Actualité - Israël détruit le Liban
1 - Les dispositifs d’évacuation d’étrangers se multiplient au Liban
Plusieurs pays comptant de nombreux ressortissants au Liban, cible d’intenses bombardements israéliens depuis la semaine dernière, mettaient en place dimanche 16 juillet divers moyens d’évacuer leurs ressortissants.
Un ferry grec pouvant embarquer 1.000 à 1.200 passagers a été affrété par le ministère français des Affaires étrangères, qui dénombre 17.000 Français résidant au Liban et 4.000 à 5.000 touristes. Il "devrait faire trois rotations entre Beyrouth et Chypre sur la semaine à partir de lundi 17 juillet", a précisé à Reuters un membre de la cellule de crise mise en place au Quai d’Orsay.
Un autre ferry, affrété par les autorités norvégiennes en coordination avec la France et d’une capacité d’environ 650 passagers, doit arriver à Beyrouth lundi 17 juillet au soir.
"C’est une initiative française pour l’évacuation de tous les citoyens européens", a déclaré à Reuters Sotos Zakhaeos, directeur général du ministère des Affaires étrangères chypriote.
Un navire de guerre italien a aussi été envoyé près de Beyrouth pour participer éventuellement à une seconde vague d’évacuations. Samedi 15 juillet, un premier convoi italien a conduit 460 personnes, italiennes pour la plupart, jusqu’en Syrie.
La Grande-Bretagne a dépêché deux navires militaires au Proche-Orient pour l’évacuation possible des 3.500 à 4.000 familles britanniques et des 10.000 personnes possédant la double nationalité.
D’autres pays européens ou arabes ont envoyé des avions civils ou militaires en Syrie pour rapatrier leurs ressortissants.
Un hélicoptère de l’armée de l’air américaine transportant 20 passagers - certains employés de l’ambassade et des Américains nécessitant des soins médicaux - a quitté l’ambassade américaine pour gagner Chypre.
A Washington, le ministère de la Défense prépare un plan pour évacuer au besoin vers Chypre les 25.000 Américains, dont des personnes possédant la double nationalité, recensés au Liban.
La Belgique a annoncé qu’une partie des 1.740 Belges présents au Liban, y compris les Libano-Belges, serait évacuée sur les bateaux français.
La Grèce a annoncé que plusieurs étrangers avaient rejoint Athènes grâce à un vol d’Olympic Airlines et qu’un convoi de 136 personnes comprenant des Grecs, des Chypriotes et d’autres Européens faisait route vers Damas où un autre avion les attend.
Selon la Finlande, qui préside actuellement l’Union européenne, aucun plan d’évacuation n’a été prévu au niveau de l’UE.
2 - Nicolas Sarkozy désigne un "agresseur" : le Hezbollah
Dans le conflit entre Israël et le Liban, il y a un "agresseur", selon Nicolas Sarkozy. "Cet agresseur, c’est le Hezbollah, qui se comporte de manière invraisemblable", a accusé le ministre de l’Intérieur sur TF1.
"La situation est dramatique parce qu’il y a un risque d’escalade", d’engrenage" et de "généralisation", a-t-il déploré. "Israël doit se défendre et a le droit de se défendre", a estimé M. Sarkozy, qui lui a toutefois conseillé de "garder son sang froid et de ne pas faire de la surenchère, de proportionner la réaction".
Le Liban, quant à lui, "a le droit à l’indépendance et au respect de son intégrité et de son unité", a-t-il estimé. Or, "le comportement irresponsable du Hezbollah conduit aujourd’hui à la désagrégation" de l’Etat libanais. Dès lors, "il faut débarrasser le Liban des influences extérieures".
"L’Iran se met un peu plus au banc de la communauté internationale", a déploré M. Sarkozy. Car "il y a plus que des soupçons sur les liens entre le Hezbollah et le régime iranien".
"Je crains par ailleurs qu’il n’y ait pas que l’Iran qui soit concerné", a-t-il ajouté.
