lundi, juillet 02, 2007

Actualité - Étonnant ou dégoûtant? 58 millions $ pour la guerre de Kanehsatake

C'est l'histoire d'un plan conçu par des bureaucrates psychopathes et de hauts fonctionnaires à Québec et à Ottawa pour détruire Kanehsatake. Ils ont donné un ultimatum à leurs marionnettes, comme l'avare James Gabriel: «Vous faites ceci et cela ou vous n'aurez pas l'argent.» Ils voulaient démarrer la mine de niobium et placer Kanehsatake sous la juridiction de la municipalité de Oka. Il leur fallait pour cela chasser les Mohawks du territoire où se trouve ce métal convoité par le complexe militaro-industriel.

Bien que ce soit une compagnie publique, le Québec, le Canada et les États-Unis sont tous actionnaires de Niocan Inc. Le «niobium» est rare. Il produit un acier plus fort, plus léger et plus flexible. L'armée le veut pour ses ogives, ses missiles, son exploration de l'espace. Pour conquérir l'univers, quoi. Nous luttons contre cette mine depuis les années 1970.

Nous nous demandions pourquoi des millions de dollars sont dépensés dans notre communauté.

Des tests ont été faits. On a creusé des trous assez profonds dans la terre. Mirslav Nastev, de Ressources naturelles Canada, a découvert que Niocan avait manipulé les résultats des tests. Le déplacement du roc a provoqué des émanations de radon, un gaz cancérigène. Notre communauté se retrouve avec un taux de cancer parmi les plus élevés au pays. La cour a jugé que Niocan n'était pas autorisé à opérer une mine à cause de nos revendications territoriales et parce que nous n'avons pas été consultés.

Le grand chef James Gabriel était un chef nommé par la cour. Son mentor était l'avocat Eric Maldoff, de la firme Heenan & Blaikie de Montréal. Il a été envoyé à Kanehsatake par l'ex-premier ministre Jean Chrétien avec l'ordre de garder Kanehsatake loin de la presse. Mais c'est le premier ministre Paul Martin qui a pressé sur le bouton pour envoyer la milice prendre contrôle de notre communauté le 12 janvier 2004.

Après la crise mohawk de 1990, nous avons créé la Coalition mohawk avec trois objectifs: 1.

Consulter les gens sur les questions relatives au territoire, à la gouvernance et au développement économique. 2. Représenter la communauté selon notre mandat dans les négociations relatives au territoire. 3. Recevoir et dépenser tout argent provenant du gouvernement à ces fins. La Coalition n'a jamais été dissoute. James Gabriel et Clarence Simon l'ont secrètement re-enregistrée à Québec pour le compte du ministère des Affaires indiennes. Ils ont reçu des millions de dollars du gouvernement et acheté des armes et de véhicules enregistrés au nom de la corporation.

Dans les 750 pages de documents rendus publics aux termes de la loi sur l'accès à l'information, on apprend que la manoeuvre avait été planifiée des années à l'avance. Les documents en question sont des échanges entre élus et haut fonctionnaires: Jacques Chagnon de la Sécurité publique du Québec, Rob Write et Eric Maldoff du Bureau du Conseil privé, Chantal Bernier et Ann McLellan du Bureau du Solliciteur général, Wayne Easter du ministère de la Justice et Walter Walling et Andy Scott des Affaires indiennes. Ils ont tous participé à ces manoeuvres contre nous.

Leur but était de prendre le contrôle de la commuanuté, de la Commission de police et des magasins de cigarettes. Pour cela il leur fallait prendre le contrôle de la police, nous criminaliser et nous démoniser grâce à des campagnes coûteuses de relations publiques, comme avec la firme Communications («scandale des commandites») Strategy de Montréal. Ils ont travaillé à la fois pour les Affaires indiennes et pour Niocan et font toujours l'objet d'une enquête au criminel. Ils ont finalement décidé que la meilleure façon de nous contrôler était le fusil.

De 2003 à aujourd'hui, le ministre des Affaires indiennes a financé et manipulé la guerre de Kanehsatake. Plusieurs lois touchant au Conseil du trésor ont été enfreintes afin d'acheminer 58 millions $ dans la caisse d'une entreprise usurpée. Son agent James Gabriel a fait un tel fouillis des finances que le ministère a pu réclamer la tutelle et la cogestion. Ce sont les firmes Hartell et PriceWaterhouseCooper qui s'en sont occupé et elles se sont payées des millions de dollars à même nos budgets. Personne ne nous a dit que notre argent allait être utilisé de cette façon.

Dans une lettre du 16 décembre 2003 à Peter Fisher, du bureau de la ministre de la Justice, le grand chef James Gabriel mentionne des ententes et des rencontres secrètes. Eric Maldoff et Walter Walling n'avaient aucune raison d'assister à ces réunions de conseil. Ces documents prouvent que Eric, Ann, Walter et d'autres ont comploté pendant plusieurs années avant l'attaque du 12 janvier 2004.

Le ministère des Affaires indiennes a défrayé les 16 poursuites judiciaires de James Gabriel contre nous parce que nous posions trop de questions. Il voulait remettre leur marionnette James Gabriel au pouvoir.

