mêla le langage de l’intimidation la falsification des faits pour arguer en faveur d’une intensification de la violence. « Nous avons tué des centaines de talibans, et cela a éliminé tous les doutes qui existaient dans l’esprit de tout un chacun quant au fait que l’OTAN remplira sa tâche, » dit-il.

Bien qu’un nombre croissant de civils soient tués quotidiennement par les opérations brutales menées par les troupes d’occupation contre de prétendus combattants talibans, Bush persista à attribuer la résistance grandissante exclusivement aux « combattants talibans et à al-Qaïda », aux « trafiquants de drogue, aux éléments criminels et aux seigneurs de la guerre » qui « restent actifs et qui sont décidés à détruire la démocratie en Afghanistan. » Bush ignora le fait que la plupart des seigneurs de la guerre et des trafiquants de drogue étaient alliés aux Etats-Unis dans la guerre contre les talibans et que l’accroissement de leur pouvoir et de leur influence était largement dû au soutien des Etats-Unis.

Bush poursuivit en louant le régime fantoche corrompu de Hamid Karzai comme étant l’incarnation de la démocratie : « Grâce à nos efforts, » déclara-t-il, « l’Afghanistan est passé d’un cauchemar totalitaire à une nation libre en disposant d’un président élu, d’une constitution démocratique et de soldats et de policiers courageux qui se battent pour leur pays. »

Les gouvernements européens étaient farouchement opposés à la revendication de Bush en faveur d’un engagement militaire accru. Toutes les fois que l’occasion se présentait, la chancelière allemande, Angela Merkel, a souligné que les soldats allemands avaient fait « un bon travail de construction » et qu’ils ne seraient pas envoyés au combat. Après la réunion, le premier ministre italien, Romano Prodi, a déclaré : « Notre position reste absolument inchangée tout comme celle de la France, de l’Espagne et de l’Allemagne. »

Indirectement, ils reprochèrent au gouvernement Bush d’être responsable de l’intensification du conflit en recourant de façon unilatérale à des moyens militaires dans un conflit qui ne pourra plus être résolu par les seuls moyens militaires.

Ce point de vue a été repris dans les médias allemands sous les formes les plus diverses. Le quotidien de Berlin « Tagesschau » a écrit : « La force internationale a fait l’objet en beaucoup d’endroits d’incompréhension, de colère et d’animosité en raison de ses opérations militaires massives. Des avions de l’OTAN ont sans cesse détruit les maisons et les infrastructures et les patrouilles de l’Isaf ont continuellement tiré sur des civils. »

Bien avant le sommet, le Süddeutsche Zeitung avait écrit : « Il serait fatal de se limiter dans la demande à des troupes additionnelles. Ceci ne mènerait qu’à un nouveau stade d’intensification contre un adversaire qui ne peut être vaincu militairement. Le sort des Etats-Unis en Iraq devrait servir de leçon à l’OTAN. La puissance mondiale dispose de cinq fois plus de soldats en Iraq que l’OTAN en Afghanistan. Et néanmoins, elle ne combat plus pour la victoire, mais seulement pour une forme de sa défaite. »

A la fin du sommet, les participants exhibèrent, certes, comme d’habitude leur unité mais rien ne subsistait plus des revendications originelles concernant le renforcement des troupes et le retrait des caveats. Seul « en cas d’urgence » les troupes allemandes et françaises fourniront de l’aide aux forces assiégées dans le sud, une disposition qui est d’ailleurs déjà en vigueur. Le Danemark, le Canada et la République tchèque seraient disposés à augmenter légèrement leurs contingents. Ceci n’a pourtant pas été officiellement annoncé.

La France a été en mesure d’imposer sa revendication pour un « groupe de contact » grâce auquel tous les acteurs internationaux importants, y compris les Nations unies, l’Union européenne et la Banque mondiale, peuvent coordonner leurs activités en Afghanistan, une revendication clairement dirigée contre la dominance des Etats-Unis.

La discussion quant à l’élargissement futur de l’OTAN qui à vrai dire aurait dû être le thème principal du sommet, fut en grande partie abandonnée. Seuls les trois petits pays des Balkans, l’Albanie, la Croatie et la Macédoine pourraient y adhérer dès 2008 suite à l’ouverture de négociations d’accession. En ce qui concerne l’adhésion de la Géorgie et de l’Ukraine qui est fortement soutenue par les Etats-Unis, seule la possibilité d’ouvrir « un dialogue » a été indiquée. D’autres candidats potentiels, tel le Japon, l’Australie et la Nouvelle-Zélande ne furent même pas mentionnés.