3 - Huit Canadiens tués dans un raid israélien dans le sud du Liban
Huit ressortissants canadiens ont été tués dimanche 16 juillet dans un raid aérien israélien sur une localité libanaise à la frontière avec Israël, a annoncé le chef de la diplomatie canadienne.
Le ministre des Affaires étrangères Peter MacKay a précisé qu’outre ces huit personnes décédées, six autres Canadiens se trouvaient dans un état jugé critique.
Selon des responsables des services de sécurité libanais s’exprimant sous couvert de l’anonymat, plusieurs membres d’une même famille sont morts dimanche dans un raid israélien qui a frappé leur maison à Aitaroun, à la frontière avec Israel.
Les victimes n’ont pas été identifiées.
Selon des chaînes de télévision, la famille était venue du Canada passer ses vacances d’été à Aitaroun.
Peter MacKay, cité par la Presse Canadienne, a précisé que le gouvernement élaborait des plans pour évacuer ses ressortissants par la voie maritime
4 - Ehoud Olmert : "Rien ne nous détournera de nos objectifs"
Israël a subi dimanche 16 juillet l’attaque la plus meurtrière sur son sol depuis le début de son agression contre le Liban. Une pluie de roquettes est tombée sur Haifa, faisant huit morts. Israel a de son côté intensifié ses raids aériens contre Beyrouth et sa banlieue sud.
Dès le début de matinée, une véritable pluie de roquettes s’est abattue sur Haifa, troisième ville d’Israël, faisant huit morts et sept blessés.
L’une d’entre elles est notamment tombée sur le dépôt de trains de la gare, tuant huit personnes et blessant sept autres. Une trentaine d’employés travaillaient sur place au moment de l’attaque.
Selon les autorités, une vingtaine de roquettes et de missiles ont été tirés sur Haifa. Un demi-million de personnes, ont reçu l’ordre de regagner des abris antiaériens après la première salve. Israël avait déployé une batterie de missiles Patriot samedi 15 juillet pour protéger la localité des missiles terre-terre mais ce système ne fonctionne pas contre les roquettes.
Le Hezbollah a affirmé dans un communiqué lu par sa chaîne Al-Manar que les installations pétrochimiques israéliennes avaient volontairement été épargnées. "La prochaine fois, rien ne sera épargné à Haifa et dans ses environs", a-t-il prévenu.
Après cette attaque, Ehoud Olmert a prévenu que son gouvernement restait "déterminé à continuer à faire tout ce qui est nécessaire pour atteindre (ses) objectifs". "Rien ne nous en détournera, quelles que puissent être les conséquences sur nos relations à la frontière nord et dans la région", a-t-il affirmé au début de la réunion hebdomadaire de son cabinet.
Damas met en garde Israel contre toute attaque qui pourrait le viser. "Toute agression contre la Syrie sera suivie de représailles fermes et directes dont la durée et les méthodes n’auront pas de limites", a déclaré le ministre de l’Information Mohsen Bilal à l’agence de presse syrienne officielle.
Les bombardements israéliens ont redoublé d’intensité dans tout le Liban. Le bilan de l’offensive lancée mercredi après l’enlèvement de deux soldats israéliens par le Hezbollah à la frontière israélo-libanaise s’est encore alourdi : 41 morts, presque tous des civils, au cours des dernières 24 heures, ce qui porte à 148 le nombre de tués en cinq jours. D’après des responsables de la sécurité libanaises, cinq ressortissants canadiens figurent parmi les victimes de dimanche 16 juillet.
En Israël, le bilan atteint 23 morts, dont 15 civils.
Dans la banlieue sud de Beyrouth, les dégâts sont considérables. De nombreux immeubles ont été réduits en ruines. L’antenne de la chaîne du Hezbollah, Al-Manar, a été coupée pendant huit minutes dans la nuit. La centrale électrique de Jiyeh, à la périphérie sud de la capitale, a pris feu après avoir été touchée, privant de courant de nombreux secteurs de la ville et du Sud-Liban.
