Actualité - Le legs amer de Boris Eltsine (1931-2007)
Eltsine, Mikhaïl Gorbatchev (dernier secrétaire général du Parti communiste de l’USSR) et ceux qui, avec eux, dirigeaient la bureaucratie, jouèrent un rôle primordial dans une des plus grandes catastrophes du 20e siècle : la dissolution de l’Union soviétique en 1991.
Cet événement eut des conséquences désastreuses non seulement pour les peuples de l’ex-Union soviétique qui souffrent depuis deux décennies d’une accablante pauvreté, de la privation de leurs droits démocratiques et du spectacle humiliant d’une clique dirigeante criminelle qui s’est enrichie prodigieusement, mais aussi pour la classe ouvrière du monde entier.
L’effacement de l’Union soviétique de la carte politique a délié les mains prédatrices de l’impérialisme mondial et avant tout celles des Etats-Unis. Il a entraîné une explosion de militarisme, d’agression néocoloniale et une lutte acharnée entre les grandes puissances pour le contrôle des ressources naturelles. La manifestation la plus criante de ce processus est la guerre et l’occupation de l’Irak et de l’Afghanistan, pays où on a fait de la vie ordinaire de la population un enfer quotidien.
L’escalade de la violence géopolitique va de pair avec une offensive impitoyable contre le niveau de vie et les droits démocratiques en Europe occidentale, centrale et orientale tout comme en Asie, en Afrique, en Amérique latine et aux Etats-Unis, le centre de l’impérialisme mondial. Cette vague de réaction sociale n’a pas sa pareille dans l’histoire. Elle menace la majorité de la population mondiale de privations de plus en plus grandes.
La chute de l’Union soviétique ne signifiait en aucun cas une « fin de l’histoire », comme le prédisaient les idéologues bourgeois. Selon eux, les Etats-Unis allaient dominer les affaires mondiales sans rencontrer aucune opposition. La disparition de l’URSS a bien plutôt entraîné une situation internationale dangereuse et explosive, dominée par des tensions économiques et politiques semblables à celles qui ont existé à la veille de la Première Guerre mondiale.
Au début du 20e siècle, les contradictions internes du capitalisme mondial avaient conduit à une crise dans les relations internationales et à une suite de convulsions et de soulèvements qui se poursuivirent pendant des décennies et coûtèrent la vie à des millions de personnes.
La révolution russe de 1917, qui donna naissance à l’Union soviétique, constituait la réponse politique à l’impasse historique du capitalisme. Incarnant la perspective du progrès social et les intérêts internationaux de la classe ouvrière, l’URSS fut fondée sous la direction du Parti bolchevique, dont les deux chefs les plus importants furent Lénine et Trotsky. Elle le fut en tant que premier pas d’un renouveau du système mondial tout entier sur base d’égalité sociale et de planification économique et démocratique.
Cette perspective socialiste et internationaliste fut toutefois trahie par la bureaucratie stalinienne qui se développa au sein de l’Etat soviétique du fait de l’arriération économique et de l’isolement politique du pays. La bureaucratie rejeta le programme de la révolution internationale et, au milieu des années 1920, adopta la théorie national-réformiste réactionnaire du « socialisme dans un seul pays ». Elle s’engagea alors dans une politique de la collaboration avec l’impérialisme mondial et de la répression de mouvements révolutionnaires dans le monde entier.
Ayant mis la main sur les leviers du pouvoir, la nouvelle aristocratie bureaucratique qui s’était donné Staline pour chef, déclencha la Grande Terreur à la fin des années 1930, éliminant physiquement toute une génération d’intellectuels socialistes et de travailleurs avancés, et écrasant l’héritage révolutionnaire vivant du pays.
L’Union soviétique ne demeura un Etat ouvrier entre les années 1930 et les années 1980 que dans la mesure où les rapports de propriété nationalisés créés par la révolution d’Octobre étaient restés les mêmes. Sous tous les autres aspects, ce fut le régime d’une bureaucratie privilégiée soumise à la bourgeoisie et profondément hostile à l’esprit, aux idéaux et aux méthodes du socialisme.
