Commentaire - À propos de la notion de gauche/droite

- Gabriel Girard-Bernier -

Dans la période actuelle, la notion de gauche/droite est continuellement lancée et ne sert pas le corps politique. Certains « prêtres » de la dite gauche en font des professions de foi continuelles et leurs programmes politiques, se proclament de « gauche » puis courent de tous les côtés pour dénoncer le « danger de la droite ». Des « experts politiques » s’en servent pour accoler des étiquettes afin d’éviter de parler des fondement réels des programmes politiques. La classe dominante y trouve son compte en divisant le corps politique sur la base de ses partis de « gauche », de « droite » et de « centre ». Les élections deviennent une occasion d'entourer le monde de mystères et d’attaquer la conscience du peuple pour faire croire que tout se résume à choisir entre «gauche», «droite» et «centre».

Cette notion a un sens et une origine historique dans le parlementarisme qui classe les diverses factions politiques selon le schéma droite/gauche. Le pouvoir politique de la classe dominante, de l’oligarchie financière, se construit, en effet, sur la base d’ intérêts sectaires et étroits. Cet édifice nécessite des arrangements politiques précis. Justement, les intérêts des différentes factions ne sont pas monolithiques et engendrent des contradictions. Les nombreux partis politiques de l’élite se divisent autour de certaines sections du capital qu'ils défendent.

Le système politique actuel vise à départager ces différentes factions et accorder le pouvoir à l’une d’elles. Ainsi, la division gauche/droite est un outil précieux pour diviser le corps politique par les appuis à ces partis. La politique actuelle s’articule autour de ces notions. Par exemple, lors de la présentation d’un budget, certains « observateurs » vont décrire le budget comme «de gauche» parce qu'il augmentent les dépenses du «surplus». D'autres vont le taxer de budget d'avare et «de droite» parce que le gouvernement n’investit pas dans certains programmes sociaux. Jamais, les problèmes auxquels le peuple fait face ne sont mis de l’avant et encore moins son droit à exercer le pouvoir souverain directement.

L’anachronique système politique et ses vieilles notions, comme celle de gauche/droite, ne vont jamais chercher à résoudre les problèmes mais plutôt à les occulter. Pire encore, la division, créée par ces conceptions archaïques, empêche l’organisation pratique et consciente du corps politique avec l’objectif d’exercer le pouvoir souverain. Bref, c’est un obstacle à l’unité politique. Ce genre de notion antiscientifique ne sert aucunement la classe ouvrière et le peuple. Elle détourne la classe ouvrière de la mission de bâtir son propre programme sur la base de ses intérêts.

L’époque actuelle requiert que chaque nation se donne un système politique selon ses besoins, la réalité concrète et les matériaux intellectuels de son peuple. La destruction de l’opinion public permise par ce genre de notion dépassée ferme la porte à ces avancées en niant l’expérience directe acquises à travers l’histoire. La création d'une théorie politique qui place le peuple au centre du développement et d’un processus politique basé sur cette théorie faciliterait la gouvernance par le peuple. La notions de gauche/droite du vieux système en place ne sert plus que les tenants du statu quo. Elle doit être rejetée.

(Franc-Parler, Vol.1, No.3 - 10 avril 2006)

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