vendredi, mars 31, 2006

Actualité - 19 ans de la Constitution haïtienne : Dénonciations des violations

Port-au-Prince, 29 mars (AHP) - De nombreux secteurs, personnalités dont des organisations de droits de l'homme, juristes et simples citoyens ont dénoncé mercredi les violations de toutes sortes commises contre la Constitution au cours de ces dernières années.

Ces dénonciations ont été faites à l'occasion du 19ème anniveraire de la Constitution haïtienne votée par des millions d'haïtiens un an après la fin de la dictature des Duvalier en 1986.

Le protecteur du Citoyen, Necker Dessables a critiqué les autorités intérimaires qu'il accuse de s'être totalement écartés de la Constitution au cours de ces deux dernières années.

Les violations ont été commises par l'appareil judiciaire, la police ou dans l'administration publique.

Et c'est la classe défavorisée qui a été la principale victime, a fait savoir M Dessable, ajoutant que l'actuelle constitution contient des failles, elle a aussi de nombreux points positifs qui peuvent être exploités dont le droit qu'elle acccorde aux citoyens de choisir eux-mêmes leurs dirigeants.

Pour sa part, l'ancien constituant Reynold Georges a fait savoir que les Haïtiens devront se résoudre à respecter leur Constitution, car tout pays qui ne rspecte pas sa charte fondamentale n'est pas digne d'être un pays.

Me Georges a fait savoir qu'il est contre l'abrogation de la Constitution tel que le réclament certains secteurs.

L'ancien constituant qui se prononce en faveur d'un amendement de la loi mère, s'est également dit contre la dissolution définive des Forces Armées d'Haïti dissoutes de fait depuis 1995 au retour d'exil du président Aristide qui avait été renversé 3 ans plus tôt par un coup d'État militaire.

L'ancien ministre de la Justice, Camille Leblanc, a fait savoir qu'on est toujours à la case-départ, 19 ans aprrès le vote de la Constitution.

L'instabilité politique empêche jusqu'ici l'implémentation de la Constitution.

Les références faites à la Constitution ne sont que de fimples façades, a-t-il indiqué, soulignant que les institutions prévues par la Constitution pour la bonne marche du pays ne sont toujours pas mises en place.

C'est un conseil électoral provisoire qui continue, a-t-il dit, d'organiser les élections, alors qu'un conseil électoral permanent devrait avoir été mis en place longtemps déjà.

Des institutions fondamentales pour la décentralisation du pays, telles les collectivités territoriales, n'ont pas éte créées et les lois d'ordre social n'ont pas été votées, a-t-il déploré.

Me Leblanc a dénoncé les mauvaises conditions carcérales en Haïti.

" Nous n'avons pas de prisons en Haïti. Le pénitencier national est déphasé. Nous n'avons pas là un centre pénitenciaire, mais un centre de détention pour des gens en attente d'être jugés.

C'est pourquoi il ne peut pas y avoir de violations des droits de l'homme dans un tel schéma, a-t-il martelé.

Concernant les cas de main levée d'écrou obtenu par certains détenus, Me Leblanc a fait savoir qu'il s'agit d'une démarche légale.

Il se pose un problème quand une categorie de détenus arrivent à benéficire d'une telle mesure pendant qu'elle est refusée à une autre catégorie.

Il a également jugé scandaleux que des individus comdamnés comme dans le cas du massacre de Raboteau en 1994 aient été remis en liberté en 2004 avec la garantie donnée par le ministre de la justice Bernard Gousse, sous prétexte que le jugement n'aurait pas été organisé par un tribunal compétent.

Il a inscrit au nombre des violations de la Constitution la révocation arbitraire de 5 juges de la cour de Cassation et la signature par le premier ministre intérimaire Gérard Latortue d'un accord mettant la police nationale sous contrôle de la mission de stabilisation des Nations-Unies.

Un peu partout à travers le pays, des citoyens ont dénoncé ce mercredi, à l'occasion des 19 ans de la constitution, la corruption au sein de l'appareil judiciaire et la politique de deux poids deux mesures consistant à libérer des individus accusés de violences ou de crimes documentés pendant que des innocents sont gardés en prison pour leurs opinions politiques.

(Agence Haïtienne de Presse)

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Honte au gouvernement Harper! Que cesse les attaques contre le peuple palestinien!

La victoire du Hamas, qui est la composante principale du nouvau gouvernement palestinien, était un réquisitoire contre la politique des États-Unis, de l'Union européenne et du sionisme israélien. La victoire électorale et les nouvelles perspectives d'un gouvernement national ainsi ouvertes sont un témoignage de la détermination, de la maturité et de l'habileté du peuple palestinien pour briser toutes les tentatives de monter Palestiniens contre Palestiniens, de saboter la lutte de résistance et d'indépendance.

Hier, le ministre des Affaires étrangères Peter McKay a annoncé l'imposition d'un blocus contre le nouveau gouvernement palestinien en arguant que "le programme présenté par ce gouvernement ne répond cependant pas aux préoccupations exprimées par le Canada et d’autres pays." Ce type de d'attaques contre la conscience et les droits démocratiques du peuple palestinien démontre toute l'arrogance de la politique de fauteur de guerre du gouvernement Harper.

Les tentatives d'ingérence du Canada, de l'Union européenne et des États-Unis en tête n'augure rien de bon pour le peuple palestinien.

Dans une tentative de saper la démocratie palestinienne, l'histoire a prouvé que l'impérialisme et le sionisme sont capable de tout pour arriver à leurs fins. Dans le cas du gouvernement canadien, il s'agit d'un autre exemple parmis tant d'autre de l'intensification de l'annexion par les États-Unis au plan économique, militaire et politique. L'ingérence dans les affaires des autres nations est devenu la ligne en politique étrangère au nom de la "responsabilité de protéger".

Le peuple canadien a comme tâche de refuser l'impostion d'un blocus infâme contre le gouvernement démocratique palestinien et d'exiger que cesse les attaques contre le peuple de palestinien.

Honte au gouvernement canadien!
Que cesse les attaques contre le peuple palestinien!

Comité éditorial de Franc-Parler, 30 mars 2006
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Franc-Parler reproduit, à titre d'information, un communiqué du Ministère des Affaires étrangères annonçant un blocus contre le nouveau gouvernement palestinien et sa non-reconnaissance par le Canada. Puis, une lettre du président de l'Association Canada-Palestine, Dr. Ismail Zayid, au ministre des Affaires étrangères, Peter McKay.

Le ministre des Affaires étrangères, M. Peter MacKay, et la ministre de la Coopération internationale, Mme Josée Verner, ont fait aujourd’hui cette annonce à propos de la formation du prochain gouvernement de l’Autorité palestinienne, dirigé par le Hamas, et sur l’aide apportée par le Canada aux Palestiniens.

« Le Conseil législatif palestinien a approuvé la formation d’un gouvernement dirigé par le Hamas, a déclaré M. MacKay. Le programme présenté par ce gouvernement ne répond cependant pas aux préoccupations exprimées par le Canada et d’autres pays sur la nécessité de respecter le principe de la non-violence, de reconnaître Israël et de souscrire aux ententes et obligations antérieures, y compris la Feuille de route pour la paix. Par conséquent, le Canada n’aura aucun contact avec les membres du conseil des ministres constitué par le Hamas et suspend son aide à l’Autorité palestinienne, a ajouté le ministre.

Pour que le Canada continue d’aider l’Autorité palestinienne, il sera essentiel que le Hamas s’engage clairement à respecter les principes énoncés de concert avec la communauté internationale. » Parallèlement, le Canada demeure attaché à la poursuite du but ultime, à savoir une solution négociée au conflit israélo-palestinien, qui passe par la création de deux États, a déclaré Mme Verner.

Par ailleurs, le Canada établit une distinction importante entre l’aide apportée à l’Autorité palestinienne et celle consentie aux Palestiniens eux-mêmes. Avec le concours de ses partenaires et par l’entremise des Nations Unies, de ses institutions et d’autres organisations, le Canada continuera d’apporter un soutien au peuple palestinien et de répondre à ses besoins humanitaires. Le Canada poursuivra également sa collaboration avec les Palestiniens modérés. ___________________________________________________________

Letter to Foreign Minister from Canada Palestine Association
- March 29, 2006 -
Dear Mr. MacKay:

Your Joint Statement today, on new Palestinian Government, with Ms. Josée Verner, International Cooperation Minister, displays complete disregard to the basic principles of international law. You call on the new Palestinian Government to recognize the state of Israel and all previous agreements.Which state of Israel are you asking the new Palestinian government to recognize? The state of Israel, since its inception, has refused to define its borders.

Israeli first prime minister, David Ben Gurion stated clearly Israel's expansionist programme. In 1954, after Israel had already occupied half of the state assigned for the Palestinians, in UN Resolution # 181, thus taking control of 78% of historic Palestine, he stated: " To maintain the status quo will not do. We have set up a dynamic state bent upon expansion" [Rebirth and destiny of Israel, The Philosophical Press, New York, 1954, p.419].

This expansionist programme proceeded to commit wars of aggression in 1956, 1967, 1978, 1982, against Egypt, Syria, Palestine and Lebanon, and continues to this day in the statements by Israel's latest and current prime minister, Ehud Olmert, who stated only yesterday, that he plans new borders for Israel annexing the colonies built on illegally occupied territories in East Jerusalem, the West Bank and the Jordan Valley, as planned in the Sharon Apartheid Wall, which has been condemned as illegal by the International Court of Justice and must be dismantled.

We have been led to believe, Mr. MacKay, that Canada is proud to uphold the UN Charter and international law. If this is so, you should be calling on Israel to comply with all UN resolutions, related to this conflict and terminate completely and unconditionally its illegal occupation of Palestinian and Syrian territory, that has been allowed to stand for 39 years, in defiance of international law and Security Council resolutions.

Yours sincerely,

Ismail Zayid, MD
President
Canada Palestine Association

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Actualité - "Israel, not Hamas is the problem!"

En complément d'information sur la conduite infâme et honteuse du gouvernement canadien face au nouveau gouvernement palestinien dirigé par le Hamas, Franc-Parler publie un article tiré du Palestine Media Center.

Trying to divide the Palestinian leadership, the United States and Canada on Wednesday suspended contacts with and aid to the new Palestinian 24-member Hamas-formed government, which was sworn in by President Mahmoud Abbas in Gaza city earlier in the day, marking the tenth Palestinian government since the establishment of the Palestinian National Authority (PNA) in 1996.

Prime Minister Ismael Haniyeh, after taking oath, pledged full cooperation with the Palestinian presidency, and said that the Hamas government is prepared to give a chance to negotiations between Mahmoud Abbas (Abu Mazen) and Israel.Haniyeh also promised to cooperate fully with Abbas' office “in the international and Arab arenas.”

Israel, not Hamas, is the problem, he said. “The problem is not whether the Palestinians accept or not negotiations. The problem is whether the Israeli side accepts negotiations and signed agreements,” Haniyeh told reporters in Gaza.

