lundi, mai 28, 2007

Actualité - Les conditions de vie et de travail dans le monde

Des statistiques intéressantes sur les conditions de vie et de travail dans le monde...

Appauvrissement des travailleurs et du peuple

* Sur les 6,5 milliards d'habitants de la planète, plus d'un milliard sont sans emploi ou sous-employés. À la fin de 2005, 2,85 milliards de personnes âgées de 15 ans et plus travaillaient.

* En 2005, sur les 2,8 milliards de travailleurs dans le monde, près de 1,4 milliard ne gagnaient pas plus de 2$US par jour et parmi ces travailleurs les plus appauvris 520 millions gagnaient moins de 1$US par jour. Et ce malgré le fait que la plupart d'entre eux travaillaient de longues journées, souvent dans des conditions déplorables.

* Le nombre de personnes vivant dans ce que les organismes de l'ONU appellent «la pauvreté absolue» (moins de 1$US par jour) est passé de 1 237 millions en 1990 à 1 100 millions en 2000. Or, la diminution est principalement attribuable à deux pays, la Chine et l'Inde, où vit 38% de la population mondiale. En Chine, le nombre de personnes vivant dans la pauvreté absolue a baissé, passant de 361 millions à 204 millions. En Afrique subsaharienne, en Europe et en Asie centrale, et Amérique latine et dans les Caraïbes, il s'est accru de 82, 14 et 8 millions respectivement.

* Le revenu annuel per capita dans plus de 100 pays est inférieur à ce qu'il était il y a 15 ans. Cela signifie qu'environ 1,5 milliard de personnes sont considérablement plus pauvres qu'au début des années 1980. Quelque 800 millions de personnes aujourd'hui sont sous-alimentées et 95% d'entre elles vivent en Asie, en Afrique, en Amérique latine et dans les Caraïbes. Quelque 500 millions de personnes vivant aujourd'hui ne vivront pas passé 40 ans.

Écart grandissant entre riches et pauvres

Sur les 6,5 milliards d'habitants de la planète aujourd'hui, seulement 500 millions vivent dans un confort relatif et la vaste majorité de ces 500 millions vivent en Amérique du Nord, en Europe ou au Japon. Les autres 6 milliards ne peuvent se payer les produits de base.

* L'écart entre riches et pauvres continue de grandir à l'échelle mondiale. En 1960, les 20% de la population les plus riches gagnaient au moins 30 fois plus que les 20% les plus pauvres. Aujourd'hui ils gagnent 80 fois plus.

* Les 300 plus riches du monde ont l'équivalent de 50% de la population mondiale, c'est-à-dire plus de 3 milliards d'êtres humains. Les avoirs des 15 personnes les plus riches sont supérieurs au Produit intérieur brut de l'ensemble des pays de l'Afrique subsaharienne.

* Plus de quatre milliards de personnes (hommes, femmes, enfants, malades et âgées) sont privés des droits humains les plus fondamentaux: le droit à la vie, à la santé, à l'éducation, à l'eau potable, à denrées de base, au logement, à l'emploi, à la dignité et à l'esprit d'une vie meilleure. La planète a ce qu'il faut pour répondre à 100% aux besoins fondamentaux en alimentation, mais plus de 30 millions de personnes meurent de faim chaque année et plus de 800 millions souffrent de sous-alimentation chronique.

* Le plupart des pays à grande population possédant d'amples ressources matérielles (Russie, Inde, Chine, Brésil, Nigéria, Indonésie, Pakistan et Mexico) comptent parmi les plus pauvres de la planète.

* Après des siècles d'exploitation impitoyable par les puissances colonialistes et impérialistes, les pays d'Asie, d'Afrique, d'Amérique latine et des Caraïbes sont aujourd'hui complètement drainés. Non seulement leur a-t-on volé leurs ressources naturelles, mais ils sont écrasés sous le poids d'une énorme dette pratiquement impayable envers ces mêmes puissances qui les ont opprimés, colonisés et pillés. Les chiffres ont maintes et maintes fois démontré qu'il est impossible pour ces pays de générer suffisamment de revenus pour payer leurs dettes artificiellement gonflés et réaliser en même temps un minimum de de progrès social et économique.

* Aujourd'hui, dans les pays sous-développés d'Asie, d'Afrique, d'Amérique latine et des Caraïbes, deux enfants sur cinq souffrent d'une croissance physique et intellectuelle retardataire; un sur trois est obèses à risque; 30 000 meurent chaque jour de problèmes médicaux pouvant être guéris par une intervention médicale ou alimentaire de base; deux millions de filles sont poussées chaque année à la prostitution; 130 millions d'enfants n'ont pas accès à l'éducation élémentaire; et 250 millions d'enfants de moins de 15 ans sont forcés de travailler dans des conditions de quasi esclavage.