Selon le journal conservateur allemand, Frankfurter Allgemeine Zeitung, « En dépit de toute l’agitation autour de la solidarité de l’alliance et de la stratégie de l’alliance en Afghanistan, le résultat est bien maigre : beaucoup de bruit pour bien peu. »

Il serait faux toutefois, d’interpréter le conflit sur l’usage du soi disant hard power (manière dure) ou soft power (manière douce) qui a dominé tout au long du sommet de Riga comme un conflit entre une politique étrangère pacifique et une politique étrangère basée sur la violence.

L’Union européenne est activement engagée à développer ses propres capacités militaires, et ce, en partie en concurrence avec l’OTAN. L’armée française en particulier a démontré à maintes reprises qu’elle n’avait rien à envier aux Etats-Unis quant à la brutalité employée pour écraser des rébellions anticoloniales. Jusque-là, l’armée allemande d’après-guerre a manqué d’occasions pour démontrer ce dont elle est capable, mais la coopération entre l’armée allemande et les Etats-Unis lors des enlèvements illégaux et la torture a démontré qu’elle fait preuve de peu de scrupules lorsqu’il s’agit de recourir à la violence.

Ce sont les intérêts stratégiques divergents qui se cachent derrière les différences quant à la manière de procéder en Afghanistan. Les puissances européennes redoutent d’être entraînées dans le sillon de la politique étrangère américaine et de plonger dans le tourbillon du désastre en Iraq au cas où les Etats-Unis contrôleraient l’OTAN : elles ne sont pas disposées non plus à ce que les Etats-Unis compromettent leurs vastes intérêts économiques au Moyen-Orient. Ce faisant, elles considèrent l’affaiblissement de la position du président américain comme une occasion d’intensifier leurs efforts pour sauvegarder leurs propres intérêts impérialistes.

L’ampleur des conflits au sujet de la politique étrangère fut révélée dans une autre question qui ne fut pas abordée ouvertement lors du sommet, à savoir les relations de l’Europe avec la Russie.

Le fait qu’un sommet de l’OTAN se tienne pour la première fois sur le sol d’un pays qui avait appartenu à l’ancienne Union soviétique a été vu comme une provocation contre Moscou. Le gouvernement russe considère l’ancienne Union soviétique comme étant son actuelle sphère d’influence et ressent toute avancée de l’OTAN vers ses frontières comme une menace.

Dans son discours d’ouverture du sommet, Bush a déclaré que « pour la première fois notre alliance se réunissait dans l’une des “nations captives” annexées par l’Union soviétique. » Il fit allusion au monument de la Liberté qui se trouve en plein centre de Riga non loin du lieu de réunion du sommet. Le monument avait été érigé en 1935 par le régime autoritaire de Karlis Ulmani qui avait pris le pouvoir un an auparavant à la suite d’un coup d’Etat.

Bush évita de mentionner l’occupation de la Lettonie par les nazis qui dura quatre ans et qui, avec le soutien des unités SS lettones, ont massacré l’ensemble de la population juive et un nombre considérable de partisans. Au lieu de cela, il fit référence à l’expulsion des nazis par l’Armée rouge soviétique en 1944 comme étant le signal de départ d’une dictature qui dura cinq décennies. C’est précisément le genre d’interprétation de l’histoire lettone que l’on trouve dans les publications d’extrême droite.

Bush mit alors directement en parallèle la lutte pour la « liberté » contre le « communisme » avec ce qu’il appela la « lutte idéologique décisive du 21e siècle », notamment la « guerre contre la terreur » qui apportera, dit-il, au Moyen-Orient le genre de « liberté » et de « paix » qui règnent actuellement en Europe.

Aucun des chefs de gouvernement présents ne chercha à réagir contre cette déformation manifeste de faits historiques. Toutefois, le président Jacques Chirac a réagi à sa manière en invitant le président russe, Vladimir Poutine, qui n’avait pas été invité au sommet, à venir au dîner de son 74e anniversaire à Riga. Cette nouvelle a, selon le journal Le Figaro, « provoqué l’ire du président américain, George Bush. » Finalement, ce fut la présidente lettone, Vaira Kike-Freiberga, qui empêcha Poutine de venir.

