vendredi, septembre 22, 2006

Actualité - Le bois d'oeuvre, la concurrence monopoliste et l'annexion du Canada

Durant la session parlementaire qui vient de commencer, la Chambre des communes est censée débattre entre autres de l'entente sur le bois d'oeuvre. L'entente sur le bois d'oeuvre pose un véritable dilemme pour les Canadiens et les résidants du Canada. Les uns et les autres sont entraînés dans une concurrence ruineuse entre monopoles et dans le processus d'annexion du Canada dans les États-Unis des Monopoles d'Amérique du Nord. Pendant ce temps, les partis politiques au parlement sont incapables d'informer les gens des enjeux réels dans cette affaire. Ils sont plutôt préoccupés par leur positionnement dans l'éventail gauche-droite et préfèrent faire des déclarations qui les valorisent par rapport à leurs rivaux. Les gouvernements des États-Unis et du Canada ne sont pas du tout préoccupés par le besoin d'instituer des mesures qui restreignent le droit de monopole et qui réglementent la concurrence dans l'intérêts des peuples des deux pays. De plus, le gouvernement canadien abdique sa responsabilité de défendre la souveraineté du Canada.

Les gouvernements se rangent derrière tel ou tel monopole ou regroupement de monopoles au détriment de l'économie sociale et du bien-être des travailleurs forestiers et de leurs communautés, entraînés comme ils le sont dans la concurrence pour les marchés et les sources de matières premières.

Ce conflit pose un sérieux défi pour les travailleurs forestiers, leurs supporteurs et leurs communautés. Il fait ressortir la nécessité qu'ils deviennent politiques et trouvent les moyens de se faire élire eux-mêmes au parlement. Avec le pouvoir politique, le peuple est certainement capable d'instituer de nouveaux arrangements qui conviennent aux besoins des peuples des deux pays et qui défendent les droits de tous.

Les travailleurs forestiers et leurs communautés discutent de la situation que les monopoles et leurs représentants politiques ont imposée à la population. Plus les gens discutent de leur situation et agissent pour défende leurs intérêts communs, plus ils deviennent politiques dans un sens positif, c'est-à-dire dans le sens de défendre leurs intérêts et ceux de la société, du pays et des peuples étrangers. Cela ouvre la voie à d'autres arrangements économiques et politiques, des arrangements qui permettent de surmonter le blocage et la léthargie imposés par les monopoles et leurs représentants politiques. Tant que les travailleurs ne discutent pas de l'ordre du jour qui leur est favorable, ils sont l'otage des manoeuvres des différents partis politiques qui prétendent agir en leur nom. C'est ainsi que les travailleurs et le peuple sont maintenus apolitiques. Puis quand la catastrophe s'abat sur eux, ils ne sont pas organisés et n'ont pas les moyens d'y faire face.

Le conflit sur le bois d'oeuvre oppose différents monopoles forestiers avec des opérations en Amérique du nord et qui rivalisent pour les sources de matière première et les marchés. Les consommateurs américains se retrouvent également dans la mêlée, notamment les entreprises de construction domiciliaire. Ces monopoles ont parfois des intérêts commerciaux et au Canada, et aux États-Unis. Même chose pour les détenteurs des capitaux. Weyerhaeuser est un exemple de monopole forestier avec des opérations commerciales dans les deux pays et qui se retrouve des deux côtés du conflit. D'autres ont des détenteurs de capitaux ailleurs dans le monde.

La concurrence monopoliste dans l'industrie forestière porte sur les marchés pour le bois d'oeuvre, plus particulièrement les marchés américains, et sur les sources de matières premières dans toute l'Amérique du Nord. Un certain nombre de monopoles puissants avec des intérêts des deux côtés de la frontière manipulent le conflit sur le bois d'oeuvre pour accroître leurs marchés et sources de matières premières de part et d'autres et faire baisser les salaires et les conditions de travail des travailleurs forestiers. Ils ont réussi à manipuler le conflit à leur avantage grâce au contrôle qu'ils exercent sur les affaires politiques dans les deux pays dans le contexte de l'émergence des États-Unis des Monopoles d'Amérique du Nord et leur pouvoir par décret exécutif.

