Actualité - «C'est Israël qui a peur, pas nous. Nous sommes libanais...»
LML: Quelle est la stratégie des bombardements aériens d'Israël?
Interviewée A: Ils veulent couper les routes entre les villes pour créer l'isolement. Ils veulent couper les approvisionnements et empêcher les gens de se déplacer. C'est un siège militaire.
LML: Le siège est-il complet, ont-ils réussi?
Interviewée B: Toutes les grandes toutes sont fermées. Ils ont coupé tous les ponts. Mais nous combattons le siège par tous les moyens. Par exemple, à chaque fois qu'ils font sauter un pont, les hommes dégagent la rivière immédiatement et construisent un pont temporaire avec les débris.
LML: Ceux qui vivent dans le sud peuvent-ils quitter, atteindre Beyrouth (le premier point à l'extérieur du sud)?
Interviewée A: Nous devons passer par des routes secondaires puisque toutes les grandes routes sont fermées. Il faut changer de route à chaque jour et s'informer à chaque fois des routes qu'on peut prendre. Cela prendre 3, 5 ou 10 heures pour se rendre à un endroit où on pourrait normalement se rendre en une heure et demie. Nous passons par de petits chantiers, dans les montagnes. Mais ne craignez pas pour les Libanais, ils trouvent toujours une façon.
Interviewée B: Nous utilisons aussi d'autres moyens. Par exemple, si nous voyageons et atteignons un pont qui a été détruit, nous téléphonons à nos parents et amis de l'autre côté et ils viennent à notre rencontre. Nous laissons notre voiture, traversons la rivière et reprenons la route avec eux. Au prochain pont infranchissable, nous faisons la même chose. C'est comme une chaîne d'entraide. Souvent en voiture nous devons voyager sur des chemins de terre et traverser des champs parce que ce n'est pas possible d'utiliser les routes.
LML: Y a-t-il de l'électricité?
Interviewée A: Ils ont bombardé toutes les stations hydroélectriques du sud. Il n'y a pas d'électricité et cela affecte l'approvisionnement en eau. Il n'y a pas d'eau qui circule dans les tuyaux et nous n'avons que les réserves que nous avons accumulées dans des bouteilles.
Interviewée B: Ils attaquent également toutes les stations d'essence et l'essence se faire rare. Ils attaquent les usines de traitement de l'eau. Dans notre village, il y a de la farine pour deux jours tout au plus. Après cela, nous n'aurons plus de pain et personne ne pourra nous en livrer par les routes.
LML: Comment est le moral?
Interviewée A: Tout le monde est avec la résistance, peu importe le nom du parti, en autant qu'il résiste. Israël bombarde et le peuple tient le coup. Nous n'avons pas le choix de toute façon. Ni la communauté internationale, ni notre propre gouvernement ne sont de notre côté. Il n'y a que la résistance. Nous tenons tous le coup dans l'adversité, parce que sinon, personne ne pourra vivre sur cette terre généreuse et on ne pourra pas nous déplacer.
Interviewée B: Israël n'aura pas oublié que nous, les Libanais du sud, avons été les seuls à lui infliger la défaite dans l'histoire, quand il a envahi notre pays en 1982. Israël a très peur, encore aujourd'hui. Les autorités israéliennes sont nerveuses et il y a beaucoup de problèmes internes en Israël, beaucoup de désespoir et de conflits. C'est à cause de cela qu'Israël a déclenché cette agression. Parce qu'il ne sait plus quoi faire.
Interviewée A: Ils ont très peur d'envoyer leurs soldats par voie terrestre au Liban parce qu'ils n'ont pas oublié la défaite que nous leur avons infligée dans le passé. Parfois on dirait que leurs bombes frappent au hasard, comme si la peur leur faisait oublier leur stratégie.
LML: Y a-t-il beaucoup de réfugiés?
Interviewée A: Les écoles servent de refuge pour les personnes vivant dans les régions bombardées. Il n'y a pas beaucoup de personnes qui viennent à cause de la difficulté à voyager sur les routes. Beaucoup de gens dont les maisons ont été détruites ne peuvent pas se rendre là où il y a des refuges. Ils restent où ils sont, sans abri.
Interviewée B: Ils ont bombardé les routes du Liban à la Syrie. Ils ont bombardé l'aéroport aussi. Il n'y a donc pas moyen de quitter le pays en ce moment. Et nous ne pouvons pas quitter par la mer puisque les côtes sont assiégées par des navires israéliens qui bombardent les routes à partir de la mer. Nous devons leur tenir tête et riposter. C'est Israël qui a peur, pas nous. Nous sommes libanais.
LML: Que demandez-vous à la communauté internationale? Que demandez-vous au Canada?
Interviewée A: De se réveiller et de voir de leurs yeux ce qui se passe! Pourquoi Israël a-t-il le droit de se défendre et pas nous? Pourquoi Israël a-t-il le droit d'occuper notre pays? Pourquoi n'avons-nous pas le droit de défendre notre pays? Ce sont des droits qui nous appartiennent. Les ignorants et les malintentionnés l'ont peut-être oublié, mais pas nous. Croyez-moi, nous ne l'oublions jamais. C'est dans notre sang et c'est ce qui nous vie.
LML: Voulez-vous ajouter quelque chose?
Interviewée B: Que les Nations unies regardent ce qui se passe et ne se laissent pas intimider. La balance de la justice dit qu'elles doivent se tenir du côté du peuple libanais, pas celui d'Israël.
Libellés : Le Liban résiste à l'agresseur sioniste
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