Le gouvernement libanais a déclaré dimanche 16 juillet redouter un "véritable anéantissement" du pays par les bombardements israéliens, accusant même Israel "d’utiliser contre les civils des armes interdites" par la communauté internationale.
De son côté, Hassan Nasrallah, au cours de sa première apparition télévisée dimanche depuis le début de l’opération, a déclaré que ses hommes avaient "hâte" d’affronter les forces israéliennes en cas d’éventuelle offensive terrestre, promettant des "surprises". Il a demandé aux pays arabes et musulmans du monde entier de soutenir les résistants du Hezbollah.
Sur le front diplomatique, le haut représentant pour la politique étrangère de l’Union européenne Javier Solana va se rendre à Beyrouth pour des entretiens sur la situation.
L’émissaire du secrétaire général des Nations unies Kofi Annan, Terje Roed-Larsen, est arrivé dimanche 16 juillet dans la capitale libanaise où il s’entretenait avec le Premier ministre Fouad Saniora, selon un responsable libanais.
La capture de deux soldats israéliens par le Hezbollah a ouvert un nouveau front pour Israel, qui avait déjà lancé une offensive le 28 juin dans la Bande de Gaza après l’enlèvement du caporal Gilad Shalit par des résistants palestiniens. Les troupes d’occupation israéliennes ont mené une nouvelle incursion dimanche 16 juillet à Beit Hanoun. Des combats ont éclaté, faisant cinq morts, dont trois résistants.
5 - Entre Paris et Beyrouth, des familles écartelées et angoissées
Leurs enfants étaient partis en vacances, leurs proches sont sur place : l’agression israélienne et le blocus du Liban ont piégé des milliers de familles de Libanais de France, qui vivent dans l’angoisse et l’attente de pouvoir se retrouver.
"Il y a une vraie panique", s’alarme Orass Zibaoui, une mère de famille dont les deux enfants se trouvent à Beyrouth, soumise depuis mercredi 12 juillet à des bombardements qui réveillent le douloureux souvenir de la guerre civile. Une guerre que nombre de jeunes nés à l’étranger n’ont pas connue.
"Quand on est loin, on est encore plus inquiet que lorsqu’on est sur place", ajoute Orass Zibaoui.
Elle espère que ses deux enfants, de nationalité française, vont pouvoir être rapatriés par la France, qui envoie deux navires de guerre et un ferry pour permettre à des milliers de ses ressortissants de quitter le Liban.
Cette mère s’inquiète notamment pour l’aîné, âgé de 16 ans, qui "a très peur". Et qui risque de voir son idéal s’effondrer. "Il avait une image très idéalisée du Liban. Pour lui, c’est le paradis..."
Selon Radio Orient, quelque 33.000 Libanais avaient déjà quitté le France pour aller passer leurs vacances au Liban avant le début de l’agression. La communauté libanaise de France compte environ 200.000 personnes.
Les Libanais de Paris racontent la même histoire : la peur pour les proches, dont certains, comme ceux vivant dans les quartiers du sud de Beyrouth, restent confinés chez eux, les heures passées à essayer d’avoir des nouvelles, par téléphone, ou par internet, souvent saturés.
Débardeur noir et jupe en jean’s, Marie Aouad est étudiante à Paris. Elle devait rentrer à Beyrouth, mais se retrouve bloquée. Son beau-frère est lui coincé au Canada, alors que sa femme et ses enfants sont déjà au Liban.
Marie s’accroche au téléphone. "Par moments, j’ai pu entendre les bombardements". Des bombardements qui semblent avoir, selon elle, touché les lignes téléphoniques et rendent parfois les communications "impossibles". L’angoisse grimpe alors.
"Mes vieux parents ont quitté Beyrouth et fui vers la montagne", pleure une vieille Libanaise, soutenue par son mari.
"Une seule fois, j’ai réussi à les joindre par portable", dit-elle. L’Etat d’Israël "veut nous faire revenir en arrière" et est "en train de détruire l’avenir et l’idée même du Liban", s’emporte-t-elle.
