Actualité - Non à la militarisation de la vie publique!
Selon le nouveau budget fédéral, les dépenses pour la «Défense nationale» augmenteront de 5,3 milliards $ au cours des cinq prochaines années. Il s'agit d'une augmentation de 38%. Le gouvernement conservateur tente de justifier ces nouveaux investissements en disant que «les missions internationales en cours exigent un nouveau concept, qui suppose des rapports de force différents, de l'équipement différent et des exigences opérationnelles différentes. Ce nouveau rôle sur la scène internationale signifie que les forces armées du Canada ainsi que la politique canadienne en matière de défense doivent se transformer et s'adapter à un nouveau théâtre des opérations.» Pas un mot sur ce qu'est en réalité ce nouveau théâtre des opérations. Pas un mot sur l'annexion des Forces armées canadiennes à l'armée américaine ni sur rôle criminel qu'elles assument en ce moment en Afghanistan. Le gouvernement dit que l'argent servira à l'«intervention en cas d'urgence lors de catastrophes telles que les inondations, les tempêtes, les tremblements de terre ou les menaces associées aux activités terroristes».
En fait, ces nouveaux argents servent en grande partie à accroître les troupes. Les libéraux s'étaient engagés à accroître le nombre de soldats de 8 000 sur cinq ans pour participer à plus de missions comme en Afghanistan et en Haïti. Bref, l'accroissement des troupes est pour mettre d'avantage de soldats à la disposition de l'armée américaine dans ses agressions et occupations contre les peuples du monde. Le budget conservateur dit que les nouveaux argents serviront à:
* accélérer le recrutement de 13 000 membres additionnels pour la Force régulière et 10 000 membres supplémentaires pour la Force de réserve;
* intensifier la formation, réduire les frais liés à la structure des grades, réviser les fonctions civiles et militaires au quartier général et augmenter le nombre de membres du personnel de première ligne;
* augmenter les investissements dans l'infrastructure de base et l'hébergement des membres des forces armées;
* faire l'acquisition de l'équipement requis pour soutenir une force navale, terrestre et aérienne multirôles et apte au combat;
* améliorer la capacité des FC de protéger la souveraineté et la sécurité du Canada dans l'Arctique;
* rétablir la présence de l'armée régulière en Colombie-Britannique;
* amorcer la mise sur pied de bataillons territoriaux.
Ce n'est pas à l'armée de faire les règlements dans les écoles publiques
L'appropriation d'une partie du produit social par le gouvernement pour soutenir les guerres d'agression et d'occupation impérialistes est directement liée à un autre phénomène préoccupant au Canada: la militarisation de la vie publique, comme le montre entre autres la présence croissante de l'armée dans les écoles. L'armée profite de l'augmentation de son budget pour établir une base de recrutement dans les écoles secondaires par l'institution d'un programme d'alternance travail-études pour la réserve militaire dans le réseau scolaire.
L'objectif premier de ce programme est de recruter des jeunes en faisant miroiter les perspectives de salaires, de crédits scolaires, d'emplois d'été et d'appartenance à un régime santé et dentaire. L'armée dit qu'elle doit payer les étudiants pour qu'ils participent au programme. Mais dans le cas de la Commission scolaire de la municipalité d'Essex County, en Ontario, c'est contre le règlement scolaire de payer les élèves pour les programmes d'alternance travail-études.
La commission scolaire a décidé néanmoins de laisser l'armée changer le règlement. Ce n'est pas à elle de décider. Les commissions scolaires doivent être des forums qui permettent de définir les règlements en fonction de ce qui est dans l'intérêt de la société. Les étudiants, enseignants, employés de soutien et la communauté devraient avoir voix au chapitre quand il s'agit de décider à quoi servent les écoles. Les commissaires semblent vouloir se contenter d'entériner des décisions prises par l'administration plutôt que d'agir comme mécanisme des citoyens. Rien n'est fait pour encourager les étudiants à discuter de leurs préoccupations et du rôle que doit jouer le système d'éducation. Il faut un lien vivant entre les étudiants et enseignants et le système d'éducation. Ce sont eux qui y vivent et y travaillent.
Le Marxiste-Léniniste s'oppose vigoureusement à la militarisation de la vie publique par l'institution de programmes d'alternance travail-études payés par l'armée dans les écoles secondaires. Ce n'est pas à l'armée de décider du règlement dans les écoles publiques!
(Le Marxiste-Léniniste)
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