“If the Authority chairman, as the elected president, wants to get the negotiations moving, we have no objection to that. If what Abu Mazen [Abbas] presents to the people as a result of negotiations serves its interest, then we too will redefine our position,” he added.Haniyeh said if Abbas wants to go ahead with peace talks, “it's his prerogative and we have no problem with that.”

Speaking at a news conference shortly after the swearing-in ceremony, Haniyeh said that the new cabinet and Abbas would build up relations of “harmony, cooperation and coordination.”

“We will work together to serve the highest interests of the Palestinian people in face of coming challenges,” said Haniyeh.

“We affirm that the relationship between the government and the presidency of the Palestinian Authority will be one of cooperation, coordination and harmony that serves the highest interests of the Palestinian people,” he added.

The prime minister also thanked Abbas for sponsoring the democratic process all the way from holding the January legislative elections to Wednesday's swearing in.Abbas, on his part, told reporters after the inauguration that he and the Hamas cabinet should spare no effort to overcome differences and establish firm cooperation.

The new Hamas government “knows what is required” of it and should avoid to “impose international isolation” on the PNA, President Abbas told reporters separately after swearing in Hamas government.Abbas reiterated however that many differences remain between him and Hamas, and that both sides should try to bridge them.

Abbas arrived back Wednesday for the cabinet's swearing-in ceremony after attending the Arab League Summit meeting in Sudan. Before leaving Khartoum, Abbas called on the new Israeli leadership “to work to stop the wars and threats and to choose the option of peace.”

"We are prepared to resume immediate negotiations with Israel but the new government must abandon the intention to impose solutions in a unilateral manner,” Abbas said.

Israeli Acting Ehud Olmert appealed to Abbas early Wednesday to enter into negotiations over the permanent borders of Israel, but added that Israel would act alone if peace efforts remained stalled.Abbas decreed Wednesday to appoint Mohammad Ahmad Mohammad Awad as the secretary general of the new Palestinian government.

He is scheduled to kick off a 3-day official visit to South Africa on Friday.

Cabinet Takes Oath

Abbas swore in Hamas-formed 24-member Cabinet during a 10-minute ceremony in the building of the Palestinian Legislative Council (PLC) in Gaza city on Wednesday.

The Cabinet ministers took their oath in two ceremonies, held simultaneously in the West Bank town of Ramallah and Gaza Strip because Israel bans the travel of Hamas leaders between the two occupied territories. The two locales were hooked up by video-conference.

His beard neatly trimmed and dressed in a sombre business suit, Haniyeh walked along a red carpet, then placed his hand on a copy of the Muslim holy book, the Quran, laid out on a low table and took oath: “I swear by God to be loyal to the homeland, its holy places, people and its national heritage, and to respect the constitution and the law, and uphold entirely the interests of the Palestinian people,” he said.

The other members of the 24 member cabinet, including one woman and one Christian, then walked up to take the same oath, their right-hand placed on their respective holy books.

Ten are from Gaza and 14 are from the West Bank. Nine have engineering degrees and the rest are university graduates in other fields. Nineteen are Hamas activists and five are independents.

The Cabinet includes 14 ministers who served time in Israeli prisons, ranging from six months to six years. Haniyeh was detained by the Israeli Occupation Forces (IOF) in 1989, and served three years for allegedly heading a Hamas unit that hunted down suspected informers for Israel.

Haniyeh described the approval of his government by the Palestinian Parliament as a victory to the Palestinian resistance, and to the idea of holding on to the Palestinian rights.

Calling Hamas' assumption of power a “historic moment,” Haniyeh told reporters following a prayer before the Solar Eclipse, “The light of the new government will shine after the Eclipse.

”Haniyeh said that together, Palestinians would confront “Israeli aggression against the people” as well as internal chaos.

“We were born from the womb of resistance, we will protect resistance and the arm of resistance will not be touched,” Haniyeh said on Tuesday, one day after delivering a more conciliatory speech to the Palestinian Legislative Council (PLC) on Monday, in which he unveiled his government's platform, where he called for a “just peace” in the region.

US, Canada Drive a Wedge

In his speech, Haniya however warned the West not to seek to punish the Palestinian people for exercising their democratic choice but he also said he was willing to hold peace talks with world powers, including the United States.

Washington swiftly rejected the appeal, but other key players, notably Moscow, have called for the “result of the recent democratic elections in Palestine” to be approached in a pragmatic and constructive way.

However, the US Administration and Canada on Wednesday instructed their diplomats and contractors to boycott the Palestinian government led by Hamas and to confine their contacts with Palestinians to President Abbas and the NGOs.

US President George W. Bush recognized that January 25 Palestinian elections in which Hamas won a landslide victory were fair and free, but he said the United States is not required to give monetary support to Hamas simply because the vote was free and fair.

“We support the election process, we support democracy, but that doesn't mean we have to support governments that get elected as a result of democracy,” Bush said, adding: “Now, the Palestinians must make a choice as to whether or not it makes sense for them to have a government that says they want to destroy their neighbor.”

“If the goal of the United States is two states living side by side in peace and one government elected says, 'We want to destroy one of the parties,' it makes no sense for us to support that government,” Bush said.

“We are not going to provide funds to a terrorist organization,” he said. “And we are not going to provide US funds to a Hamas- led government.” The US labels Hamas a “terrorist” group.

The United States insists that Hamas recognize Israel's right to exist, renounce violence and abide by previous agreements signed by the Palestine Liberation Organization (PLO) before it considers dialogue with the group.

State Department spokesman Sean McCormack said the United States is looking for ways to get humanitarian aid to the Palestinian people, but “we are not going to provide funds to a terrorist organization. And we are not going to provide US funds to a Hamas-led government.

”David Welch, US assistant secretary of state for Near Eastern affairs, and Elliott Abrams, deputy director of the National Security Council, were expected in Israel on Thursday.

Earlier Canada became the first Western government to deliver on its threat to boycott the Hamas government.

“The stated platform of this government has not addressed the concerns raised by Canada and others concerning nonviolence, the recognition of Israel and acceptance of previous agreements and obligations, including the roadmap for peace,” Foreign Minister Peter MacKay announced.

“As a result, Canada will have no contact with the members of the Hamas Cabinet and is suspending assistance to the Palestinian Authority,” MacKay added.

“A clear commitment by the Hamas government to the principles that we and the international community have outlined remains an essential precondition for Canada to resume any assistance to the Palestinian Authority.”However, Ottawa emphasized it would continue giving humanitarian aid to the Palestinian people through UN and non-government organizations.

The newly installed Palestinian Information Minister, Youssef Rizka, called the Canadian action “hasty” and said it “shows obvious bias.”

“What we need from the Canadian government is that it ask the Israeli authorities to admit that they are occupying Palestinian land,” he told The Associated Press.

(Palestine Media Center)

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Actualité - Les États-Unis imposent une résolution contre l'Iran au Conseil de Sécurité

New York, 30 mars – Après presque trois semaines de tractations, les Etats-Unis ont réussi à imposer au Conseil de Sécurité de l’ONU une déclaration qui enjoint Téhéran à satisfaire toutes les exigences de l’Organisme international de l’Energie atomique (OIEA) et à cesser l’enrichissement d’uranium.

La résolution ne menace pas de sanctionner l’Iran, mais prévoit que, dans 30 jours, le chef de l’OIEA, Mohammed el Baradei, devra faire savoir au haut organisme des Nations Unies si la résolution a été respectée.

«Si rien ne s’est passé au bout de 30 jours, alors le Conseil de Sécurité sera prêt pour agir», a menacé l’ambassadeur étasunien devant les Nations Unies, John Bolton, selon une dépêche de DPA.

Les ministres des Affaires étrangères des cinq nations qui possèdent le droit de veto et l’Allemagne analyseront à Berlin quelles pourraient en être les conséquences.

«Le gouvernement iranien étudiera avec attention la déclaration et donnera ensuite sa réponse», a précisé l’ambassadeur iranien devant l’ONU, Mohammad Yavad Zarif.

(Granma International)

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jeudi, mars 30, 2006

Actualité - 30 mars : Journée de la terre de Palestine

Franc-Parler publie un article tiré de Elkalam.com en ce 30 mars, Journée de la terre de Palestine. Cette journée marque l'opposition résolu des peuples à l'occupation sioniste de la Palestine et toutes la attaques contre la marche du peuple palestinien pour son autodétermination.

Trente ans sont passés depuis cette journée importante de la lutte du peuple palestinien. Le 30 mars 1976, les Palestiniens de l’intérieur, c’est-à dire ceux qui sont restés dans leur pays après la fondation de l’Etat sioniste, organisent une grève générale en signe de protestation contre les expropriations de terres qui n'ont pas cessé depuis 1948.

Trente ans sont passés depuis cette journée importante de la lutte du peuple palestinien.

Le 30 mars 1976, les Palestiniens de l’intérieur, c’est-à-dire ceux qui sont restés dans leur pays après la fondation de l’Etat sioniste, organisent une grève générale en signe de protestation contre les expropriations de terres qui n'ont pas cessé depuis 1948. L'Etat sioniste, qui avait pour premier ministre Yitzhak Rabin, avait décidé la confiscation de 21.000 dunums en Galilée.

Sous la pression populaire, les mairies des villes et villages arabes de Galilée proclament la grève générale, pour le 30 mars.

L'armée et la police sionistes tirent sur les manifestants. 6 martyrs tombent, en Galilée et dans le Triangle. Une centaine de personnes furent blessées, et plus de trois cent Palestiniens furent arrêtés. Les régions de Galilée et du Triangle furent placées sous couvre-feu et déclarées zones militaires.

Le 30 mars 1976, une journée de révolte populaire, symbolique et capitale.

Une révolte populaire :

Depuis 1948, les Palestiniens de l'Intérieur, qui étaient environ 150.000 Palestiniens, ont été placés sous régime militaire, dans le nouvel Etat créé, l'Etat sioniste d'Israël. De 1949 à 1966, Les Palestiniens ne pouvaient se déplacer hors de leurs villages ou régions, sans obtenir des autorisations du commandement régional de l'armée. C'est en instaurant le régime militaire que les autorités israéliennes sont parvenues à les exproprier de leurs terres et de leurs biens, en mettant en place une série de lois, les plus connues étant celles des "biens des absents présents", des terres non cultivées et des expropriations pour raisons militaires.

Un léger recul en arrière nous permet de mieux comprendre les conditions de vie de ces Palestiniens, restés dans leur pays. Dès 1947, juste après le vote inique de l'ONU créant un Etat juif sur la terre de la Palestine, les bandes armées sionistes soutenues par l'armée britannique, commencent à expulser les Palestiniens, en commettant plusieurs crimes dans les villages et les villes. Plus de 750.000 Palestiniens sont expulsés avant la fin de 1948, prenant le chemin de l'exil vers les régions voisines : Cisjordanie et bande de Gaza (le reste de la Palestine), Jordanie, Syrie et Liban.

C'est le début du nettoyage ethnique que les autorités israéliennes pratiquent jusqu'à aujourd'hui.

