Actualité - Réponse inacceptable du ministre de la Sécurité publique aux recommandations du juge
Les Canadiens veulent une garantie que ce qui est arrivé à M. Arar ne se reproduise pas. Le fait que M. Day dit «espérer» qu'il en soit ainsi «dans des situations semblables» à l'avenir montre que, pour lui, ce qui est arrivé à M. Arar n'est pas un exemple d'impunité généralisée dans la «guerre contre la terreur». M. Day semble réagir aux recommandations du rapport par l'acceptation des pratiques condamnées par le rapport et que le Canada continuera de transmettre aux autorités américaines de renseignements inexacts sur des citoyens canadiens sous prétexte de la «guerre contre la terreur». Sauf que dorénavant il le fera «mieux» et «fera plus attention».
On crée l'impression que tout se résume à un manque d'attention de la GRC dans la préparation de la preuve, le service policier ne s'étant pas assuré que les renseignements donnés ne soient pas mal interprétés par les autorités américaines. Un éditorialiste disait que cela est compréhensible et pardonnable car ces policiers font un travail difficile. Si nous condamnons les agents de la GRC, nous aidons les terroristes, dit-il. D'autres disent qu'il n'y a rien de mal avec les renseignements comme tels ou même avec le fait qu'ils aient été transmis aux autorités américaines, si nous avons la conviction que celles-ci ne s'en serviront pas à mauvais escient.
Le gouvernement et les médias semblent résolus à détourner l'attention du fait que les renseignements recueillis et transmis par la GRC sont fallacieux. Dans le cas de Maher Arar, ils s'appuyaient sur le fait que M. Arar est d'origine arabe, qu'il a eu des contacts avec un autre Arabe, qui à son tour fait aussi l'objet de renseignements fallacieux et qu'il a voyagé et mangé en même temps que le font les Arabes et les musulmans à l'occasion de certains événements. De là il est considéré comme un suspect. Et parce qu'il est considéré comme un suspect, son épouse et ses enfants le sont aussi.
Comment la collecte de renseignements fallacieux défend-elle la sécurité publique? Qu'est-ce que cela nous dit de la «guerre contre la terreur» et de la participation du Canada à cette «guerre contre la terreur»? Ou de la campagne raciste organisée par l'État contre les Canadiens d'origine arabe et de croyance musulmane?
M. Day ne dénonce pas l'approche raciste, instituée par l'État, dans la collecte de renseignements parce que sa propre conception du monde est raciste et son que son gouvernement est un complice de la «guerre contre la terreur». Le racisme est une arme pour diviser les peuples. Aujourd'hui il sert les objectifs de la «guerre contre la terreur».
M. Day ne dit pas que le gouvernement canadien ne permettra plus que de telles choses se produisent. Il ne dit pas que les résultats d'enquête sur l'affaire Arar montrent qu'en tant que ministre de la Sécurité publique il doit s'assurer que l'État de droit est respecté. Il ne dit pas qu'il va renoncer aux méthodes d'impunité qui donnent aux ministres et aux forces policières le pouvoir d'arrêter et de détenir des gens indéfiniment au Canada ou de les remettre à des gouvernements étrangers sur la base de renseignements trompeurs. L'affaire Arar et d'autres cas semblables au Canada montrent que le critère établi pour déterminer qui est un terroriste est faux et dangereux. Il est basé sur des considérations politiques faussées selon lesquelles une personne qui pratique telle ou telle religion, qui appartient à telle ou telle nationalité, qui a tel ou tel comportement, est un «extrémiste» ou un «terroriste» ou un «terroriste potentiel à surveiller». Il semble maintenant que le gouvernement ait utilisé des agents secrets du SCRS pour monter un coup contre les jeunes musulmans à Toronto à partir de ce genre de «renseignements».
Les commentaires de M. Day confirment que le gouvernement a l'intention de continuer de violer les droits de tous les citoyens et résidents, surtout ceux de croyance musulmane et d'origine arabe.
Un ministre de la Sécurité publique digne du titre en ferait sa responsabilité de défendre en tout temps l'État de droit et de s'assurer que les droits des citoyens et résidents sont protégés. Il est dans l'intérêt de la classe ouvrière et du peuple du Canada de mettre un terme à cette situation où c'est le ministre qui décide qui a des droits et qui n'en a pas au nom de la sécurité publique. Tous les citoyens et résidents ont des droits inaliénables du fait de leur appartenance au corps politique. Ces droits ne se donnent pas et ne s'enlèvent pas. Ils sont affirmés.
(Le Marxiste-Léniniste)
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