dimanche, août 20, 2006

Actualité - Une panique provoquée par les milieux officiels : la campagne de peur terroriste britannique déclenche une vague de peurs successives

Franc-Parler publie cet article qui met en lumière l'absence de preuves pour maintenir les "terroristes" de la Grande-Bretagne sous les barreaux. Cette opération policière a fait suite au arrestations des 18 de Toronto arrêtés peu de temps auparavant. La fascisation et la politique de la loi et l'ordre devient de plus en plus l'apanage des grandes puissances pour semer laterreur contre le peuple.

Plus d’une semaine après les annonces américaine et britannique selon lesquelles un présumé complot terroriste visant de faire exploser des vols commerciaux entre la Grande-Bretagne et les États-Unis avait été contrecarré, les affirmations officielles sont en train de s’éclaircir. Les autorités ont été incapables de fournir des faits concrets pour appuyer le scénario que les descentes et les nombreuses arrestations policières en Grande-Bretagne avaient empêché une attaque imminente qui aurait tué des milliers de voyageurs transatlantiques.

En fait, des détails importants indiquant le contraire sont apparus. Non seulement a-t-on révélé qu’aucune bombe n’était en préparation, mais aussi qu’aucun des suspects – des musulmans d’origine britannique, qui demeurent jusqu’à maintenant emprisonnés sans avoir été accusés – n’avait acheté de billets d’avion. Certains d’entre eux n’avaient même pas de passeport.

Il est de plus en plus évident que l’hystérie du gouvernement et des médias entourant le présumé complot n’a pas été provoquée par des préoccupations de sécurité, mais par le désir politiquement motivé de détourner l’attention de la crise croissante des gouvernements de Bush et de Blair. Dans des conditions où s’aggrave un fiasco militaire et politique en Irak, où se développe l’opposition interne à la guerre, où la situation militaire en Afghanistan se détériore, et où le résultat du conflit au Liban a été défavorable pour les États-Unis et la Grande-Bretagne, l’éruption du dernier soi-disant complot terroriste a servi à « changer de sujet », tout en alimentant un climat de peur et de panique qui, espèrent les deux gouvernements, désorientera la population et facilitera de nouvelles attaques sur les droits démocratiques.

Il est maintenant clair qu’il n’y avait pas d’attaque imminente à contrecarrer. Mais l’immense provocation de Washington et de Londres a réussi à créer un climat de quasi-hystérie, au moins dans les milieux officiels, les médias, l’industrie aérienne, et les agences policières, qui a engendré une série d’incidents lors desquels des événements mineurs étaient rapportés sensationnellement, avec plein de folles affirmations et d’épouvantables rumeurs, comme de nouveaux « cas terroristes ».

Dans d’autres circonstances, la plupart sinon tous ces événements auraient été gérés de façon routinière. Dans le climat actuel, ils sont devenus des nouvelles à portée nationale et internationale, et ce jusqu’à ce que, d’ici le prochain cycle médiatique, ces graves allégations se soient avérées sans fondement.

Ces cas suivent un modèle commun : des allégations sont émises par les autorités; les médias entrent en action et, sans faire preuve d’esprit critique, présentent et embellissent la ligne officielle. En peu de temps, les affirmations initiales sont abandonnées et les histoires sont écartées des grands titres, sans aucune justification pour les faux reportages, pendant que les médias attendent la prochaine « menace terroriste » en retenant leur souffle.

Alertes à la bombe et atterrissages d’urgence

Les reportages impliquant des nouveaux incidents sont si fréquents qu’il est difficile de les suivre tous. Le plus récent a été celui sur une alerte à la bombe vendredi, à bord d’un charter en provenance de l’aéroport Gatwick de Londres et en direction de Hurghada en Égypte.

La police a rapporté qu’un passager avait trouvé une note dans une poche de son siège qui disait qu’une bombe se trouvait sur l’avion. La note a poussé le pilote à ordonner un atterrissage d’urgence, et le 767 fut ainsi escorté par un chasseur italien jusqu’à l’aéroport Brindisi en Italie. Des camions de pompiers ont entouré l’avion dès son atterrissage, et les passagers ont été évacués. Après que la fouille de l’avion n’eut rien révélé, les responsables de l’aéroport mirent fin à l’alerte.

Une journée plus tôt, un vol de l’aéroport Heathrow de Londres en direction de Washington DC fut détourné vers Boston après que le comportement étrange d’une femme et des altercations avec l’équipage de bord forcèrent le pilote à ordonner un atterrissage d’urgence.

Les stations de télévision locales et les réseaux nationaux ont interrompu la programmation régulière pour diffuser des reportages en direct de l’incident, alors que des jets F-15 de l’Air Force escortaient l’avion jusqu’à son atterrissage d’urgence à l’aéroport Logan. Les autorités ont interrogé les passagers et des chiens policiers ont été utilisés pour détecter des explosifs parmi les bagages. Rien ne fut trouvé.