Les Palestiniens de l'Intérieur sont ceux qui ne furent pas expulsés vers les autres régions. Devenus minoritaires dans leur propre pays, ils furent soumis à la loi militaire et dépossédés de la majeure partie de leurs terres. En 1976, ils étaient devenus environ un demi-million de Palestiniens. Parmi eux, figurent les réfugiés intérieurs, ceux qui furent expulsés de leurs villes et villages tout en restant dans leur pays. Les lois promulguées par les autorités sionistes pour les déposséder de leurs terres furent appliquées par une main de fer : tout terrain non cultivé, à cause des entraves aux déplacements, fut confisqué et remis aux colons mais aussi les terres cultivées furent confisquées pour raisons militaires, puis remises aux colons. Toutes les terres appartenant au waqf musulman furent également confisquées.

La journée de la terre du 30 mars 1976 fut une réponse populaire à ces confiscations et ce vol légalisé des biens des Palestiniens. Ce fut la première révolte populaire depuis la Nakba, dans le territoire occupé en 1948.

Une révolte symbolique

La Journée de la terre est considérée par tous les Palestiniens comme une journée symbolique, parce que la terre est au coeur de l'entreprise coloniale qu'ils subissent depuis 1948. En effet, l'entreprise coloniale sioniste a eu et a toujours pour but de prendre la terre de la Palestine et expulser ses habitants, les Palestiniens. Ce qui s'est passé dans les territoires occupés en 1948 qui sont devenus l'Etat d'Israël, est en train de se passer dans les territoires occupés en 1967 de Cisjordanie et de la bande de Gaza : occupation militaire, colonisation de peuplement, confiscation des terres, entraves à la circulation, barrages, murs, etc... Le même phénomène se déroule actuellement en Cisjordanie, morcelée en plusieurs zones, comme le fut en 48 la terre de Palestine, morcelée en plusieurs régions : Galilée, Triangle et Naqab, des îlots de peuplement palestinien, encerclés et étouffés, pour favoriser leur départ.

Le désengagement de la bande de Gaza au cours de l'été 2005 ne doit pas leurrer : plusieurs facteurs ont favorisé ce désengagement, qui peut signifier la fin du rêve sioniste sur la bande de Gaza, mais pas sur le reste du pays. Le désengagement a mis fin aux colonies israéliennes qui y étaient implantées, mais n'a pas mis fin à l'encerclement et à la domination de cette partie du territoire palestinien par l'armée israélienne.

Une révolte capitale pour les Palestiniens

La Journée de la terre fut un moment important pour la réunification, dans la lutte, des trois composantes du peuple palestinien : La participation massive des Palestiniens de l'intérieur à la journée de la terre va précipiter leur émergence politique et leur permettre de rejoindre la lutte des autres composantes du peuple palestinien, celle de l'exil qui a pris les armes dès 1965 pour lutter contre Israël et celle qui vit dans les territoires occupés en 1967, en Cisjordanie et la bande de Gaza.

C'est cette date qui consacre la participation active des Palestiniens de l'intérieur à l'Organisation de Libération de la Palestine (OLP), seul représentant légitime du peuple palestinien, mais dont le rôle a été miné depuis les accords d'Oslo, en 1993, au détriment de l'Autorité palestinienne qui, elle, ne représente que les Palestiniens de la Cisjordanie et de la bande de Gaza. Les récentes élections législatives dans les territoires de l'Autorité palestinienne peuvent remettre en cause plusieurs de ces données.

Cependant, sur le terrain, les luttes communes et les rencontres se multiplient, des initiatives communes sont organisées, notamment sur le droit au retour des réfugiés, la commémoration de la Nakba, la lutte contre les expropriations, la solidarité envers les régions palestiniennes sinistrées. Récemment, une plateforme a rassemblé plus de 170 associations et formations politiques palestiniennes pour demander le boycott et l'isolement de l'Etat d'Israël. Ces associations et formations sont issues de l'exil, des territoires occupés en 1967 et des territoires occupés en 1948. C'est donc sur le terrain de la lutte pour la libération et le retour que l'unité du peuple palestinien se construit.

(Elkalam)

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mardi, mars 28, 2006

Actualité - Corée du Sud/États-Unis : lancement d'exercices militaires annuels

Franc-Parler publie, à titre d'information, une dépêche à propos d'exercices militaires importants dans la péninsule coréenne. Avec ce genre de démonstrations de force les États-Unis tentent de saper les efforts de réunification de la Coére. La couverture de la lutte de libération contre l'impérialisme américain est considérée par Franc-Parler comme extrêmement importante face aux menace américaines en Asie et partout dans le monde.

La Corée du Sud et les États-Unis ont lancé samedi deux exercices militaires conjoints d’envergure, selon des officiers sud-coréens.

Ces exercices annuels, baptisés Foal Eagle et RSOI, se dérouleront simultanément pour une semaine, du 23 au 31 mars, sur et près de la péninsule coréenne.

17 000 soldats américains stationnés en Corée du Sud et 3 000 militaires américains venant de la région Pacifique ainsi qu’un nombre non précisé de soldats sud-coréens seront mobilisés pour ces manoeuvres.

D’après des officiers militaires sud-coréens et américains, ces exercices combinés visent plutôt le renforcement des capacités de défense que des tactiques agressives.

Les deux pays ont lancé Foal Eagle en 1964 et RSOI en 1994, et les deux exercices avaient lieu en même temps depuis 2002.

La République populaire démocratique de Corée (RPDC) a condamné ces manoeuvres conjointes, demandant à Séoul de les annuler. Pyongyang a exprimé son mécontentement en repoussant des négociations ministérielles inter-coréennes dont la tenue avait initialement été prévue pour fin mars à Pyongyang.

(Xinhua, 25 mars 2006)

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Actualité - Des centaines de milliers d'immigrants manifestent dans les rues de Los Angeles

Franc-Parler publie à titre d'information un rapport des manifestations tenus, samedi le 26 mars, contre les mesures anti-immigrants aux États-Unis. Nous considérons qu'il s'agit d'une lutte extrêmement importante au Canada dans le cadre des accords annexionnistes pour créer une "zone de sécurité" en Amérique du Nord.

Les images de centaines de milliers d’immigrants et de leurs partisans dans les rues de Los Angeles ont parcouru les Etats-Unis, le 26 mars. Parmi ceux-ci figurent ceux qui ont participé à une croissante vague de manifestations aussi bien dans cette capitale qu’à Chicago, Milwaukee, Atlanta, Denver et Phoenix, avec le slogan d’un «ça suffit!» concernant les mesures anti-immigrants, les humiliations, les abus et les atteintes au droit.

Cela pourrait marquer la naissance d’un nouveau mouvement social national aux Etats-Unis, reprenant les drapeaux historiques des luttes des travailleurs, des droits civils, de la dignité et de la justice. Comme cela est arrivé souvent dans l’histoire de ce pays, ce mouvement est dirigé par des immigrants.

La police de Los Angeles a estimé le nombre de manifestants à plus d’un demi-million de personnes, dans ce qui pourrait bien être la mobilisation la plus grande de l’histoire étasunienne, et la plus importante manifestation dans cette ville.

Mais hier il y a eu aussi quelque 50 000 manifestants à Denver, dans le Colorado ; 4 000 à Sacramento, en Californie, et environ 3 000 à Charlotte, en Caroline du Nord, cette dernière manifestation qualifiée par les médias locaux comme «l’une des plus grandes manifestations dans l’histoire récente» dans cette petite ville.

2 000 autres ont manifesté hier à Kansas City, ainsi que des centaines à Cleveland.

(Tiré de La Jornada)

La lutte des minorités nationales et des immigrants contre l'impunité et les mesures racistes

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lundi, mars 27, 2006

Le rôle de la désinformation dans les élections fédérales au Québec

- Karine Régimbald & Gabriel Girard-Bernier -
Franc-Parler reproduit un article écrit au lendemain des élections fédérales 2006. Dans le cadre du discours du trône du nouveau gouvernement du Parti Conservateur le 4 avril, la désinformation s'intensifie à propos du résultat des élections et de l'annexion du Canada aux États-Unis. La récente visite de Stephen Harper en Afghanistan en est un exemple frappant.
La campagne électorale fédérale de 2006 a mis en lumière la désinformation comme un enjeu marquant dans le processus électoral. La couverture électorale des grands médias s’est avéré une influence directe dans l’élection des dix députés conservateurs au Québec. Cette désinformation qui a teinté les journaux du Québec avait pour objectif de présenter le Parti Conservateur comme une «alternative politique crédible» en remplacement de "l’alternative politique crédible habituelle", le Parti Libéral du Canada. La désinformation, c’est l’attaque contre la conscience de l’opinion publique, par la négation du droit à un vote informé. Le vote devient l’objet de chantage et d’astuces orchestrés par les médias et les machines électorales. Ce rôle, dans les élections, doit être démasqué.

Les médias prennent position

Le quotidien La Presse s’est fait le porte-étendard de la proposition d’un soi-disant renouvellement du « fédéralisme » avec la promotion du Parti conservateur. André Pratte, éditorialiste en chef, l’a clairement indiqué, «les libéraux ne sont tout simplement plus en mesure d'offrir au pays le gouvernement responsable, dynamique et efficace dont il a besoin. Ensuite, le Parti conservateur se présente désormais comme un véritable parti national, avec un programme modéré et cohérent et un chef donnant tous les signes d'être prêt à gouverner. »

Selon The Gazette, les conservateurs offrent un programme qui permettra au Québec d'avoir sa place au sein du Canada, « Harper, qui provient d'une tradition plus respectueuse des droits des provinces, semble sérieux » quant à sa volonté de régler le déséquilibre fiscal.

Le Droit, du même empire que La Presse, affiche par son éditorialiste Pierre Jury clairement ses couleurs, «l'équipe éditoriale du quotidien Le Droit souhaite un gouvernement conservateur minoritaire.»

Le Soleil, sans prendre position officiellement, a fait campagne pour les Conservateurs par la publication de multiples textes et éditoriaux. Si bien que Stephen Harper lui-même a cru avoir l’appui du quotidien de Québec.

Sans compter que tous les « analystes » politiques qui ont décrit la campagne de Stephen Harper comme irréprochable et astucieuse ont adhéré à la cause conservatrice. Comme si une astucieuse campagne d’images était pour résoudre quelconque problème.

Un assaut contre la nation du Québec

Le rôle de la désinformation dans la campagne électorale a contribué à « vendre » le Parti conservateur et son programme « modéré et cohérent ». En réalité, ce programme est tout aussi extrémiste et revanchard que celui des Libéraux sur la question du Québec. Celui-ci ne va d’aucune manière permettre l’affirmation de la nation du Québec et son droit de s’autodéterminer. Au contraire, il cherche à isoler le Québec pour ainsi agir avec la même logique que les Libéraux, c’est-à-dire que tout devient justifiable si c'est pour «sauvegarder l'unité nationale».

« Il est essentiel que les Québécois participent à ce gouvernement plutôt que de se cantonner dans l'opposition. Ils pourront ainsi continuer de jouer le rôle qui leur revient dans l'édification du projet canadien. » C’est ainsi qu’André Pratte, de La Presse, pose la question du vote pour le Bloc Québécois. Le problème dans cette affirmation réside dans le fait que le Québec n’a jamais pu jouer un rôle dans l’édification de quoique ce soit en raison de la négation de son droit à l’autodétermination. Cette vérité s’est illustrée autant dans le cas des Premières Nations que des autres minorités francophones dans le reste du Canada. D’ailleurs, il est essentiel de rappeler que jamais le peuple québécois n’a ratifié la Constitution signée en traître derrière son dos. Le Québec n’est pas un « fauteur de trouble », il veut affirmer sa souveraineté pour briser le statu quo actuel. Aucun des trois partis fédéralistes ne veut résoudre ce problème et surtout pas les Conservateurs.

