samedi, juin 10, 2006

138 drapeaux pour la souveraineté de Cuba

Le 16 janvier 2006, les États-Unis, par le biais de la Section des Intérêts Nord-Américains (SINA) à La Havane, affichent sur des panneaux lumineux des messages invitant le peuple cubain à des actes subversifs contre le gouvernement révolutionnaire. Au nom de la « démocratie » et des « droits humains », les officiels américains se sont octroyés le droit de se mêler de la politique intérieure d’un pays souverain. Voilà, une bien vieille habitude de l’impérialisme américain. Seulement, Cuba est bien décidé à défendre sa souveraineté et refuse depuis près de cinquante ans de concilier sur ce principe.

En réponse aux provocations américaines, le gouvernement cubain a fait ériger, devant l’édifice de la SINA,138 drapeaux noirs plaqués d’une étoile blanche. Cette riposte à la propagande des États-Unis constitue non seulement un symbole puissant de l’héroïque combat du peuple cubain, mais aussi un hommage aux 3 478 victimes des actes terroristes anti-cubains perpétrés par le gouvernement américain depuis la Révolution. Une cérémonie solennelle a inauguré le monument « Monte de las banderas » en présence de Fidel Castro pour célébrer la justice et la vie.

Fièrement brandis, les drapeaux, de par leurs symboliques, parlent d’eux-mêmes. Ils se meuvent au gré du vent pour marquer les 138 années écoulées depuis la bataille pour la libération contre le colonisateur espagnol. L’étoile solitaire qui se retrouve sur le drapeau noire symbolise la liberté. Cet astre blanc brille seul pour souligner l’État indépendant. Ces cinq pointes, tout comme sur le drapeau de la patrie cubaine, exprime la stabilité et l’équilibre entre les qualités morales et sociales qui permettent à l’État d’exister et de se définir.

Luis Alberto Cremata, dont le père pilotait un avion de Cubana détruit en plein vol par un acte terroriste, explique que la lutte de Cuba contre le terrorisme « est un combat pour la justice, non seulement pour les proches des victimes ou pour les Cubains, combat qui – au-delà des affinités idéologiques et politiques –fait appel à la raison et à l'âme de toutes les personnes dignes et honnêtes du monde ».

Les États-Unis se couvrent tellement de ridicule dans sa politique envers Cuba que même l’ancien chef de la SINA de 1979 à 1982, Wayne S. Smith voit en cette nouvelle provocation « rien de moins qu'un autre signe de la banqueroute intellectuelle » de l'administration Bush. Il n’est pas seul. Des millions de Cubains voient chaque jour la preuve de la faillite intellectuel des élites américaines avec le camp de concentration de Guantanamo. Dans le reste de l’île, la question des droits humains n’est pas un vulgaire sophisme brandit du haut d’une tour d’ivoire mais une réalité concrète.

(Franc-Parler, Vol.1, No.5 - 7 juin 2006)
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