Pour les monopoles forestiers, les frontières de l'Amérique du Nord ne démarquent pas des pays souverains. Elles ne sont qu'une manière de jouer avec les affaires politiques du Canada et des États-Unis et d'utiliser le contrôle des marchés et des sources de matières premières à leur avantage. Le conflit leur a permis de resserrer leur contrôle de l'offre du marché du bois d'oeuvre sur le marché américain et de faire monter les prix. Ils se sont servi du conflit et de l'entente proposée pour accroître leur contrôle des sources de matières premières et des politiques gouvernementales sur l'exploitation forestière en bafouant la souveraineté du Canada et pour se garantir un surplus de main-d'oeuvre dans les communautés forestières de manière à pouvoir exercer une pression à la baisse sur les salaires et les conditions de travail.

Il est important d'examiner les différents aspects de ce conflit et de voir comment l'entente proposée reflète l'affirmation du droit de monopole pour ce qui est de la production et de la distribution et comment cela affecte la condition des quelque 300 communautés forestières au Canada, des 360 000 travailleurs directement employés dans le secteur forestier et des près de 600 000 travailleurs employés dans les secteurs qui en dépendent. En voici cinq aspects:

1) Le contrôle politique qu'exercent les monopoles forestiers et la façon dont ils se font payer par l'État pour maintenir ce contrôle et bafouer la souveraineté du Canada par l'annexion aux États-Unis des Monopoles d'Amérique du Nord.

2) La manipulation du marché américain par le contrôle monopoliste de l'offre et des prix en jouant sur les frontières. Les frontières ne sont pas considérées comme une démarcation de pays souverains mais comme une arme contre les peuples des deux pays. Les tarifs actuels et ceux proposés qui ont un effet sur les prix et l'offre sur bois d'oeuvre canadien servent à contrôler les prix sur le marché américain à l'avantage des monopoles forestiers les plus puissants.

3) Le contrôle des sources de matières premières par la manipulation des frontières, la négation de la souveraineté du Canada et le pouvoir par décret exécutif des États-Unis des Monopoles d'Amérique du Nord.

4) Les politiques et les pratiques des monopoles forestiers nord-américains centrées sur le capital nient les droits politiques des travailleurs forestiers et le droit souverain du Canada de décider de ses politiques et de ses pratiques forestières.

5) Le besoin de nouveaux arrangements économiques et politiques pour le commerce bilatéral en Amérique du Nord qui restreignent le droit de monopole et reconnaissent la souveraineté du Canada, du Mexique et des États-Unis et la nécessité d'apporter un secours immédiat aux travailleurs forestiers et à leurs communautés.

Les médias au Canada ne jouent pas le rôle qui leur revient dans la société et n'aident pas à comprendre ce qui est en jeu dans cette entente sur le bois d'oeuvre, quels intérêts il sert et quelles sont les conséquences pour le Canada, pour les États-Unis, pour les relations canado-américaines et pour les peuples des deux pays, ni aucun autre aspect concernant l'avenir de la société et de ses membres. Puis les partis politiques au parlement ne s'intéressent qu'à leurs chances électorales. Eux non plus ne jouent pas le rôle qui leur revient dans le corps politique, c'est-à-dire débattre sérieusement des enjeux réels. Le gouvernement, le parlement, les partis politiques et les médias deviennent autant d'agents de désinformation et de saboteurs de la cohésion sociale. La seule façon de bâtir la cohésion sociale est de délibérer franchement et sérieusement des questions pour que le public soit informé, qu'il puisse voir sur quelle voie le pays est engagé et participer aux prises de décisions de façon assez significative pour pouvoir en assumer la responsabilité.

La classe ouvrière et le peuple du Canada doivent rejeter les manoeuvres des partis politiques au parlement qui réduisent ces questions à une affaire de chances électorales sous prétexte que s'ils sont élus ils vont appliquer de meilleures politiques.

(Le Marxiste-Léniniste)

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