Actualité - Comment les riches voient l'«opportunité historique» créée par le 11 septembre (II et III)
(Voici les deuxième et troisième parties de l'article «Comment les riches voient l'«opportunité historique» créée par le 11 septembre». Pour la première partie, voir LML No. 36 du 7 mai 2007.
II. Le partenariat sur la sécurité et la prospérité de l'Amérique du Nord
Le 23 mars 2005, deux ans après que le Conseil canadien des chefs d'entreprises ait émis l'appel à la création d'une Initiative sur la sécurité et la prospérité, le premier ministre du Canada Paul Martin, le président du Mexique Vicente Fox et le président des États-Unis George W. Bush se réunissaient au Texas d'où ils allaient annoncer le Partenariat pour la sécurité et la prospérité en Amérique du Nord.
À l'époque le PCC(M-L) a écrit: «Ils y ont officiellement adopté la tendance au pouvoir monopoliste absolu en Amérique du Nord, lorsque les pouvoirs décisionnels sont concentrés entre les mains des exécutifs dominants, la fraude de la démocratie représentative servant à cacher cette dictature des monopoles.
«Le communiqué annonçant le partenariat énonce des mesures spécifiques pour changer, si nécessaire, ou renforcer et codifier dans la loi les arrangements actuels qui définissent l'activité des monopoles et leur rapport avec le peuple, les autres entreprises et l'environnement social et naturel, en faveur du droit de monopole et en supplantant le droit public sur tous les fronts. L'entente de partenariat est un autre exemple de la transformation de l'État canadien, passant d'arrangements sociaux-démocrates au service du capital monopoliste depuis la Deuxième Guerre mondiale, à des arrangements fascistes au service des sections les plus réactionnaires du capital monopoliste. C'est un autre accord avec les États-Unis qui nie le droit à l'autodétermination des peuples canadien et mexicain, y compris des peuples autochtones et du Québec, ce qui revient à nier leur droit d'être. Il impose également la dictature à la classe ouvrière et au peuple des États-Unis. La négation du droit souverain à l'indépendance du Mexique et du Canada et du droit des peuples des trois pays de disposer d'eux-mêmes renforce le droit de monopole partout en Amérique du Nord. Elle fait planer le danger que les trois pays soient détruits pour constituer les États-Unis des Monopoles d'Amérique du Nord, un regroupement extrêmement réactionnaire.
«Tout effort déployé contre la création des États-Unis des Monopoles d'Amérique du Nord! Annexion non! Souveraineté oui! Un autre monde est possible!»
Les branches exécutives des gouvernements du Canada, du Mexique et des États-Unis se sont rencontrées à nouveau à Cancun, Mexique, les 30 et 31 mars 2006. C'était la deuxième rencontre annuelle sous les auspices du Partenariat pour la sécurité et la prospérité en Amérique du Nord (SPP). Dans le communiqué conjoint émis par Stephen Harper, George Bush et Vicente Fox on lisait:
«Sécurité énergétique de l'Amérique du Nord. Un approvisionnement durable, sûr et abordable d'énergie est essentiel pour alimenter l'économie nord-américaine. La collaboration dans les domaines de l'innovation, de l'efficacité énergétique et du développement technologique, y compris la mise en marché de ces technologies, favorise la sécurité énergétique. Nos gouvernements renouvellent leur engagement [...] de facilitation du commerce comme moyen d'atteindre nos objectifs communs de sécurité énergétique et de développement durable.»
Le PCC(M-L) écrivait:
«Pour gagner la victoire dans la concurrence mondiale et la guerre pour l'empire et l'hégémonie, les monopoles d'Amérique du Nord ont besoin d'une base forte et solide à partir de laquelle attaquer, conquérir et maintenir leur domination dans le monde. La stabilité de cette base est mesurée par le contrôle politique et policier de la classe ouvrière et du peuple par l'oligarchie financière. La stabilité pour les monopoles nécessite la négation de la volonté politique du peuple de s'unir dans l'action pour défendre ses droits à partir d'intérêts communs qui sont à l'opposé des intérêts de l'oligarchie financière sur tous les fronts: en matière politique, économique, sociale et culturelle.»
Même avant la signature du PSS en mars 2005 on avait assisté à la création d'un groupe de travail sur l'énergie par les ministres responsables de l'énergie du Canada, des États-Unis et du Mexique, avec pour objectif déclaré d'«améliorer la coopération énergétique en Amérique du Nord» et «améliorer le commerce énergétique et les inter-relations conformes à l'objectif de développement durable pour le profit de tous.»