Employée à la Bibliothèque nationale de France (BNF) où elle s’occupe de littérature orientale, Laure Lahaye, malade, la cinquantaine, a recueilli chez elle deux jeunes étudiantes libanaises en fin de stage à la BNF. "Elles devaient rentrer jeudi dernier. Elles sont coincées", dit Mme Lahaye qui crie son "impuissance".
6 - Liban : les évacuations se poursuivent, 350 Européens arrivent en Italie
Quelque 350 Européens fuyant le Liban sont arrivés dimanche 16 juillet au matin à Rome, profitant de plans d’évacuation que les principales capitales achevaient de mettre en place face à l’intensification des bombardements israéliens.
L’évacuation de 350 étrangers résidant au Liban, pour la plupart des Européens, est la deuxième de cette importance après le rapatriement samedi de 116 Espagnols par avion.
Madrid a annoncé dimanche préparer "une nouvelle opération d’évacuation".
D’autres capitales organisent l’évacuation de leurs ressortissants du Liban, dont les ports, comme l’aéroport, ont été bombardés depuis l’agression lancée par Israël après l’enlèvement mercredi 12 juillet de deux de ses soldats par le Hezbollah. Le ministère chypriote des Affaires étrangères a annoncé dimanche 16 juillet que son pays se préparait à recevoir "des centaines, voire des milliers" de ressortissants étrangers qui sont des dizaines de milliers au Liban.
Nicosie a donné son feu vert à un plan d’évacuation mis en place par l’Union européenne prévoyant l’utilisation des ports et aéroports de l’île. Ainsi, un ferry affrété par la France pour rapatrier ses 20.000 ressortissants, résidents ou touristes, devait arriver dans la nuit de dimanche 16 à lundi 17 juillet près des côtes libanaises et embarquer ses premiers passagers lundi, selon le ministère français des Affaires étrangères.
Ce ferry de 800 à 1.600 places, venant de Grèce, devait arriver dimanche à Chypre d’où il fera des liaisons avec le Liban. Outre le ferry, l’opération française mobilise des avions, des navires, des hélicoptères et plus de 800 militaires.
La frégate de lutte anti-sous-marine Jean-de-Vienne, avec 240 hommes à bord, a appareillé samedi soir de Sète (sud de la France) vers Chypre et le transporteur de chalands de débarquement Sirocco devait quitter Toulon (sud de la France) dimanche après-midi avec quatre hélicoptères et une installation hospitalière avec deux blocs opératoires.
Le porte-avions britannique Illustrious a quitté dimanche matin Gibraltar pour le Proche-Orient. Il doit être rejoint par le Bulwark, un navire d’attaque amphibie qui se trouve actuellement en Espagne.
Pour l’heure toutefois, les deux navires n’ont pas reçu d’ordre pour "une mission spécifique", selon le ministère britannique de la Défense. Un porte-parole a précisé que deux ou trois jours seraient nécessaires pour arriver sur place.
Environ 3.500 familles britanniques vivent au Liban, soit quelque 10.000 personnes, selon le ministère des Affaires étrangères, auxquelles s’ajoutent 10.000 personnes qui bénéficient de la double nationalité libanaise et britannique.
Par ailleurs, environ 200 ressortissants allemands, sur les 900 qui vivent dans le pays dont la moitié a la double nationalité, ont été évacués vers la Syrie dans des convois organisés par l’ambassade d’Allemagne à Beyrouth.
Plus de 130 ressortissants suisses ont été évacués ce week-end du Liban vers la Syrie, ainsi que 57 Autrichiens.
Une centaine de Grecs et une trentaine d’étrangers sont arrivés au cours du week-end à Athènes à bord de deux appareils d’Olympic Airlines.
De son côté, la Russie prépare l’évacuation de ses ressortissants de Palestine et du Liban, a indiqué son chef de la diplomatie, Sergueï Lavrov.