Eltsine était le produit naturel de ce milieu social. Son conformisme, le caractère borné de ses conceptions, l’absence de toute velléité de pensée critique, son immense vanité, son aventurisme et son mépris des gens ordinaires étaient précisément les qualités cultivées par la bureaucratie stalinienne et requises pour la restauration du capitalisme.
Eltsine est né dans une famille paysanne d’un village de l’Oural, Butka. Il commença sa vie dans une pauvreté relative, quitta ce village avec sa famille pour aller à Perm, où son père devint travailleur du bâtiment. Il travailla lui-même comme ingénieur dans la construction, puis il prit le chemin de l’appareil du Parti communiste à Sverdlovsk (Ekaterinbourg) où il devint responsable salarié du parti. En 1976, il était devenu premier secrétaire de l’organisation du parti à Sverdlovsk, une position qu’il garda jusqu'à sa cooptation au bureau politique du Parti communiste de l’Union soviétique (PCUS). Puis il fut nommé par Gorbatchev premier secrétaire du comité local du PCUS à Moscou
A partir du moment où Eltsine devint, lorsqu’il avait la trentaine, un dirigeant et un bureaucrate important du parti jusqu'à son élection à l’Assemblée du peuple de l’URSS au plus fort de la perestroïka, Eltsine suivit fidèlement la ligne du parti. En fait, il était encore plus zélé que d’autres, chanta les louanges de Brejnev et donna l’ordre de détruire la maison où la famille du tsar avait été fusillée à Sverdlovsk.
L’historien russe Vadim Rogovine a plus d’une fois décrit cette génération avec justesse dans ses sept volumes sur l’histoire soviétique intitulés « Y avait-il une alternative ? ».
Eltsine était, parmi ceux qui succédèrent aux éléments recrutés par Staline en 1937, une couche de la bureaucratie qui se distinguait par une complète absence de principes. Ceux qui étaient promus par Staline étaient prêts à « suivre le chef sans poser de questions et à exécuter avec docilité tout ordre venant de lui, n’accordant aucune pensée particulière au fait de savoir s’il était justifié, s’il était moral ou s’il n’était ni l’un ni l’autre. » (Konets Oznachaet Nachalo. Moscou 2006, p.368)
Ceux qui vinrent à leur suite, la « génération Eltsine de cyniques complets » fut constituée de gens « qui étaient, sans la moindre gêne, totalement corrompus et tout à fait indifférents aux idées qui constituaient le fondement moral du pays » (Conférence « Istoki i Posledstviia Stalinskogo Bol’shogo Terrora » tenue par Vadim Rogovine en 1996).
Rogovine refusait de croire en une « soudaine intelligence » de gens comme Gorbatchev, Eltsine et Yakovlev qui « étaient communistes jusqu'à l’âge de 60 ans et devinrent subitement des anticommunistes éhontés » (Conférence par Vadim Rogovin. “Istoki I Posledstviia Stalinskogo Bol’shogo Terrora”. 1996).
Tous ces gens devinrent des partisans du capitalisme parce qu’ils étaient de fidèles serviteurs de leur propre couche privilégiée, qu’ils avaient correctement saisi le changement de disposition et d’humeur qui s’y était opéré et défendaient ses intérêts matériels sans aucun scrupule. La préparation de la restauration capitaliste en URSS, qui fut dirigée par Gorbatchev, n’était pas le produit de sa propre improvisation personnelle. C’était la ligne de consensus des couches dirigeantes de la bureaucratie soviétique qui se tourna définitivement, dans les années 1980, vers une alliance avec l’impérialisme et vers la destruction des fondements socio-économiques de la société soviétique.
Nonobstant les vives divergences apparues au sein de la bureaucratie et qui éclatèrent sous forme de confrontations armées en août 1991 et à l’automne de 1993, les questions qui les opposaient étaient de nature toute tactique. Elles tenaient au choix des mesures qui seraient les plus efficaces pour réaliser les objectifs de rapine de la bureaucratie soviétique.
