jeudi, mars 23, 2006

Patrick Elie fustige l'ingérence du Canada en Haïti

Franc-Parler poursuit sa couverture de la lutte du peuple haïtien pour sa souveraineté et son indépandance. Franc-Parler a participé à une conférence du militant pour les droits humains en Haïti, Patrick Elie, intitulée Justice et Démocratie pour Haïti. Le premier numéro de Franc-Parler, portant exlclusivement sur bataille que mène le peuple d'Haïti, y a été chaleureusement accueilli tant par les orgnisateurs que l'assisstance. Voici un compte-rendu de la conférence.

Patrick Elie entreprend une marche pour la solidarité par une tournée dans 20 villes canadiennes. Ce militant politique et défenseur des droits humains présentait une conférence au Tom Brown Arena Hall d’Ottawa, le 7 mars dernier. Une foule de 150 personnes assistait à ce rassemblement politique pour mettre à jour la position canadienne dans ce conflit international.

« Est-ce que vous voulez vous faire étrangler par la main gauche ou la main droite », voilà la proposition faite par les États-Unis pour remplacer la dictature des Duvalier, selon cet ancien secrétaire d’état à la sécurité publique dans le premier gouvernement d’Aristide. En fait, en 1986, après trente années de régime dictatorial, deux visions de la démocratie s’affrontent en Haïti. D’un côté, la démocratie proposée par les États-Unis, « un modèle standardisé selon le modèle américain. » De l’autre, une démocratie qui émerge des choix politiques faits par le peuple haïtien. Ces choix reposent sur leur passé historique et culturel.

Un coup d’état préventif

Patrick Elie parle de trois coups d’état en Haïti pour remplacer le gouvernement de Jean-Bertrand Aristide. Les plus connus sont ceux de 1991 et 2004. Selon lui, un coup d’état « préventif » s’est aussi fait le 9 novembre1987 pour instaurer une campagne de terreur sur le peuple haïtien. Ce « massacre du peuple » organisé par les États-Unis et les « sbires » haïtien rejetait la vision démocratique du peuple.

Les élections de février 2006

Il soulève que la réduction des bureaux de vote de 12 000 à 809 n’a eu raison des Haïtiens. « Les manifestations ont permis de faire respecter leur choix. Le 13 février 2006, ils ont voté avec leurs pieds », lors de la manifestation. Une leçon pour le Canada selon ses dires. « Le peuple s’est très bien ce qu’il veut et il a choisi de l’affirmer par le bulletin de vote. »

Le Canada dans tout cela...

Il dénonce le virage de 180 degré du Canada quant à ses relations avec Haïti, « son implication dans la préparation, dans l’exécution et dans la suite du coup d’État. » Selon lui, des preuves existent de cette implication. D’abord, dans l’organisation de rencontre en sol canadien avec les États-Unis et la France. Puis, par une campagne de désinformation pour déstabiliser le gouvernement en place et ensuite, par la « tentative d’étrangler » par un blocage économique. De plus, les 780 millions de dollars et l’aide technique de la Gendarmerie Royale Canadienne (GRC) à la police haïtienne ne sert qu’à « nuire au 80% de la population pauvre qui constitue le peuple. » Ce « péché originel qui fausse tout » empêche la discussion.

M. Elie propose l’ouverture d’un nouveau chapitre pour réparer la faute du Canada en posant un regard vers l’avenir. Trois solutions sont apportées par M.Elie. En premier lieu, l’établissement d’une date pour le second tour des élections législatives le plus rapidement possible. Ensuite, la libération des prisonniers politiques retenus illégalement et finalement, la baisse de la tension à Port-au-Prince par des programmes de désarmement et de réinsertion.

(Franc-Parler, Vol.1, No.2 - 21 mars 2006)
francparlerjournal@yahoo.ca

Libellés :