Un avion affrété par le ministère des Situations d’urgence doit partir de Moscou lundi 17 juillet au matin pour évacuer d’Amman 74 Russes et citoyens de la CEI (ex-URSS moins les pays Baltes).
Les Etats-Unis pour leur part continuent de préparer un plan d’évacuation des Américains résidant au Liban, selon le porte-parole du département d’Etat, Sean McCormack.
"Nous allons voir si l’ensemble des 25.000 citoyens américains (résidant au Liban) désirent partir", a ajouté M. McCormack.
Quelque 150 Polonais devraient être évacués mardi du Liban vers la Syrie tandis que 64 Marocains, déjà évacués à Damas, étaient attendus dimanche soir au Maroc.
7 - "Message fort"
Les dirigeants du G-8 se sont mis d’accord dimanche 16 juillet sur une déclaration conjointe sur la situation au Proche-Orient, envoyant un "message fort", a annoncé la chancelière allemande Angela Merkel.
"C’est un message fort avec un clair contenu politique", a déclaré Mme Merkel à la presse. Cette déclaration appelle à la libération des soldats israéliens enlevés, à l’arrêt des attaques sur Israël et à la cessation par l’autorité d’occupation de son offensive, a-t-elle précisé.
La déclaration exprime par ailleurs le soutien du G-8 (France, Canada, Grande-Bretagne, Italie, Allemagne, Etats-Unis, Japon et Russie) au gouvernement libanais, a ajouté Mme Merkel.
Le gouvernement libanais a déclaré dimanche 16 juillet redouter un "véritable anéantissement" du pays par les bombardement israéliens, accusant l’autorité d’occupation "d’utiliser contre les civils des armes interdites" par la communauté internationale.
Les bombardements israéliens ont encore redoublé d’intensité dimanche dans tout le Liban après les tirs de roquette du Hezbollah qui ont fait huit morts à Haïfa. Le bilan de l’agression israélienne lancée mercredi 12 juillet après l’enlèvement de deux soldats à la frontière israélo-libanaise s’est alourdi : 41 morts, presque tous des civils, au cours des dernières 24 heures, ce qui porte à 148 le nombre de tués depuis mercredi. On compte 23 morts en Israël, dont 15 civils tués par des tirs de roquettes
8 - Haifa plongée dans la crise
Haifa sous le choc. La troisième ville d’Israël a plongé dans la panique, puis le silence dimanche 16 juillet après l’attaque la plus meurtrière du Hezbollah depuis le début de l’agression israélienne mercredi 12 juillet.
Cette attaque n’était pas la première pour Haifa, qui avait déjà été visée, mais les habitants ont été surpris par la rapidité et la violence de l’assaut. Une véritable pluie de roquettes s’est abattue sur la ville, faisant huit morts et sept blessés.
Les huit victimes ont été tuées alors qu’elles se trouvaient près d’un train dans un dépôt de la gare. Une roquette a traversé le toit et explosé, laissant un trou béant et des flaques de sang.
Des alarmes ont résonné dans la ville, permettant à la population de se réfugier dans des abris avant de nouvelles explosions.
Selon les autorités, une vingtaine de roquettes et de missiles ont été tirés sur Haifa. Un demi-million de personnes, de la ville jusqu’au nord d’Israel, ont reçu l’ordre de regagner des abris antiaériens après la première salve. L’autorité d’occupation a déployé une batterie de missiles Patriot samedi 15 juillet pour protéger la localité des missiles terre-terre mais ce système ne fonctionne pas contre les roquettes.
Plus tard dans la journée, les rues de la ville industrielle de 270.000 habitants étaient désertes. Les rares personnes dehors rentraient chez elles précipitamment ou cherchaient un refuge ou des provisions. Le silence régnait, seulement ponctué de quelques gazouillis d’oiseaux.
Même les lions du zoo ont été transférés par crainte qu’une roquette ne détruise un mur de l’établissement et ne leur permette de s’enfuir.