* L'écart entre riches et pauvres grandit également aux États-Unis et dans les autres pays de la Triade (Amérique du Nord, Europe et Japon). Au Canada, en 2005 30% des familles gagnaient 60,3% du revenu total. Les 30% de l'échelon inférieur en gagnaient 7,8%. Plus de 30 millions de résidants des États-Unis (10% de la population) ont une espérance de vie de moins de 60 ans. Plus de 40 millions de personnes n'ont pas d'assurance médicale et plus de 45 millions vivent sous le seuil officiel de pauvreté.

États-Unis

* 37 millions d'Américains, soit un sur huit, vivent sous le seuil officiel de pauvreté, qui est établi à un revenu annuel de 19 971$ pour une famille de quatre.

* Plus de 90 millions d'Américains, soit près d'un tiers de la population, arrivent à peine à satisfaire à leurs besoins avec un revenu équivalant à deux fois le seuil officiel de pauvreté.

* Le nombre de pauvres aux États-Unis s'est accru de cinq millions au cours des dix dernières années. L'écart entre riches et pauvres a atteint des proportions inégalées. Le 1% les plus riches accaparaient près de 20% des revenus du pays en 2005, tandis que les 20% les plus pauvres n'en tiraient que 3,4%.

* Un cinquième des travailleurs et 29% des travailleuses ont un emploi à temps plein et permanent pour un revenu inférieur au seuil de pauvreté.

* Le salaire minimum fédéral est de 5,15$ l'heure. Si on l'augmentait à 8,40$ il ne représenterait toujours que la moitié du salaire horaire moyen.

* Le salaire minimum aujourd'hui représente moins de 11 000$ par année pour un emploi à temps plein.

* Il y a actuellement 50 millions emplois non syndiqués dans l'industrie des services et on prévoit qu'il y en aura entre 10 et 15 millions de plus d'ici dix ans.

* Un an après avoir quitté les études collégiales les femmes gagnent 20% de moins que les hommes pour le même travail. Dix ans après les études, l'écart grandit: les femmes gagnent 69% du salaire des hommes.

* Il y a deux fois plus de femmes que d'hommes qui travaillent au salaire minimum et ce taux est plus grand parmi les femmes qui ne sont pas de race blanche. Aujourd'hui plus de neuf millions de femmes sont au bas de l'échelle des salaires, avec moins de 7,25$ l'heure.

* Le salaire annuel moyen de base pour une semaine de 40 heures est de 40 988$.

* Le revenu hebdomadaire moyen a baissé de 0,1% en avril et en un an le revenu horaire et hebdomadaire moyen n'a augmenté que de 3,7% et 3,4%.

* En avril 2007, le département du travail rapportait que les entreprises manufacturières ont éliminé 19 000 emplois, marquant dix mois de baisse continuelle de l'emploi dans ce secteur. Les entreprises du secteur de la machinerie ont éliminé 5 000 emplois, des véhicules automobiles 5 000 et du textile 3 000.

* Les profits des entreprises ont plus que double depuis 2000. En 2006 la part des profits dans le revenu national atteignait son plu haut niveau de l'histoire.

Nombre grandissant de travailleurs migrants

Selon l'idéologie centrée sur le capital, les travailleurs et leur famille, qu'elle qualifie de «capital humain» sur un «marché du travail mondialisé», jouent un rôle équivalent aux matières premières et aux usines. Ils sont un «coût de production» à déplacer d'un endroit à l'autre selon les besoins des monopoles. Que ce soit à l'échelle nationale ou internationale, cette idéologie veut qu'un travailleur qui n'a pas d'emploi a le devoir de s'exiler et d'amener sa famille là où le demande «le marché du travail», c'est-à-dire là où en ont besoin les monopoles.

* Le taux de croissance de la population migrante mondiale a plus que doublé des années 1960 aux années 1990, atteignant 2,6% en 1985-1990. Cette croissance a été marquée dans les régions en voie de développement: de 0,3% par année en 1965-1975 à 2,7% par année en 1985-1990. Tout indique que ce n'est que le début d'une tendance qui va s'accélérant.

* L'Organisation internationale du travail (OIT) estime qu'en 2005 il y avait environ 20 millions de travailleurs migrants, d'immigrants et de membres de leurs familles en Afrique, 18 millions en Amérique du Nord, 12 millions en Amérique centrale et du Sud, 7 millions en Asie du Sud et de l'Est, 9 millions au Moyen-Orient et 30 millions en Europe. En Europe occidentale ont compte environ 9 millions de citoyens actifs économiquement et leurs dépendants qui proviennent d'ailleurs.