Pour le moment, se sont encore des questions et des disputes de moindre importance qui révèlent les vraies tensions qui existent entre les différents partenaires de l’OTAN. Mais la divergence de leurs intérêts de grandes puissances menace l’unité même de l’OTAN et laisse présager des conflits entre les grandes puissances à la même échelle que ceux qui ont dominé la première moitié du siècle dernier.

(World Socialist Web Site - Peter Schwarz)

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lundi, décembre 11, 2006

Actualité - U.S.'s Afghan Policies Going Up in Smoke

On the fifth anniversary of the start of the Bush administration's war in Afghanistan, Secretary of Defense Rumsfeld wrote an upbeat op-ed in the Washington Post on that hapless country's "hopeful and promising" trajectory. He cited only two items as less than "encouraging": "the legitimate worry that increased poppy production could be a destabilizing factor" and the "rising violence in southern Afghanistan."

That rising violence -- a full-scale onslaught by the resurgent Taliban -- put Afghanistan back in the headlines this summer and brought consternation to North Atlantic Treaty Organization (NATO) governments (from Canada to Australia) whose soldiers are now dying in a land they had been led to believe was a peaceful "success story."

Lieutenant-General David Richards, the British commander of NATO troops that took over security in embattled southern Afghanistan from the U.S. in July, warned at the time, "We could actually fail here." In October, he argued that if NATO did not bring security and significant reconstruction to the alienated Pashtun south within six months -- the mission the U.S. failed to accomplish during the past five years -- the majority of the populace might well switch sympathies to the Taliban.

But coming in the midst of NATO anxieties and Taliban assaults, what are we to make of Rumsfeld's "legitimate worry" about Afghan poppy production, which this year will provide 92% of the world's heroin supply? And what are we to make of President George W Bush's presidential determination, issued just before Afghan President Hamid Karzai's September visit to Washington, that the Afghan government must be "held accountable" for that poppy harvest; that it must not only "deter and eradicate poppy cultivation" in the country, but "investigate, prosecute and extradite all the narco-traffickers" in the land?

Undeniably, the poppy trade and the resurgence of the Taliban are intimately connected, for the Taliban, who briefly banned poppy cultivation in 2000 in an effort to gain U.S. diplomatic recognition and aid, now both support and draw support from that profitable crop. Yet Western policies aimed at the Taliban and the poppy are quite separate and at odds with each other. While NATO troops scramble, between battles, to rebuild rural infrastructure, U.S. advisers urge Afghan anti-narcotics police to eradicate the livelihood of 2 million poor farmers.

So far the poppy-eradication program, largely funded by the U.S., hasn't made a dent. Last year, it claimed to have destroyed 15,380 hectares of poppies, up from 4,850 the year before; but during the same period overall poppy cultivation soared from 104,000 hectares to 165,000.

When the Bush administration invaded Afghanistan in October 2001, poppies were grown on only 7,600 hectares. Under the U.S. occupation that followed the defeat of the Taliban, poppy cultivation spread to every province, and overall production has increased exponentially ever since -- this year by 60%.

Still, the counterproductive eradication program succeeds in one thing. It makes life miserable for hundreds of thousands of small farmers. What happens to them? The Senlis Council, an international drug-policy think-tank, reports that the drug-eradication program not only ruins small farmers but actually drives them into the arms of the Taliban, who offer them loans, protection and a chance to plant again. Big farmers, on the other hand, are undeterred by the poppy-eradication program; they simply pay off the police and associated officials, spreading corruption and dashing hopes of honest government.

In 2002, Bush announced, "We must reduce drug use for one great moral reason. When we fight against drugs, we fight for the souls of our fellow Americans." There's a profusion of ironies here. The U.S. in the 1980s fought a proxy war against the Soviet Union on Afghan soil, encouraging Islamist extremists (then "our" soldiers) and helping to set the stage for the Taliban.

Now, another Republican administration sets Afghan against Afghan again in a kind of cockamamie proxy war supposedly for the souls of American heroin addicts. Since when have Republicans wanted to do anything for American drug addicts but lock them up?

This is the kind of weird "foreign policy" you get when your base is keen on the war on drugs and there's a lot of real stuff you can't talk about outside the Oval Office -- or, sometimes, in it. Like, to take an example, the way the Taliban now control the Pakistani border city of Quetta, a subject that went politely unmentioned recently when Bush entertained Pakistani President General Pervez Musharraf and Afghanistan's Karzai at the White House.

