dimanche, juin 18, 2006

Actualité - Terroriste à la recherche d'une citoyenneté - Quand d’autres mouraient au Vietnam, Posada Carriles torturait au Venezuela

Franc-Parler publie cet article pour mettre en lumière les manigances du gouvernement américain qui s'allie à un terroriste notoire pendant qu'il s'impose dans d'autres régions du monde sous sous l'égide frauduleuse de la diplomatie et de l'aide humanitaire. Le mensonge et le tromperie dans lesquels baignent les impérialiste américains supposent de nombreuses questions quant aux réels motifs de l'ingérence américaine au Moyen-Orient. Ils sont même prêts à réécrire l'histoire pour camoufler les crimes odieux de ce tortionnaire.

Tandis que des milliers de jeunes nord-américains — plusieurs s’y trouvant contre leur volonté — perdaient la vie au Vietnam, Luis Posada Carriles s’entraînait aux techniques de contre insurrection à Fort Benning puis assassinait et torturait au Venezuela où il était toujours tortionnaire, en 1975, quand s’est terminé le conflit.

Aujourd’hui, le terroriste d’origine cubaine essaie de s’attribuer faussement le titre de vétéran du Vietnam pour se donner une respectabilité face au public nord-américain et obtenir, à force de tromperie, des privilèges accordés par les lois nord-américaines de l’immigration.

Dans le but de le faire échapper à la justice et en appelant à tous les moyens pour le convertir en «honorable» citoyen, l’avocat du terroriste, Eduardo Soto, répète que son client «a été soldat durant la guerre du Vietnam», mentionnant les années 1963 et 1965.

Posada au Vietnam? Où? Quand? Comment «Dans mes recherches sur les Cubains au Vietnam, il n’apparaît nulle part», commente le chercheur cubain José Luis Méndez, auteur de plusieurs livres à propos du terrorisme contre Cuba. «Si Posada a été au Vietnam et est vétéran de cette guerre, que la CIA et l’Armée le démontrent…»

S’il est certain qu’il fut soldat dans l’armée nord-américaine «durant» le conflit vietnamien, rien à nulle part ne vient confirmer que Luis Posada Carriles a marché sur le sol vietnamien.

Le 17 avril 1961, Posada a échoué sur un quai de Puerto Cabrizas, au Nicaragua, avec les autres tueurs de l’Opération 40, quand les autres mercenaires de la Brigade 2506 partaient réaliser l’invasion ratée de Playa Giron.

En 1963, cependant, en raison de sa participation à cette funeste aventure, Posada joignait les rangs de l’armée nord-américaine, dans les Unidades Cubanas, avec le grade de 2e lieutenant — comme tous les autres individus sélectionnés — quand on l’a envoyé à la base militaire de Fort Benning, en Georgie, sous l’orientation de la CIA.

Il a appris là les techniques de contre insurrection et l’utilisation d’explosifs — en clair, de torture d’assassinat et de terrorisme — aux côtés de Jorge Mas Canosa et d’autres individus aux caractéristiques et au destin similaire.

Tout indique que la CIA l’a sorti de là, d’une façon ou d’une autre, pour accomplir des missions ‘sales’.

Des sources très sérieuses et documentées le situent cependant avec d’autres cubano-américains, à Dallas, quand on assassine le président John F. Kennedy, sur Dealey Plaza

Soldat de la "guerre sale"

Selon le département de la Défense étasunien, la guerre du Vietnam a commencé officiellement le 11 décembre de 1961: 392 étasuniens sont morts de 1962 à 1964 quand les États-Unis avaient en Indochine plus de 17 000 soldats. Et quand Posada finissait d’apprendre comment fabriquer des bombes, en Georgie, ou quand il commençait à enseigner à d’autres comment les fabriquer.

De fait, en 1964, la présence de Posada est signalée dans un campement de Collier County où la CIA entraînait des mercenaires qui infiltraient Cuba.

Des rapports pointent ensuite à bord du Venus, un bateau de la CIA qui effectuent des opérations dans les détroits de la Floride.

Un mémorandum déclassifié de la CIA, daté du 18 juin 1965, le situe à Mexico, conspirant pour dynamiter des cargos soviétiques dans le port de Veracruz. Il réapparaît dans des campements d’«opérations autonomes» contre Cuba, en République dominicaine.

Cette année-là, les États-Unis avaient 130 000 hommes au Vietnam et le nombre de soldats morts a grimpé à 1 926, selon les chiffres du Pentagone. En d’autres mots, la guerre était en pleine apogée quand le terroriste prétend qu’il appartenait à l’armée.

C’est en octobre 1967 que la CIA envoie Posada au Venezuela où il pénètre la DIGEPOL avec le titre de «conseiller».

Dans son livre Los Caminos del Guerrero, dans un mensonge caractéristique du héros de la mafia de Miami, Posada prétend s’être rendu à Caracas en 1969. «C’est un formidable conteur», commentera Fabian Escalante, ex chef de la Sécurité d’État cubaine. «Ce qui se passe, c’est qu’en 1967, il est conseiller de la CIA et il ne lui convient pas d’en parler».

