Actualité - Pas touche à la RPD de Corée
Depuis 24 heures les médias monopolistes nous bombardent de cris d'alarme des plus grandes puissances militaires du monde, les États-Unis en tête, suite à l'annonce par la République populaire démocratique de Corée (RPDC) à l'effet qu'elle a procédé à un essai d'arme nucléaire utilisant une technologie coréenne.
Le gouvernement Bush se fait particulièrement bruyant avec ses appels à l'imposition de sanctions économiques contre la RPDC par la communauté internationale. Dans les médias monopolisés on rapporte que John Bolton, ambassadeur des États-Unis à l'ONU, prépare une résolution en 13 points qu'il présentera au Conseil de sécurité réclamant d'autres sanctions économiques et politiques contre la RPDC. Bolton dit que les États-Unis vont «travailler 24 heures par jour, 7 jours par semaine pour faire adopter la résolution». Mais dans les médias monopolisés l'affaire est uniquement l'objet de désinformation concernant l'histoire de la péninsule coréenne pour que les gens ne parviennent pas à distinguer ce qui est juste et ce qui est injuste.
Tout pays a le droit de se défendre contre l'invasion militaire et de prendre les mesures nécessaires pour défendre son indépendance et sa souveraineté face à l'agression. S'il est vrai qu'il n'est pas dans l'intérêt des peuples du monde ou de la cause de la paix que des armes nucléaires soient fabriquées et stockées sur la planète, tout pays qui tient à coeur son indépendance et sa souveraineté et qui désire exercer son droit à l'autodétermination doit prendre les mesures nécessaires, y compris l'acquisition d'armes nucléaires comme moyen de dissuasion face à l'agression militaire. C'est ce que fait la RPDC. Elle affirme clairement, comme elle le faisait encore le 3 octobre dernier, que son programme d'armes nucléaires n'est pas à des fins agressives, qu'il sert uniquement de moyen de dissuasion face à la menace constante d'une attaque militaire par les États-Unis.
La présence militaire américaine a été une menace à la paix et à la sécurité sur la péninsule coréenne depuis plus de soixante ans, soit depuis la division du pays après la Deuxième Guerre mondiale. Ce sont les États-Unis qui ont introduit les armes nucléaires sur la péninsule coréenne, en violation de l'Accord d'Armistice à la fin de la Guerre de Corée en 1953. L'Accord d'Armistice ne contient pas de garantie de paix comme telle, il n'est qu'un engagement à suspendre temporairement les hostilités. L'histoire témoigne d'une défaite américaine dans la Guerre de Corée. La véritable raison pour laquelle les États-Unis ont accepté de signer l'armistice est qu'ils voulaient maintenir une présence stratégique dans la péninsule et ils l'ont fait en maintenant la nation coréenne divisée et en attisant constamment les tensions. À cette fin, les États-Unis et leurs alliés effectuent régulièrement des exercices militaires menaçants sur la péninsule coréenne ou dans la région en préparation pour un invasion. Ces dernières années, ces exercices militaires comprennent une attaque nucléaire simulée contre la RPDC.
Lorsque le Traité de non-prolifération des armes nucléaires (TNP) a été signé en 1970, les peuples du monde espéraient que cela allait mener au désarmement nucléaire et à un monde plus sécuritaire. Les États signataires, qui sont maintenant plus de 180, avaient accepté de limiter l'utilisation de la technologie nucléaire à des fins pacifiques, étant entendu que les États qui possèdent des armes nucléaires respecteraient leur engagement à éliminer progressivement leurs stocks d'armes nucléaires. Mais les espoirs de l'humanité ne se sont pas réalisés. L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) a soigneusement examiné la technologie utilisée par tous les pays signataires du TNP qui ne possèdent pas d'armes nucléaires, mais les pays qui en possèdent sont dans une grande mesure traités avec une délicatesse exceptionnelle. Alors en pratique le TNP sert plutôt de moyen pour les puissances nucléaires de maintenir leur monopole sur les armes nucléaires et s'en servir contre tout ce qu'elles perçoivent comme une menace à leurs intérêts. Les États-Unis sont non seulement le plus grand producteur d'armes nucléaires au monde, mais ils maintiennent un millier d'ogives nucléaires en Corée du sud et dans les eaux avoisinantes. Ils ont également déployé des missiles nucléaires au Japon et dans la région en violation directe de la «Constitution de paix» de ce pays, et évidemment en violation du TNP.
