jeudi, août 03, 2006

Actualité - Le carnage israélien provoque la colère du monde

Franc-Parler publie un article à propos d'un massacre de civils totalement abjecte à Cana, au Liban, par les forces d'occupation sionistes. Comme en 1996, l'armée israélienne s'est attaquée au peuple libanais à Cana marquant une nouvelle page génocidaire avec l'aide complice des États-Unis, du Canada et de d'autres grandes puissances. À la suite de ces crimes, le secrétaire-général du Hezbollah, Sayyed Hassan Nasrallah, a déclaré avec justesse que la "victoire doit encourager plus d'amour et d'unité parmi les Libanais. Personne ne doit avoir peur de la victoire de la résistance, il faut avoir peur de l'échec de la résistance."

Plus de 60 personnes ont été tuées, dont beaucoup d'enfants qui dormaient, lorsque les avions israéliens ont bombardé la ville de Cana dimanche. Le massacre a provoqué la colère du monde entier et des appels au châtiment pour crimes de guerre. Le cessez-le-feu devient de plus en plus illusoire.

La secrétaire d'État américaine Condoleezza Rice, dont l'attaque a complètement perturbé la mission au Moyen-Orient, a dit qu'il était temps «d'en venir à un cessez-le-feu» au Liban, sans pourtant demander un arrêt immédiat des hostilités.

Le réseau LBCI rapporte que plus de 60 villageois, dont 37 enfants, ont été tués lors du raid nocturne qui a détruit nombre d'habitations et enfoui des villageois sous les ruines. Ce fut l'attaque la plus meurtrière depuis qu'Israël a déclenché la guerre contre le Hezbollah suite à la capture de deux soldats le 12 juillet.

Israël dit «regretter» la mort de civils et a ordonné une enquête, mais ses représentants ont néanmoins averti les résidants de quitter. Ils ont blâmé le Hezbollah, disant que l'organisation de résistance lançait des roquettes sur Israël à partir de Cana.

Le premier ministre israélien Ehoud Olmert a dit qu'il n'était «pas pressé» d'avoir une trêve et a dit à Condoleezza Rice qu'Israël avait besoin de 10 à 14 jours de plus pour poursuivre son offensive contre le Hezbollah, selon un représentant du gouvernement israélien.

Mais il a promis qu'Israël permettra l'acheminement de l'aide humanitaire à Cana.

«Nous allons coopérer avec les représentants officiels pour permettre l'acheminement de l'aide humanitaire vers les victimes du bombardement de Canada», a dit Olmert à une réunion de son cabinet.

Face à l'échec de la diplomatie à faire cesser un conflit qui dure depuis 19 jours, le secrétaire général de l'ONU Kofi Annan a demandé à la réunion d'urgence que le Conseil de sécurité demande un cessez-le-feu immédiat.

«Nous devons condamner cet acte dans les termes les plus fermes et je vous demande de le faire», a dit Annan à la réunion des 15 membres du Conseil.

Annan a dit par ailleurs qu'Israël avait informé la Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL) que les résidants de Ramieh et d'Aïta al Chaab devaient évacuer leurs foyers avant dimanche soir, signe que les avions israéliens allaient recommencer à pilonner la région.

Le premier ministre libanais Fouad Saniora a qualifié le carnage de Cana de «crime de guerre», exigeant un cessez-le-feu immédiat dans ce conflit qui, selon le ministre de la Santé Mohammed Khalifed, a déjà fait 750 victimes.

L'AFP estime que le nombre de mort dépasse les 500 tandis que l'ONU estime qu'environ un tiers des victimes sont des enfants.

À Beyrouth, des manifestants en colère ont pris d'assaut l'édifice de l'ONU pendant que des milliers d'autres manifestaient dans les rues et que le Hezbollah et les mouvements de résistance palestinienne Hamas et le Jihad islamique ont juré de se venger.

«Cet horrible massacre, comme les autres, ne restera pas impuni», a dit le Hezbollah, qui a lancé plusieurs roquettes dans le nord d'Israël depuis le début des bombardements.

Des représentants du gouvernement israélien disent que 14 civils ont été blessés en Israël suite au lancement de 140 roquettes dans le nord du pays dimanche.

À Cana, scène d'un autre bombardier meurtrier il y a dix ans, des secouristes ont fouillé les décombres à mains nues pour essayer de trouver des survivants, tandis que des mères étreignaient leurs enfants morts.

«La première chose dont je me souvienne c'est que je tourbillonnait. Ma tête a frappé le mur et j'ai entendu des cris», dit Qassem Shalhoub, qui a perdu plusieurs membres de sa famille. «Ils m'appelaient tous à leur venir en aide. Ils disaient "arrêtez le sang." D'autres criaient: "sortez mon fils des décombres."»

Saniora a écarté tout pourparler sur l'arrêt du conflit s'il n'y a pas un arrêt immédiat de l'offensive israélienne, signalant l'échec des efforts de Condoleezza Rice pour essayer de gagner de l'appui pour le déploiement d'une force internationale au Sud-Liban, qui porte l'odieux de l'offensive.