Ces qualités, cultivées par la bureaucratie soviétique, aidèrent Eltsine à remplir son rôle de champion de la réaction sociopolitique, rôle qu’il remplit depuis le moment où il occupa le poste de président de la Russie en juin 1990 jusqu’à sa démission, en décembre 1999.
Toutes les tentatives des médias de glorifier Eltsine, d’en faire un « démocrate », de le présenter, tout au long de nécrologies publiées dans le monde entier, comme celui qui donna la liberté au peuple russe et aux anciennes républiques de l’USSR, n’ont rien à voir avec la réalité. Peu importe quelle période critique on choisit dans l’histoire de la Russie post-soviétique, chacune d’entre elles révèle le caractère destructif et antidémocratique des actions d’Eltsine et de ceux qui gravitaient autour de lui, des gens qui étaient tous profondément hostiles aux intérêts des masses laborieuses soviétiques.
Une des premières décisions prises par le gouvernement Eltsine fut la proclamation de l’indépendance de l’Etat russe en juin 1990. Cette décision servit de base au démantèlement de l’Union soviétique. Au début de 1991, le gouvernement russe cessa pratiquement de verser des impôts au budget de l’Union soviétique, provoquant des mesures similaires de la part des dirigeants des autres républiques de l’Union.
Ce cours fut renforcé par le soutien de tendances nationalistes et séparatistes dans les autres républiques et dans d’autres régions. Le mot d’ordre d’Eltsine : « prenez autant de souveraineté que vous en êtes capables » faisait appel aux préjudices les plus bas et était en contradiction directe avec la volonté de la majorité des citoyens soviétiques qui voulaient le maintien de l’Union, comme ils l’avaient exprimé dans le referendum de 1991.
Le putsch d’août et l’ascension d’Eltsine
En août 1991, une partie de la bureaucratie stalinienne, soutenue par des parties de l’armée et du KGB organisèrent un coup d’Etat avorté contre le président soviétique, événement qui créa les conditions de la montée d’Eltsine au pouvoir dans l’ancienne Union soviétique. Le soi-disant putsch d’août, qui s’effondra soixante-et-une heures à peine après son début, était la manifestation de la crainte, éprouvée par certaines parties de la bureaucratie, que Gorbatchev ne perde le contrôle de la situation ouvrant ainsi la voie au danger d’un mouvement indépendant de la classe ouvrière soviétique ainsi que de leur inquiétude à propos du partage du butin issu du processus de la restauration capitaliste alors en cours.
Eltsine, qui venait d’être élu président de la Fédération russe, se servit de l’événement pour renforcer son propre pouvoir politique, s’opposant au putsch juché sur un char d’assaut et recueillant les applaudissements de tout l’Occident. Exploitant un puissant mouvement antibureaucratique d’en bas, il se prépara à enlever les rênes du pouvoir à la direction Gorbatchev et fit son propre contre coup d’Etat en interdisant le Parti communiste. Quatre mois plus tard, l’Union soviétique était dissoute au cours d’une rencontre entre Eltsine et les présidents de l’Ukraine et de la Biélorussie où fut signé l’« accord de Belovezhskii » et créé la Communauté des Etats indépendants (CEI). Les masses soviétiques avaient espéré une solution à leurs problèmes sociaux, mais l’abolition de l’Union soviétique préparait le terrain au programme de la « thérapie de choc » qui signifiait la misère pour des millions de gens. C’était là la dernière trahison de la bureaucratie soviétique.
Ni la discussion pour dissoudre l’Union soviétique ni le programme de la restauration capitaliste ne furent débattus ou approuvés démocratiquement, ni par referendum populaire ni par un vote au parlement russe. Ces décisions, exécutées derrière le dos de la population et imposée avec le soutien de l’impérialisme mondial, détruisirent le niveau de vie des masses, conduisirent à l’effondrement de la base industrielle du pays et engendrèrent une kyrielle de conflits nationaux qui ruinèrent la vie de dizaines de milliers de gens dans les territoires de l’ex-Union soviétique.