C’est l’establishment du Canada et du Québec qui sont les « fauteurs de troubles », les diviseurs par son refus de rompre avec l’Acte de l’Amérique du Nord britannique d’où sont issus tous les arrangements constitutionnels qui nous lient aux vieilles valeurs des bâtisseurs d’Empire du XIX siècle. C’est bien là l’origine de toute la désinformation présentant les uns comme « fédéralistes » et les autres comme « séparatistes ».

La négation de l’expérience directe

« Toutefois, il n'est pas sain que le Bloc domine la députation fédérale québécoise. En votant massivement pour ce parti, les Québécois s'excluent du gouvernement du Canada. [...] Celle-ci [l'influence du Bloc] n'est pas nulle, mais elle ne pèse pas lourd à côté de celle du décideur », poursuit Pratte. Le Québec, par son expérience directe, sait ce qui n’est pas sain à propos des vieux arrangements du Canada. Jamais la nation du Québec n’a été placée en position d’exercer le pouvoir et ce même avec 74 députés libéraux au Québec et des ministres, Trudeau a envoyé l’armée au Québec. Même condamné à l’opposition officielle, un vote pour le Bloc ne constitue pas un vote de perdu, mais bien l’affirmation de l’identité et des droits démocratiques du Québec au sein du Canada. Tant que le rejet des vieilles définitions comme la théorie des deux peuples fondateurs ne s’opèrera pas et que les bases d’une union libre des Premières Nations, de la nation du Québec et du reste du Canada ne seront pas jetées, l’existence du Bloc sera justifiée.

Les grands médias ont refusé de discuter de ces questions préférant diaboliser tous ceux qui refusent le statu quo. Voilà le travail de sape des trois grands partis fédéralistes pour détruire l’opinion publique. La désinformation, c’est avant tout la destruction de l’opinion publique qui se forme avec l’expérience directe des individus dans la société. Dans le cas des élections fédérales au Québec, c’est la négation de l’héritage du mouvement des Patriotes, de la lutte pour les idées éclairées et toute l’expérience politique au profit d’une « alternative » créée de toute pièce. Cela va de pair avec les plans de réingénierie et de destruction de l'édifice national du Québec du gouvernement Charest. Un assaut contre la conscience du passé et du présent…

Un appel à combattre la désinformation

Nous lançons l’appel à combattre la désinformation en discutant, en s’informant et en enquêtant premièrement sur la signification des élections fédérales et sur le processus politique et électoral existant au Canada. Il est nécessaire d’empêcher l’isolement politique par une action concrète en organisant nos communautés. La politique doit émerger de nos communautés sur la base de nos besoins et de nos intérêts. Elle ne doit plus servir d’instrument de dépolitisation et de désorganisation, mais prendre forme directement au sein du peuple sur la base de l’expérience directe accumulée au fil de l’histoire. La désinformation constitue justement la négation de toute cette expérience. La construction d’une presse indépendante pour et par les citoyens constitue un premier pas dans la lutte contre la désinformation.

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vendredi, mars 24, 2006

Les préparatifs de guerre contre l'Iran s'accélèrent

Le 8 mars, le président de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) Mohamed Al-Baradeï annonce au terme de la Conférence des gouverneurs de Vienne la remise de son rapport sur l’Iran à l’ONU en vue d’une action du Conseil de sécurité. Ce rapport fait suite aux pressions des États-Unis et de l’Europe contre la reprise du programme nucléaire iranien à des fins civiles.

Dans une déclaration, il mentionne que le renvoi à l’ONU est « une nouvelle phase pour la diplomatie. Le Conseil de sécurité va joindre ses forces aux efforts de l’AIEA pour s’assurer que l’Iran travaille de pair avec nous. Il faut s’assurer que l’Iran prend les mesures nécessaires pour bâtir une relation de confiance. »

Les menaces américaines

Le point de vue de l’AIEA est conforme aux visée américaines. Le vice-président américain Dick Cheney a menacé l’Iran de « conséquences douloureuses » si elle ne se pliait pas aux exigences de la « communauté internationale ». Et ce, suite à une déclaration faite plus tôt cette semaine enjoignant l’Iran de mettre un terme à son programme nucléaire sous peine de « conséquences sérieuses. » Il affirme que « toutes les options » sont considérées pour résoudre la crise avec l’Iran.

John Bolton, ambassadeur des États-Unis à l’ONU, a exprimé devant la convention annuelle du Comité des affaires publiques américano-israélien, un lobby sioniste, un point de vue semblable en déclarant que les États-Unis doivent « être prêts à adopter des solutions globales et à utiliser tous les outils à notre disposition pour supprimer la menace que constitue le régime iranien. »

Les menaces des impérialistes américains font parties de leur projet hégémonique pour assurer leurs intérêts au Moyen-Orient. La perspective d’une attaque avec le concours d’Israël, seule puissance nucléaire de la région, est imminente. La saisie du dossier par le Conseil de sécurité de l’ONU, pour décider de sanctions, est le premier pas vers la constitution d’une « coalition » pour mener une guerre d’agression « préventive ». La justification de la « menace terroriste » et de la célèbre phrase de George W. Bush décrivant l’Irak, l’Iran et la République démocratique et populaire de Corée (RPDC) comme « l’axe du mal» sert ces desseins.

Le journal britannique The Daily Telegraph a révélé, en février dernier, que le Pentagone planifie de mettre fin au programme nucléaire iranien par des frappes aériennes en partance d’Israël. Il rapporte également que le secrétaire de la défense Donald Rumsfeld dirige la logistique des préparatifs du Central Command and Stategic Command. Si les « efforts diplomatiques » ne réussissent pas à amenuiser les « ambitions nucléaires » de l’Iran, ils séviront. Il est prévu que les frappes préventives feraient environ 10 000 victimes.

La menace plane réellement sur l’Iran puisque dès novembre des simulations de frappes à l’aide d’armes classiques et nucléaires se sont déroulées. Cet exercice baptisé « Global Lightning » contre un « ennemi fictif » suppose des préparatifs avancés contre l’Iran. Ces manœuvres de l’US Strategic Command s’inscrivent dans « une opération militaire de maintien de la paix qui consistera à bombarder les installations nucléaires iraniennes. »

Rapport de forces au Moyen-Orient

La propagande américaine d’une soi-disant menace nucléaire du programme civile de l’Iran masque la vraie menace au Moyen-Orient. En effet, à l’exception de la force d’occupation américaine, Israël est le seul pays possédant un arsenal nucléaire.

En 1979, Israël a effectué un premier essai nucléaire dans le Pacifique avec la collaboration de l’Afrique du Sud ségrégationniste sous la supervision des États-Unis. Elle aurait aujourd’hui, selon les États-Unis, un peu plus de 80 ogives en sa possession. Selon des experts, Israël possèderait entre 100 et 200 ogives.

L’alliance israélo-américaine sert de base aux intérêts impérialistes des États-Unis au Moyen-Orient. De plus, elle protége et encourage la politique criminelle d’Israël envers les Palestiniens. Par le passé, Israël avait déjà servi de base pour attaquer les installation nucléaire en Irak en 1981.

Depuis l’invasion de l’Irak, George W. Bush s’est lancé dans une escalade de menaces contre les pays qui refusent de se soumettre à sa politique. Ainsi, la Syrie et l’Iran ont été dénoncé comme États-voyous et une campagne de désinformation a été entreprise pour préparer l’opinion publique à des actions militaires contre ces pays.

Malgré ces menaces de représailles, l’Iran persiste à développer son programme nucléaire civile et à maintenir une politique indépendante. Le docteur Gholam Ali Addad Adel, président du Parlement iranien, en visite à La Havane, a démoli les arguments américains en précisant que les États-Unis « veulent sanctionner l'Iran parce qu'il développe l'énergie nucléaire à des fins pacifiques et ils soutiennent le gouvernement d'Israël qui possède plus de 200 ogives nucléaires, n'est pas membre de la AIEA (Agence internationale de l'énergie atomique), et n'a pas signé le Traité de non prolifération. »

Les stratégies d’intimidation des États-Unis envers l’Iran s’inscrivent dans la même veine que la politique hégémonique appliquée à l’ensemble du monde. Leurs violations des droits de la personne, de la souveraineté des nations et des décisions prises par l’ONU placent cette puissance au-dessus des lois internationales. Par conséquent, toutes les nations sont soumises à une logique de deux poids, deux mesures. Le président du Parlement iranien a d’ailleurs « fait remarquer que tandis que Cuba et l'Iran sont accusés par Washington de violer les droits humains, le monde est témoin de faits tels que ceux qui se passent avec les prisonniers dans les prisons de Guantanamo, Abu Ghraib et dans d'autres où l'on torture et l'on humilie les prisonniers. »

Le TNP et la vraie menace nucléaire

Lors de la Conférence de l’ONU sur la non-prolifération des armes nucléaires de mai 2005,les cinq États nucléaires déclarés en l’occurrence les États-Unis, la Russie, la Chine, la France et la Grande-Bretagne ont refusé de s’engager à éliminer les armes nucléaires. Ce refus des membres du Conseil de sécurité a semé une vague d’inquiétude chez tous les peuples du monde. Par ce geste, ils montrent un désir de conserver une emprise sur les nations qui ne possèdent pas cette technologie.

Le Traité de non-prolifération des armes nucléaires est entré en vigueur en juillet 1970. « Le traité favorise les usages pacifiques de l'atome, en affirmant le droit inaliénable de toutes les parties au traité à développer la recherche, la production et l'utilisation de l'énergie nucléaire à des fins pacifiques. Tous les pays signataires, et notamment les États les plus avancés dans le domaine nucléaire civil, s'engagent ainsi à faciliter un échange aussi large que possible d'informations, d'équipements et de matières nucléaires pour les utilisations pacifiques de l'énergie nucléaire.[1]»

Ainsi, en vertu du TNP, l’Iran est en droit de développer un programme nucléaire à des fins civiles. L’obstacle principal de l’application juste et responsable du traité est les visées hégémoniques anglo-saxonnes au Moyen-Orient et ailleurs dans le monde.

Les États-Unis ont transformé le TNP en coquille vide par ses nombreuses violations. Les discussions de la conférence de 2005 ont clairement démontré ce fait. Par exemple, l’appui matériel aux programmes nucléaires de l’Inde et d’Israël contreviennent au traité de non-prolifération. En plus, depuis 2005 les États-Unis ont intensifié leur programme de recherche en vue de fabriquer des armes atomiques encore plus destructrices.

Depuis la décision du Sénat américain en 2003, les armes nucléaires tactiques (mini-bombes nucléaires de faible puissance) de nouvelle génération dont la puissance explosive est égale à 6 fois celle de la bombe d'Hiroshima sont considérées comme "sans danger pour les populations civiles" parce qu'elles explosent sous terre.