Certains reportages initiaux sur la passagère, Catherine Mayo, une femme de 59 ans du Vermont, ont affirmé qu’elle avait une note suspecte en langue étrangère, et pouvait avoir un lien avec Al-Qaida. On a rapporté aussi qu’elle avait un tournevis de 15 centimètres. Les références au tournevis ont par la suite été retirées. Selon le FBI, il est apparu que le lien potentiel avec Al-Qaida n’était qu’une vague référence faite par Mayo au fait « de faire partie de gens reliés par ‘deux mots’ ».

Plus tard, jeudi, on rapportait que la femme n’avait pas constitué une menace et avait souffert fort probablement de claustrophobie ou d’une attaque de panique. L’avocat américain Michael J. Sullivan a déclaré : « À ce point-ci, rien ne prouve que cet incident était lié au terrorisme. »

Mayo fut arrêtée et accusée d’avoir nui à l’équipage et aux agents de bord en les intimidant, et elle fut détenue durant la nuit. Si elle est condamnée, elle pourrait être emprisonnée jusqu’à 20 ans et devoir payer une amende de $250.000.

Dans un autre incident, un terminal de l’aéroport Tri-State en Virginie de l’ouest a été fermé pendant 10 heures après que des tests effectués à un contrôle de sécurité sur deux bouteilles contenant du liquide dans un bagage à main d’une femme aient révélé des résidus d’explosifs. Les services aériens ont été suspendus et près de 100 passagers et les employés de l’aéroport ont reçu l’ordre de quitter le terminal.

Un appareil utilisé par la Sécurité des transports (AST) pour tester les explosifs a enregistré un résultat positif pour les bouteilles et une équipe canine a également enregistré un résultat positif. Mais les tests chimiques effectués plus tard dans la journée n’a révélé aucun explosif dans les bouteilles dont l’une contenait un nettoyeur facial sous forme de gel. Le processus de triage de l’AST teste un large éventail de résidus d’explosifs, dont certains sont communs dans les produits domestiques.

La femme de 28 ans, de descendance pakistanaise, a été amenée de l’aéroport à 5 heures de l’après-midi par les autorités fédérales. Aucune accusation n’a été portée.

Dans un autre incident de peur à la bombe, un périmètre d’environ un kilomètre a été établi autour d’un terminal de conteneurs à Seattle, Washington, mercredi après qu’il ait été rapporté que la réaction d’un chien dépisteur indiquait qu’au moins un des conteneurs qui venait juste d’être déchargé du bateau pouvait contenir des explosifs. Des douzaines d’employés ont été évacués.

Le Service de protection douanière des États-Unis a dit qu’une machine à rayons X a subséquemment « révélé » des « anomalies » dans deux conteneurs en provenance du Pakistan, bien que lors de l’examen des conteneurs avec un appareil de détection de radiations, aucun matériel radioactif n’ait été détecté.

Le « complot de terreur » des téléphones cellulaires

Une supposée menace d’attaque terroriste d’individus ayant acheté un lot de téléphones cellulaires prépayés a été à l’origine de plusieurs arrestations et d’enquêtes au cours des dernières semaines. En février et mars, le FBI et le Département de la sécurité nationale ont envoyé des communiqués conjoints alertant les départements de police locale partout aux États-Unis que les profits de la revente de ces téléphones impossibles à retracer pourraient être utilisés pour financer des organisations terroristes – ou que les appareils eux-mêmes pourraient être utilisés comme détonateurs pour des attaques avec engins explosifs.

Deux incidents de téléphone cellulaire dans le Midwest ont fait les manchettes nationales cette semaine. Le 11 août, 3 hommes du Texas de descendance palestinienne ont été arrêtés après avoir tenté d’acheter 80 téléphones cellulaires dans des achats à des endroits différents par paquets de trois. Adham Abdelhamid Othman, 21 ans, Maruan Awad Muhareb, 18 ans , et Louai Abdelhamied Othman, 23 ans, ont été arrêtés à l’extérieur d’un Wal-Mart à Caro dans le Michigan, à près de 130 km au nord de Détroit, après avoir éveillé les soupçons d’employés du magasin qui ont ensuive avisé la police.

Une fouille a révélé qu’un des hommes avait des images du pont Mackinac – qui relie les deux péninsules du Michigan – sur une caméra digitale. Sur cette base, les autorités locales ont supposé qu’ils se préparaient à faire exploser le pont. L’arrestation a entraîné une augmentation des mesures de protection sur le pont long de 8 km, la garde côtière intensifiant ses patrouilles.

Les avocats de la poursuite ont accusé l’homme d’avoir recueilli ou fourni du matériel en vue d’un acte terroriste et d’avoir surveillé une cible vulnérable à des fins terroristes – un crime passible d’une peine maximale de 20 ans de prison. Les trois ont été détenus durant 5 jours à la prison du compté de Tuscola sous le coup de ces accusations terroristes, leur caution ayant été fixée à $750.000.