Dans les abris antiaériens, les habitants étaient collés devant leur écran de télévision, se demandant quand tout cela cesserait. "Le problème, c’est que nous ne savons pas contre qui nous combattons", s’inquiète Sharon Goldstein, 34 ans. "Il y a le Hezbollah mais de nombreux pays peuvent être impliqués, y compris la Syrie et l’Iran".
Haifa est la ville la plus importante touchée par le Hezbollah. Elle abrite un des principaux ports d’Israël, ses raffineries et certains sites industriels sensibles, comme des usines pétrochimiques.
"Je sais qu’à Haifa, ils visent toutes les usines. Ils tentent de les viser, et ils finiront par les avoir", observe Sharon Goldstein, réfugiée dans un abri lugubre creusé à une vingtaine de mètres de profondeur sous un parking.
La ville n’avait pas été touchée par une roquette depuis la première guerre du Golfe, en 1991, au cours de laquelle l’Irak avait tiré plusieurs missiles Scud.
9 - Hassan Nasrallah promet des "surprises" en cas d’offensive terrestre israélienne au Liban
Le dirigeant du Hezbollah Cheikh Hassan Nasrallah, au cours de sa première apparition télévisée dimanche 16 juillet depuis le début mercredi de l’agression israélienne contre le Liban, a déclaré que ses hommes avaient "hâte" d’affronter les forces d’occupation israélienne en cas d’éventuelle offensive terrestre, promettant des "surprises".
Il a demandé aux pays arabes et musulmans du monde entier de soutenir les résistants du Hezbollah, ajoutant que ce dernier se battait en leur nom contre Israël. Cheikh Nasrallah a par ailleurs démenti la présence de soldats iraniens au côté du Hezbollah.
L’Iran a également démenti dimanche 16 juillet la présence de soldats iraniens au Liban, réfutant les allégations israéliennes selon lesquelles une centaine de militaires iraniens auraient aidé le Hezbollah à attaquer un bâtiment de la marine israélienne.
10 - La Syrie promet des représailles si elle est attaquée
La Syrie a mis en garde dimanche 16 juillet Israël contre toute attaque qui pourrait la viser.
"Toute agression contre la Syrie sera suivie de représailles fermes et directes dont la durée et les méthodes n’auront pas de limites", a déclaré le ministre de l’Information Mohsen Bilal à l’agence de presse syrienne officielle.
L’autorité d’occupation israélienne accuse Damas de soutenir le Hezbollah qui a capturé deux de ses soldats mercredi 12 juillet. Elle a lancé une offensive contre Liban. En cinq jours, 106 Libanais sont morts, des civils pour la plupart, et 23 Israéliens ont été tués (11 soldats et 12 civils)
11 - La France met en place des moyens civils et militaires pour les Français qui veulent quitter le Liban
La France vient en aide à ses ressortissants au Liban, où Israël a intensifié son offensive. Le gouvernement a annoncé samedi 15 juillet, à l’issue d’une réunion de crise à Matignon, la mise en place de "moyens maritimes et aériens, civils et militaires, pour permettre aux Français qui le souhaiteraient de quitter le territoire libanais".
Le Premier ministre Dominique de Villepin avait réuni dans la matinée la ministre de la Défense Michèle Alliot-Marie et le ministre des Affaires étrangères pour "faire le point de la situation au Liban", où l’autorité d’occupation israélienne a lancé mercredi 12 juillet une offensive militaire après la capture de deux de ses soldats par le Hezbollah.
Au Quai d’Orsay, on précisait dans la soirée que les ressortissants français qui souhaitent quitter le Liban pourraient embarquer à compter de lundi 17 juillet à bord d’un ferry pouvant transporter jusqu’à 1.200 personnes pour gagner Chypre et de là, prendre un avion à destination de l’Hexagone grâce à un renforcement des moyens aériens, notamment des vols d’Air France.
Un ferry devrait arriver dimanche 16 juillet au soir au Liban en provenance de Larnaca pour assurer la rotation, ajoutait-on de source diplomatique en soulignant que d’autres ressortissants européens souhaitant quitter le pays du Cèdre pourraient bénéficier de cette liaison dans la limite des capacités.