Le secrétaire à la défense Donald Rumsfeld déclarait à l’époque qu’il « y a quelque 70 pays qui poursuivent des programmes clandestins. En ce moment, nous n'avons pas la capacité de traiter avec cela. La seule chose que nous avons, ce sont de très grosses et très sales armes nucléaires.» L’aveu est clair. Les États-Unis mènent soi des programmes nucléaires clandestins ou bien l’AIEA ferme les yeux et accepte la prolifération nucléaire pour certains États seulement.

En ce qui concerne le secret entourant le programme nucléaire américain, 280 millions de pages de documents sont tenues secrètes par le Département de l’énergie[2].

Pourtant, historiquement, le gouvernement américain a été le seul à utiliser l’arme nucléaire à des fins offensives. En 1945, il a littéralement rasé les villes japonaises d’Hiroshima et de Nagasaki simplement pour observer les effets de la nouvelle arme.

L’AIEA, elle-même gardienne du TNP, se comporte en officine de la politique américaine dans le monde. Elle refuse de sanctionner les États-Unis pour ses nombreuses violations et refuse d’accepter des inspections de ses installations nucléaires.

Donc, l’Iran a bien le droit de mener son programme civil tout comme la République populaire et démocratique de Corée (RPDC). La campagne de désinformation sur ces programmes se basent uniquement sur des motifs politiques pour mettre au pas tout pays ne suivant pas la politique américaine.

Ces faits démontrent la vraie menace nucléaire : les États-Unis, son armée au Moyen-Orient et dans le monde. La politique nucléaire agressive et la course aux armements répondent à une nécessité guerrière et non à une politique de paix.

Franc-Parler condamne la logique impérialiste des « deux poids, deux mesures » et les menaces d’une attaque préventive contre l’Iran. Chaque nation a le droit de développer les programmes qu’elle veut en conformité au droit international. À l’époque actuelle, les confrontations entre les pays au passé et au présent colonialiste ainsi que les peuples qui refusent l’hégémonie et les menaces s’intensifient. La souveraineté et le droit à l’autodétermination doivent être absolument affirmées et prises en considération dans le développement des relations internationales. C’est la voie des peuples pour développer un système politique et économique basé sur la culture et l’histoire nationale. L’eurocentrisme, la théorie de « la guerre des civilisations », et la mission civilisatrice de l’homme blanc sont les obstacles idéologiques au rayonnement et à la fraternité des peuples. Nous faisons nôtre l’appel lancé par le président du Parlement iranien. « La résistance est notre responsabilité et notre seul choix. »

1-http://fr.wikipedia.org/wiki/Traité_de_non-prolifération_nucléaire
2-Données de 1995 ( U.S. Nuclear Weapons Cost Study Project) http://www.brook.edu/fp/projects/nucwcost/weapons.htm

(Franc-Parler, Vol.1, No.2 - 21 mars 2006)

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Actualité - Intervention de la délégation cubaine au Conseil Extraordinaire des gouverneurs de l'Agence Internationale de l'Énergie Atomique

Dans le cadre du dossier sur la "crise nucléaire" en Iran, Franc-Parler publie, à titre d'information, une intervention de la délégation cubaine à la réunion extraordinaire des gouverneurs de l'AIEA.

6 février 2006

Monsieur le Président,

Permettez-moi tout d'abord, au nom de ma délégation, de remercier le Secrétariat de l'information qu'il nous a soumise pour ce débat.

La délégation cubaine fait pleinement sienne la déclaration présentée au nom du Mouvement des pays non alignés par l'honorable ambassadrice de la Malaisie.

Monsieur le Président,

Les pays en développement ont absolument le droit reconnu de produire de l'énergie nucléaire à des fins pacifiques dans le cadre des sauvegardes appropriées et de réaliser toutes les activités du cycle du combustible nucléaire.

Le Traité de non-prolifération des armes nucléaires est déjà foncièrement discriminatoire, dans la mesure où il sert uniquement à protéger les intérêts du « club nucléaire ». On ne saurait accepter de voir y ajouter de nouveaux éléments discriminatoires au nom d'interprétations arbitraires qui en violent l'esprit et la lettre.

Le Conseil des gouverneurs doit donc s'opposer résolument à la tentative de quelques puissances nucléaires de restreindre, en vertu de motivations politiques, le droit des Etats ne possédant pas d'armes nucléaires à réaliser les activités du cycle du combustible nucléaire.

Les puissances nucléaires qui ont imposé ce débat sont justement celles qui consacrent jour après jour des ressources énormes au perfectionnement de la capacité de mort de leurs gros arsenaux de vecteurs et d'ogives nucléaires. Celles qui violent ouvertement leurs obligations en matière de désarmement nucléaire, lequel devrait être général et complet. Celles qui ont fait échouer récemment la Conférence de révision du traité.

Le gouvernement des États-Unis a proclamé et exercé son prétendu droit de déclencher unilatéralement des guerres préventives. Sa nouvelle doctrine nucléaire prévoit le recours aux armes nucléaires contre des Etats non nucléaires ou de prétendus ennemis jamais définis.

Monsieur le Président,

Ma délégation est tout à fait consciente qu'il ne s'agit pas ici, en l'occurrence, d'un rapport sur l'application de l'accord de garanties concernant le Traité de non-prolifération en République islamique d'Iran, dont nous ne disposerons que pour le Conseil des gouverneurs prévu pour le 6 mars prochain.

Ce Conseil des gouverneurs a été convoqué par un groupe d'Etats membres pour analyser de prétendues violations par la République islamique d'Iran de ses accords de garanties avec l'Agence internationale de l'énergie atomique. Nous voyons se répéter ainsi la situation d'août de l'an dernier.

Comme par le passé, ce Conseil-ci a été précédé d'une brutale campagne d'intoxication de l'opinion publique de la part des médias transnationaux au service des intérêts de ces mêmes gouvernements qui ont imposé l'analyse de ce point.

Or, les faits prouvent que nous discutons ici, non de prétendues violations qu'aucune délégation n'a pu mettre en évidence, mais bel et bien de la décision souveraine du gouvernement iranien de poursuivre son programme de développement de l'énergie nucléaire à des fins pacifiques et de reprendre des activités qu'il avait décidé de suspendre volontairement en 2003, en vue de promouvoir la confiance et de faciliter les négociations alors en cours.

Il ne fait aucun doute que l'Iran a parfaitement le droit de reprendre ses activités nucléaires à des fins pacifiques qui, comme l'a déclaré le gouvernement iranien, seront soumises aux strictes garanties de l'AIEA.

Selon une interprétation sélective et tendancieuse de ces accords, on ne saurait absolument pas permettre à l'Iran de réaliser des activités en rapport avec le cycle du combustibles nucléaire, y compris l'enrichissement de l'uranium, ne serait-ce qu'à titre de simple recherche-développement, parce qu'on « soupçonne » qu'il le fait dans des intentions non pacifiques.

On cache toutefois que, pour des raisons purement et simplement politiques, les principaux fournisseurs de technologie nucléaire, ceux-là même qui s'érigent aujourd'hui en fervents accusateurs, en ont refusé l'accès à l'Iran, violant ainsi les clauses du Traité de non-prolifération des armes nucléaires.

Cette Agence ne peut agir à partir de « suspicions » : elle doit se fonder sur des faits concrets et objectifs. Or, nous n'avons pas trouvé dans les nombreux rapports reçus du Secrétariat, le seul organe reconnu, ayant qualité et capacité pour ce faire, la moindre preuve ni la moindre assertion que le programme nucléaire iranien n'est pas pacifique.

On escamote délibérément des faits que le Directeur général a exposés dans ses rapports sur différents points :

- Les progrès sensibles en vue de préciser les caractéristiques du programme nucléaire iranien et l'importante diminution des questions en souffrance.

- La coopération croissante de l'Iran avec l'AIEA.

- L'exécution par l'Iran des obligations qu'il a contractées sous l'Accord de garanties, la vérification de tous les matériaux déclarés et la détermination que ceux-ci ne soient pas déviés vers des activités prohibées.On ne saurait interdire à l'Iran de réaliser une activité de nature pacifique sous prétexte d'un prétendu danger qu'elle soit utilisée à d'autres fins, puisqu'elle est soumise aux rigoureuses garanties de l'AIEA.

D'autant que la communauté internationale a justement reconnu ce système de garanties comme un instrument valide pour éviter le détournement des activités nucléaires pacifiques vers des fins militaires.

Accepter un tel traitement ne ferait pas que poser un précédent très négatif pour le droit international : il condamnerait nos pays à une subordination inacceptable au monopole des puissances nucléaires productrices du combustible.

Monsieur le Président,

On prétend, sans le moindre motif, et en appliquant un « deux poids deux mesures » honteux, soumettre le programme nucléaire à des fins pacifiques de l'Iran à la compétence du Conseil de sécurité.

Cuba, pour les raisons précitées et dans le droit fil des principes qu'elle a toujours observés, s'oppose fermement à ce qu'une décision souveraine de l'Iran serve de nouveau prétexte à une condamnation de ce pays, à plus forte raison à une saisine, sous quelque forme que ce soit, du Conseil de sécurité, car les conditions seraient dès lors réunies pour que les États-Unis et leurs alliés puissent manipuler ce point à leur guise et obliger le Conseil à adopter des décisions qui mettraient le paix en danger.

Curieusement, les puissances occidentales continuent de fermer les yeux devant le programme nucléaire d'Israël, sur le caractère militaire et offensif duquel les publications ne manquent pas.

Israël a fait fi, en toute impunité, des nombreux appels que lui a adressés la communauté internationale pour qu'il place son programme nucléaire sous les garanties de l'AIEA.

Or, on n'en parle pas, on n'en discute pas, on ne négocie pas sur ce point, on ne met pas en branle les mécanismes de pression bien connus. Pourquoi ? Tout simplement parce qu'Israël est le principal allié des États-Unis au Moyen-Orient et qu'il jouit de la sainte protection de la plus forte puissance militaire de notre époque et du silence complice de leurs alliés. On a parlé d' « hypocrisie nucléaire ». Et le terme ne saurait être plus exact.

Monsieur le Président,

Les États-Unis ont affirmé ne pas renoncer à l'option militaire contre l'Iran. Voilà plusieurs semaines, le président Fidel Castro a dénoncé ce fait devant la communauté internationale et l'opinion publique, mettant en garde contre les dangers qui pourraient découler d'une absence de mobilisation face à cette menace d'agression.

Le Conseil des gouverneurs a le devoir de prévoir les conséquences de chacun de ses actes devant cette situation dangereuse. Elle encourrait une très grave responsabilité si elle ne faisait pas usage de ses facultés ou si elle manquait à ses devoirs.

Selon des chiffres approximatifs, plus de cent mille Iraquiens et plus de deux mille jeunes Étatsuniens sont d'ores et déjà décédés dans la guerre d'Iraq. Falludjah et d'autres villes ont été rasées.