Like the way Pakistan reluctantly hands over some al-Qaeda operatives to the U.S., but winks at routine Taliban cross-border traffic into Afghanistan. It also makes deals with Talibanized elders in its own tribal area of Waziristan, long thought to be a haven for al-Qaeda and perhaps Osama bin Laden himself. Like the fact that no nation fights harder against the Afghan drug trade than axis-of-evil enemy Iran, while the United States' "staunch ally" Pakistan lends support to the trade and to the Taliban as well.

If we must worry about poppy production while all hell breaks loose in southern Afghanistan and suicide bombers strike Kabul, the capital, is there a more "legitimate" or effective way to worry?

A Blooming Business

First, we can forget entirely any concern for American heroin addicts. It has been exactly 100 years since public officials first met in London to ban the international trade in opium. A century of cracking down on poppy production from Southeast Asia's Golden Triangle to Central Asia's Golden Crescent to Mexico has verified one basic fact of agricultural economics. When supply is cut somewhere, another poppy-growing area quickly arises to meet the demand.

Wipe out poppies in Afghanistan tomorrow and -- faster than you can say "mission accomplished" -- American addicts will be shooting up heroin from Pakistan or Thailand or the moon. This is a certain fact.

But none of that phony compassion for America's drug addicts factors into Rumsfeld's "legitimate worry." He's concerned about the "destabilizing" effect of the drug trade itself -- on the Karzai government, Afghanistan and the Central Asian region.

Paradoxically, many a man on the streets of Kabul points to poppy as the source of jobs, wealth, hope and such stability as Karzai currently enjoys. Karzai himself often promises to rid government and country of drug lords, but as a Pashtun and a realist, he keeps his enemies close. His strategy is to avoid confrontation, befriend potential adversaries and give them offices, often in his cabinet.

Like Musharraf in Pakistan, Karzai walks a tightrope between domestic politics and U.S. demands for dramatic actions -- such as ending the drug trade -- clearly well beyond his powers. The trade penetrates even the elected parliament, which is full of the usual suspects. Among the 249 members of the wolesi jirga (lower house) are at least 17 known drug traffickers in addition to 40 commanders of armed militias, 24 members of criminal gangs, and 19 men facing serious allegations of war crimes and human-rights violations, any or all of whom may be affiliated with the poppy business. For years the Kabul rumor mill has traced the drug trade to the family of the president himself.

Through many administrations, the U.S. government is itself implicated in the Afghan drug trade. During the Soviet occupation of the 1980s, the Central Intelligence Agency (CIA) fostered anti-Soviet Islamist extremists, and to finance their covert operations it fostered the drug trade as well.

Before the U.S.-and-Pakistani-sponsored mujahideen took on the Soviets in 1979, Afghanistan produced only a very small amount of opium for regional markets, and no heroin at all. By the end of the jihad against the Soviet army of occupation, it was the world's top producer of both drugs. As Alfred W McCoy reports in The Politics of Heroin, Afghan mujahideen -- the guys president Ronald Reagan famously likened to "our founding fathers" -- ordered Afghan farmers to grow poppy; Afghan commanders and Pakistani intelligence agents refined heroin; the Pakistani army transported it to Karachi for shipment overseas; while the CIA made it all possible by providing legal cover for these operations.

After the U.S. invaded Afghanistan in 2001, the Bush administration made use of the United States' old Islamist allies, paying them millions of dollars to hunt bin Laden, a task to which they do not appear to have been entirely devoted. Asked in 2004 why the U.S. wasn't going after drug kingpins in Afghanistan, an unnamed U.S. official told a New York Times reporter that the drug lords were "the guys who helped us liberate this place in 2001," the guys the U.S. is still relying on to get bin Laden.

Interviewed by the British newspaper The Independent, a U.S. soldier offered another reason: "We start taking out drug guys, and they will start taking out our guys." Reluctant to interfere with the United States' drug-lord allies in the "war on terror" or risk the lives of U.S. soldiers in such a dustup, the Bush administration went after small farmers instead.

Early on, the British, who were responsible for international anti-narcotics operations in Afghanistan, tried to persuade Afghan farmers to take up "alternative livelihoods" -- that is, to grow other crops -- even though no other crop requires less work or produces a fraction of the profits of poppy. Not that the farmers themselves get rich. Within Afghanistan, where perhaps 3 million people draw direct income from poppy, profits may reach U.S.$3 billion this year; but international traffickers in the global marketplace will make 10 times as much, at the very least.

