samedi, décembre 02, 2006

Actualité - Derrière la diversion à propos de la nation - Le ministre des Finances lance le mot d'ordre: «Tout le pouvoir à certains monopoles!»

Le 24 novembre, le ministre des Finances du gouvernement conservateur, Jim Flaherty, a lancé une nouvelle campagne de propagande pour le renforcement du droit de monopole au Canada. Sa «Mise à jour économique» et le document qui l'accompagne, appelé «Avantage Canada», favorisent quatre tendances liées l'une à l'autre: réduction des dépenses pour les programmes sociaux; hausse du financement direct aux monopoles et gestion centralisée des travaux publics aux niveaux municipal, provincial et fédéral; baisse de l'impôt des entreprises comparativement à celui des particuliers; alimenter l'obsession concurrentielle en se servant de la réglementation gouvernementale pour nier le bien public et renforcer certains monopoles en en affaiblissant d'autres.

Ces quatre tendances sont une négation de la société canadienne et du bien public. Elles sont un affront à toute définition moderne d'une société qui garantit les droits et le bien-être individuel et collectif de tous ses membres. Elles affaiblissent les réclamations du peuple au produit social: les réclamations des travailleurs à la valeur ajoutée ou le revenu qu'ils produisent et les réclamations de l'État au produit social pour financer les programmes sociaux.

La direction adoptée par le parti au pouvoir et les partis de l'opposition va dans le sens de remettre toutes les richesses matérielles et humaines au capital monopoliste. Le gouvernement rejette toute autre opinion sur l'économie socialisée, surtout celles des producteurs de ces richesses: la classe ouvrière et tous ceux qui n'exploitent pas le travail des autres. Les opinions exprimées par le parti au pouvoir et les partis de l'opposition ne tiennent pas compte non plus des intérêts des petites entreprises, qui oeuvrent pour la plupart dans le domaine de la circulation des produits et services et qui vivent sous la botte des monopoles.

La conception du monde centrée sur le capital monopoliste insiste pour dire que l'économie socialisée intégrée dont tous dépendent doit servir certains des monopoles les plus forts de l'oligarchie financière internationale. La classe ouvrière, les autres travailleurs, les petites entreprises et les ressources naturelles doivent toutes être mises à la disposition des monopoles et de leurs projets d'empire, individuellement ou collectivement. Selon cette conception du monde, ce sont les monopoles qui créent la richesse sociale. Elle véhicule l'illusion que tous et chacun peuvent profiter de cette richesse contrôlée par les monopoles en y soumettant leurs droits, leur sécurité et leur bien- être et en laisser l'oligarchie financière exploiter impunément l'environnement social et l'environnement naturel.

Les monopoles influents au Canada, en grande partie ceux qui misent sur l'empire anglo-américain, doivent donc avoir un accès illimité aux matières premières, aux travaux publics et aux travailleurs, pour élargir et renforcer leurs fiefs privés. Le bien public et l'existence même de la société doivent être soumis aux intérêts et aux considérations privés des monopoles et à leurs projets d'empire, individuellement ou collectivement, au pays et à l'étranger. La classe ouvrières et les salariés appointés sont forcés de lier leur sécurité et bien-être individuels et collectifs au sort de certains monopoles dominants dans l'empire anglo-américain.

Les droits et le bien-être des Canadiens et la santé de l'environnement social et naturel ne sont plus que des conséquences et des privilèges, parfois défendus, parfois retirés, selon la bonne fortune des monopoles pris individuellement et selon leur volonté et succès collectifs qui se jouent de plus en plus violemment sur les marchés de la concurrence mondiale.

Toute restriction du droit de certains monopoles de défendre, d'élargir et d'utiliser comme ils veulent la partie de l'économie socialisée canadienne qu'ils contrôlent de manière privée est interdite et criminalisée. L'économie socialisée doit rester entre les mains privées à jamais et la contradiction entre le bien public et l'intérêt monopoliste privés ne doit jamais être résolue. On ne doit permettre aucune intervention publique dans l'économie socialisée à moins que ce soit à l'avantage des monopoles. Aucune dépense sociale pour le bien-être de la population n'est autorisée si cela ne contribue pas à élargir le capital privé.

Le pouvoir monopoliste signifie que le bien-être de la population n'a aucune garantie; cela signifie la criminalisation des droits de tous; cela signifie le rejet du fardeau des crises inévitables de l'économie socialisée sous domination monopoliste sur le dos des travailleurs et des propriétaires moins influents du capital; cela signifie la concurrence débridée pour les marchés, les matières premières et la servitude; cela signifie la guerre et les préparatifs pour la guerre généralisée. Il est crucial pour eux de détourner la classe ouvrière et le peuple et de les empêcher de s'organiser pour changer la situation en leur faveur. Pour ce faire, on attise les passions et on divise le corps politique par des débats tout à fait irrationnels, comme celui lancé par les libéraux et conservateurs sur la «reconnaissance de la nation» québécoise.

La ligne du parti au pouvoir est ainsi déclarée: Le bien-être et l'avenir du peuple et l'économie socialisée doivent demeurés captifs des monopoles les plus puissants. L'économie socialisée, avec ses travailleurs et ses abondantes richesses naturelles, est considérée comme l'affaire privée de certains monopoles et de l'oligarchie financière internationale. Ils la soumettent impunément à leurs besoins. Il faut des lois pour changer la façon de fonctionner des gouvernements pour donner à ce diktat de monopole une garantie et criminaliser toute opposition.

«Tous le pouvoir à certains monopoles!» Tel est le mot d'ordre du gouvernement, de ses alliés et de ses apologistes libéraux.

(À suivre: Citations et commentaires sur le thème de Flaherty: «Réduire les dépenses dans les programmes sociaux»)

(Le Marxiste-Léniniste)

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