Le pays a été détruit. Plusieurs générations ont souffert un traumatisme irréversible. Tout le monde sait maintenant que le président des États-Unis a menti sciemment au sujet de la prétendue existence d'armes d'extermination massive en Iraq.

Et c'est sous ce prétexte qu'on a imposé ici même de nombreux débats à l'AIEA, même si on a fait fi en fin de compte de ses objections raisonnées et objectives. La question a été ensuite présentée au Conseil de sécurité dont, en fin de compte, l'opposition à l'agression a été jugée sans importance.

Certains de nous doivent sans doute avoir maintenant des remords de conscience de s'être tus, de s'être laissés manipuler ou d'avoir fait preuve de naïveté quant aux conséquences de leurs actes. Aussi Cuba dénonce-t-elle à temps, devant ce Conseil, le grave danger de voir les Etats-Unis déclencher une guerre contre l'Iran et appelle-t-elle l'AIEA, les Nations Unies, la communauté internationale et l'opinion publique à se mobiliser pour la prévenir et préserver la paix.

Cuba estime avoir toute l'autorité morale nécessaire pour parler : elle ne possède pas d'armes d'extermination massive et elle a déclaré son refus d'en mettre au point. Elle s'est toujours opposée à la guerre.

Elle fait face avec courage, depuis maintenant plus de quarante ans, à un blocus génocide et ne se laisse pas intimider par de récentes nouvelles menaces d'agression.

Je vous remercie.

(Tiré de Cuba Solidarity Project)

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jeudi, mars 23, 2006

Journée internationale de la femme 2006

Examinons les faits à propos des conditions de vie et de travail des femmes au Canada
Franc-Parler reproduit un article à propos des conditions de vie et de travail des femmes au Canada dans le cadre de la Journée internationale de la femme 2006. Nous saluons par le fait même la lutte des femmes pour leur émancipation et celle de l'humanité entière.
Selon le recensement de 2001, les femmes constituent un peu plus que 50% de la population canadienne, soit 15 300 240 par rapport à 30 007 095.

Au Canada une nouveau-née a plus de chance qu'un nouveau-né de grandir dans la pauvreté. Quelque 18% des femmes canadiennes (soit un peu moins de 2,8 millions de femmes) vivent dans la pauvreté, comparativement à 15% de la population mâle. Pour les femmes issues des minorités nationales les chiffres en date de 1995 étaient de 37% alors que 43% des femmes autochtones vivent sous le seuil de la pauvreté. Tout indique que la situation des femmes autochtones et des minorités nationales ne s'est pas améliorée et s'est au contraire détériorée durant la dernière décennie. Les mères célibataires et les autres femmes seules sont les plus vulnérables face à la pauvreté où 46% des mères célibataires et où 43% des femmes seules âgées de plus de 65 ans vivent dans la pauvreté. Comparativement, 31% des hommes célibataires âgés de plus de 65 ans vivent dans la pauvreté.

La misère que vivent les mères célibataires est si prononcée qu'elles sont incluses dans une catégorie à part de ceux qui ont le plus de chance d'être parmi les travailleurs à faible revenu, selon Statistique Canada. En 2001, le revenu annuel d'une mère de famille monoparentale était en moyenne de 25 356$, comparativement à 31 797$ pour un père de famille monoparentale. Cependant, en date de 2001, au moins 37% des mères célibataires élevaient leurs familles et payaient tous les coûts des services de garderie avec un salaire de moins de 10$ l'heure. L'ampleur de l'appauvrissement des mères célibataires se voit dans le fait que 40,9% des enfants vivant dans une famille monoparentale dirigée par une femme sont classés comme étant des personnes à faible revenu alors que seulement 7,7% des enfants vivant dans une famille dirigée par deux parents sont classés comme étant des personnes à faible revenu.

Depuis le milieu des années 90, le taux de participation des femmes à la population active rémunérée s'est accru régulièrement, atteignant 60% en 2002 alors le taux de participation des hommes a chuté de 76,1% à 73,3% de 1990 à 2002, au point que le fossé entre la participation des femmes et des hommes à la population active rémunérée a diminué de 17,0% à 12,6% sur une période de 12 ans.

Malgré cela, les femmes font face à une ségrégation prononcée dans l'emploi. La majorité des femmes (70%), selon les chiffres compilés par Statistique Canada en date de 2001, travaillait dans les secteurs de l'enseignement, des soins infirmiers et des autres emplois liés aux soins de santé, des emplois de bureau ou administratifs, des ventes et des services. Cela se compare à seulement un peu plus que 30% des hommes qui travaillent dans de tels secteurs. Ils sont tous traditionnellement des secteurs à faible rémunération pour la population active. Très peu de femmes (8,7%) occupent un emploi de «col bleu».

Les chiffres de Statistique Canada pour 2005 indiquent que la population active dans le secteur de production des biens est composée à 23% de femmes et à 28,4% de femmes dans le secteur manufacturier. Comparativement, les femmes constituent 54,7% de tous les travailleurs dans le secteur des services et, malgré leur plus bas taux de participation globale à la population active, les femmes constituent pleinement 82,2% de tous les travailleurs dans les secteurs des soins de santé et des services sociaux, 66,7% des travailleurs parmi les services à l'éducation et 59,9% des travailleurs dans le secteur de l'hébergement et de la restauration.

En 2002, une femme sur 4 (24,5%) travaillait dans le secteur public (défini comme travaillant directement pour le gouvernement ou pour des organisations presque entièrement financées par le gouvernement telles que des écoles, des universités et des hôpitaux), comparativement à 13,9% des hommes.

En 2002, la travailleuse moyenne gagnait 15,82$ l'heure, soit 81,6% du 19,38$ l'heure gagné par le travailleur moyen. Lorsque l'on tient compte du revenu annuel moyen des travailleurs à plein temps et à longueur d'année, le fossé est encore plus important. En 1995, les revenus des femmes représentant cette catégorie se sont élevés jusqu'à représenter 73% des revenus des hommes, un seuil historique, pour se mettre à baisser jusqu'à représenter 71,7% des revenus annuels moyens des hommes. Ce qui est particulièrement remarquable, est le fait que les femmes possédant un degré universitaire, un groupe qui a traditionnellement le plus petit fossé par rapport aux revenus des hommes de cette même catégorie, ont gagné seulement 69,8% de ce que leurs homologues mâles ont gagné en 2002, en baisse de leur seuil historique de 1995 qui était de 75,9%.

Presque une femme sur 3 (31,5%) recevait une faible rémunération, selon les chiffres compilés en 2002, comparativement à un homme sur 5 (19,5%). Une faible rémunération est définie comme un revenu moindre que les 2/3 du salaire national médian.

La concurrence des monopoles sur les marchés mondiaux a entraîné durant la dernière décennie une hausse constante de ce qui est communément appelé des emplois atypiques ou précaires. La plupart des estimés établissent le nombre de travailleurs possédant un emploi «atypique» ou «précaire» (ce qui s'accompagne de faibles salaires, de revenus instables, de travail à relais, de manque d'avantages sociaux, d'accès limité aux droits dans le domaine du travail et à un faible taux de syndicalisation) entre 33 et 37% de la population active. Les femmes sont surreprésentées dans cette catégorie avec plus de 41% des femmes, comparativement à 29% des hommes, qui occupent cette catégorie. Cette catégorie comprend les travailleurs forcés de devenir des «travailleurs autonomes» qui, selon les plus récents chiffres, possèdent un revenu annuel moyen d'environ 15 500$, dans le cas des femmes oeuvrant à leur propre compte.

Les femmes travaillant à des emplois précaires font face à des heures de travail instables et imprévisibles et peuvent seulement travailler soit à temps partiel, soit de manière intermittente ou sinon de très longues heures. Durant les années 90, il y a eu aussi une augmentation du nombre de femmes et hommes travaillant de nuit et les fins de semaines. En 2002, une femme sur 7 travaillait plus de 41 heures par semaine; 7,6% des femmes travaillaient de 41 à 49 heures par semaine à leur emploi principal et 6,8% d'entre elles travaillaient plus de 50 heures par semaine à leur emploi principal.

Une forme d'emploi précaire est le soi-disant «travail autonome». Selon le compte-rendu publié à la fin de 2003 par une équipe de travail fédérale, il y avait au Canada 821 000 «femmes entrepreneuses», soit une augmentation de 208% entre 1981 et 2001, comparativement à 38% d'augmentation pour les hommes. La croissance des «travailleurs indépendants» durant la décennie 90 était le résultat d'une augmentation du nombre de travailleurs «à leur propre compte» qui étaient des travailleurs sans statut professionnel et qui sont de l'aide embauchée sans rémunération horaire fixe. Plusieurs des femmes de cette catégorie sont vraiment des travailleuses temporaires contractuelles soit avec un employeur qui leur offre une série de contrats à court terme ou soit qu'elles mènent leurs affaires à partir de leur domicile. En 2002, 61,1% de toutes les femmes à leur propre compte se retrouvent dans cette catégorie, comparativement à seulement 44,5% des hommes à leur propre compte. En 1999, le revenu moyen des femmes qui travaillaient indépendamment «à leur propre compte» était de 13 032$ par année.

La récente période a été témoin d'une nette augmentation dans le taux d'emploi des femmes plus âgées. De 1995 à 2002, le taux d'emploi des femmes âgées de 55 à 59 ans s'est accru de 44,0% à 50,9% et celui des femmes âgées de 60 à 64 ans s'est accru de 22,0% à 28,8%. Ceci s'explique en partie par le fait que plus de femmes contemporaines âgées ont travaillé presque ou la majorité de leurs vies comparativement aux générations précédentes. Mais cela peut aussi s'expliquer par le besoin de plusieurs femmes âgées de continuer à travailler à cause d'une pension de retraite insuffisante, explicitement pour celles qui sont parmi les travailleurs à faible salaire.

En date de 2003, le pourcentage de femmes parmi la population active qui font l'objet d'une couverture par un régime de pension agréé était de 33,2%.

(Tiré du Le Marxiste-Léniniste du 18 mars 2006)
(Franc-Parler, Vol.1, No.2 - 21 mars 2006)

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Patrick Elie fustige l'ingérence du Canada en Haïti

Franc-Parler poursuit sa couverture de la lutte du peuple haïtien pour sa souveraineté et son indépandance. Franc-Parler a participé à une conférence du militant pour les droits humains en Haïti, Patrick Elie, intitulée Justice et Démocratie pour Haïti. Le premier numéro de Franc-Parler, portant exlclusivement sur bataille que mène le peuple d'Haïti, y a été chaleureusement accueilli tant par les orgnisateurs que l'assisstance. Voici un compte-rendu de la conférence.

Patrick Elie entreprend une marche pour la solidarité par une tournée dans 20 villes canadiennes. Ce militant politique et défenseur des droits humains présentait une conférence au Tom Brown Arena Hall d’Ottawa, le 7 mars dernier. Une foule de 150 personnes assistait à ce rassemblement politique pour mettre à jour la position canadienne dans ce conflit international.