The small proportion of profit that stays in Afghanistan enriches mainly the kingpins: warlords, government officials, politically connected smugglers. But as drug lords build mansions in Kabul -- ornate "Pakistani Palaces" of garish tile and colored glass -- they create jobs and a booming trade in all sorts of legal goods from cement to pots and pans. What's more, that small in-country profit adds up to an estimated 60% of Afghanistan's gross domestic product, or more than half the country's annual income. It's also more than twice as much as the U.S. designated in the past five years for Afghan reconstruction, most of which never reached the country anyway.

You have to ask: What if the drug trade could be stopped? What about the destabilizing effect of that?

Fear of Flowers

As things stand, the poppy farmer makes a decent living. Poppies enable him to hold on to his scrap of land. He can feed his family and send his children to school. Nevertheless, two years ago some poppy farmers in Nangahar province were actually persuaded to give up poppy for tomatoes. They were pressured by an aggressive U.S. campaign of defoliant aerial spraying of poppy fields that killed poppies and sickened children and livestock. The U.S. still denies responsibility for that episode and similar aerial attacks that devastated livestock in Helmand province in February 2005.

When word came that the Holy Koran had been dumped in a Guantanamo toilet, Nangahar farmers were among the furious Afghans who rioted in Jalalabad. For them the desecration of the Koran was the last straw. They were already furious about the tomatoes. They'd harvested good crops, then watched them rot because a promised bridge they needed to get their tomatoes to market hadn't been built. Remarkably, the Nangahar farmers still gave "alternative livelihoods" one more try, but they made too little money to feed their children. This year they announced they're planting poppies again.

A field of poppies in bloom is a beautiful sight -- especially in Afghanistan, where the plant's brilliant greenery and its white and purplish flowers stand against a drab landscape of rock and sand, visual testimony to the promise of human endeavor even in the worst of circumstances. It may be that Afghan farmers contemplate their fields as metaphor, Afghans being great lovers of poetry. But they're practical and desperate as well, so they came up with a plan.

Afghan farmers officially proposed to British anti-narcotics officials that they be licensed to grow poppy and produce opium for state-owned refineries to be built with foreign aid donations. The refineries, in turn, would produce medicinal morphine and codeine for worldwide legal sale, thereby filling a global need for inexpensive, natural painkillers. (Recently hospitalized in the U.S., I can testify that morphine works exceedingly well, though it's expensive because, unlike heroin, it's in short supply.)

The farmers got nowhere with this proposal, although it's hard to think of any plan that could more effectively have bound the rural peasantry to Karzai's feeble central government, stabilizing and strengthening it. Now, the Senlis Council has proposed the same plan, but again it's unlikely to fly. It's not just that Big Pharma would resent the competition. Think about the Republican base for which "legal drug" is an oxymoron.

In November 2004, in fact, Bush, backed by the civilian leadership of the Pentagon and powerful Republican congressmen like Henry Hyde of Illinois, suddenly increased U.S. funds committed to the conventional Afghan war on drugs sixfold to $780 million, including $150 million designated for aerial spraying. Hyde, still on the case as chairman of the House Committee on International Relations, recently suggested shifting the focus from farmers to "kingpins," but no one in the administration is ready to call off the war.

Two years ago in Kabul I interviewed an American consultant sent by the Bush administration to assess the "drug problem" in Afghanistan. His off-the-record verdict: "The only sensible way out is to legalize drugs. But nobody in the White House wants to hear that." He admitted that the sensible conclusion would not appear in his report.

So you see what I mean about the weird policies a government such as the United States' can develop when it can't talk about real facts. When it cozies up to people it professes to be against. When it attacks people whose hearts and minds it hopes to win. When it pays experts to report false conclusions it wants to hear. When it spends billions to tear down the lives of poor Afghans even as NATO allies pray for a break in battling the Taliban so that -- with time running out -- they can rebuild.

(Asia Times - Ann Jones, November 1, 2006)

* Ann Jones spent the better part of the past four years in Afghanistan, working on education and women's rights -- and watching. She wrote about what she saw in Kabul in Winter: Life Without Peace in Afghanistan (Metropolitan Books, 2006).

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mercredi, novembre 08, 2006

Actualité - Afghanistan : Genocidal Crossing of the Rubicon

The Marxist-Leninist vehemently condemns the wanton slaughter of civilians by the U.S. and U.S.-led coaltion forces in Afghanistan and Pakistan. October 30, eighty-one young Muslim students, including many teenagers, and one teacher were assassinated in Bajaur, Pakistan by the U.S. and Pakistan armed forces. The school residence where they were sleeping early Monday morning was completely destroyed by missile strikes.

