Actualité - Aux États-Unis: une justice fantoche pour les noirs et les latinos
En effet, le 2 Novembre 1982, James Waller, un homme de race noire de un mètre quatre-vingt dix et pesant environ cent kilos, avait été reconnu coupable d’agression sexuelle à Dallas (ville du Texas dans le sud des États-Unis).
Waller fut accusé par la police de s’être introduit dans un appartement situé dans la résidence où il habitait. La victime avait décrit sont agresseur comme étant un noir de un mètre soixante quinze environ et de petite carrure: c'est-à-dire comme n’ayant rien à voir avec le profil de Waller.
Durant le procès qui eut lieu à Dallas, plusieurs témoins déclarèrent à la barre que Waller se trouvait bel et bien chez lui avec son épouse à l’heure de l’agression. Mais le tribunal trouva ses preuves et allégations insuffisantes. Après quarante-six minutes de délibération le jury l’envoya en prison pour trente ans.
Waller ne s’avoua pas vaincu. D’appel en appel, il exigea d’être soumis à un test d’ADN – acide désoxyribonucléique – détectable dans le sperme et les cellules de chaque individu permettant ainsi d’identifier de manière certaine son porteur.
Waller subit pourtant un nouveau coup dur au cours de son appel: son épouse Doris, alors enceinte, se succomba suite à un accident de la circulation alors qu’elle se rendait à une audience de la cour d’appel.
Plusieurs années plus tard, lorsque la preuve fut apportée que l’ADN de l’agresseur (à ce jour inconnu) n’avait rien à voir avec le sien, Waller fut innocenté toutes les accusations. L’auteur du crime court toujours.
James Waller souffrit des pires violations de ses droits citoyens et humains. Durant les longues années de son incarcération, il fut employé à ramasser du coton, sans percevoir un centime pour ce travail forcé. Emprisonné injustement il fut de surcroît frappé par la perte de sa femme et de son enfant alors qu’il était derrière les barreaux.
Grâce à l’utilisation de la technique de l’ADN, le cas de James Waller est le douzième du genre dans cette ville texane depuis 2001; un sinistre record pour les États-Unis, signe de l’irresponsabilité politique qui handicape la vérité et la justice. La quasi-totalité de ces cas concerne des citoyens de race noire ou d’origine hispanique, les autres étant des blancs issus des classes les plus basses de la société. Ce phénomène est également présent dans les états de l’Illinois et de New York.
On pourrait également parler de la Floride, avec les récentes mésaventures de Luis Diaz, un immigrant cubain accusé d’être l’auteur d’agressions sexuelles et condamné la réclusion criminelle à perpétuité. Luis et les personnes qui témoignèrent en sa faveur avait toujours nié les faits qui lui étaient imputés. Un quart de siècle plus tard, après avoir moisi derrière les barreaux, perdu sa famille et surtout son «rêve américain», un test d’ADN vint prouver son innocence.
Il est notable que, en plus de l’injustice commise, les véritables criminels courent toujours et continuent probablement de sévir impunément.
Il est vrai tant Luis à Miami que James à Dallas ont été blanchis ; mais comme tant d’autres, leur cas reflète le fait que le système judiciaire américain s’acharne contre les noirs, les latinos, les immigrants, contre le pauvres en général: il s’agit bien d’une justice fantoche.
(Granma International - Alfred Potter)
Libellés : États-Unis, La lutte contre la création d'un État fasciste
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