Deux ans seulement après être monté sur un tank pour défendre le bâtiment du parlement russe lors du putsch d’août 1991, Eltsine donna, en octobre 1993, l’ordre de tirer sur ce même bâtiment après que des députés élus eussent résisté à sa tentative unilatérale de récrire la constitution et de dissoudre le parlement. Des centaines de personnes furent tuées dans le barrage d’artillerie des chars. Telles étaient les méthodes « démocratiques » de Boris Eltsine.
A la suite de ces événements, une nouvelle constitution fut imposée donnant au président des pouvoirs illimités et transformant le parlement en une institution à fonction surtout décorative. Eltsine, qui jusque-là avait gouverné à l’aide de décrets présidentiels, rendait ainsi son pouvoir légitime.
Au milieu des années 1990 on procéda à des privatisations tous azimuts au cours desquelles les parties les plus rentables de l’industrie furent transférées au moyen d’opérations fictives dans les mains des oligarques, le tout pour une bouchée de pain. Selon une estimation, ce sont approximativement 200 milliards de dollars de propriété publique qui passèrent, pour un prix total de 7 milliards de dollars, aux mains du privé.
Cette main mise sur la propriété d’Etat continue d’être une des principales sources de haine de la part de la population russe envers ses dirigeants. Le vol à grande échelle des ressources sociales a été un désastre pour la grande masse de la population.
Les retraités cessèrent de toucher leurs pensions, les salariés d’être payés et la pauvreté et la faim se développèrent rapidement. Au cours des années 1990, le P.I.B. de la Russie chuta de 50 pour cent, plus de 30 pour cent de la population basculèrent dans la pauvreté, le taux de mortalité augmenta de 50 pour cent et l’espérance de vie des hommes diminua de six ans.
La création de cette misère pour des millions de gens et ce vaste transfert de richesse dans les mains de la clique mafieuse qui soutenait le gouvernement Eltsine ont produit jusqu’à présent en Russie et selon la dernière liste des personnes les plus riches publiée par le magazine Forbes, 60 milliardaires, sans mentionner quelques dizaines de milliers de millionnaires.
En décembre 1994, le régime d’Eltsine déclencha la première guerre de Tchétchénie causant la ruine de cette république du Nord caucasien et créant une atmosphère d’illégitimité et de gouvernement par la pure violence.
Dans le même temps, criminalité et corruption étaient florissantes. Cette corruption reste symbolisée par un scandale qui s’est produit lors de la campagne de réélection d’Eltsine en 1996.
A cette époque, deux hauts fonctionnaires de l’équipe électorale d’Eltsine furent arrêtés alors qu’ils sortaient 500 millions de dollars en liquide d’un bâtiment gouvernemental. Un autre scandale similaire fut l’affaire de la « Banque de New York » qui éclata trois ans plus tard lorsqu’on apprit que des milliards de dollars avaient été cachés dans des comptes en banque occidentaux. Cela faisait partie d’une opération de blanchiment d‘argent destinée à abriter les revenus d’oligarques russes et conduite sous la protection de hauts bureaucrates du gouvernement et avec la participation d’hommes d’affaires occidentaux.
La dernière période du gouvernement Eltsine fut dominée par la crise financière d’août 1998. L’effondrement du rouble, qui perdit plus de 70 pour cent de sa valeur en l’espace d’un mois, fut un autre coup porté au niveau de vie de la population. Cela se produisit au moment où fut déclenchée la deuxième guerre de Tchétchénie. Dans le même temps, on promut Vladimir Poutine, un obscur ex-officier du KGB, au rang de successeur d’Eltsine.