The cold-blooded slaughter of young Muslim males was hailed as a victory in the monopoly-controlled media. The U.S., British and Canadian governments and the mass media have reached the genocidal crossing of the Rubicon where mass imprisonment, torture and wanton killing of Muslims are deemed necessary in the endless "war on terror."

When imprisonment, torture and slaughter of an identifiable group become acceptable and routine, is that not well down the bloody road of genocide? Such cruel and backward activity and behaviour are well entrenched in European and U.S. state-organized practices and values. They form part of medieval politics and ideology that ooze forth when mass democratic opposition has been weakened or is not effective for whatever reason.

Monday night October 30, the U.S. NBC news with Brian Williams was triumphal in its report of the slaughter in Bajaur. NBC's Pentagon reporter Jim Miklaszewski gave a blow-by-blow rendition of the "deadliest-ever attack against suspected militants." Miklaszewski said unnamed Pentagon officials told him the initial strike on the school came from a CIA predator drone firing hellfire missiles. About ten minutes later Pakistani helicopters arrived and fired as well. This time frame is corroborated by villagers who report hearing the initial large explosions and then some minutes later hearing the helicopters arrive. (See excerpts from Dawn below.)

The U.S. government later denied the direct involvement of a CIA drone firing missiles although it did admit to giving satellite, drone and other intelligence assistance.[1]

Several articles in Asian newspapers have noted the premeditated nature of the Bajaur mass slaughter. The attack comes just weeks before the U.S. elections where the Bush political party is trailing its rival. The other coldly devious aspect is that later in the day leaders of the people of the Bajaur region were scheduled to meet with representatives of the Pakistan central government to sign a peace deal similar to others signed earlier in nearby regions. The meeting has now been cancelled and the peace deal put in doubt.

Canadian military forces are actively engaged in this slaughter of people of the Muslim faith. History has shown clearly that medieval genocidal practices will not stop without a mass democratic movement that negates this backward trend in Anglo-U.S.-European imperialist culture and politics.

It is reported that following the slaughter, on October 31, an estimated 20,000 tribesmen "crowded into Khar, six miles from where the school that was shredded in air strikes on Monday." Cries of "Down with America" rang out. Speakers vowed "to go to Afghanistan to oust American and British forces." The Guardian newspaper writes that the Khar rally "was the largest of several across the Northwest frontier, Sindh and Punjab provinces, where American flags and effigies of Geoge Bush were burned."

Excerpts from Pakistani Newspaper Dawn, October 30

Eighty-two people were killed, 12 teenagers among them, in an air strike at a religious seminary in Damadola in the Bajaur tribal region on Monday morning.

Local residents believe the air strike was carried out by fixed-wing U.S. drones which fired hellfire missiles at the compound, killing all those inside the seminary, including its administrator Maulvi Liaqat Ali.

"Pakistani helicopters arrived 20 minutes later and fired rockets at the hillside," one resident said.

Surprisingly, the strike on Damadola, the second since January, came the day the government was expected to sign a peace agreement with militants in Bajaur replicating the September 5 truce reached with militants in North Waziristan.

Locals in Chenagai, a small hamlet in Damadola, a village some 13km northeast of the regional headquarters, Khaar, said two loud explosions had woken them up at around 5am.

One missile hit the compound while the other landed in a nearby stream, they said. The seminary was completely flattened. That was followed by a third strike from a second drone, they said.

About 15 minutes later, they said, three helicopter gunships of the Pakistan Army arrived and fired a few rockets that slammed into nearby hills.

"Spy planes (drones) have been flying over the area for the last few days," Akhunzada, a local resident said.

"There were two big explosions. They were so powerful that they shook the earth and rattled our doors and windows," Sahibzada Haroon Rashid, the Jamaat-i-Islami member in the lower house of parliament, who lives barely a kilometre away from the bombed-out seminary, told Dawn on telephone from Khaar.

He said the helicopters arrived at the scene a good 15 minutes later, firing a few rockets before flying back.

"Those were small thuds -- nothing in comparison to the big explosions that preceded them minutes earlier," he said.

Like many other residents, Sahibzada Haroon is convinced the seminary was bombed by U.S. drones and Pakistan owned the air strikes up to cover up the whole incident and avoid embarrassment.

"Absolutely. I have no doubt in my mind that it was done by the Americans and we are now making a futile attempt to cover it up," he said.

Local residents rushed to the scene of the bombing and pulled out the dead. Few bodies were found to be unharmed as locals collected mutilated body parts from under the single-storey building.