* Le nombre de travailleurs qu'on appelle «illégaux» ou «sans papier» augmente rapidement. Le nombre de travailleurs migrants «non autorisés» augmente dans pratiquement toutes les régions du monde. Sur entre 80 et 97 millions de travailleurs migrants et leurs dépendants vivant présentement dans un pays autre que le leur, on estime que pas moins de 15% travaillent de façon irrégulière. Selon l'OIT se phénomène pourrait être en partie attribuable à la commercialisation du processus de recrutement et à la pratique de plus en plus répandue dans les pays développés consistant à imposer des politiques restrictives à l'immigration.

* Dans cette commercialisation du recrutement des travailleurs migrants, un marché s'est créé pour le trafic de travailleurs migrants. Les femmes et les enfants en sont particulièrement victimes, se retrouvant souvent dans des conditions de travail esclavagiste ou de prostitution forcée.

* L'OIT affirme que les travailleurs migrants, toutes catégories confondues, sont soumis de façon de façon systématique à un traitement abusif, exploiteur et discriminatoire dans les pays d'accueil. Dans beaucoup de pays les normes du travail ne s'appliquent pas aux non-citoyens, notamment aux travailleurs migrants qui ne sont pas entrés au pays de façon autorisée.

* Entre 1970 et 1990, le nombre de pays employant une main-d'oeuvre étrangère a plus que doublé, passant de 42 à 90.

Croissance de la productivité du travail

* Selon la dernière étude du Fonds monétaire international (FMI), la production mondiale a continué de croître à un taux de 4,3% en 2005, comparé à 5,1% en 2004.

* La productivité générale du travail (production par travailleur) s'est accrue de 2,6% en 2005, comparativement à 3,0% en 2004.

* Depuis 1995, la productivité du travail s'est accrue en moyenne de 2% par année, tandis que le PIB s'est accru en moyenne de 3,8% par année. Puisque la croissance du PIB est la somme de la croissance de la productivité et de l'emploi (plus de personnes travaillent plus efficacement), il est évident que la croissance des dix dernières années est davantage attribuable à une hausse de la productivité qu'à une hausse de l'emploi.

Taux de chômage

Toutes les données ci-dessous se rapportent à des travailleurs participant à l'économie socialisée en tant qu'employés, sous-employés ou chômeurs. Elles ne comprennent pas ceux qui ne cherchent pas de travail pour une raison ou une autre ni ceux qui travaillent à l'extérieur de l'économie socialisée officielle.

* Selon les données de l'OIT, c'est en Amérique latine et dans les Caraïbes que le taux de chômage augmente le plus rapidement. Le nombre de travailleurs sans emploi s'y est accru de 1,3 million et le taux de chômage s'est accru de 0,3% entre 2004 et 2005, pour se situer à 7,7%.

* L'Europe centrale et de l'Est (qui ne fait pas partie de l'Union européenne) et la Communauté des États indépendants ont également connu une augmentation constante du taux de chômage: de 9,5% en 2004 à 9,7% en 2005.

* Dans toutes les régions de l'Asie, le taux de chômage est demeuré inchangé en 2005: 3,8% en Asie de l'Est (le taux le plus bas au monde); 4,7% en Asie du Sud; 6,1% en Asie du Sud-Est et dans les pays du Pacifique.

* C'est en Asie du Sud-Ouest (Moyen-Orient) et en Afrique du Nord qu'on retrouve encore le taux de chômage le plus élevé au monde.

* Seules les pays qu'on appelle Économies développées et ceux de l'Union européenne ont connu une baisse du taux de chômage, passant de 7,1% en 2004 à 6,7% en 2005.

* Dans la plupart des pays à l'extérieur de la triade, les données sur l'emploi et le chômage sont des mesures approximatives de l'État d'emploi et de bien-être de la population. Dans beaucoup de ces pays il n'y a pratiquement pas de mesure de protection pour les sans-travail.

* Entre 1995 et 2005 la population active (l'ensemble des employés, sous-employés et sans-emploi) s'est accrue de 16,8%, c'est-à-dire 438 millions de travailleurs de plus. Durant la même période la population active âgée de 15 à 24 ans ne s'est accrue que de 4% et le taux de participation des jeunes a chuté de 4,8%, pour se situer à 54,1%.