« Est-ce que vous voulez vous faire étrangler par la main gauche ou la main droite », voilà la proposition faite par les États-Unis pour remplacer la dictature des Duvalier, selon cet ancien secrétaire d’état à la sécurité publique dans le premier gouvernement d’Aristide. En fait, en 1986, après trente années de régime dictatorial, deux visions de la démocratie s’affrontent en Haïti. D’un côté, la démocratie proposée par les États-Unis, « un modèle standardisé selon le modèle américain. » De l’autre, une démocratie qui émerge des choix politiques faits par le peuple haïtien. Ces choix reposent sur leur passé historique et culturel.

Un coup d’état préventif

Patrick Elie parle de trois coups d’état en Haïti pour remplacer le gouvernement de Jean-Bertrand Aristide. Les plus connus sont ceux de 1991 et 2004. Selon lui, un coup d’état « préventif » s’est aussi fait le 9 novembre1987 pour instaurer une campagne de terreur sur le peuple haïtien. Ce « massacre du peuple » organisé par les États-Unis et les « sbires » haïtien rejetait la vision démocratique du peuple.

Les élections de février 2006

Il soulève que la réduction des bureaux de vote de 12 000 à 809 n’a eu raison des Haïtiens. « Les manifestations ont permis de faire respecter leur choix. Le 13 février 2006, ils ont voté avec leurs pieds », lors de la manifestation. Une leçon pour le Canada selon ses dires. « Le peuple s’est très bien ce qu’il veut et il a choisi de l’affirmer par le bulletin de vote. »

Le Canada dans tout cela...

Il dénonce le virage de 180 degré du Canada quant à ses relations avec Haïti, « son implication dans la préparation, dans l’exécution et dans la suite du coup d’État. » Selon lui, des preuves existent de cette implication. D’abord, dans l’organisation de rencontre en sol canadien avec les États-Unis et la France. Puis, par une campagne de désinformation pour déstabiliser le gouvernement en place et ensuite, par la « tentative d’étrangler » par un blocage économique. De plus, les 780 millions de dollars et l’aide technique de la Gendarmerie Royale Canadienne (GRC) à la police haïtienne ne sert qu’à « nuire au 80% de la population pauvre qui constitue le peuple. » Ce « péché originel qui fausse tout » empêche la discussion.

M. Elie propose l’ouverture d’un nouveau chapitre pour réparer la faute du Canada en posant un regard vers l’avenir. Trois solutions sont apportées par M.Elie. En premier lieu, l’établissement d’une date pour le second tour des élections législatives le plus rapidement possible. Ensuite, la libération des prisonniers politiques retenus illégalement et finalement, la baisse de la tension à Port-au-Prince par des programmes de désarmement et de réinsertion.

(Franc-Parler, Vol.1, No.2 - 21 mars 2006)
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mercredi, mars 22, 2006

Maxime Gorki et son oeuvre La Mère

- Karine Régimbald -
Aleksei Maksimovich Peshkov alias Maxim Gorki est né le 28 mars 1868. Ce célèbre auteur russe est un précurseur du mouvement littéraire du réalisme socialiste. À l’âge de neuf ans, il devient orphelin à la suite de la mort de ses parents. Il déménage donc avec sa grand-mère, une excellente conteuse. Une relation de complicité se développe peu à peu entre eux. Sa mort le marque grandement. Pour se changer les idées, il entreprend un voyage de cinq ans en Russie. Ses nombreuses rencontres et ses nombreux emplois occupés en voyage inspirent son travail de journaliste et d’écrivain. La parution de son premier livre d'Essais et histoires courtes lui vaut un succès immédiat et propulse sa carrière d’écrivain.

Par la suite, il s’implique dans la politique russe en s’opposant au régime tsariste. Pour son opposition à la monarchie, il est arrêté plusieurs fois. Malgré tout, il poursuit son implication pour la reconnaissance des droits du peuple et pour l’amélioration des conditions de travail des ouvriers exploités. En 1905, il joint le mouvement bolchevique par son adhésion au Parti social-démocrate des travailleurs russes, l’ancêtre du Parti communiste d’Union Soviétique. En 1917, il participe à la révolution russe pour la chute du tsar Nicolas II. Cependant, ses relations avec les communistes tournent au vinaigre en raison de certains désaccords avec Lénine, son ami, sur sa façon de gérer l’État. Ainsi, en 1921, il quitte la Russie pour ne revenir qu’en 1928 sous l’invitation de Joseph Staline. Après sa rentrée au pays, il est nommé le président de l’Union des écrivains soviétiques. Il meurt en 1936, un an après la mort de son fils.

Son roman La mère paru en 1907. Il traite de l’émergence du mouvement ouvrier en Russie. Cette oeuvre littéraire reflète l’implication politique de Gorky dans la Russie de l’époque. Cette Russie est sous l’emprise tsariste, régime écrasant et étouffant pour le peuple russe. Paul, le porte-parole du mouvement ouvrier, tente de sortir la population asphysiée en leur donnant du courage pour s’opposer à la prison sociale qui les empêche de s’épanouir et de s’affirmer. Par ses discours enflammés et rassembleurs, il dépeint les conditions de travail difficiles des ouvriers en usine. Il dénonce le régime tsariste qui nourrit un sentiment de mépris à l’égard de sa population, la vraie force du pays. « Comment pardonner à celui qui se précipite sur toi comme une bête sauvage, qui ne reconnaît pas en toi une âme vivante et qui frappe à coup de poing ta face d’homme? »(p.124)

Femme soumise à un mari violent et abusif, la mère de Paul et de tous passe de chenille à papillon en sortant de sa torpeur. Elle s’implique de plus en plus dans le mouvement révolutionnaire russe pour apporter sa contribution dans l’opération du changement qui se manifeste peu à peu dans la structure sociale. Elle se laisse bercer par la vague populaire qui déferle sur son patelin et sur toute la Russie. Elle s’ouvre et se met à croire en la possibilité d’un monde meilleur pour se « libérer de l’envie, de la haine et du mensonge, ces trois monstres qui asservissaient et épouvantaient la terre par leur force cynique. »(p.363)

Elle laisse doucement ses réflexions voguer. « Les murs nus de la pièce renvoyaient le son étouffé de sa voix, comme étonnés et sceptiques, en entendant ces histoires de héros modestes et désintéressés qui sacrifiaient leurs forces à la grande oeuvre de la rénovation du monde. Des ombres douces et amicales entouraient la mère, son coeur s’emplissait d’une chaude tendresse pour ces inconnus qui se résumaient tous dans son imagination en un seul être gigantesque, doué d’une force et d’un courage inépuisable. »(p.363)

Arrêtés pour leur marche pacifique dans l’espoir d’un développement constructif et égalitaire de la société russe, Paul et ses camarades se retrouvent devant la justice du tsar. Corrompue et injuste, elle les condamne à l’exil dans les contrées reculées de la Sibérie. Dans un discours remarquable et imprégné du désir de liberté, Paul tient son bout et refuse de se plier au système de monarchie qui le juge. Il termine sa tirade par une prise de conscience à l’égard des juges. « Je termine. Je ne veux pas vous offenser personnellement, au contraire: assistant par force à cette comédie que vous appelez un jugement, j’éprouve de la compassion pour vous. Malgré tout, vous êtes des hommes, et il nous est toujours pénible de voir des gens, bien qu’hostiles à nos buts, s’abaisser d’une façon aussi vile au service de la contrainte, perdre à un tel point la conscience de leur dignité d’homme.»

Bref, ce roman de la littérature russe se glisse parmi les chefs-d’oeuvre du siècle dernier. Son écriture intelligente et imagée est parsemée de piste réflexive, empreinte que laisse Gorki et qui s’exprime dans les méditations de ses personnages attachants. Cet atout contribue à augmenter qualité du récit. Cette présence de l’ombre de Gorki constitue une caractéristique propre à l’écriture russe. Elle rappelle les oeuvres d’Anton Tchekov, autre auteur russe prolifique.

Gorki, Maxim, La Mère, Les Éditeurs Français Réunis (EFR), 1952, Paris, 448 pages

(Franc-Parler, Vol.1, No.2 - 21 mars 2006)
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mardi, mars 21, 2006

135e Anniversaire de la Commune de Paris

Le 18 mars 2006 marque le 135e anniversaire de la proclamation de la Commune de Paris, noyée dans le sang par la suite. La Commune révolutionnaire avait établi une organisation ouvrière à la direction de la ville de Paris, un gouvernement ouvrier.

Le 18 mars 1871, le peuple parisien s'oppose à l’armée venue chercher les canons et désarmer le peuple à la suite de la capitulation du gouvernement d’Adolphe Thiers devant la Prusse. Puis, rapidement, les soldats et les ouvriers fraternisent et tout Paris s'enflamme d'une même solidarité entre garnisons et population. Deux généraux, Lecomte qui avait donné ordre de tirer sur la foule et Clément Thomas, sont fusillés. C'est le début de l'insurrection.

Les insurgés vont établir de nouveaux mécanismes de démocratie directe pour assurer une représentation des ouvriers et du peuple. Signe d'un profond internationalisme, plusieurs étrangers, polonais, russes, belges occuperont des fonctions importantes dans le nouvel État. La Commune va vivre jusqu’au 20 mai, instaurant une série de mesures d’avant-garde et progressistes comme le droit de vote des femmes, l’interdiction du travail de nuit pour les enfants, la séparation de l'Église et de l'État et la nationalisation de certaines industries.

Pendant la répression sanglante qui va suivre la chute de la Commune, les témoins évoqueront tous de nombreuses exécutions sommaires de la part des troupes loyales au Gouvernement français. On évoque, selon les sources, de 250 000 à 30 000 exécutions sommaires, viols, meurtres d'ouvriers communards durant la semaine sanglante.

La Commune de Paris demeure, 135 ans plus tard, un modèle de gouvernance d’avant-garde et d’internationalisme. Elle a crée une nouvelle forme de pouvoir et d'organisation sociale appartenant à la riche histoire des peuples, des travailleurs et de tous les opprimés.

(Franc-Parler, Vol.1, No.2 - 21 mars 2006)
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Les allumettières d'E.B. Eddy, des héroïnes ouvrières

Entrevue de Franc-Parler avec Marie-Paule Villeneuve, auteure du livre Les Demoiselles aux Allumettes

Le Salon du livre de l’Outaouais (SLO) a été présenté au Palais des congrès de Gatineau du 9 au 12 mars dernier. Cette 27e édition de ce rendez-vous littéraire avait pour thème « Nos héros ». Cette thématique permet aux personnages importants de l’Outaouais de prendre part à l’exposition par les différents apports qu’ils ont fait dans la région. Cette mise en œuvre est devenu en grande partie possible grâce au Centre d’archives de l’Outaouais et à un historien spécialisé Raymond Ouimet. Cette année le président d’honneur était Bryan Perro, auteur d’Amos Daragon. Une panoplie d’auteurs, illustrateurs et de personnages ont fait partie des invités de ce rassemblement ayant comme vedette principal le livre. La scène « Contes et porto » a permis au public de voir et d’entendre des auteurs qui sillonnent le paysage culturel québécois et ontarien.

Franc-Parler a rencontré Marie-Paule Villeneuve, écrivaine, historienne et journaliste. Son roman Les Demoiselles aux Allumettes aborde l’histoire du mouvement ouvrier en Outaouais et plus précisément les luttes menés par les allumettières de l’usine E.B. Eddy de Hull. Franc-Parler présente, ici, des extraits de cette entrevue corrigés pour fins de publication.

