jeudi, janvier 11, 2007

Actualité - Un autre vol de la part du gouvernement des États-Unis des fonds cubains congelés dans ce pays

- Déclaration du Ministère des Relations Extérieures de Cuba -

Le ministère des Relations extérieures a appris que le 27 novembre dernier a été exécuté, aux États-unis, pour la quatrième fois, le vol de fonds cubains qui ont été illégalement congelés dans des banques nord-américaines après le triomphe de la Révolution, en vertu des dénommés Règlements pour le contrôle des actifs cubains approuvés le 8 juillet 1963, par lesquels on a établi, entre autres mesures, le gel des actifs cubains, comme partie de la politique illégale et cruelle de blocus contre Cuba.

Ce vol indécent s’est produit pour satisfaire les décisions judiciaires issues des poursuites judiciaires illégitimes présentées contre notre pays auprès de tribunaux des États-unis par les citoyennes nord-américaines Janet Ray Weininger y Dorothy Anderson McCarthy. Celles-ci ont reçu un total de 72 126 884 dollars provenant des fonds cubains congelés dans des comptes bancaires de la Banque nationale de Cuba et de l’Entreprise cubaine de télécommunications (EMITELCUBA). Dans les deux cas, les tribunaux fédéraux nord-américains ont validé les décisions émises par une Cour de l’État de la Floride. Une des poursuites contre Cuba a été déposée auprès de la Cour d’État du Onzième circuit judiciaire de la Floride pour le Comté de Miami-Dade par Janet Ray Weininger, fille du pilote nord-américain Thomas Willard Ray, au sujet duquel on a faussement allégué qu’il a été exécuté de façon sommaire le 19 avril 1961 durant l’invasion mercenaire de Playa Giron.

En réalité, il s’agit d’un pilote agresseur nord-américain, officier de la CIA, qui a été abattu durant l’invasion et dont le cadavre a été conservé à l’Institut de médecine légale de Cuba durant 18 ans en raison du fait que le gouvernement des États-Unis cachait son identité et refusait de reconnaître sa citoyenneté nord-américaine pour ne pas reconnaître sa responsabilité directe dans l’invasion ratée. Finalement, face aux démarches de la famille Ray et après la reconnaissance par le gouvernement des États-Unis de l’identité et de la citoyenneté nord-américaine du pilote, la remise du cadavre aux parents a été rendue possible en 1979.

Dans l’autre poursuite, présentée par Dorothy Anderson McCarthy, la Cour d’État citée a accepté les accusations de prétendue torture et assassinat extrajudiciaire du citoyen nord-américain Howard F. Anderson sans aucune preuve et lorsqu’en réalité il s’agit d’un citoyen nord-américain qui a été jugé le 18 avril 1961 par le Tribunal révolutionnaire de Pinar del Rio dans la cause numéro 97 de l’année citée, pour ses activités subversives au service du gouvernement des États-Unis et contre le peuple cubain et condamné à la peine de mort.

Anderson avait été détenu par les Organes de la sécurité de l’État le 26 mars 1961, quelques semaines avant l’invasion de Giron, comme membre d’un groupe d’ex-militaires au service de la tyrannie, membres des groupes terroristes Asociación Cívica Anticomunista (ACA) et Frente Revolucionario Democrático (FRD), qui préparaient des soulèvements armés, répondant à des instructions de la CIA. Le groupe de Anderson s’est vu saisir 8 tonnes d’armes que l’on avait enterré sur la côte sud de Pinar del Rio et qui avaient été transportées à Cuba le 22 février 1961 par un bateau immatriculé aux États-Unis, au cours d’une opération dirigée par la CIA. Les recherches ont confirmé que Anderson qui agissait à Cuba sous le pseudonyme de Lee était le contact de la CIA avec les organisations contre-révolutionnaires mentionnées à Cuba.

Au cours des poursuites judiciaires contre Cuba qui donnent maintenant lieu à une nouvelle action de vol de nos fonds congelés, le gouvernement des États-Unis a agi avec une complicité totale auprès des parties demanderesses, en argumentant que la loi nord-américaine permettait l’utilisation des dits fonds pour satisfaire les décisions favorables aux parties demanderesses, tout comme le département du Trésor qui n’a pas posé le moindre empêchement et les a même exemptées d’obtenir un permis pour pouvoir s’approprier l’argent.

Ces actions contre Cuba s’appuient sur la manipulation arbitraire et politisée de la désignation par notre pays comme un prétendu État «parrainant le terrorisme international» de la part du gouvernement des États-Unis ainsi que sur interprétation trompeuse des lois nord-américaines elles-mêmes.

Il s’avère totalement inacceptable que l’on accuse l’État cubain de la commission de prétendus actes de terrorisme contre des citoyens nord-américains. Au contraire, ce sont précisément des actes de terrorisme et des attaques armées contre Cuba, perpétrés depuis ce pays, qui ont occasionné des milliers de morts, de graves lésions physiques et psychologiques à des ressortissants cubains ainsi que de nombreux dommages et préjudices économiques à notre pays.

Ces poursuites et d’autres similaires, présentées devant des tribunaux nord-américains manquent de validité et de légitimité pour Cuba car elles se basent sur des arguments faux et manipulés, constituant des aberrations légales qui ne trouvent appui que dans la politique irrationnelle et hostile du gouvernement des États-Unis contre Cuba.

L’État cubain a dénoncé de façon répétée les agissements illégaux des administrations des États-Unis successives contre les fonds cubains congelés illégalement dans ledit pays. Dans le passé, ces fonds ont été volés par décision ou avec l’assentiment de plusieurs présidents et du Congrès nord-américain lui-même, les 2 octobre 1996, 12 février 2001 et 29 avril 2005, pour «compenser» des représentants de la mafia terroriste de Miami, en particulier des membres des familles des pilotes de l’organisation contre-révolutionnaire Hermanos al Rescate qui ont été abattus le 24 février 1996 pour violer de façon répétée notre espace aérien.

Avec la récente attaque contre les actifs financiers cubains congelés dans des banques des États-Unis, les fonds qui ont été volés à notre pays atteignent 170 233 536 dollars.

Le ministère des Relations extérieures dénonce le fait qu’en prenant une fois de plus une décision unilatérale de voler les actifs financiers cubains, le gouvernement des États-Unis manque de façon flagrante à ses obligations de protéger et de garder l’intégrité absolue de ces fonds appartenant à des institutions cubaines.

Le gouvernement cubain ne reconnaît pas la juridiction des tribunaux nord-américains pour juger la République de Cuba. Ni le gouvernement, ni les organes judiciaires de ce pays ne sont habilités pour remettre une partie des fonds congelés à des groupes terroristes ou à de membres des familles de citoyens étasuniens qui se sont impliqués dans des agressions contre notre pays, encourageant ainsi de façon directe ce genre d’action.

Le gouvernement de Cuba condamne ces nouvelles attaques contre les fonds cubains congelés aux États-Unis qui constituent un acte violant le Droit international et une manifestation de plus de la politique criminelle de blocus et d’hostilité du gouvernement nord-américain contre notre pays.

Cuba ne renoncera jamais à son droit d’exiger la pleine responsabilité du gouvernement des Ètats-Unis pour le vol jusqu’au dernier centime des fonds qui nous appartiennent légitimement.

La Havane, 10 janvier 2007

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