Contrairement à l’affirmation des médias, Poutine ne fut pas « la grande erreur d’Eltsine ». Sa nomination était entièrement en accord avec la logique de restauration du capitalisme. La nouvelle élite dirigeante ne voulait pas perdre la richesse qu’elle avait volée. Les réformes de marché se poursuivant dans le pays, les inégalités se creusaient. Cela créait le besoin d’un « renforcement de l’Etat », c'est-à-dire de l’appareil répressif et d’un abandon plus radical encore de toute forme, même extérieure, de gouvernement démocratique.
Eltsine soutint totalement l’action de Poutine et celui-ci accomplit la mission qui lui avait été impartie par le Kremlin. La Russie de Poutine n’était pas la négation, mais bien plutôt la continuation logique de la Russie d’Eltsine.
Ce n’est pas un hasard si Eltsine n’émit, lors de sa démission, aucune critique sérieuse de l’administration Poutine. Rendant la politesse au premier président russe dans une brève allocution à l’occasion de sa mort, Poutine décrivit Eltsine comme un homme aux « intentions nobles » qui avait essayé de tout faire « pour le bien du pays et des millions de Russes ».
Ces mots sont le comble de l’hypocrisie surtout de la part d’un homme arrivé au pouvoir par le bain de sang de la guerre de Tchétchénie et qui devint le dirigeant d’un régime policier bureaucratique et autocratique accusant toute personne qui critique les autorités ou le comportement d’un bureaucrate en particulier, d’être un « extrémiste ».
Manifestant un mépris total pour la société et l’opinion publique, Poutine déclara que, grâce à Eltsine « une nouvelle Russie démocratique était née, un Etat libre, ouvert sur le monde; un Etat dans lequel le gouvernement appartient réellement au peuple » et dans lequel « les gens ont le droit d’exprimer librement leur pensée et de choisir librement le gouvernement du pays ». Cela, juste une semaine après que sa police anti-émeute ait matraqué et arrêté des centaines de personnes à Moscou et à Saint-Pétersbourg pour avoir osé tenir des manifestations pacifiques contre le gouvernement.
L’appréciation de Poutine est d’une certaine manière politiquement schizophrénique dans la mesure où il a lui-même dit que l’effondrement de l’Union soviétique avait été « la plus grande catastrophe géopolitique du 20e siècle ». Dans un autre discours récent, Poutine déclarait que les années 1990 avaient été caractérisées par le grand espoir de millions de gens « bien que ni le gouvernement ni les affaires n’aient réalisé cet espoir ».
Une estimation plus lucide de la disparition d’Eltsine fut donnée par Vitalii Tret’iakov, ancien rédacteur en chef de Nezavisimaia Gazeta et actuel directeur de l’hebdomadaire Moskosvskiie Novosti. Celui-ci écrivit : « Pour la plus grande partie de sa présidence Eltsine dormit, but, fut malade, se détendit, ne se montra pas devant le peuple et tout simplement ne fit rien »
« Méprisé par la majorité des citoyens de ce pays », poursuivit Tret’iakov, « Eltsine entrera dans l’histoire comme un premier président de la Russie ayant corrompu [le pays] jusqu’au point de non retour, non pas par ses vertus et/ou par ses défauts, mais plutôt par sa médiocrité, sa pensée fruste et par sa soif effrénée de pouvoir qui était celle d’un voyou » (Moskosvskiie Novosti, 2006, No. 4-6).
Porté aux nues comme un « démocrate » et un « réformiste » par les gouvernements occidentaux, les médias au service de la grande entreprise et les milliardaires russes dont il aida à créer les fortunes, Eltsine représentait en dernière analyse un chancre produit par les trahisons et les crimes commis par le stalinisme au cours de près de sept décennies.
Le plus grand de ces crimes fut indubitablement la répression systématique et la destruction d’une véritable conscience marxiste et socialiste. Cela laissa la classe ouvrière soviétique politiquement non préparée pour réagir à la catastrophe économique et sociale sans précédent déclenchée par la restauration du capitalisme et par la montée de la clique d’ex-bureaucrates et de businessmen mafieux qui constituaient la véritable base sociale de Boris Eltsine, et pour la défaire.
(World Socialist Web Site, par Vladimir Volkov)
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