Le président de la chambre Nabih Berri, qui a reçu du Hezbollah le mandat de négocier l'échange de prisonniers avec Israël, a dit que les conditions qu'il avait énoncées pour la libération des deux soldats israéliens capturés ont changées après le bombardement de Cana.

Le Cabinet, réuni plus tard le même jour, a déclaré une journée de deuil pour les victimes du massacre de Cana.

Un représentant américain a dit que Rice retournait à Washington Lundi pour amorcer une campagne diplomatique visant l'adoption d'une résolution de l'ONU.

La réaction au carnage de Cana a été vive partout dans le monde arabe et même la Grande-Bretagne, le plus proche allié de Washington, a qualifié l'attaque de Cana de «assez épouvantable».

Le village qui, selon certain, est l'endroit où Jésus aurait changé l'eau en vin, fut la scène d'un bombardement israélien contre la base de l'ONU en avril 1996, lequel avait fait 105 victimes. Cette attaque aussi visait à écraser le Hezbollah.

De nouveaux affrontements ont eu lieu à la frontière après que les forces israéliennes aient avancé à l'intérieur du Liban, près du village de Taibe.

L'armée israélienne dit que des roquettes sont tombées dimanche dans les villes de Nahariya, Kiryat Shemona et près de Maalot dans le nord d'Israël. La plupart ont frappé des secteurs déserts et on ne rapporte aucun blessé. Le Hezbollah dit avoir pilonné des avant-postes israéliens le long de la frontière.

Par ailleurs, la principale route internationale reliant le Liban à la Syrie a été détruites par des bombardements israéliens, avec comme conséquence d'accroître l'isolement du Liban, écrit un correspondant de l'AFP sur les lieux.

De lourdes bombes ont fait de grands cratères sur la route vers la frontière syrienne à Masnaa, dans l'est du Liban, a-t-il dit.

Par ailleurs, le chef du Hezbollah, Sayyed Hassan Nasrallah, a dit samedi que le mouvement de résistance allait frapper des villes au centre d'Israël et déclaré que l'État hébreu avait échoué à faire des gains militaires après plusieurs jours d'affrontements à la frontière.

Il a salué «la résistance légendaire» des combattants du Hezbollah dans les affrontements mortels et dit que cela avait mené à beaucoup d'autres appels à un règlement politique du conflit.

«Afula n'est que le début», a-t-il dit, en référence aux attaques de vendredi dans le nord d'Israël, la ville la plus au nord qu'ait atteinte le Hezbollah à partir du territoire libanais jusqu'à présent.

Plusieurs villes au centre seront la cible dans la phase «après Haïfa» si l'agression se poursuit contre nos citoyens civils, a-t-il dit dans une allocution télédiffusée sur la station de télévision Al-Manar du Hezbollah.

Nasrallah s'était auparavant engagé à lancer des roquettes «au-delà de Haïfa», la troisième ville en importance en Israël, si l'État hébreu continuait l'offensive déclenchée contre le Liban le 12 juillet.

Il a également dit que la secrétaire d'État américaine était revenue au Moyen-Orient «pour imposer ses conditions au Liban... dans une tentative d'établir le nouvel ordre du Moyen-Orient».

Israël est prêt à arrêter les attaques parce qu'il a peur de l'inconnu. Ce sont les États-Unis qui insistent pour que l'offensive se poursuive et Israël est là pour exiger leurs plans. Aujourd'hui, plus que jamais, Israël apparaît comme un serviteur obéissant du plan américain», a-t-il dit.

Nasrallah a salué la Syrie et l'Iran pour n'avoir pas défailli dans leur soutien au Hezbollah et au Liban et pour «avoir utilisé les moyens dont ils disposent pour arrêter l'agression contre le Liban, pour que personne ne les accuse de se servir de leur influence à leurs propres fins dans la région.»

Les forces israéliennes «n'ont pas réalisé de victoire militaire. Quant au massacre de civils, à la destruction des infrastructures... ce n'est qu'un acte de barbarie dont Israël ne pourra pas tirer avantage», a-t-il dit.

«En plus de cacher ses échecs, l'ennemi cache ses pertes, a-t-il poursuivi. L'important aujourd'hui est de demeurer résolus, d'être victorieux et nous serons victorieux si Dieu le veut.

Il a déclaré que la «victoire» du Hezbollah dans les affrontements au sol ne doivent pas effrayer les citoyens du Liban.

«La victoire sera pour l'ensemble du Liban, toutes ses communautés religieuses, toutes ses régions, tous ses mouvements... Ce sera une victoire pour tout arabe, musulman et chrétien qui se respecte et qui s'oppose à l'agression.»

«La victoire doit encourager plus d'amour et d'unité parmi les Libanais. Personne ne doit avoir peur de la victoire de la résistance, il faut avoir peur de l'échec de la résistance.»

(Traduit de l'anglais par Le Marxiste-Léniniste)

(NaharNet - 31 juillet 2006)

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