Actualité - Un peuple harcelé
À la veille de sa démission comme envoyé spécial de paix au Moyen-Orient, James Wolfenson a condamné l'arrêt de l'aide humanitaire à l'Autorité nationale palestinienne (ANP), un acte qui équivaut à étrangler par la faim le peuple arabe harcelé.
Le fonctionnaire américain, faisant preuve de bon sens et se rappelant peut-être ses anciennes activités financières, a jugé absurde la mesure de Washington, suivi sans réserve par l'Union européenne, (bien qu'ils se disent hostiles aux sanctions économiques). Il s'agit d'une mesure saugrenue, estime Wolfenson, après avoir dépensé plus d'un milliard de dollars par an en assistance, surtout pour créer les institutions de gouvernement et les bases d'une économie sans laquelle il est impossible de créer «un État palestinien viable».
Le nouveau Premier ministre, plongé dans la création d'un cabinet à l'intérieur d'une classe politique israélienne divisée, a été celui qui a donné le mauvais exemple en retirant le paiement de 55 millions de dollars mensuels qui sont normalement octroyés à l'ANP au titre d'impôts. Cependant, son geste est minime face au boycott américain et européen et aux mesures punitives postérieures qui pourraient empêcher que certaines nations de la région viennent en aide aux Palestiniens.
Début mai, le Premier ministre Ismail Haniyeh a déclaré que le cabinet formé par le groupe Hamas avait obtenu l'accord de pays arabes ou de la population musulmane pour leur offrir une aide financière, mais les tentatives pour saboter ce projet sont très fortes. Cela prouve, a-t-il assuré, que les États-Unis utilise le blocage des fonds pour faire pression sur le gouvernement de l'ANP afin qu'il fasse des concessions.
En effet, la Ligue arabe a réuni 70 millions de dollars pour les Palestiniens qu'elle n'a pas pu leur faire parvenir car les banques craignent que des transferts de fonds sur les comptes du gouvernement du Hamas pourraient leur valoir des sanctions de la part des États-Unis.
Le gouvernement américain, expert dans ce type de basses manoeuvres, tente de provoquer une asphyxie économique qui pourrait se retourner contre le Hamas et déboucher sur le naufrage de son gouvernement et il justifie sa conduite par le refus du Hamas de reconnaître l'État d'Israël.
Cependant, les dirigeants du Groupe de résistance islamique continuent à réaffirmer leur disposition à s'asseoir pour négocier avec Tel Aviv, «si cela apporte une paix juste aux Palestiniens», c'est-à-dire, si le gouvernement juif agit d'une manière sérieuse en laissant de côté les subterfuges permis et jamais dénoncés par l'Occident. Le président de l'ANP, Mahmud Abbas, est du même avis car il allègue aussi qu'«il n'y aura pas de concessions à Israël si elles remettent en cause les principes palestiniens».
Entre temps, le manque de revenus porte préjudice à des milliers d'enseignants et à leurs élèves, aux policiers et aux fonctionnaires, en rompant la chaîne économique de survie.
Des témoins racontent que dans le Camp de réfugiés de Nuseirat, d'une population supérieure à 80 000 personnes, les épiciers hésitent à continuer de faire crédit à leurs clients, qui ne peuvent pas payer, et eux-mêmes achètent à crédit aux fournisseurs.
À l'intérieur d'une population qui a subi des restrictions terribles durant des années et qui est confrontée à des attaques continuelles depuis le territoire israélien ou à des incursions armées aux conséquences dévastatrices, la situation actuelle devient intolérable. C'est le but recherché par Washington et Bruxelles mais je crois qu'ils n'en mesurent pas bien les conséquences.
(Granma International)
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