En 2003, James Gabriel a commencé à embaucher des fiers-à-bras. Il en a recruté 67 au Québec. Le chef cri Ted Moses affirme qu'on lui a menti au sujet de l'opération. Il a retiré ses hommes. La plupart des fiers-à-bras avaient des dossiers criminels chargés, la plupart n'avaient pas eu de formation pour le port d'armes, certains étaient des bûcherons et plusieurs d'entre eux n'avaient pas le droit de porter des armes, sans parler de fusil de tireur d'élite.

En 1996, le Bureau du Conseil privé a embauché Richard Walsh, un homme avec des antécédents criminels, pour déterrer toutes sortes de choses contre nous. Il a dit que presque tous les résidants de Kanehsatake étaient des criminels.

La milice de James Gabriel a reçu 58 millions $ par l'entremise de la compagnie usurpée. Nos programmes et nos services en ont souffert.

Avec 58 millions $, on se paie toute une guerre. Des millions de dollars ont été donnés à James Gabriel et à sa milice pour acheter des armes illégales. La GRC a acheté les armes en avril 2003, un an avant l'attaque. Cela comprend: 30 000 balles pour chaque homme, femme et enfant; des fusils de tireur d'élite de calibre international; des pistolets automatiques Ruger; des boîtes complètes de chargeurs automatiques à 30 coups; des sacs mortuaires; des silencieux MP 5 avec tous les accessoires, qui sont illégaux, sans compter que cela ne fait pas partie de l'équipement policier habituel; des lunettes d'approche M9-63; des lance-grenade (!); des grenades à décharge continue; des microphones et autres équipements d'écoute; des gilets pare-balles... Et qui sait, peut-être des chars d'assaut cachés dans les buissons!

Ils ont également acheté des voitures et tout l'équipement informatique nécessaire pour établir un poste de police de haut calibre pour Kanehsatake à Laval. Une bonne partie des armes ont par la suite disparu.

Dans un document «secret» de la Sécurité publique du Québec daté du 20 septembre 2005, intitulé «Considérations stratégiques», Chantal Bernier et son ministère ont décidé de changer la gouvernance de Kanehsatake. Des bureaucrates ont changé la procédure pour la validation d'une résolution d'un conseil de bande. Dans une lettre datée du 3 août 2006, le bureau du Québec des Affaires indiennes déclare qu'«une résolution du conseil est valable dans la mesure où elle est acceptée par une majorité au conseil.» C'était, selon le ministère, «strictement pour faciliter le consensus dans la communauté» sur la sécurité publique. En fait, c'était pour s'assurer que James Gabriel revienne au pouvoir et y reste.

L'élection truquée de 2005 a été financée et manipulée par le ministre des Affaires indiennes. Il a donné l'argent à James Gabriel et à ses candidats favoris. Le ministère et Eric Maldoff ont surveillé les élections de près. Monique Gagnon du bureau régional du Québec a autorisé «un financement spécial» pour la résolution des litiges en cas de défaite pour James Gabriel. Et celui-ci a en effet perdu. Une somme additionnelle de 500 000$ a été transférée pour couvrir ses dépenses. Ils voulaient des «conditions gagnantes».

En 2005, les six chefs sous l'influence des Affaires indiennes ont demandé à une cour fédérale de congédier Steve Bonspille, qui a remporté les élections et qui refusait de signer leurs propositions, pour l'empêcher de tenir des réunions publiques.

Un conseil de bande a autorisé le règlement S24 qui intègre Kanehsatake à la municipalité d'Oka. Bonspille a refusé de signer.

Les 58 millions $ sont passés par les bureaux du Solliciteur général, de la Sécurité publique, des Affaires indiennes et d'Eric Maldoff pour le Conseil privé.
Tout cela pour Niocan Inc.

James Chagnon, alors ministre de la Sécurité publique du Québec, a dit que, selon la loi sur la police, ces mercenaires n'ont pas le droit de se rendre dans un autre territoire avec des fusils dans leur voiture sans une attestation du ministère. James Gabriel leur a lui-même donné des attestations à l'Hôtel Hilton de Laval, où les armes étaient déposées. Il y a des enregistrements vidéos à cet effet. La Sûreté du Québec s'est retiré de l'opération parce que «c'était trop dangereux».

Sécurité publique et Protection civile Canada a embauché une firme indépendante (Samson & Associates d'Ottawa) pour faire une vérification comptable des fonds reçus des gouvernements du Canada et du Québec pour le service policier. Son rapport du 2 août 2006 établit que le ministère des Affaires indiennes a versé les fonds à la milice. L'argent a été retiré des budgets pour la santé, l'éducation et l'aide sociale et place dans le financement de la police.

Le ministre de la Sécurité publique Stockwell Day a dit qu'il y avait suffisamment de preuve pour réclamer une vérification judiciaire des agissements de la police de Kanehsatake, du conseil de bande de James Gabriel et de tous les collaborateurs à Ottawa et à Québec. [...]

(Le Marxiste-Léniniste, par Kahentinetha Horn, Mohawk Nation News)

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