Le concept de «pétrole et gaz naturel nord-américains» était par ailleurs le point de départ des délibérations du groupe de travail. Sauf que c'est sans préciser que les États-Unis ont besoin du pétrole tandis que le Canada et le Mexique ont des «réserves» de pétrole. Le Mexique possède les plus grandes réserves de pétrole brut conventionnel, estimées à 24 milliards de barils, puis viennent les États-Unis avec 22 milliards de barils et le Canada avec 4,4 milliards. Mais lorsqu'on inclut les sables bitumineux, les réserves du Canada se chiffrent bien au-delà de 300 milliards de barils de pétrole récupérable. La vaste majorité des raffineries se trouvent aux États-Unis.
III. La consommation et la production mondiales du pétrole alimente la machine de guerre des États-Unis
Quatre-vingt-cinq virgule six millions de barils de pétrole sont consommés à tous les jours, et 20,8 millions aux États-Unis seulement. En 2004, les États de la région du golfe Persique, en Asie occidentale, qui sont les plus grands producteurs au sein de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), représentaient 29% de la production mondiale de pétrole. Le Canada, le Mexique et les États-Unis représentaient ensemble 19% de la production mondiale. L'ensemble des pays de l'OPEP représentaient 40% de la production mondiale de pétrole en 2004, comparativement à 38% en 2003.
L'OPEP regroupe l'Algérie, l'Angola, l'Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, l'Indonésie, l'Iran, l'Irak, le Koweit, la Libye, le Nigéria, le Qatar et le Venezuela. L'Égypte, le Mexique, l'Oman et le Soudan ont assisté à sa dernière assemblée à titre d'observateurs. Le Canada n'est pas et n'a jamais été membres de l'OPEP. La Chambre des communes n'a jamais discuté de l'adhésion du Canada à l'OPEP bien que nous soyons un exportateur important de pétrole. Sur les douze pays membres, l'Irak et le Koweit sont sous occupation américaine, le pétrole de plusieurs autres est sous le contrôle de monopoles internationaux privés, notamment en Afrique subsaharienne, et d'autres sont directement la cible de menaces et de pressions des impérialistes américains, notamment l'Iran et le Venezuela.
Au début du siècle, l'OPEP a accru sa production sous la pression des États-Unis, malgré l'opposition de l'Iran et de l'Irak. La production s'est accrue en 2000 après une année restrictive durant laquelle l'OPEP a fait tripler le prix du pétrole brut, qui est passé de 10,00$ à 32,00$ le baril.
La gestion de la production de l'OPEP
Récemment, l'OPEP a réduit sa production. À sa réunion du 14 décembre 2006, les pays membres (à l'exception du gouvernement fantoche de l'Irak) se sont entendus pour réduire la production de 500 000 barils par jour à compter du 1er février 2007. Ils ont également rapporté que leur décision antérieure de réduire la production de 1,2 million de barils par jour à compter du 1er novembre 2006 a été suivie. Au total il s'agit d'une réduction de 1,7 de million de barils par jour.
Le rapport présenté à la réunion de décembre prévoit que la demande mondiale du pétrole augmentera de 1,3 million de barils par jour en 2007, mais on prévoit également que les pays producteurs qui ne sont pas membres de l'OPEP vont accroître leur production de 1,8 million de barils par jour en 2008. «Les incertitudes économiques sur le plan international, la décélération de la croissance et la forte hausse de l'approvisionnement par les pays qui ne sont pas membres de l'OPEP concourront à créer un important déséquilibre au deuxième trimestre de 2007», lit-on dans le rapport.
À la réunion de Téhéran, en novembre 2006, Mohammed Barkindo, secrétaire général de l'OPEP, a dit que l'organisation prévoyait une demande de 28,1 millions de barils par jour pour les pays membres, soit environ 1,6 millions de moins que ce que l'OPEP avait produit en septembre 2006.
Le gouvernement américain prétend qu'en juin 2006 la production de pétrole de l'Irak est revenue à son niveau d'avant l'invasion, soit 2,5 millions de barils par jour, pour la première fois depuis le début de la guerre. Des analystes américains parlent d'une augmentation possible allant jusqu'à 8 millions de barils par jour.
L'OPEP prévoit que la croissance de la demande moyenne annuelle du pétrole sera de 1,6% entre 2007 et 2025, soit 36% au total. Les pays en voie de développement, en particulier ceux d'Asie, devraient assumer les quatre cinquièmes de cette hausse et leur consommation devrait doubler pour atteindre 53 millions de barils par jour.
L'exportation des ressources énergétiques du Canada aux États-Unis représente maintenant plus de 10% de toutes les exportations de biens et services. Environ la moitié de toute la production de pétrole et de gaz naturel est exportée aux États-Unis tandis que l'est du pays continue d'importer le pétrole de l'étranger.
(À suivre: IV. L'ALÉNA et l'énergie continentale.)
(Le Marxiste-Léniniste, par Peggy Morton)
Libellés : États-Unis, La lutte des peuples pour restreindre le droit des monopoles
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