Dans les caves de la DISIP

En 1968, année de l’Offensive du Têt, 16 869 jeunes soldats, tombent au Vietnam.

En 1969, Posada prend la citoyenneté vénézuélienne comme le confirme sa carte d’identité numéro V-5.304.069 — les deux derniers numéros indiquant l’année d’inscription — pour pouvoir se convertir en ce Comissaire Basilio sanguinaire lorsque la DIGEPOL devient la DISIP.

Dans les caves de la police politique vénézuélienne, Posada a séquestré, torturé, exécuté ou «disparu» durant plus de sept ans des dizaines de prisonniers. Une source révèle que Posada et son personnel ont été jusqu’à éliminer des opposants en les lançant à la mer.

Posada Carriles a été le chef des opérations de la DISIP vénézuélienne de 1967 à 1974. Le groupe réunissant ses victimes et leurs proches dispose maintenant de plus de 80 témoignages enregistrés sur vidéo qui documentent ses activités: parmi ces documents, on trouve l’entrevue dramatique où Brenda Esquivel raconte comment, en juillet 1972, dans les locaux de la DISIP de Maracay, alors qu’elle était enceinte de 8 mois, elle a perdu son bébé après avoir été sauvagement frappée à coups de pied sur l’ordre de Posada.

Plus de 58 000 soldats nord-américains sont morts au Vietnam qui s’est terminée en 1975 quand le ‘soldat’ Posada venait de quitter la DISIP pour diriger son Agence d’enquêtes industrielles et commerciales crée par la CIA et qui a servi de façade à l’Opération Condor. Il a organisé là, avec Orlando Bosch, son crime le plus horrible: l’explosion en plein vol de l’avion de Cubana, en septembre 1976.

"Vous avez été déclaré coupable à Panama..."

«Il n’a alors jamais voulu être un citoyen nord-américain? Pourquoi?», demande José Luis Mendez. «Il aimait si peu le pays qui l’a accueilli et qu’il a servi les armes à la main en défendant la démocratie impériale de par le monde?».

«Il était sans doute un mauvais patriote nord-américain… alors pourquoi maintenant? Serait-ce que comme ‘opérateur’ de la CIA, il était mieux de le garder comme John Doe (anomyme) pour que le gouvernement nord-américain puisse nier le connaître en cas de fiasco».

«Comme on le dit dans l’émission X-Files, la vérité est ailleurs», ajoute-t-il.

Selon l’avocat José Pertiera, la loi nord-américaine dit qu’il est suffisant de démontrer qu’une personne a appartenu à l’armée durant une période d’hostilités pour pouvoir réclamer la naturalisation.
Il suffit d’avoir été soldat d’active. Et c’est à cela que s’accroche Eduardo Soto.

Cependant, même avec ces services à la «patrie», Posada ne se classe pas, ce pourquoi la lettre du 22 mars 2006 du Service de l’immigration et du contrôle des douanes des États-Unis dit textuellement, en invoquant la loi, lorsqu’elle le déclare un danger pour la sécurité nationale. Ce que Soto a tenté de minimiser.

La lettre dit ceci: «D’autre part, le 20 avril 2004, vous avez été déclaré coupable à Panama de commettre des Délits contre la sécurité nationale et de falsifier des documents publics, ce pourquoi vous avez été condamné à sept ans et un an de privation de liberté, respectivement.

Bien que postérieurement la Présidente de Panama vous a concédé la grâce pour ces délits, ce pardon n’a aucun effet en relation avec les lois d’immigration des États-Unis».

Dit en clair: que la présidente mafieuse de Panama, Mireya Moscoso, lui ait accordé son pardon en 2004 peu avant de laisser la présidence, ne change rien aux délits commis. Bien qu’Eduardo Soto se divertisse en manipulant le sujet.

Il faut aussi souligner un élément extrêmement important: quand Posada est «gracié» à Panama, le procès ne s’est pas terminé en raison de l’appel du ministère public en raison du faible nombre d’années de prison auxquelles il a été sentencié. Et le Procureur anti-corruption enquête maintenant sur sa sortie intempestive.

«La stratégie légale de Posada semble être de mitiger son passé terroriste en argumentant que malgré qu’il ait commis les délits cités par le Département de sécurité des États-Unis dans le texte de sa décision de détention, Posada était un ‘soldat’ qui obéissait aux ordres de ses supérieurs de la CIA et de la Maison Blanche et que, conséquemment, il n’est coupable d’aucun délit», commente José Pertiera.

«Cependant, le procès de assassins nazis à Nuremberg a établi plus que clairement que la responsabilité légale d’un criminel (et beaucoup moins celle d’un terroriste) ne mitige pas les ordres que l’accusé ait reçu d’un supérieur», ajoute le représentant aux États-Unis du gouvernement du Venezuela qui défend la requête d’extradition du gouvernement du Venezuela.

Le 6 juillet, un juge doit déterminer si on accordera la coitoyenneté nord-américaine à celui qui a été soldat, agent de la CIA et tortionnaire « durant la guerre du Vietnam»

(Granma International - Jean-Guy Allard)

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