On compte actuellement au Liban 17.000 résidents français et 4.000 à 7.000 Français de passage, selon le ministère des Affaires étrangères. Au Quai d’Orsay, on expliquait samedi 15 juillet au soir que toutes les possibilités étaient étudiées pour les ressortissants français au Sud-Liban, afin qu’ils puissent être pris en charge s’ils en font la demande.
Le ministère de la Défense a lui annoncé la mise en oeuvre d’un groupement "de moyens de l’armée de l’air constitué d’un avion CASA, de deux avions de transport tactique C-160 et de trois hélicoptères EC-725" qui rejoindront Chypre.
La frégate Jean de Vienne, "placée en alerte dès hier (vendredi) soir a reçu l’ordre de se déployer en Méditerranée orientale". Le transport de chalands de débarquement SIROCO, embarquant quatre hélicoptères et une installation hospitalière avec deux blocs opératoires, appareillera en outre dimanche. "Ces moyens militaires renforcent les moyens civils de transport aérien et maritime affrétés par le gouvernement, selon le ministère de la Défense, qui précise que "des moyens supplémentaires sont également placés en alerte".
"Nous voulons prendre toutes les mesures nécessaires pour la sécurité de nos ressortissants sur place", a assuré Dominique de Villepin. Le "gouvernement évalue la situation sur place heure par heure pour adapter notre dispositif".
Le Premier ministre a précisé qu’il s’était entretenu samedi 15 juillet au matin par téléphone avec le président Jacques Chirac avant son départ pour le sommet du G-8 qui s’est ouvert samedi à Saint-Pétersbourg. Il s’était déjà entretenu la veille avec le Premier ministre libanais Fouad Siniora, qui lui a fait part de "sa très vive préoccupation devant la situation humanitaire dans son pays".
"Avec l’ensemble de la communauté internationale, la France veut explorer toutes les voies pour faire cesser les violences et mettre un terme à la crise. Elle soutient les efforts engagés par les Nations unies et l’Union européenne", a rappelé Dominique de Villepin.
L’aviation des forces d’occupation a repris ses attaques samedi 15 juillet, visant des ponts et des dépôts de carburant dans l’est et le sud du Liban. L’aéroport de Beyrouth a été bombardé, tous les vols commerciaux sont suspendus. De nombreux ponts ont été détruits et des routes endommagées.
Le ministère français des Affaires étrangères a mis en place une cellule de crise et un numéro vert (gratuit) d’information sur la situation au Liban, le 0.800.174.174
12 - Le Liban accuse les Etats-Unis de bloquer une déclaration du Conseil de sécurité prônant un cessez-le-feu
Le Liban a accusé samedi 15 juillet les Etats-Unis de bloquer une déclaration du Conseil de sécurité des Nations unies appelant à un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah.
"C’est inacceptable, car de des gens sont encore sous les obus, les bombardements et la destruction se poursuit (...) et les gens meurent", a déclaré l’envoyé spécial de Beyrouth, Nouhad Mahmoud.
Selon des diplomates, une grande partie des membres du Conseil ont fait part de leur soutien pour un communiqué proposé par le Qatar qui appelait à un cessez-le-feu immédiat, à la retenue dans l’usage de la force et à la protection de la population civile.
Cependant, selon l’ambassadeur de l’Argentine auprès de l’ONU, Cesar Mayoral, les Etats-Unis se sont opposés à toute déclaration et la Grande-Bretagne au point concernant le cessez-le-feu.
Selon M. Mayoral et plusieurs autres diplomates, les deux alliés souhaitent attendre les résultats du sommet du G-8 organisé ce week-end en Russie, d’une réunion des ministres des Affaires étrangères de la Ligue arabe, ainsi que de la mission onusienne envoyée par le secrétaire général Kofi Annan au Proche-Orient.