Les hommes ont dit à un juge fédéral le jour suivant leur arrestation qu'ils avaient acheté les téléphones portables pour la revente, et qu'ils avaient photographié le pont – ainsi que la faune et les lacs de la région – en tant que touristes. Le lundi d'après, le bureau du FBI à Detroit sortait un communiqué de presse disant que l'agence n'avait aucune information laissant croire que les hommes avaient le moindre « lien direct avec le terrorisme ».

Mercredi, le procureur du comté de Tuscola, Mark Reene, demandait à l'État de retirer ses accusations de terrorisme afin que les hommes soient transférés aux autorités fédérales. Les trois ont comparu jeudi devant une cour fédérale américaine à Bay City, au Michigan, et ont été accusés de fraude et blanchissage d'argent – accusations sans lien avec le terrorisme.

Des accusations similaires de terreur par téléphone portable se sont terminées en queue de poisson dans l'État voisin de l'Ohio, lundi. Les résidants de Dearborn, Michigan, Osama Sabhi Abulhassan et Ali Houssaiky, tous deux âgés de 20 ans, ont été arrêtés le 8 août à Marietta, Ohio, quand la police a trouvé des dizaines de téléphones portables prépayés dans leur voiture, ainsi que $11.000 en argent comptant. Un commis de magasin avait téléphoné à la police après que les deux hommes aient acheté un grand nombre de téléphones portables.

Les premiers reportages sur les arrestations avaient indiqué que des listes de passagers et un guide de sécurité pour aéroport avaient également été trouvés. (Il s'est avéré que la mère de Houssaiky travaille pour la ligne aérienne Royal Jordanian Airlines et avait laissé traîné une vieille liste de passagers dans la voiture, ainsi que le guide.) Les deux hommes ont été accusés d'avoir appelé ou permis un acte de terrorisme, blanchi de l'argent et menti à la police sur ce qu'ils faisaient avec les téléphones. La police a affirmé que les hommes avaient donné deux versions de ce qui les avaient amené à acheter les téléphones.

Comme pour la supposée menace de faire sauter le pont de Mackinac, les émissions de nouvelles du Michigan ont mis en garde contre le terrorisme local. La couverture médiatique a pris une forme particulièrement abjecte dans un blog par Debbie Schlussel, un animateur d'une ligne ouverte locale qui est invité à l'occasion à l'émission « O'Reilly Factor » de Fox News.

Dans une entrée de blog intitutée « Terrorisme à l'américaine : Comment des garçons de Dearbornistan sont passés du terrain de football à la terreur islamique », Schlussel écrit que les deux hommes arrêtés en Ohio, qui ont fréquenté le lycée de Fordson à Dearborn, venaient « du lycée à plus forte concentration musulmane des États-Unis » et suggéré que tout lycéen de Fordson devrait être considéré comme « un terroriste en herbe ».

Mais les accusations contre Abulhassan et Houssaiky ont été retirées lundi, les autorités de l'Ohio disant qu'il n'y avait pas assez de preuves pour les poursuivre. Ils ont été libérés mardi après avoir passé une semaine derrière les barreaux, à l'écart des autres détenus. Déterminé à lancer une poursuite sur la moindre base, le procureur du comté de Washington, James Schneider, a dit que son bureau maintenait l'accusation de délit.

Dans un autre cas de téléphone portable, la police de Tucson, Arizona, était à la recherche de deux hommes originaires du Moyen-Orient qui auraient cherché à acheter une cinquantaine de téléphones portables jetables à un détaillant Sam's Club. Les autorités ont affirmé que les hommes étaient recherchés pour fins d’interrogatoire et qu'ils ne faisaient pas face à des accusations criminelles.

Le Centre de renseignement anti-terroriste de l'Arizona a informé la police locale d'une hausse possible d'achats suspects de téléphones portables prépayés, tout en admettant qu'un achat en si grandes quantités diminue de beaucoup la probabilité qu'ils soient destinés à faire détoner une bombe étant donné qu'il en faudrait une bien moindre quantité – facilement disponible sans achats en gros.

Néanmoins, la station de télévision KVOA a fait état d'une atmosphère de coups de filet après que la police ait reçu une information que deux hommes du Moyen-Orient achetaient un grand nombre de téléphones portables à des magasins à bas prix dans la ville de Huachuca, en Arizona, au sud de Tucson :
« La police de la ville de Huachuca s'est mise en branle. Elle a établi une surveillance aux magasins Dollar General et aux magasins Family Dollar.

« Elle a vite fait de repérer la Ford Explorer noire immatriculée en Californie, le véhicule mentionné à la police par l'informateur.

« Trois personnes – une femme et deux hommes avec des noms du Moyen-Orient – ont été détenues, questionnées, et ensuite libérées par les agents fédéraux. »

Une fois de plus, rien pour prouver la moindre activité terroriste liée à des achats de téléphones cellulaires.

(World Socialist Web Site)

Libellés :