dimanche, novembre 12, 2006

Actualité - L'Assemblée générale demande encore une fois aux États-Unis de mettre fin au blocus de Cuba

Le 8 novembre, pour la quinzième fois consécutive depuis 1992, l'Assemblée générale des Nations unies a réclamé la levée du blocus économique, commercial et financier imposé à Cuba par les États-Unis depuis 46 ans.

Dans une résolution adoptée par 183 voix pour, 4 voix contre (États-Unis, Îles Marshall, Israël, Palaos) et une abstention (Micronésie), l'Assemblée générale exhorte tous les États à s'abstenir de promulguer ou d'appliquer des lois et mesures d'embargo, conformément aux principes de la Charte des Nations unies et du droit international, lesquels consacrent notamment la liberté du commerce et de la navigation.

L'Assemblée a en outre demandé aux États-Unis d'abroger ces lois et chargé le secrétaire général de faire rapport de la mise en application de la résolution à la prochaine session de l'Assemblée générale, en septembre prochain.

Prenant la parole lors du vote, le ministre cubain des Relations extérieures, Felipe Pérez Roque, qui présentait le projet de résolution, a estimé que la guerre économique lancée par les États-Unis contre Cuba, «la plus longue et la plus cruelle qui ait jamais existé», était «qualifiable d'acte de génocide».

Le ministre a également dénoncé les manoeuvres des États-Unis pour essayer de détourner l'attention de ce crime contre son pays. Il a dit qu'après avoir échoué à obliger des délégations européennes à présenter un amendement à la résolution, les États-Unis se sont arrangés pour que l'Australie le fasse.

Pérez Roque a dit que les États-Unis ont obtenu la complicité de l'Australie après un coup de téléphone au ministre des Affaires étrangères de ce pays.

L'Australie n'a pas l'autorité morale de parler de droits humains à Cuba, dit le ministre, qui ajoute que le gouvernement australien s'était prêté au jeu des États-Unis en se faisant la figure de proue de l'amendement.

Le gouvernement australien est un complice de l'impérialisme étasunien, a-t-il dit. Il est une espèce d'«impérialisme de proche» dans le Pacifique, toujours prêt à servir ses mentors à Washington.

Pérez Roque a noté que le gouvernement australien soumet les peuples autochtones de son pays à un véritable régime d'apartheid. L'Australie, qui soutient également le centre de détention maintenu par les États-Unis à Guantanamo, territoire cubain illégalement occupé par les États-Unis, et les procès sommaires dans des tribunaux militaires pour des prisonniers torturés, dont plusieurs Australiens, n'a pas l'autorité morale de critiquer Cuba.

Disant que les États-Unis mentent quand ils affirment que Cuba se sert de l'embargo comme prétexte pour justifier ses propres faiblesses, il a expliqué que le blocus impose des limites incroyables à son pays, interdisant entre autres le commerce et le tourisme en provenance des États-Unis, empêchant Cuba de se servir du dollar dans ses transactions financières internationales et interdisant aux banques étasuniennes et à leurs filiales dans des pays étrangers de faire affaires avec Cuba.

Les États-Unis empêchent également la Banque mondiale et la Banque interaméricaine de développement d'accorder des crédits à Cuba. Qui plus est, ils ont imposé ces interdictions criminelles à d'autres pays, empêchant des hommes d'affaires de pays étrangers d'investir à Cuba et menaçant ceux qui ne respectent pas l'interdiction d'être bannis des États-Unis, a-t-il ajouté, accusant les États-Unis de vouloir recolonialiser Cuba.

Pérez Roque a demandé au président des États-Unis, George W. bush, de rendre public le contenu de l'annexe secrète du Plan Bush pour la Transition à Cuba. Il a noté qu'une particularité importante de cette nouvelle élucubration de 93 pages est qu'elle est maintenue secrète «pour obtenir sa réalisation effective» et «pour des raisons de sécurité nationale». S'agit-il de nouveaux plans d'assassinat contre des dirigeants cubains, plus d'actes terroristes, une agression militaire?, a-t-il demandé.

Pérez Roque a expliqué aux membres de l'Assemblée générale les nouvelles mesures de la Maison blanche pour renforcer le blocus, dont une augmentation des transmissions de radio et de télévision en violation ouverte des normes de l'Union internationale des télécommunications et l'application de peines sévères aux personnes et aux entreprises qui ne respectent pas le blocus.

Il a également parlé des mesures prises par Washington pour bloquer les échanges entre les églises et de l'interdiction d'envoyer de l'aide humanitaire aux organisations religieuses oeuvrant à Cuba.

Le ministre cubain a également critiqué les tentatives des États-Unis de bloquer des programmes mis au point par Cuba dans le domaine de la santé. Il a dit que Washington pourrait tenter d'empêcher Cuba d'acquérir l'équipement médical nécessaire.

Le délégué des États-Unis, Ronald Godard, a présenté la position éhontée des États-Unis. Il a dit que l'«embargo. est une affaire bilatérale qui ne concerne pas l'Assemblée générale de l'ONU. Il s'agit selon lui de mesures maintenues uniquement pour encourager l'exercice des droits humains, politiques et socio-économiques par tous les Cubains et pour s'assurer que ces droits ne soient pas réservés «à des dirigeants privilégiés».

Il a accusé Cuba de cynisme en disant qu'en présentant cette résolution contre le blocus à chaque année, Cuba demande à tout le monde de blâmer les États-Unis pour les problèmes de Cuba et de tourner le dos à la suppression des droits politiques, humains, économiques et du travail des Cubains depuis 40 ans.

(Centre de nouvelles de l'ONU, Prensa Latina, Agencia Cubana de Noticias)

(Le Marxiste-Léniniste)

Libellés :