There was no 'high-value target' or any foreign militant among those killed, local residents and government officials said.

Shops and markets were closed in the entire Bajaur region as news of the latest bombing spread. Thousands of angry Bajauris turned up at the first funeral of about 20 victims at 9am.

Maulana Faqir Mohammad, in his emotional speech, vowed to continue 'jihad' against the U.S. and alleged that the bombing was an attempt to wreck peace in the tribal region. He announced that a black day would be observed on Tuesday and asked his followers to vent their anger in a peaceful manner.

Note

1. The original NBC story can be viewed at: www.msnbc.msn.com/id/3032619.

(The Marxist-Leninist Daily - 3 November, 2006)

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lundi, octobre 30, 2006

Actualité - Afghanistan • Nouvelles atrocités des agresseurs de l'OTAN

Le sort du peuple afghan continue de s'aggraver avec l'annonce de la mort de dizaines d'autres civils et combattants de la résistance, tués par les forces de l'OTAN sous commandement américain. Les pertes de vies humaines sont plus nombreuses dans les régions occupées par les plus de deux milles soldats canadiens. Dans les affrontements avec les combattants de la résistance, les forces canadiennes font régulièrement appel à l'aviation et l'artillerie de l'armée américaine pour lancer des raids aériens. Des villages entiers sont détruits, des villageois sont tués ou blessés et leurs moyens de subsistance, y compris le bétail, sont détruits. Le plan de l'agresseur semble être de complètement saboter la base économique du sud de l'Afghanistan et d'y établir une fois pour toute la domination brutale des impérialistes. Mais la résistance du peuple afghan a la caractéristique historique de n'avoir jamais été vaincue.

Le carnage auquel on assiste en Afghanistan est une honte pour le Canada et ses citoyens. Les soldats canadiens participent au massacre d'un peuple et à la destruction de sa base économique pour servir les visées géopolitiques de l'impérialisme américain, notamment le contrôle de toute l'Asie centrale. Les plans d'empire des États-Unis comprennent aussi écarter l'impérialisme européen et ses monopoles de la concurrence pour les marchés et les ressources en Asie occidentale et centrale et encercler la Chine et le Pakistan avec des bases militaires et des gouvernements assujettis. Les peuples de la région sont massacrés et leur souveraineté foulée au pied sous la botte de l'impérialisme américain. L'armée et le trésor public du Canada contribuent à cette agression et occupation à titre de partenaires subalternes.

Les Canadiens doivent prendre position et dire haut et fort que ces attaques meurtrières et les autres crimes commis contre l'humanité en Afghanistan n'ont pas leur approbation. Nous devons tout mettre en oeuvre pour bâtir les organisations nécessaires pour nous donner un gouvernement anti-guerre au Canada. Exiger sans équivoque que tous les soldats canadiens soient rapatriés tout de suite est un facteur crucial pour l'avancement du mouvement contre l'usage de la force et de la guerre dans le règlement des conflits internationaux.

Un gouvernement anti-guerre rejetterait les alliances militaires et retirerait immédiatement le Canada de l'OTAN et du NORAD et le soustrairait à toute coopération avec les forces américaines. Il ferait amende honorable et rendrait des comptes pour la destruction et le meurtre que commettent les envahisseurs et les occupants en Afghanistan et verserait des réparations de guerre sans condition.

À bas le partenariat du Canada dans la guerre en Afghanistan! Non à la politique étrangère du meurtre et de la destruction!

Canada, hors de l'OTAN et du NORAD!
Rapatriez les soldats maintenant!
Bâtissons le mouvement pour un gouvernement anti-guerre!


(Le Marxiste-Léniniste)

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samedi, octobre 28, 2006

Actualité - Massacre de civils afghans par des avions de l’OTAN

Kaboul — Au moins 63 civils sont morts dans un bombardement des forces de l’OTAN au sud de l’Afghanistan, ont assuré à EFE des sources du Conseil provincial de Kandahar et des témoins, ce qui a été reconnu par la suite par le commandement militaire des forces européennes qui appuient l’agression des États-Unis.

Selon un membre du Conseil provincial, Nic Mohammad, les bombes sont tombées dans une zone où se réfugiaient des centaines d’Afghans qui avaient perdu leurs maisons à cause de bombardements antérieurs à Kandahar.

