Actualité - Encore les vieilles tactiques de l'État canadien: Provoquer des émeutes contre les Six Nations
Des résidants de Caledonia se sont rendus au parc d'amusement hier soir pour se monter les uns les autres contre les Six Nations. Ils leur en veulent parce que leurs propriétés (de vieilles maisons pour la plupart) perdent de leur valeur et que les commerces sont moins achalandés. Pourtant, Tim Horton fait une fortune avec les Indiens, la police et les gens qui se rassemblent là tous les jours. Quelles règles le restaurant Tim Horton applique-t-il pour maintenir l'ordre entre ces différentes factions?
«Ne nous laissons pas faire. Allons aux barricades crier des bêtises à ces Indiens. Peut-être réussirons-nous à leur faire faire quelque chose de stupide (comme ce que vous êtes en train de faire, par exemple?). Ça nous donnera une raison de leur taper dessus.» Ils se sont rendus au parc mais sont restés à une centaine de pieds des manifestants, essayant par tous les moyens d'attirer l'attention. Nous sommes restés là à les regarder faire et à déplorer leurs conneries. À la fin les émeutiers ont vandalisé une voiture de police et une personne a été arrêtée.
Quand il s'agit des Indiens, ils arrêtent celui qui se bat et l'ensemble de la communauté, tous les Indiens qui se trouvent à des milles à la ronde. S'ils ne réussissent pas à le faire, ils encerclent la communauté et déclarent la loi martiale. Nous n'avons qu'à rester là, assis sur des chaises de parterre et à nous faire à manger sur le barbecue. C'est suffisant pour être suspects et présumés auteurs d'actes violents!
Il faut de l'imagination pour transformer l'occupation pacifique de nos terres en un crime. Mais ces castors sont industrieux. Ils planifient tout. Quand ils ne parviennent pas à amener les Indiens à faire des choses regrettables, ils s'arrangent pour que quelqu'un d'autre le fasse. Les policiers ont manqué leur coup avec leur descentes aux petites heures du matin. Tout le monde a vu qu'ils s'en prenaient à des innocents. Mais ils trouvent quand même les moyens de blâmer «les Indiens». C'est une vieille tradition qui remonte à l'époque coloniale et ils y adhèrent religieusement, même si ça ne marche pas.
Ce qui se produit maintenant à Caledonia nous rappelle les agissements des gens de Chateauguay durant la crise d'Oka en 1990. Ils s'étaient massés près de Kahnawake, provoquaient des émeutes, nous brûlaient en effigie tous les soirs, lançaient des pierres à la GRC et demandaient que l'armée vienne nous mater. Ça ne peut être autre chose que du spectacle. Nous les regardons faire. Une fois la crise terminée, nous avons refusé de magasiner dans leurs boutiques. Et devinez ce qu'ils ont fait? Ils ont essayé de nous poursuivre en justice pour 25 millions $ en dédommagement pour perte d'affaires!
À Burnt Church, au Nouveau-Brunswick, le gouvernement fédéral a chargé comme un taureau. Ça n'a pas marché. Il a alors décidé d'inciter les pêcheurs francophones contre les Indiens. Ils réussissent toujours à trouver quelques écervelés qui iront dire des conneries à la télévision. Sinon, ils trouvent quelqu'un d'autres à blâmer — n'importe qui sauf le gouvernement.
Quand la situation s'est échauffée à Ipperwash en 1995, ce fut la même vieille tactique. Ils ont convoqué une grande assemblée publique dans une aréna de la région pour transformer de simples travailleurs en racistes et crieurs de bêtises. Après Ipperwash, nos supporters sont allés à une assemblée du groupe suprémaciste «Onfire». Les suprémacistes en voulaient aux Ojibways pour avoir repris leurs terres à Stoney Point et provoqué une dévaluation des chalets d'été dans la région par leur présence. Le Canada attire des touristes de partout dans le monde en leur disent: «Venez voir nos Indiens!» Mais quand ils nous voient en personne, ils n'osent pas nous serrer la main et nous regarder dans les yeux. Ils ne veulent certainement pas de nous comme voisins, même si les autochtones n'ont jamais ennuyé personne. Cette attitude s'alimente de l'ignorance du vrai rôle que nous avons joué dans l'histoire. Il y avait un mépris total et ouvert envers les autochtones à cette assemblée. Nos gens ont demandé une intervention d'une minute pour calmer les esprits. Ce fut une minute de silence à la mémoire de Dudley George, abattu par la police provinciale. Mais après ils ont continué leur assemblée comme si de rien n'était.
Aujourd'hui à la CBC il y avait les deux frères Henning, Don et John, de la compagnie Henco. Ils étaient passé par leur coiffeur et portaient tous deux de beaux chandails de golf neufs de marque connue. Ils ont dit réaliser maintenant que la protection des titres des Six Nations par la Couronne pourrait être encore valable. «Remboursez-nous pour notre faillite dans ce cas, c'est tout ce que nous demandons», était leur message. Ils vont perdre 6 millions $ (et tous les profits). «Nous ne voulons voir personne se retrouver sans abri», ont-ils dit (mais personne ici ne peut acheter ces châteaux en Espagne qu'ils ont construits!)
Puis ce fut le même refrain: «Nous voulons un règlement pacifique et retourner au travail.» (Autrement dit, ils veulent que les Six Nations restent les bras croisés pendant qu'ils nous volent nos terres!) La mairesse de Haldimand, Maria Trainor, a dit à peu près ceci: «Les gens de Caledonia perdent leurs chèques de paie hebdomadaires parce qu'eux ne reçoivent pas des chèques automatiquement du gouvernement à tous les mois.» (Moi j'attends toujours. J'ai attendu toute ma vie.) Selon elle, nous vivons tous du bien-être. Elle essaie de nous monter les uns contre les autres. Quelques minutes plus tard, elle nous a dit qu'elle n'avait jamais dit cela. Elle pense sans doute que nous n'avons pas la télévision non plus (tout cela a été télévisé).
Madame Trainor devrait laisser sa place à d'autres pour que ceux qui sont responsables des promesses que nous a faites la Grande-Bretagne respectent les obligations du Canada, comme la gouverneure générale, par exemple. Nous ne voudrions pas qu'elle retarde trop son voyage en Haïti, mais c'est l'honneur de la Couronne qui est en jeu et c'est sa responsabilité de la défendre.
Nos gens ont fait preuve de grande retenue. Nous sommes parfaitement capables de régler les questions internationales de façon diplomatique. Mais eux, ils préfèrent contourner la loi et ils essaient de monter les gens les uns contre les autres pour sauver la face. Ils ne veulent surtout pas que le monde voit quel cafouillage ils font.
(Traduit de l'anglais par Le Marxiste-Léniniste)
(Kahentinetha Horn - Mohawk Nation News)
Libellés : La lutte des Premières Nations pour leurs droits ancestraux
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