lundi, mai 29, 2006

Actualité - Le professeur philippin Sison placé arbitrairement sur une liste de terroristes

Franc-Parler publie un article à propos de la situation du Professeur José Maria Sison, une personnalité progressiste philippine en exil au Pays-Bas. Le gouvernement européen en a fait une cible de la soi-disant lutte antiterroriste. Pendant qu'au Philippine durant des décennies le professeur Sison a participé à la lutte du peuple philippin contre l'impérialisme et l'occupation américaine.

Les ministres des 25 peuvent-ils qualifier une personne de terroriste, et l'exclure de la vie économique sans preuves ni procès? C'est l'enjeu du recours contre l'inclusion de Sison dans une liste noire.

Né en 1939 à Cabugao, Ilocos Sur (Philippines), le professeur Sison s'est rendu célèbre comme enseignant, poète, politologue, et écrivain. Il a été président du Comité Central du Parti Communiste des Philippines (CPP) avant d'être arrêté par le régime dictatorial de Marcos en 1977. Il a été détenu jusqu'au 5 mars 1986 et a subi pendant plus de huit ans diverses formes de torture physique et mentale. En septembre 1988, le gouvernement philippin a annulé son passeport alors qu'il était à l'étranger pour une tournée de conférences dans différentes universités. Le professeur Sison a alors demandé l'asile aux Pays-Bas.

Le 28 octobre 2002, le Conseil de l'Union européenne a inclus dans la liste des organisations terroristes Jose Maria Sison comme personne physique et la Nouvelle Armée du Peuple (New People's Army, NPA) comme organisation prétendument liée à lui.

La décision du Conseil de l'UE, qui considère le professeur Sison comme une personne participant ou facilitant des actes terroristes ne repose sur aucun élément concret. José Maria Sison ne fait actuellement l'objet d'aucune condamnation ni même d'aucune poursuite pénale dans les pays qui l'ont placé sur la liste. Il est impossible de connaître les raisons et les éléments matériels qui ont amené le Conseil de l'Union européenne à le qualifier de terroriste. Les avocats du professeur Sison ont introduit plusieurs demandes d'accès aux documents, mais ce fut à chaque fois refusé, le Conseil considérant que leur divulgation pourrait mettre en cause la sécurité publique et les relations internationales de l'Union.

Suite à l'adoption de cette liste, le compte en banque conjoint de José Maria Sison et de son épouse a été gelé. Sur ce compte, il recevait depuis de nombreuses années une allocation sociale et les époux Sison utilisaient ce compte pour payer leurs achats quotidiens, payer leurs factures d'électricité, etc. Le solde du compte n'a jamais dépassé 2.000 euros. Le Conseil de l'UE n'a jamais pu expliquer en quoi le blocage de ce compte ou des droits d'auteur de ses ouvrages, la cessation de l'aide sociale perçue par Sison, l'interdiction de souscrire une assurance couvrant ses soins de santé ou sa responsabilité civile pouvait concrètement contribuer à contrer le financement du terrorisme...

Au nom de la lutte contre le terrorisme, une personne est donc privée de tous les droits sociaux les plus élémentaires et les autorités tentent de le réduire à l'état de mendiant et sans abri.

La décision de placer le professeur Sison sur cette liste et la procédure qui l'a précédé violent de manière flagrante les droits fondamentaux élémentaires (droit à un procès équitable, à la présomption d'innocence, droit de la défense). Les conséquences de cette décision mènent à la négation du droit de mener une vie conforme à la dignité humaine.

Le recours en annulation contre l'inclusion du professeur Sison dans cette liste, introduit en février 2003 sera examiné le mardi 30 mai 2006 devant la 2ème chambre du Tribunal de Première Instance de l'Union européenne de Luxembourg.

(www.solidaire.org - Jan Fermon)

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2 Comments:

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