«Cette nuit, nous avons ramassé 61 cadavres et deux autres personnes sont mortes à l’hôpital», a affirmé Mohammad qui a dit sa «forte condamnation de cette action de l’OTAN» et qui a assuré qu’il présentera des preuves de ce qui est survenu. Il s’agit du plus important assassinat de civils connu, causé par les troupes de l’OTAN en un seul bombardement.

Le commandement européen a reconnu la mort d’un nombre indéterminé de civils dans plusieurs opérations dans le sud et il a dit ressentir «profondément» ces décès. L’alliance atlantique avait indiqué hier dans un communiqué que 48 militants talibans sont morts dans des bombardements dans le sud du pays.

(Granma International)

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mercredi, octobre 25, 2006

Actualité - La mission de l'OTAN et la résistance afghane à l'occupation étrangère

Le 12 septembre, le Canada a intensifié son agression en envoyant 450 autres soldats et un escadron blindé en Afghanistan. La Pologne a récemment répondu à l'appel de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN) en s'engageant à envoyer 1 000 soldats.

Les soldats canadiens sont envoyés en Afghanistan à titre d'agresseurs et d'occupants. Les chars sont utilisés pour les actions choc et parce qu'il est plus facile de tuer à distance. Le major-général canadien à la retraite Lewis Mackenzie a dit à la presse: «Cent vingt, ce n'est pas beaucoup de soldats, mais c'est une force de combat beaucoup plus grande à cause des canons de 105 mm et la protection de blindés. Quand l'infanterie, par exemple, se heurte à quelques maisons ennemies où les soldats risquent de subir des pertes considérables, elle gagnerait sûrement, mais c'est beaucoup mieux de rester à distance et de dire au conducteur du char d'assaut: Fait sauter cette maison.» Ce discours de crimes de guerre contre un peuple occupé n'est pas acceptable.

Entre-temps, le gouvernement renforce sa campagne de recrutement parmi la jeunesse avec de nouvelles annonces, le relâchement des conditions de santé requises et l'utilisation d'incitatifs monétaires pour amener les jeunes à se joindre à l'armée.

L'OTAN mène une force de quelque 30 000 soldats en Afghanistan. Au début du mois, elle a demandé à ses 26 pays membres de contribuer 2 500 autres soldats pour étendre la mission à l'ensemble de l'Afghanistan. Cela fait de cette mission la plus grande opération de combat au sol de l'histoire de l'OTAN. Son prétendu objectif est d'établir l'autorité du gouvernement afghan et de créer les conditions pour la reconstruction et le développement.

Prenant la parole à une conférence d'experts de la défense et de la sécurité à Londres le 19 octobre, le secrétaire général de l'OTAN, Jaap de Hoop Scheffer, a dit que l'OTAN «a l'appui de la majorité des Afghans. Je crois que nous avons un nombre suffisant de soldats pour faire le travail, mais nous pourrons faire mieux avec plus.»

«L'OTAN apporte la sécurité dans ce pays», a-t-il dit, mais «il n'y a pas de solution militaire pour l'Afghanistan. La sécurité à elle seule ne suffit pas. Les Afghans veulent aussi du travail. Ils veulent la reconstruction et le développement. Ils veulent un meilleur avenir pour leurs enfants.»

Les Nations unies, la Banque mondiale, le G8 et les autres organisations internationales «doivent maintenant profiter de l'occasion que crée notre action militaire, a dit Hoop Scheffer. Sur le plan de la coopération, nous devons faire mieux que ce que nous avons fait jusqu'à présent.»

Par ailleurs, le quotidien afghan Daily Times rapporte que le commandant suprême des Talibans Mohammad Omar a annoncé que ses combattants vont multiplier les attaques contre les forces étrangères durant les mois qui viennent et beaucoup vont être surpris.

«Je suis convaincu que les combats vont en surprendre beaucoup, a-t-il dit. Je conseille aux moudjahidines de maintenir l'unité entre eux car ils ont souffert des divisions dans le jihad contre les anciens Soviétiques.»

Il a ajouté: «Notre ennemi a subi la défaite malgré ses manipulations à propos de la démocratie. Les agresseurs ont distribué des vidéos truquées pour nous diffamer et nous affaiblir... La propagande de l'ennemi n'a servi à rien et la nation nous appuie.»

Rejetant la rumeur à l'effet que le Pakistan appuyerait le Taliban, il a dit: «L'Amérique s'est servie des champs d'aviation du Pakistan pour attaquer l'Afghanistan... À mon avis, quiconque a une tête sur les épaules sait que ce n'était pas vrai que le Pakistan appuie le Taliban.»

(Le Marxiste-Léniniste)

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