13 - Le Hezbollah dit avoir repoussé l’armée d’occupation israélienne au Sud-Liban
Le Hezbollah a annoncé avoir repoussé dimanche 16 juillet au matin une tentative d’incursion israélienne au Sud-Liban.
Dans un communiqué faxé à l’Associated Press, la guérilla affirme avoir tenu tête aux troupes d’occupation au sol israéliennes. Le Hezbollah ajoute avoir fait exploser un bulldozer qui ouvrait la voie.
L’armée d’occupation n’a fait aucun commentaire dans l’immédiat.
Elle poursuivait dimanche matin ses bombardements, pilonnant notamment les quartiers sud de Beyrouth.
D’après Al-Manar, la chaîne de télévision de la guérilla, des avions de combat ont bombardé la centrale électrique de Jiyeh, à une vingtaine de kilomètres au sud de la capitale libanaise.
Les pompiers de la ville, à cours d’eau, ont demandé aux habitants ayant des réserves d’eau de les aider à éteindre l’incendie sur ce site.
A Baalbek, dans l’est du Liban, l’aviation des forces d’occupation a entièrement détruit une maison dans le quartier al-Lakkis, selon des responsables de la sécurité libanaise. Dans ce quartier, deux maisons appartenant à des responsables locaux du Hezbollah avaient déjà été bombardées.
Alors que des médias israéliens rapportent que cheikh Hassan Nasrallah a été touché lors d’une frappe aérienne, le Hezbollah assure qu’il est sain et sauf, selon la chaîne Al-Jazira.
Plus de 100 personnes -des civils pour la plupart- sont mortes au Liban depuis mercredi ; 15 Israéliens ont également été tués. L’autorité d’occupation a lancé son offensive mercredi 12 juillet après la capture de deux de ses soldats par des résistants du Hezbollah. Mais l’offensive israélienne n’a pas freiné les attaques de la guérilla libanaise, bien au contraire. Le Hezbollah a tiré des centaines de roquettes sur le nord d’Israël.
14 - L’armée d’occupation de retour dans le nord de la Bande de Gaza : trois morts dans des frappes aériennes
Des chars et des transports de troupes blindés des forces d’occupation, appuyés par des hélicoptères, sont entrés samedi 15 juillet au soir dans le nord de la Bande de Gaza, poursuivant l’offensive lancée le mois dernier après l’enlèvement d’un soldat israélien.
Tôt dimanche 16 juillet, des frappes aériennes ont visé la ville de Beit Hanoun et des affrontements au sol ont opposé les soldats à des résistants, faisant trois morts et au moins 11 blessés, selon des sources palestiniennes.
Selon des habitants et des responsables de la sécurité palestinienne, les forces d’occupation sont entrées tôt dimanche 16 juillet dans la ville de Beit Hanoun, dans le coin nord-est du territoire, en face de de Sderot. Les troupes étaient appuyées par des hélicoptères qui tiraient des rafales contre les résistants dans le secteur.
Trois résistants du Hamas ont été tués, a annoncé le Mouvement. Des sources hospitalières palestiniennes faisaient état aussi d’au moins 11 blessés à Beit Hanoun, dont un enfant. L’armée d’occupation a déclaré que ses troupes avaient attaqué des résistants et tiré un missile sur un bureau du Hamas dans le nord de Gaza.
Selon des sources palestiniennes, un avion de chasse israélien a tiré un missile sur un groupe de résistants. Alors qu’une ambulance s’approchait, un autre missile a été tiré pour bloquer le passage, ont-elles ajouté. L’armée d’occupation n’a pas fait de commentaire sur cet incident dans l’immédiat.
Selon des habitants, un missile a plongé le nord de Gaza dans l’obscurité.
Des résistants ont par ailleurs affirmé avoir fait exploser une mine près d’un bulldozer qui construisait des talus. Le Hamas précisait que ses cellules avaient déclenché des bombes contre plusieurs bulldozers et blindés.
(Al-Oufok - 16 juillet 2006)
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1 Comments:
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