Les femmes dans la population active rémunérée

* Selon l'OIT, en 2005 les femmes représentaient environ 40% de la population active rémunérée mondiale. Le taux général de participation des femmes a baissé au cours des dix dernières années à cause de la baisse de la participation des jeunes femmes.

* La situation diffère selon la région: L'Asie du Sud-Ouest (Moyen-Orient) et l'Afrique du Nord ont connu une hausse de la participation des femmes par rapport aux bas taux de participation qu'on leur connaît. L'Amérique latine et les Caraïbes ont également connu une hausse.

* Dans l'ensemble, la tendance à l'augmentation du taux de participation à la population active parmi les femmes des années 1980 et du début des années 1990 s'est arrêtée dans les régions comme l'Asie du Sud-Ouest et l'Asie du Sud et s'est même renversée en Europe centrale et de l'Est (extérieur à l'UE) et dans la Communauté des États indépendants, en Afrique de l'Est et en Afrique subsaharienne.

* Concernant le taux d'emploi chez les hommes et les femmes: tandis que le pourcentage mâles adultes ayant un emploi a baissé de 1,3% pour se situer à 80,8%, celui des femmes s'est accru. En 2005, 52,2% des femmes adultes étaient employées, comparativement à 51,7% en 1995.

* L'industrie du textile et du vêtement est significative pour ce qui est de l'emploi, de la production et de l'exportation dans plusieurs pays en voie de développement. Un important pourcentage des travailleurs de ce secteur sont des femmes. Depuis janvier 2005, avec l'élimination progressive des quotas de l'Arrangement multifibres (AMF) ce secteur connaît un chambardement. Les changements qu'a entraînés l'abolition des quotas dans le commerce du textile et du vêtement touchent des millions de travailleurs et des centaines de milliers d'entreprises dans le monde. Les populations et les pays les plus vulnérables écopent.

Il a eu une tendance à la baisse de l'emploi dans le secteur du vêtement: de 14,5 millions de travailleurs en 1990 à 13,0 millions en 2000, en partie à cause de la consolidation de ce groupe de production et de l'application de la science et de la technologie, notamment la machinerie moderne. De même, l'emploi dans le textile est passé de 19,7 millions en 1990 à 13,5 millions en 2000. En dépit de la baisse du nombre de personnes employées, le secteur du textile et du vêtement demeure un des plus grands employeurs.

L'emploi dans les secteurs industriels, agricoles et des services

* En 2005, le secteur agricole représentait 40% de l'emploi total dans le monde. C'est le plus important de ces trois secteurs pour ce qui est de l'emploi: 1,1 milliard de personnes y travaillent.

* L'agriculture continue de dominer l'Asie de l'Est, l'Asie du Sud-Est, l'Asie du Sud et l'Afrique subsaharienne, où vit plus de 60% de la population mondiale en âge de travailler.

* La part de l'agriculture a baissé entre 1995 et 2005, passant de 44,4% à 40,1%. La baisse a touché toutes les régions sauf l'Asie de l'Est, où la part de l'agriculture est demeurée stable.

* Le secteur industriel s'est accru avec le temps pour ce qui est du nombre de travailleurs qu'il emploi: 598 millions de travailleurs en 2005, une hausse de 16% en dix ans. Sa part de l'emploi total a néanmoins baissé de 21,1% à 20,0%.

* La part de l'emploi du secteur industriel a baissé considérablement dans les pays développés et ceux de l'UE. En Europe centrale et de l'Est (extérieur à l'UE), dans la Communautés des États indépendants et en Asie de l'Est, elle n'a pas baissé autant. Par contre, elle s'est accrue en Asie du Sud-Est et dans la région du Pacifique, en Asie du Sud-Ouest et en Afrique du Nord. En Amérique centrale et du Sud, dans les Caraïbes et en Afrique subsaharienne, la part du secteur industriel est restée stable.

* C'est dans le secteur des services que le tableau de l'emploi a le plus changé au cours des dix dernières années. La part de l'emploi de ce secteur s'est accrue dans toutes les régions du monde sauf une: Asie du Sud-Ouest et Afrique du Nord. On dit que s'il continue de croître au même rythme il dépassera l'agriculture.

* L'Asie de l'Est (où c'est en Chine qu'on trouve 94% de l'ensemble des emplois) n'a pas connu le même changement dans la distribution des emplois par grands secteurs. On se serait attendu à d'importants changements dans le secteur manufacturier en Chine, où l'emploi dans les nouvelles industries manufacturières exportatrices s'est accru, mais il y a également eu une baisse rapide de l'emploi dans le vieux secteur manufacturier d'État.

(Le Marxiste-Léniniste)

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