Franc-Parler : Pouvez-vous nous décrire votre roman, Les Demoiselles aux Allumettes?

Marie-Paule Villeneuve : C’est un roman historique qui porte sur la fabrication des allumettes et la première grève importante en Outaouais. Le roman se passe de 1914 à 1924, la grève a lieu en 1924. C’est aussi une grande partie de l’histoire de l’Outaouais, de la fabrication des allumettes et l’histoire du peuple ouvrier de l’Outaouais. Plus particulièrement, c’est l’histoire de Victoria, la demoiselle aux allumettes. En fait, une allumettière parmi tant d’autres qui vont lutter pour de meilleures conditions de travail à l’usine.

F-P : Pourquoi vous êtes-vous intéressée à l’histoire du mouvement ouvrier pour ce roman?

MPV : Je m’intéresse depuis longtemps au mouvement ouvrier. J’ai fait mes études à l’université en grande partie sur l’histoire des syndicats au Québec. C’est un aspect très intéressant de la société parce que le mouvement ouvrier, les mouvements de gauche, les communistes et les socialistes ont, eux, apporté le changement dans la société. Si l’on a, par exemple, l’assurance maladie et une certaine sécurité sociale, c’est grâce aux syndicats et non pas aux politiciens. Je trouve extrêmement important dans l’histoire du Québec que l’on fasse référence au mouvement ouvrier.

F-P : Avec le personnage de Victoria, vous avez traité le rôle des femmes dans la société de cette époque. Pourquoi?

MPV : [...]

Dans mes recherches, j’ai trouvé extrêmement intéressant cette grève importante au Québec menée par des femmes. C’est extrêmement intéressant comme sujet social.

F-P : L’enseignement de l’histoire de l’Outaouais présente des personnages comme E.B. Eddy ou Philemon Wright comme ayant joué un rôle très positif? Qu’en pensez-vous?

Ce qui me fascine toujours, c’est qu’on dit toujours que c’est Philemon Wright et E.B. Eddy qui ont construit Hull. Ils étaient que deux. Ils ont bien beau pu avoir beaucoup de pouvoir et de volonté… Ils n’étaient que deux. En fait, ce sont les ouvrières et les ouvriers de Hull qui ont bâtit cette région. Beaucoup plus qu’un explorateur et un homme d’affaires qui était américain d’ailleurs d’origine.

[...]

F-P : Que pensez-vous des attaques et de la pression qui décrit le mouvements ouvrier et syndical comme nuisible à l’intérêt général de la société?

MPV : Inutile de vous dire que c’est quelque chose qui me dérange beaucoup. Ah! Quand j’entends dire qu’il y a trop de syndicats… Le problème à la base, mondialement, ce n’est pas qu’il y a trop de syndicats mais c’est qu’il n’y en pas assez.

[...]

F-P : En terminant, pouvez-vous nous parler de vos projets d’écriture futurs?

MPV : En ce moment, je suis à l’écriture d’un essai, une enquête journalistique sur le mouvement ouvrier contemporain. Toute une partie de notre masse de travailleurs est traité en esclave. Ça devait être un roman puis finalement c’est en train de se transformer en essai.

Villeneuve, Marie-Paule, Les Demoiselles aux Allumettes, VLB éditeur, Montréal, 2005, 419 pages

(Franc-Parler, Vol.1, No.2 - 21 mars 2006)
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lundi, mars 20, 2006

Actualité - La lutte pour la souveraineté et la réunification de la Corée

Franc-Parler publie, à titre d'information, deux dépêches de presse à propos de la lutte pour la souveraineté et la réunification de la Corée. Cette couverture de la lutte de libération contre l'impérialisme américain est considérée par Franc-Parler comme extrêmement importante face aux menace en Asie et partout dans le monde.

La RPDC demande le démantelement du commandement de l’ONU en Corée du Sud

(Xinhuanet) - La République populaire démocratique de Corée (RPDC) a appelé les Nations Unies à démanteler « le commandement de l’ONU » en Corée du Sud, a affirmé l’ambassadeur de la RPDC Pak Gil Yon dans une lettre au secrétaire général de l’ONU Kofi Annan.

Dans la lettre mise en circulation jeudi soir, M. Pak a signalé que les Etats-Unis avaient récemment estimé que les opérations de maintien de la paix de l’ONU ne jouaient pas un rôle prévu pour mettre fin aux conflits et assurer la paix et la stabilité et que ces opérations qui avaient duré plus longtemps que le nécessaire devaient prendre fin.

La RPDC estime que le démantèlement du commandement de l’ONU qui a existé en Corée du Sud depuis plus de la moitié d’un siècle constitue le premier objectif de la réforme de l’ONU, a souligné M. Pak.
« Nous ne pouvons pas croire en une réforme réelle de l’ONU si des reliquats du siècle dernier, qui n’ont actuellement pas de relation avec les Nations Unies, restent intacts parce que la super-puissance avait une main sur elles », a-t-il relevé.

M. Pak a indiqué que l’Assemblée générale de l’ONU avait reconnu en 1975 que l’existence continue du commandement de l’ONU n’était plus nécessaire, et avait adopté une résolution favorable à son démantèlement.

« Cependant, les Etats-Unis insistent sur l’existance continue du commandement, ce qui révèle leur intention ultérieure de maintenir leur suprémacie militaire dans la péninsule coréenne et en Asie du Nord-Est par un abus continu du nom de l’ONU », a-t-il noté.

U.S. Denounced for Aggravating Tensions

(Korean Central News Agency) - Unless the U.S. gives up its double-dealing attitude toward the six-party talks and hostile policy toward the DPRK (Democratic Popular Republic of Korea), the resumption of the talks and the settlement of the nuclear issue cannot be expected. Rodong Sinmun Monday says this in a signed commentary. It goes on:

The U.S. hostile policy toward the DPRK is the main obstacle to the resumption of the six-party talks and the settlement of the nuclear issue. The U.S., persistently evading its obligatory implementation, has laid artificial difficulties in the process of the six-party talks.

Whenever a sign of progress was seen at the six-party talks, the U.S. put obstacles to their progress under the pretexts of non-existent "human rights, counterfeit notes and drug smuggling issues".

Even after the 3rd round of the six-party talks in June 2004 agreed on the principle of "words for words" and "action for action" and the principle of "compensation for freeze", a measure of the first phase for the settlement of the nuclear issue, and reached the joint common cognition that the U.S. should change its hostile policy toward the DPRK, thus laying a foundation for the progress of the talks, the U.S. betrayed the principles. Less than a month after the end of the talks, the U.S. totally negated the principle of "compensation for freeze" and, at the same time, rigged up a "North Korean human rights act" to halt the talks.

Just before the 2nd stage of the 4th round of the six-party talks, the U.S. made public a "report" to designate the DPRK as a "violator of the international arms control conventions". It also alleged that the DPRK has pursued the "uranium enrichment program" in secret, "violating" the Joint Declaration on the Denuclearization of the Korean Peninsula and the DPRK-U.S. Agreed Framework. When last year witnessed the Sept. 19 joint statement and positive moves for the settlement of the nuclear issue, the U.S. again fabricated "counterfeit notes" and "illegal traffic" to disturb the implementation of the joint statement, thus blocking the resumption of the six-party talks.

It is the logic of the U.S. hard-line conservative forces and the U.S. stance toward the six-party talks to allege that "dialogue" is no more than a "gesture" to captivate its opponent and the U.S. will for action is "strength". With nothing can the U.S. evade its responsibility for blocking the progress of the six-party talks.

(Korean Central News Agency)

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L'actualité internationale en bref

11 mars : Décès de Slobodan Milosevic

L’ancien dirigeant yougoslave a été retrouvé mort dans des circonstances suspectes dans sa cellule où il était détenu depuis 2001. Accusé de crimes de guerres, de génocide et de crimes contre l’humanité par le Tribunal pénal international (TPI).

L’autopsie a révélé la présence de médicaments pouvant accéléré la détérioration des fonctions cardiaques. Une polémique existait depuis plusieurs mois concernant le traitement approprié pour soigner les problèmes cardiaques de Milosevic. Le deuxième rapport d’autopsie écarte l’hypothèse du suicide sans exclure la possibilité d’un empoisonnement.

Lors des cinq dernières années, l’ancien président, se livrait à une véritable guérilla judiciaire à propos de l’intervention américaine et européenne dans le conflit des Balkans et de la légitimité du TPI. D’ailleurs, ce tribunal n’est pas reconnu par les États-Unis.

Une grande manifestation politique en appui à Slobodan Milosevic à réuni plus 120 000 personnes dans le cadre de ses obsèques. Fait intéressant, une manifestation anti-Milosevic s’est tenue la même journée et a réuni seulement quelques dizaines de manifestants. Selon les dires des puissances occidentales, Milosevic avait été délogé du pouvoir en 2000 par l’opposition populaire.

(Sources : AP, AFP)

Les américains et britanniques permettent l’enlèvement d’un élu palestinien

Le secrétaire général du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP), Ahmed Saadat a été enlevé par l’armée israélienne après la désertion des américains et britanniques affectés à sa surveillance. Le Tsahal a bombardé la prison où le dirigeant du FPLP se trouvait. Après un siège de plusieurs heures, Saadat et d’autres écroués ont été capturés pour être transféré en Israël.

Le gouvernement sioniste d’Ehoud Olmert avait au préalable prévenu les autorités britanniques et américaines de l’action. Au préalable, des accords entre l’Autorité palestinienne et le gouvernement d’Israël avaient été signés permettant la détention de Saadat en Palestine sous une surveillance internationale.

Cette dernière provocation d’Israël a engendré une vague de grèves et de protestations partout en Palestine.

(Sources : AP, AFP)

Travailleurs et jeunes manifestent contre le CPE en France

Dans toute la France, la mobilisation contre le contrat de première embauche (CPE) s’intensifie. Le 18 mars, 1,5 millions de travailleurs et d’étudiants ont pris d’assaut les grandes villes françaises pour demander le retrait immédiat du CPE. La semaine dernière, des étudiants parisiens se sont retranchés dans l’Université de la Sorbonne et ont subi les attaques des CRS, les brigades anti-émeute. Auparavant, des centaines de milliers de personnes avaient défilés dans les principales villes de France.

Depuis plusieurs semaines, les organisations étudiantes et syndicales secouent la classe dirigeante française. Ils dénoncent l’accroissement de la précarité d’emplois qu’entraînerait la mise en place du CPE et le taux de chômage élevé dans la jeunesse.

Le premier ministre Dominique De Villepin tient mordicus à ces réformes permettant, selon lui, de diminuer le taux de chômage chez les jeunes. Les attaques contre les conditions de travail partout en Europe sont de plus en plus contestée. De la directive Bolkestein au rejet de la Constitution européenne, le néolibéralisme et ses élites sont mise à mal par les peuples d’Europe.

(Sources AFP - LMLQ)

(Franc-Parler, Vol.1, No.2 - 21 mars 2006)
francparlerjournal@yahoo.ca

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