Actualité - L'exécution de Saddam Hussein et la politique impériale d'assassinat
Durant les années 1980 et 1990, la politique d'assassinat mise au point par les agences secrètes de l'État réactionnaire de l'Inde sont devenues la méthode privilégiée pour déstabiliser le mouvement politique du peuple au Pendjab et dans d'autres régions du pays. Depuis, l'utilisation de l'assassinat pour provoquer des guerres civiles et saboter les mouvements politiques des peuples est devenue la norme pour les sionistes israéliens dans les territoires palestiniens et au Liban. Elle prend une ampleur sans précédent en Irak, en Afghanistan et ailleurs. La «guerre contre la terreur» de Bush, c'est le terrorisme d'État avec permis de tuer. C'est dans ce contexte qu'il faut voir la mise en scène du procès et de l'exécution de Saddam Hussein. Pour se sauver, le système économique et politique impérialiste américain en crise sape toute possibilité de résolution pacifique des problèmes du monde.
Ils auront beau invoquer la lutte contre le terrorisme, mais rien ne saurait justifier le terrorisme d'État, l'agression et l'occupation. Le procès et l'exécution de Saddam Hussein révèlent le désespoir des États-Unis, de la Grande-Bretagne et des autres puissances qui soutiennent l'occupation de l'Irak et qui, se cherchant une voie de sortie, prétendent vouloir la «réconciliation» en Irak. La parodie de justice ne suffira jamais à cacher la mort et la destruction qu'ils ont infligées à l'Irak et les crimes qu'ils ont eux-mêmes commis contre l'humanité.
Le Marxiste-Léniniste lance l'appel à toutes les forces démocratiques et éprises de justice à condamner cette fraude de «primauté du droit» imposée en Irak et à continuer de se dissocier du terrorisme d'État, de tous les actes individuels de terrorisme et de violence et de la criminalisation de la politique par les assassinats comme méthode privilégiée. Tous les responsables de ces actes criminels doivent être tenus de rendre des comptes.
À titre d'information
Saddam Hussein a été condamné à mort par pendaison le 5 novembre après avoir été déclaré coupable de crimes contre l'humanité dans l'affaire Doujail. Saddam Hussein et sept autres personnes ont été accusés d'avoir tué 148 villageois chiites suite à un attentat échoué contre la vie du président dans la ville de Doujail en juillet 1982.
Le procès de Doujail a débuté devant le Tribunal pénal suprême d'Irak à Bagdad le 19 octobre 2005 et s'est terminé le 27 juillet 2006 et Hussein a été condamné à mort le 5 novembre. Les autres condamnés à mort sont Barzan Hassan, son demi-frère et ex-chef du service de renseignement irakien, et Awad Bandar, ancien juge d'ordonnance de la Cour révolutionnaire. Taha Yassin Ramadan, ancien vice-président d'Irak, a été condamné à la perpétuité. Trois autres accusés ont été condamnés à des peines allant de 3 à 15 ans et un autre a été acquitté. Saddam Hussein a été pendu le 30 décembre et l'exécution des deux autres a été ajournée.
Les neuf juges de la cour d'appel ont aussi maintenu la peine de mort contre Barzan Hassan et Awad al-Bander et recommandé l'exécution de l'ancien vice-président.
L'exécution et le procès précipité, avec tous ses manquements flagrants aux règles de l'impartialité, de la justice et du droit international, ont été dénoncés par des gouvernements, des chefs d'État, des juristes, le haut-commissaire aux droits de l'homme de l'ONU, Louise Arbour et des organisations de défense des droits humains partout dans le monde. Louise Arbour a dit que les réserves qu'elle avait pour l'équité du procès de Saddam Hussein valaient également pour ceux de ces deux anciens responsables du régime irakien. "Le droit international n'autorise la peine de mort que comme une mesure exceptionnelle pouvant être décidée dans un cadre légal étroit", a-t-elle dit.
Le juriste Paul Wolf, qui a contribué à la défense, écrit dans un article intitulé "Justice du vainqueur" que la décision du haut tribunal irakien ne devait surprendre personne puisque le sort de Saddam Hussein avait déjà été scellé dès qu'il a été capturé. "Les américains, poursuit-il, soutiennent évidemment que ce n'est pas eux qui ont traduit Saddam Hussein en justice, que c'est le peuple irakien. Mais ils oublient de dire que le procès s'est tenu sous la botte de l'armée américaine qui contrôle tous les aspects du procès, y compris ce qui est diffusé à la télévision et à la radio à son sujet."
Le juriste Tun Dr. Mahthir bin Mohamad, membre du Comité international de la défense de Saddam Hussein, note que si Saddam Hussein est coupable des crimes qu'on lui impute, alors le président George W. Bush et le premier ministre Tony Blair devraient être traduits en justice pour l'invasion et l'occupation illégales de l'Irak et pour la mort de plus de 650 000 Irakiens et la torture de milliers d'hommes, femmes et enfants à Abu Ghraib et à la baie de Guantanamo. Bush père, Bill Clinton et Bush junior devraient également être traduits en justice pour les conséquences meurtrières des sanctions imposées à l'irak et pour l'utilisation d'armes illégales comme l'uranium appauvri, les bombes à phospore, etc. Ces sanctions sont la cause directe de la mort de plus d'un demi-million d'enfants.
Siddhart Varadarajan, rédacteur du quotidien The Hindu, écrit sous le titre: "Au vainqueur appartient le marteau du juge" que le procès de Saddam Hussein fut non seulement une violation des normes internationales de justice, puisque mené dans les conditions de l'occupation étrangère, mais aussi une insulte aux victimes au nom de qui cette farce politique a été jouée.
(Le Marxiste-Léniniste)
Libellés : L'Irak résiste à l'occupation
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