La RPDC a adhéré au TNP dans les années 1990 dans l'espoir que son adhésion contribue à conjurer la menace nucléaire que les États-Unis faisaient planer sur elle. Or, les représentants de l'AIEA envoyés en mission de surveillance en RPDC, comme le prévoit le traité, ont agi en pratique comme des espions à la solde des impérialistes américains, leur transmettant des renseignements secrets sur le système de défense coréen. La RPDC a également signé une Entente Cadre directement avec les États-Unis en 1994 selon lequel les deux pays s'entendaient entre autres sur la fermeture des réacteurs nucléaires en RPDC pour les remplacer par des «réacteurs à eau légère», lesquels seraient construits par un consortium dirigé par les États-Unis. L'objectif déclaré de l'Entente Cadre était de normaliser les relations économiques et diplomatiques entre la RPDC et les États-Unis. Mais les Américains n'ont pas respecté leurs obligations. Ils ont plutôt manoeuvré pour imposer une pénurie énergétique et des difficultés économiques à la RPDC par des interruptions de livraison du mazout, qu'ils avaient accepté de fournir en compensation pour la perte d'énergie nucléaire suite à la fermeture des réacteurs. Ils ont maintenu leur blocus économique contre la RPDC et proclamé une «Révision de la politique nucléaire» dans laquelle ils affirment que la RPDC est un des pays contre lesquels ils envisagerait d'utiliser les armes nucléaires. Après l'expérience négative avec l'AIEA et de l'abandon à toute fin pratique de l'Entente Cadre par les États-Unis, la RPDC a pris la décision tout à fait justifiable de se retirer du TNP. Le traité accorde à tous les États membres le droit de se retirer lorsque «les intérêts suprêmes de la nation» sont en péril.
Face à ces perfidies des Américains, la RPDC a décidé d'accroître sa capacité de défendre militairement sa souveraineté et son indépendance, comme tout pays a le droit de le faire. Elle a défendu le même principe dans ses relations internationales face aux agissements hostiles de la plus grande puissance militaire au monde. La RPDC, comme l'ensemble de l'humanité éprise de paix, a maintes fois exprimé le désir de réaliser un monde sans armes nucléaires, mais face à le menace de guerre réelle et persistante, elle a choisi de se doter d'une force de dissuasion en légitime défense. Selon le président américain, George Bush, en faisant cela la RPDC «met au défi la volonté de la communauté internationale», mais c'est une accusation démagogique et sans fondement, provenant du régime le plus criminel de la terre et du plus grand violeur des ententes nucléaires. L'imposition de sanctions à la RPDC pour s'être dotée d'un moyen de dissuasion de l'agression serait injuste. Si les États-Unis parviennent à faire adopter des sanctions contre la RPDC par le Conseil de sécurité de l'ONU, comme ils l'ont fait contre l'Irak douze avant de l'envahir, cela est condamnable. L'objectif des Américains est clair: ils veulent accroître les tensions afin de se soustraire à l'obligation d'une résolution pacifique du problème. Seule une position de principe qui comprend l'opposition au maintien de la présence militaire américaine dans le sud de la Corée et à la prétention des États-Unis d'avoir le droit d'imposer des «changements de régime» et de mener des «frappes nucléaires préventives» peut servir la cause de la paix et de la justice.
Le Marxiste-Léniniste lance l'appel à toutes les personnes éprises de paix et de justice au Canada et dans le monde de s'opposer vigoureusement à la montée de la menace et des provocations contre la RPDC et à soutenir activement la position juste qu'elle prend à la défense de l'indépendance, de la souveraineté et de la paix.
Pas touche à la RPDC!
(Le Marxiste-Léniniste - 10 octobre 2006)
Libellés : La lutte pour la souveraineté et la réunification de la Corée
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